Daily Archives: 15/08/2015
L´INTERDICTION DES FPC: LES VÉRITÉS DE NOTRE CHÈRE Mariem Mint Derwich, Journaliste-écrivain.
“..La Mauritanie ne se reconnaît plus en les siens. Vous en avez f…ait l’otage de vos idéologies, vous l’avez laissée être captée par les extrémistes religieux, au moins dans la pensée, par les extrémistes identitaires, au moins dans l’ancrage d’une seule langue. Vous en avez fait une arène du désespoir et de la misère. Là où le politique se devrait d’offrir un futur, un espoir, vous ne nous laissez, derrière une apparente démocratie, que le droit de survivre dans la mort des idées.
Il nous faut de la diversité.
On en est loin, très loin. Le dernier avatar de notre vide politique en est l’exemple : en refusant aux ex FLAM l’autorisation de se constituer en parti, nous ne faisons que niveler un peu plus les idées politiques. Le « délit » pré supposé et quelque peu fantasmé d’atteinte à l’unité nationale, celui là même qui motive le refus officiel fait aux ex FLAM, est un délit quasiment national : il est dans les déclarations hystériques de ces députés qui déchirent un rapport en français, il est dans le matraquage permanent de la diversité culturelle, il est dans notre TVM qui se veut plus arabe que les arabes, si tant est qu’il y ait un monde arabe « pur » et un autre… Il est dans la fracture éducative qui fait que seuls les enfants de ceux qui ont les moyens réussissent au bac pendant que les ¾ des élèves de l’école dite publique ont lamentablement échoué.
Il est dans cette arabisation forcée, dans l’imposition d’une seule référence culturelle…
Ce délit est permanent, il est dans la rue , dans nos maisons, dans nos médias, dans nos salons…
Il est dans ces politiques qui vont faire allégeance à des pays étrangers, qui reçoivent de l’argent de ces pays …
Il est dans ces leaders religieux émargeant en Arabie Saoudite…
Dire que les ex FLAM sont contre l’unité nationale signifie que personne n’a écouté Samba THIAM, ni son discours….
Personne…
Cette décision est inaudible car, alors, pourquoi le Président lui-même, a-t-il reçu les ex FLAM ? Pourquoi leur a-t-il été permis de tenir leur Université d’été ?
Qu’est ce qui a changé en quelques mois ? Sûrement pas le discours de Samba THIAM..Mais, plutôt, le poids des lobbies adverses, ceux qui ne rêvent que d’une Mauritanie uni couleur, uni langue….
Je ne suis pas d’accord avec toutes les idées des ex FLAM mais c’est cela la diversité des opinions, c’est cela le débat, c’est cela la démocratie. Ce ne sont pas seulement des partis triés sur le volet, juste bons à justifier notre façade démocratique.
Nous devons pouvoir entendre autre chose que le « dialogue » improbable….
Oui, Messieurs les politiques, respectez-nous et nous vous respecterons…
Salut.”
Mariem mint DERWICH.

Edito de RMI : Aziz et ses dauphins
Le cousin de Mohamed Ould Abdel Aziz, Ely Ould Jeireib s’est arrogé le droit de tirer sur un hartani « pour une pomme ». Et comme sa victime est un hartani, simple employé de rayon dans une épicerie de quartier, il a suffit aux proches du criminel de mettre la main à la poche pour que la prison lui soit épargnée. Maintenant connu de tous, le coupable va retrouver sa famille en héros. Quant à sa victime, elle portera à jamais les stigmates de son forfait. Pendant ce temps-là, le procureur de la république peut dormir tranquille : voilà qu’un dossier sensible est résolu nuitamment par des conciliabules dans les couloirs d’un commissariat. Encore une preuve que l’argent blanchit les criminels en Mauritanie… mais pas n’importe lesquels !
Si l’on compte parmi les rejetons du président, l’on peut impunément pointer son arme, tirer à bout portant sur la poitrine d’une jeune fille et la rendre handicapée à vie. Là encore, on esquive les tribunaux, c’est à coup de billets (35 millions) qu’on rachète le sang sacré. Elle serait morte, le procédé resterait le même. Et l’on peut également se lancer dans n’importe quel trafic sans être inquiété. Puis s’extirper sans crainte aucune en cas de descente des autorités, puisqu’on ne dort pas n’importe où, on réside au palais présidentiel. Alors que ton père interdit la double nationalité aux citoyens, ta mère te décroche une carte d’identité marocaine… Lorsqu’un jour, sur la terre paternelle, tes délits te rattraperont, celui de ta mère t’ouvrira les frontières. Tu seras sous la protection du roi.
Etre fils du Président de la République confère naturellement le passe-droit de siéger dans un conseil administratif et de régner en maître, comme son père sur tout le pays. Etre femme du président permet de s’improviser agent immobilier dans le XVIème arrondissement de Paris. Ou encore de devenir une ambitieuse bijoutière et de concurrencer les richissimes commerçants des pays du Golf. Etre de sa tribu mène à la richesse, même si on était un vil « samsar » gagnant un misérable salaire au port de l’Amitié. Etre son gendre offre le privilège de se servir gracieusement aux vannes étatiques… L’argent de l’Etat coule à flots pour toi… Si tu le souhaites même, on te brade tous les terrains publics afin que tu y installes tes enseignes commerciales. Ne l’oubliez pas, être un proche du président suffit à devenir fortuné en un temps record. En cinq ans seulement, on surpasse toutes les fortunes nationales connues. Et tout cela parce que le président de la république a confondu le chéquier de l’Etat avec le sien. Et à ce jeu-là, il y a fort à parier que le Rais ait épuisé les caisses nationales.
Et pour qui envisage une carrière de consultant international après sa retraite, connaître et soutenir Mohamed Ould Abdel Aziz permet de marchander la libération des barons de la drogue, occidentaux influents aux réseaux convoités. Les trafiquants libérés à Nouakchott promettent sans doute un bon carnet d’adresses européen. Ils ouvrent les portes du monde des cols-blancs parisiens, londoniens et new yorkais.
Travailler sous les ordres de l’ancien putschiste demande de mutiler son esprit critique. Les lois doivent être appliquées, seulement si lui le souhaite. S’il dit « niet » en conseil des ministres, aucune décision n’est autorisée. Quand il l’ordonne, on emprisonne. Du brigadier aux directeurs des centres pénitenciers en passant par les juges, tout le monde doit s’activer. Ceux qui veulent créer un parti politique doivent s’affilier à l’UPR ou devenir des parias de la classe politique. S’ils haussent la voix, c’est d’abord la vendetta des médias, puis des accusations et, si cela ne suffit pas, la matraque et la prison attendent les récalcitrants. Tout noir mauritanien doit rester sous la botte de ceux qui détiennent tous les pouvoirs et s’il n’est pas content, il n’a qu’à aller chercher ailleurs. Voilà le discours tenu par les soutiens du Président, de son parti, de ses officiers… Vous citoyens ordinaires, cédez le passage : que vous ne soyez pas bêtement écrasés par Mohamed Ould Abdel Aziz et ses dauphins, ils sont arrogants. S’ils ne dilapident pas vos biens, ils s’attaquent à vos enfants.
Bâ Sileye
Source:http://rmi-info.com