Monthly Archives: August 2015
HOMMAGE À ALPHA DIALLO, UNE GRANDE PERTE: ADIEU GRAND COMBATTANT!
Nous venons d´apprendre avec un grande tristesse le rappel à Dieu de notre cher ami, camarade et frère Docteur Alpha Diallo. “A Dieu nous appartenons et à lui nous retournons”, nous dit le Saint Coran. Allahou Akbar !

Un grand et fidèle ami, un compagnon de lutte pendant les années de braise, un homme de foi et de convictions vient de nous quitter. Bassirou Hawa pour les intimes, Tafssirou Hamath son “pseudonyme de guerre” pendant nos années de braise, notre “Karl Popper” national a cassé sa plume !Je me souviens encore de nos longues journées d´exil au Sénégal, de nos interminables réunions de nuits, de nos descentes dans des rédactions pour déposer nos communiqués et nos déclarations de presse. Je me souviens de nos tournées dans des camps des déportés pour maintenir le flambeau de la résistance. Je me souviens toujours de ta voix douce et de tes petits sourires et de tes yeux pétillants d´intelligence. Je me souviens de tes colères contre la dictature militaire dans la vallée, je me souviens de tes conseils avisés et de nos échanges après notre retour au pays natal. Je me souviens de tes envolées philosophiques et lyriques, je me souviens toujours du camarade militant Alpha.
La Mauritanie vient de perdre un grand intellectuel et un homme de culture de dimension internationale mais surtout un homme de refus, un rebelle dans l´âme. Un homme humble, modeste, courtois, honnête et intègre. Un Foutanké fier et enraciné, un esprit libre et critique, un intellectuel engagé et courageux, un musulman pieux et généreux, voilà résumé en quelques mots l´enfant prodige de Wothie, Docteur Alpha Thierno Baba Diallo.
Il ne nous reste qu´à prier et à pleurer. A prier pour qu´Allah le tout puissant, l´Eternel, l´accueille en son Saint Paradis et que la terre du Fouta natal lui soit légère! A pleurer cette lourde et irremplacable perte.
A ta gentille épouse Aminata Aw, devenue aujourd´hui ta veuve, à tes aimables enfants, aux familles Diallo et Aw de Wothie, à tes proches, à tous tes compagnons de lutte, à la communauté universitaire, je présente nos très attristées condoléances.
A la mémoire de tous ceux tombés pour les causes justes nous répéterons après d’autres, cette oraison funèbre devenue classique « Ta vie fut combattante, ta mort héroïque, ton sacrifice sacré et ta mémoire éternelle».
Adieu camarade et la lutte continue!
Kaaw Touré.
L’Eminent Professeur Diallo Alpha nous quitte
Diallo Alpha, vient de nous quitter, emporté par un AVC. Professeur de philosophie émérite, l’homme était connu pour son franc parlé et sa sincérité. A travers les colonnes des journaux, il s’est toujours manifesté pour son engagement de l’unité nationale du pays. Membre fondateur de la formation politique AJD/MR, il finira par quitter ce parti tout en continuant à faire le sacrifice nécessaire pour faire triompher ses points de vue.
Alpha Diallo était artisan de la liberté, de la démocratie et de l’objectivité. En témoigne son commentaire dans Cridem du 4 juillet 2007, intitulé « Un discours révolutionnaire », suite au discours de l’ancien président civil de la Mauritanie du vendredi 29 juin 2007.
Pour lui, « le seul champ que nous devons cultiver est celui qui consiste à chercher pour tous les fils de la Mauritanie, un avenir fondé sur la neutralisation de tout ce qui est susceptible de l’entraver ».
Sur le plan scolaire, c’est avec le charisme et l’omniprésence d’un pédagogue qu’il a toujours su trouver les repères et marques qui font l’enseignant. L’Université de Nouakchott est désormais orpheline de cet homme qui avait admirablement prit sur lui sa charge éducative.
