Monthly Archives: August 2015
Réaction à l’article du colonel Oumar sur la Capitulation (1)/Par le colonel (E/R) Mohamed Lemine Taleb Jeddou
Le Calame – En passant en revue la presse de ce 11 Août 2015, mon attention a été retenue par l’article du Colonel Oumar Ould Beibacar. C’est la seconde fois en moins d’une semaine que je vois le nom de mon frère d’armes dans la revue du Calame.
Le premier article que j’avais lu, et qui d’ailleurs n’a pas manqué de susciter des réactions assez vives, suggérait une proposition très controversée sur l’appellation du nouvel aéroport International de Nouakchott. Je croyais avoir compris que ces vives réactions ont été provoquées par l’utilisation d’un vocable que certains lecteurs n’ont pas semblé apprécier.
En effet, le Colonel Oumar a qualifié de “pillards” les auteurs de l’attaque menée par des résistants contre une unité coloniale française. J’avais pensé en rencontrant pour la première fois le terme qu’il avait été utilisé par mégarde, mais la répétition du même vocable à plusieurs reprises dans l’article n’a pas laissé de doute sur l’intention de son auteur.
Je ne voudrais pas aborder ici cette question qui a été traitée en long et en large par des personnes bien mieux documentées sur la question que moi. Je voudrais aussi d’emblée préciser qu’il n’est nullement de mon intention ni de contester le droit d’expression de mon frère d’armes dont la compétence professionnelle, la droiture, la franchise et la culture sont reconnues par tous ceux qui le connaissent et pour lequel j’ai une estime particulière, ni de désavouer sa vision des choses.
Par contre, j’ai estimé nécessaire de donner une opinion personnelle sur la “Capitulation” de mes et des anciens du Colonel Beibacar, pour lesquels le droit d’aînesse impose un certain respect.
Dans l’exposé de mon opinion je traiterais successivement de La légitimité de la guerre du Sahara (1), de la situation de notre armée au moment du déclenchement de cette guerre (2), du retrait de la Mauritanie du Sahara (3), des attaques menées contre l’armée mauritanienne (4), de la nullité de l’accord de paix et de la reconnaissance de la RASD (5) et je ne manquerais certainement pas de formuler certaines autres idées pêle-mêle (6).
1 – De la justesse de la guerre du Sahara
Pendant les 36 années de ma vie que j’ai passées dans l’armée, on ne m’a jamais demandé mon avis sur la justesse ou la légitimité d’une guerre, la seule chose qu’on me demandait était de faire la guerre, sans jamais m’embarrasser du pourquoi. Ce faisant, j’estime qu’il est assez prétentieux de ma part de vouloir juger ici de la légitimité ou de la justesse d’une guerre aujourd’hui.
Toutefois, avec le peu de culture que j’ai acquis sur la question je m’y aventurerais tout de même. Tous ceux qui ont eu à aborder la question s’accordent sur le fait que la guerre est toujours la pire des solutions. Selon Wikipedia, “La doctrine de la guerre juste est un modèle de pensée et un ensemble de règles de conduite morale définissant à quelle condition la guerre est une action moralement acceptable.”
Il est extrêmement difficile de connaitre le motif réel ou supposé d’une guerre qui se cache toujours derrière un casus belli (occasion de guerre).
Un casus belli peut se manifester sous différents aspects: querelles territoriales, franchissement d’une frontière, attentat terroriste sans être exhaustif. Lorsqu’en 1078, les Seldjoukides avaient empêché les pèlerins chrétiens d’accéder à Jérusalem, cela avait déclenché la première croisade.
L’attaque de Pearl Harbor par le Japon en 1941 avait provoqué l’entrée en guerre des USA dans la seconde guerre mondiale, pour ne citer que ces deux exemples. Selon les grands théoriciens, pour qu’une guerre soit juste, elle doit être le fait du prince, elle doit être pour une cause juste, elle doit revêtir une intention droite, elle doit être la solution ultime et elle doit réunir toutes les conditions de succès, pour nous limiter à ces critères les plus cités.