Immense de par sa pensée, Alpha, était homme de culture et de foi un monument.
Originaire de Wothie, dans le Sud, le professeur Diallo Alpha sera inhumé aujourd’hui dans son village natal où il y reposera désormais. Ina lilaahi wa ina iley hi rajihoun.
Abdoulaye Cissokho
cridem
Mauritanie : pour désamorcer la « bombe », Isselmou Ould Hanefi propose une commission « vérité et réconciliation »
Quelles sont les causes des frustrations communautaires, politiques et sociales des mauritaniens ? Quelles sont les parties en conflits ? Enquêter sur les violations des droits de l’homme et établir les responsabilités juridiques qui en découlent, aider les mauritaniens, a faire face à leur passé, a se réconcilier….
Pour répondre a ces questions, pour désamorcer « la bombe » Isselmou Ould Hanefi, président de SOS ABBERE, propose aux mauritaniens la mise en place d’une commission vérité et réconciliation. Lire l’intégralité de cette proposition.
« Il ne faut pas attendre que le climat social se détériore davantage pour chercher des solutions sous l’effet de la crise. »
Je propose au Président de la République et aux mauritaniens, la mise en place rapide d’une Commission de vérité et de réconciliation qui œuvrera dans le cadre d’un esprit de réconciliation nationale.
Cette institution, sera de part sa composition fortement représentative de la diversité du Pays, et procédera au besoin, à des enquêtes pour atteindre la vérité.
Elle cherchera à reconnaître les causes de nos frustrations communautaires politiques et sociales, identifier les parties en conflit, enquêter sur les violations des Droits de l’homme et établir les responsabilités juridiques qui en découlent.
L’objectif de cette commission est d’aider les mauritaniens à faire face à leur passé de façon critique, de prévenir des troubles sociaux, de sortir de leurs crises profondes, d’éviter que de tels faits se reproduisent à l’ avenir et bien sur, proposer des mesures d’apaisement au gouvernement.
L’expérience de la commission vérité et réconciliation a fait ses preuves dans plus de trente pays, notamment en Afrique du Sud, en Amérique latine, en Amérique du Sud, et plus récemment au Timor oriental, en Tunisie, au Canada, au Burundi, Côte d’Ivoire, Pérou, Togo et même au Maroc.
Même, si la majeure partie de ses Pays été en guerre ou la mise en place d’une telle commission était dictée par les impératifs d’arrêter les hostilités. D’autres, l’ont fait pour prévenir des guerres civiles ou des chocs intercommunautaires majeurs et pacifier le climat social, c’est cette dernière solution que nous souhaitons pour la Mauritanie.
L’instance assurera les missions suivantes :
1. tenir des audiences, à huit-clos ou publiques, avec les victimes des violations des années 89, des mauritaniens déportés au Sénégal et vice-versa, rétablir la vérité sur le cas des militaires noirs présumés exécutés en 1990, situer les responsabilités, rendre justice.
2. faire des investigations sur les cas de crimes économiques et financiers « cas des banques en difficultés et autres problèmes de mauvaise gouvernance », sur la base des communiqués et plaintes qui lui seront présentés à ces sujets.
3. collecter les informations et repérer, recenser, confirmer et archiver les violations en vue de constituer une base de données et d’élaborer un registre unifié des victimes de violations,
4. déterminer les responsabilités des appareils de l’Etat ou de toutes autres parties, dans les violations relevant des dispositions des lois en la matière et en vigueur en Mauritanie, en clarifier les causes et proposer des solutions permettant d’éviter que ces violations se reproduisent,
5. – élaborer un programme global de réparation individuelle et collective des victimes des violations, basé sur :
• la reconnaissance des violations subies par les victimes et la prise de décisions et mesures de dédommagement en leur faveur, en tenant compte de toutes les décisions et mesures administratives ou judiciaires antérieures prises en leur faveur,
• la définition des critères requis pour le dédommagement des victimes, la détermination des modalités de paiement des indemnisations, en tenant compte des estimations prévues pour le dédommagement,
• Travailler avec les Organisations des droits humains sur le problème de l’esclavage, dégager un état des lieux précis et détaillé du nombre des esclaves réels et celui de leurs maitres et proposer des solutions , justes et durables
• la prise de mesures provisoires et urgentes d’assistance et de dédommagement des victimes.
Isselmou Ould Hanefi Cellulaire: 00 22246413262
cridem
Guinée: l’ex-chef de la junte Camara empêché de retourner dans son pays
AFP – L’ex-chef de la junte militaire guinéenne Moussa Dadis Camara a été empêché mercredi de se rendre en Guinée, où il voulait se présenter devant la justice, se disculper et déposer son dossier de candidature pour la présidentielle, selon son parti à Conakry.
L’avion de Moussa Dadis Camara, qui vit en exil au Burkina Faso depuis 2010, est parti de Ouagadougou et devait faire escale à Abidjan, capitale économique ivoirienne, avant de repartir vers la Guinée, a expliqué à l’AFP Maxime Manimou, porte-parole du Front patriotique pour la démocratie et le développement (FPDD, opposition).
Selon lui, les autorités ivoiriennes ont interdit son escale, et l’avion a été dérouté vers le Ghana. M. Camara est arrivé à Accra accompagné de son avocat et de son garde du corps qui voyageaient avec lui. Les trois hommes ont été empêchés de prendre un autre vol à destination de Conakry.
Ils étaient tous de retour mercredi soir à Ouagadougou, a indiqué un autre responsable du FPDD sous couvert d’anonymat.
Le porte-parole du gouvernement guinéen, Albert Damantang Camara, a nié mercredi toute implication des autorités guinéennes dans ces développements. Aucun commentaire n’a pu être obtenu non plus auprès des autorités ivoiriennes, ni ghanéennes.
Moussa Dadis Camara a dirigé la Guinée pendant près d’un an, étant alors capitaine, à la tête d’une junte militaire ayant pris le pouvoir fin 2008 à la mort du président Lansana Conté (1984-2008).
Il a été inculpé le 8 juillet à Ouagadougou pour complicité d’assassinats, séquestrations, viols, coups et blessures par des magistrats guinéens enquêtant sur le massacre d’au moins 157 opposants à Conakry le 28 septembre 2009.
Selon M. Manimou, le FPDD soupçonne les autorités guinéennes de bloquer le retour de M. Camara en Guinée pour l’empêcher de se présenter à l’élection présidentielle dont le premier tour est prévu le 11 octobre.
En juin, l’ex-chef de la junte militaire avait scellé une alliance électorale surprise avec Cellou Dalein Diallo, chef de l’Union des forces démocratiques de Guinée – principal parti de l’opposition guinéenne -, candidat déclaré au scrutin de même que le président Alpha Condé.
A Conakry, des échauffourées ont éclaté mercredi soir entre les forces de l’ordre et des partisans du capitaine Camara après l’annonce qu’il ne viendrait plus, a constaté un journaliste de l’AFP.
Des militants du FPDD, venus l’accueillir, ont bloqué les accès au parking de l’aéroport et ont jeté des pierres sur les forces de l’ordre avant d’être dispersés à coup de matraques et de gaz lacrymogène. Au moins cinq jeunes gens ont été arrêtés par les forces de l’ordre, selon le journaliste de l’AFP.
Le calme était revenu en milieu de soirée.
Dans une déclaration transmise à l’AFP par le FPDD, l’avocat de Moussa Dadis Camara, Me Jean-Baptiste Jocamey Haba, a réitéré les accusations selon lesquelles le pouvoir guinéen empêchait son client de rentrer dans son pays, en passant cette fois par le truchement de la Côte d’Ivoire.