De tous ces critères de justesse, la guerre du Sahara n’en remplissait à mes yeux que deux: celui lié à la simple volonté du prince et celui de la guerre comme ultime solution. La légitimité du Président Moctar Ould Daddah était incontestable, ce qui lui conférait le droit de prendre toute décision qu’il estimait dans l’intérêt de la nation. Toutefois, il y avait beaucoup de zones d’ombre sur les raisons qui l’ont poussé á prendre cette décision.
Il faut reconnaitre que les chefs d’Etats des trois pays concernés par cette question du Sahara, le Maroc, l’Algérie et la Mauritanie s’étaient rencontrés à plusieurs reprises en vue de trouver un consensus sur la question, dont le sommet du 14 septembre 1970 a Nouadhibou.
Il est important aussi de noter que Boumedienne s’était toujours opposé au partage du Sahara pour des considérations beaucoup plus politiques que juridiques. Dans son livre “La Mauritanie, contre vents et marées” Moctar disait qu’il était persuadé que si Hassan II avait accepté de signer l’accord relatif aux frontières entre l’Algérie et le Maroc, la guerre du Sahara n’aurait pas eu lieu.
Avant la mise en œuvre du partage du Sahara entre la Mauritanie et le Maroc, décidé par l‘accord tripartite de Madrid, Boumedienne avait tout fait pour convaincre Moctar à renoncer à cette entreprise démentielle mais en vain.. Dans sa dernière rencontre avec Moctar à Colombéchar, Boumedienne avait exercé toutes les pressions possibles et imaginables pour faire renoncer Moctar au partage mais rien n y a fait.
Moctar qui restera fidèle a son engagement supportera l’humeur massacrante de Boumedienne. Il n y avait plus aucune conviction chez Moctar quant à la légitimité de la revendication de la Mauritanie sur le territoire Sahraoui. En fait Moctar n’avait plus d’autre choix et la guerre était l’ultime solution, il ne lui restait que le choix de son adversaire: Le Maroc ou l’Algérie.
La décision de Moctar restait essentiellement motivée par une question de principe et de respect de la parole donnée à Hassan II. La fatidique erreur de Moctar était d’avoir laissé le sentiment prendre le pas sur la raison.
Moctar savait pertinemment que la Mauritanie, qui avait été revendiquée jusqu’en 1963 et bien au-delà par le Maroc, ne pouvait avoir une quelconque légitime prétention sur le Sahara Occidental. La justesse de la cause et de la droiture de l’intention s’envolaient en fumée.
Concernant le dernier critère de la justesse de cette guerre, la Mauritanie était manifestement loin de réunir toutes les conditions de succès. L’armée nationale n’était nullement préparée pour cette guerre ni structurellement, ni matériellement.
(A suivre…)
le calame
Divertissement Radicalisé : Le model sénégalais de Politique innovante.
Puisqu’aucun parti n’est porteur d’un projet de société, le Champ politique du Sénégal est investi de partout par des politiciens, déguisés en clowns, jouant aux marchands ambulants d’illusions. C’est à qui sortira le meilleur tour, la plus belle et spectaculaire des prestidigitations. Toutefois, l’imposture n’est rendue possible que par la faute des professionnels de la presse qui ont opté pour la communication au détriment de l’information pour traiter de la chose politique.
Gros plans, angles serrés…. Le Sénégal étouffe sous le discours démagogique et les piles d’images publicitaires : NPA, NPI, REVA, JAXAY, TAKKAL, YOONU YOKUTE, PSE, des plans et programmes qui sonnent comme des formules magiques, des incantations inopérantes de DIOUF à Macky. Et notre capacité d’indignation atrophiée s’illustre régulièrement le long des rassemblements politiques où les citoyens sont invités et s’y rendent comme s’il s’agissait d’aller à une surprise party.
L’appel des politiciens au discours radical est devenu une bonne occasion pour s’éclater à se fendre la rate, s’amuser, prendre des selfishes, avoir des vidéos à poster sur sa page facebook. On s’y rend surtout pour les rencontres galantes où jeunes hommes et demoiselles se frottent à l’ombre du « Grand Phallus National »(Freud).
Un meeting politique c’est aussi de l’action, du rire, des éclats de voix, des mots tranchants et peut être du sang qui gicle mais juste pour le FUN ; rien de sérieux.
L’essentiel est une supercherie que réalisera en studio un bon technicien avec des inserts tirés d’une bonne banque d’archives. La complicité des Cameramen, des photographes et des reporters donnera les dimensions requises et le poids souhaité au rassemblement. Que ne fait-on pas avec le numérique ?
Au Sénégal, la Politique, suffrage universel au 18ème siècle, députés à l’assemblée nationale française en 1914, deux alternances démocratiques depuis l’an 2000, quatre présidents élus et zéro coups d’Etat en 55 ans, ce patrimoine national est dévoué par des Groupements d’Intérêts économiques et des Fan’s club politiques. Les désormais uniques larrons à tirer leurs épingles du jeu de la grande foire ne portent aucune idée, ce sont des chefs de bandes. Des parrains ou parrainés de mafias pour la conquête et la conservation du pouvoir pour jouissances et réjouissances.
Le Sénégal a fini d’enterrer l’idéologie pour s’embourber dans des alliances et unions contre nature favorisant la transhumance de toutes les hérésies. A chaque conglomérat politique, son propriétaire. Le PDS de Wade, le PS de TANOR, l’AFP de NIASS, Rewmi de IDY, l’APR de MACKY. Même les petits poucets frustrés déambulent avec leurs tabliers en vantant les mérites de leurs GRAND PARTI, MODEL, engagé en Takhawu TEM et résolu vers PARENA. Le Sénégal se noie dans la cacophonie des 228 partis constitués et légalisés.
La destruction programmée des normes et valeurs dans le domaine politique conduit sous nos yeux au vide du débat politique car le spectaculaire a fini de détruire l’espace public de pensée que ne saurait contenir l’espace médiatique. Sur un quart de page de journal, quinze minutes de temps d’antenne, la préférence va plutôt pour le « Show ».
Les sujets politiques sérieux ne vendent pas et la « Bête Politique » tient à marquer les esprits quitte à user de slogans creux, d’images fortes de délation, de démagogie, de fourberie et de farberie, (expression ajoutée au Larousse par le Sénégal).
Afin de mieux abrutir l’auditoire, les Politiciens jouent parfois à de fausses empoignades aussi interminables qu’inutiles sur la durée des mandats du Président de l’assemblée nationale et du Président de la République, l’indépendance de la justice, l’ordonnancement judiciaire national, la répression de l’enrichissement illicite, l’envoi de soldats au Yémen. Autant de débats fort passionnants mais qui ne soulagent pas le pauvre « Goorgolou » et ne remplissent pas le panier de la ménagère.Ces divertissements polluent l’espace public et évitent aux politiciens de débattre des questions essentielles et de présenter au peuple leurs programmes (si jamais ils en ont.)
Face aux dysfonctionnements institutionnels, à la déliquescence des systèmes d’éducation et de formation, devant l’inefficacité des politiques sociales, économiques, agricoles et de santé, le peuple mérite mieux et plus de respect de la part des politiciens. La demande sociale à elle seule aurait dû suffire de rappel à l’ordre et de mis en garde. Mais on pousse l’indécence à son comble en croyant pouvoir toujours impunément manipuler. 2017 n’est pas loin et les sanctions tomberont. Avec mes sentiments militants.
SENEWEB
Manoeuvres de l´UPR , réaction des FPC
L´UPR a organisé récemment dans les quartiers periphériques de Nouakchott une rencontre folklorique portant sur « l’Unité nationale », beaucoup de monde mais, selon des sources dignes de foi, un bon nombre était là parce qu’il y avait 10. 000 um à prendre, par tête. Et on nous parle de lutte contre la gabégie !
Ce fut l’occasion de piailler, pérorer, jacasser et caqueter; de débat point ! On y évoqua « l’unité nationale » sans cesse, mais sans se demander pourquoi ; on évita soigneusement d’aborder les causes du ‘’mal –être’’ de cette Unité, pourquoi elle constituait un objet de préocupation pour les participants? En clôture, un duo d’artistes lawbe aux voix de sirènes . ..