Dans ce texte, Me Haba annonce qu’il portera plainte contre les Etats guinéen et ivoirien auprès de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao, 15 pays dont la Guinée et la Côte d’Ivoire) non seulement pour violation des règles relatives à la libre circulation des biens et des personnes au sein de la Cédéao, mais également pour la mise en danger de la vie d’autrui.
Le 15 août, Moussa Dadis Camara avait fait une première tentative avortée de retour à Conakry, où environ 2.000 de ses partisans l’ont attendu en vain à l’aéroport.
Il était censé prendre un vol d’une compagnie ivoirienne reliant Ouagadougou à Conakry via Abidjan, mais l’avion était finalement parti du Burkina Faso sans lui, selon son entourage, qui avait déjà mis en cause les autorités guinéennes et ivoiriennes.
bm-burs-cs/lor
Le temps des Fondations
La nouvelle n’a eu droit qu’à des entrefilets en quelques sites et journaux. Elle est pourtant d’importance : la Première dame aurait désormais sa Fondation : Rahma (clémence). Qui a déjà commencé déjà à pourvoir le ministère de la Santé en matériel médical. Son président (ou directeur exécutif, on ne sait toujours pas), qui n’est autre que le fils du couple présidentiel, a même rencontré des représentants des rapatriés du Sénégal. Une politique des petits pas qui n’a pas encore dévoilé tous ses secrets. Pourquoi cette annonce, en ce moment précis ? Quels objectifs, derrière ? Avec quoi sera-t-elle financée ? Senoussi ? Wartsila ? La vente de concessions rurales en plein Nouakchott ? Les « dons » d’hommes d’affaires et autres banquiers obligés de mettre la main à la poche ? On n’en sait pas plus pour le moment. Le financement des Fondations présidentielles est un des secrets les mieux gardés de la République. Toujours est-il que leur vocation est rarement humanitaire. Des desseins inavoués (ou inavouables) se cachent toujours derrière. Sous couvert de soutien aux pauvres et nécessiteux, elles servent, généralement, de pompes à fric à moindres frais. A moins qu’elles ne pourvoient à des fins politiques et autres. Tout est bon, dans la Fondation ! Celle de notre Première dame ne dérogera pas à la règle.
De quoi rafraîchir, parmi les nombreux griefs du président actuel à l’encontre de son prédécesseur, les hurlements autour de la Fondation Khattou (du nom de l’épouse de ce dernier). Sa présidente fut même traînée, de force, devant une commission sénatoriale, pour s’expliquer sur l’origine de ses financements. Et un thuriféraire du nouveau régime s’est fait inviter, sur le plateau de la TVM, pour présenter les attributions de terrains, un peu partout dans Nouakchott, au profit de ladite Fondation. Nos rectificateurs de l’An 8 nous croient peut-être tous de mémoire assez courte pour avoir oublié les misères infligées à Khattou. Oubliant, eux-mêmes, que celui qui a tué par l’épée périra par l’épée ? Et de quelle autre position que celle, naguère, de Khattou, l’épouse d’Aziz bénéficie-t-elle, pour lancer sa Fondation ? Même cause, mêmes effets ?
La différence, sans doute, tient à la différence d’environnement. Une « petite » Fondation, dans un océan de gabegie, ce n’est pas la même chose qu’une faveur matrimoniale ouvertement accordée en début de règne. Ça fait beaucoup moins tache, à côté du népotisme, du favoritisme et du tribalisme qui minent désormais les fondements de l’Etat. Parlons plutôt des espaces publics et des écoles qu’on brade, des marchés de complaisance, des agréments bancaires distribués sans aucun discernement, de la loi des Finances qu’on viole, des devises cédées à perte, des nominations imméritées, de l’incurie et de l’improvisation érigées en méthode de gouvernement… Une fondation, alors que les fondations mêmes de la Nation sont liquéfiées ? La seule question pertinente sera, probablement, de savoir combien de temps restera-t-elle à flots…
Ahmed Ould Cheikh