Le Parti UPR envisage , nous dit-on, d’ étendre ces rencontres folkloriques à l’interieur du pays, autour des Hakems avec des participants triés sur le volet . Remaké de la strategie de ould Taya !
Comme de coutùme, comme par le passé, on est entrain de louvoyer …On n’a pas osé se poser les vraies questions ; poser le vrai diagnostique, déterminer les causes profondes du ‘’mal -être de l’unité ‘’, prospecter les solutions …
Si l’unité est en mal, aux dires des orateurs à la verve facile, c’est la faute aux « gens venus d’ Amérique » ! Toujours la même rengaine, les mêmes faux fuyants …
Quels sont les faits ?
Nos communautés actuelles, agrégées par la volonté du colonialisme, vivent côte à côte, mais en se tournant le dos; il y a trop d’inégalités, trop de discriminations raciales et sociales en notre sein. Le vacarme patriotique – du reste d’un mauvais patriotisme – ne nous sortira pas de l’ornière …Il ne contribuera qu’à aggraver les problèmes, voire à les pousser vers le point de rupture …
Quelles sont les voies de solution ?
Elles passent, à notre sens, par un changement radical d’attitude – négative pour l’heure – qui perdure :
– d’abord admettre, au lieu de continuer à nier, qu’il y a problème de l’unité.
– ensuite se départir, pour les uns , de la volonté d’assimiler… les autres
– Cela étant, poser les bases d’une discussion saine et sereine.
– identifier les causes, réelles, de ce ‘’mal –être ‘’ de l’ Unité.
– Enfin, recenser l’ensemble des solutions porteuses; entre autres, non plus l’Etat-nation, mais l’Etat-multi-nations, féderateur des langues et cultures, des nations et terroirs, comme le posait Thsyembé, à l’échelle du continent africain .
Rien, disait E Said, ne défigure plus l’image de l’intellectuel que le silence prudent, le vacarme patriotique, le louvoiement, le reniement théatral …
Le Président du parti au pouvoir se devrait d’arrêter de verser dans la démagogie, arrêter ces calomnies déguisées, ces rencontres-cirques qui ne servaient ni son parti, ni la patrie…
La lutte continue !
Samba Thiam Le Président des FPC
Nouakchott 22 Aout 2015
MAMADOU WANE DES FPC INVITÉ DE RADIO-FONNDU
Rajo Fonndu Yeewti Pulaagu rend hommage ce Dimanche 23 Aout au
Martyr Toure Zakaria, membre de l’ex Branche armée des Flam, décèdé le 22 Aout 1993 a la suite d’un accrochage avec l’armée d’occupation du sinistre Ould Taya.
En cette mémorable occasion, votre émission “Le Débat Politique” recoit…
Mr Mamadou Wane, 3ème vice-président des FPC, Secretaire National a l’organisation.
Le theme: De la lutte armée a la lutte Politique, un parcours de combatant!
Heure: 2:00 P.m. ET, 18h à Abdalla Dieri,
20h à Paris
Bonne ecoute
DEVOIR DE MÉMOIRE: PENSÉES MILITANTES AU MARTYR ZAKARIA TOURÉ:
22 Août 1993-22 Août 2015, voilà 22 ans jour pour jour que nous quittait notre cher et bien-aimé camarade, notre frère et notre ami feu Touré Zakaria dit Baaba Zak, membre de l´ex aile militaire des FLAM suite à un accrochage avec une patrouille de l´armée mauritanienne.
Pensées pieuses et affectueuses à ce grand combattant de la liberté, qui a rejoint la résistance pendant les années de braise. A la mémoire de… tous ceux tombés pour les causes justes nous répéterons après d’autres, cette oraison funèbre devenue classique: « ta vie fut combattante, ta mort héroïque, ton sacrifice sacré et ta mémoire éternelle».
Seydi Touré wallaahi a dalaani gacce, leydi wuuf soko modataa, haa bada min njejjittaama!
La lutte continue!