Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Monthly Archives: June 2015

Esclavage à Néma: l’ONG SOS-Esclaves demande des sanctions contre d’instruction

altALAKHBAR (Nouakchott)-Le président de l’ONG mauritanienne SOS-Esclaves, Boubacar Ould Messoud, a demandé des sanctions contre un juge d’instructions à Néma (Est) qu’il a accusé d’avoir violé la loi sur une présumée affaire d’esclavage.

Dans une déclaration à Alakhbar, O. Messoud a reproché au juge d’avoir remis en liberté une présumée esclavagiste sur “simple déclarations” de celle-ci.

L’affaire s’agit d’une vieille dame qui s’est plainte auprès de SOS-Esclaves contre « l’asservissement » de sa petite-fille par « une femme réclamant être la maitresse de la mère de l’enfant.»

L’accusée a été arrêtée par la gendarmerie puis déférée devant le procureur de Néma qui à son tour l’a renvoyée au juge d’instructions en question. “Le juge l’a ensuite libérée sur sa simple déclaration”. Elle aurait expliqué que c’est la grand-mère de l’enfant qui lui avait confiée la petite.

Parlement : les députés Tewassoul se retirent de la plénière pour protester contre les propos du ministre de l’hydraulique

Parlement : les députés Tewassoul se retirent de la plénière pour protester contre les propos du ministre de l’hydrauliqueLe groupe parlementaire du parti Tewassoul s’est retiré mercredi de la séance plénière du parlement pour protester contre des propos du ministre de l’hydraulique accusant les députés de mensonge.

Mohamed O. Khouna répondait à une question orale du député Tewassoul de Kiffa l’accusant de donner des informations erronées.

Dans sa réponse le ministre a accusé le député de mensonge, un qualificatif que les parlementaires lui ont demandé de retirer.

Devant son refus de s’excuser, les députés ont quitté la salle en signe de protestation. Ils sont revenus par la suite après que le président de la chambre ait convaincu le ministre de retirer ses propos, jugés indécent  par le groupe parlementaire à l’endroit de leur collègue.

 

saharamedias

Dindon de la farce

altAujourd’hui, le risque est grand de voir les Mauritaniens revenir à la case départ. Alors que la rupture tant attendue commençait à prendre forme, voilà que les vieux réflexes des lobbies tribalo-ethnico-commerciaux reprennent le dessus pour imposer leurs vues sur une Mauritanie qu’ils veulent pour eux. Eternellement. Les dernières visites du président de la République à l’intérieur du pays ont confirmé un fait, que la force tribale est toujours présente dans le pays.

L’intérêt qu’a porté le chef de l’Etat aux notabilités qu’ils a toutes reçues, trahit en effet, sa volonté d’emblée exprimée au lendemain de sa prise de pouvoir de privilégier l’Etat de droit et la démocratie au détriment de toutes les autres considérations qui participent dans la vie du peuple.

Le peuple, qui a cru un moment au changement dans les comportements, aura finalement été le dindon de la farce, celui-là qu’on traîne de bout en bout, comme les moutons de Panurge, naïfs imbéciles et dépassés et même inconscients de leur sort. L’unique enseignement qu’il pourra tirer du règne du régime de Ould Abdel Aziz est qu’il a appris à ses dépens, que quoi que l’on fasse ici bas chez nous, « le système » demeure. Le référent est toujours vivace. Les réflexes aussi.

Ce peuple a cru au changement, il a accompagné ce régime, dessiné les contours de l’avenir qu’il veut pour son pays et dégagé les voies qui peuvent nous y mener, mais les embûches demeurent énormes. Malgré l’entrain que les maîtres du moment avaient mis pour la réussite d’une nouvelle ère politique, les chefs de tribus sont toujours là et refusent de céder. Aussi, ils banalisent les grands acquis des dernières années, surtout ceux de la première transition. La dynamique de départ doit reprendre le cap pour barrer le chemin aux ennemis internes embusqués dans les sphères de notre pays et qui tirent d’elle leurs propres forces. Aujourd’hui, il faut bien le remarquer ; nos nouveaux gouvernants donnent l’impression de baigner dans une inertie incompréhensible, favorisant de fait le flou de la puissance tribale. Partout où il s’est rendu, le président Ould Abdel Aziz a du se plier à la force tribale.

A présent et à l’heure du bilan à mi parcours des périples présidentiels à l’intérieur du pays, une chose est sûre : personne ne veut d’un éternel recommencement, forcément préjudiciable à la démocratie que nous appelons de tous nos vœux.

Mais personne ne comprend non plus que les mêmes lobbies, les mêmes groupuscules tribalo-affairisto-politiques continuent d’orienter le jeu et d’en tirer la ficelle. Ils focalisent tout sur leurs intérêts immédiats, ajournent la résolution des grandes questions de notre société, maintiennent les mécanismes de contrôle et d’entretien des disparités criantes, jouent avec le pain du petit peuple et s’adonnent à tout le mal que nous pouvons imaginer.

JOB

 

l authentique

Editorial du calame: Tôt ou tard…

altLa nouvelle a fait l’effet d’une bombe, la semaine dernière, et provoqué le limogeage immédiat du commissaire à la Sécurité alimentaire : un camion, rempli de vivres (lait en poudre, sucre, huile, riz…) a été photographié, par des sites d’information, en train de décharger sa cargaison dans une maison appartenant… au président de la République ! Le camion portait le sigle du CSA. Jamais, depuis l’indépendance et feu Moktar ould Daddah, qui fut un modèle de probité et de désintéressement, la République n’est tombée aussi bas. Branlebas de combat. Le pauvre commissaire est convoqué au Palais, pour être sermonné, avant d’être renvoyé illico. Ould Abdel Aziz ordonne, ensuite, que la cargaison soit immédiatement retournée dans les magasins du Commissariat. Mais le mal est fait. Plusieurs questions restent cependant en suspens : qui a ordonné au commissaire d’envoyer le camion ? L’a-t-il fait de son plein gré ? Qui lui a indiqué cette maison précisément ? Si le camion n’avait pas été estampillé CSA, l’affaire aurait-elle connu une telle tournure ? Ce qui est certain, c’est qu’il y a anguille sous roche.

Ould Abdel Aziz avait vendu du rêve à ceux qui en voulaient, en 2009, avec la lutte contre la gabegie en cheval de bataille. Six ans plus tard, le bilan est plus que mitigé. Le camion du CSA n’est que l’infime partie émergée d’un immense iceberg. Des milliards s’évanouissent, quotidiennement, des perceptions du Trésor, de la Douane ou des Impôts. Les sociétés étrangères désireuses de s’implanter dans le pays sont obligées de choisir un partenaire local bénéficiant de liens de parenté « opportuns ». La société indienne BUMI a refusé de s’y contraindre et s’est vue retirer son permis de recherche dans l’Inchiri, sans autre forme de procès. Les agréments bancaires se monnayent comme des petits pains. Limogé pour faute grave, un gouverneur de banque centrale se voit réhabilité au bout de quelques mois. On attribue tant de marchés de routes, à la dernière-née des sociétés privées de travaux publics, la MTC, qu’elle ne sait plus où donner de la tête. Quant à la parentèle, elle est à ce point bombardée, à tout bout de champ et à tous les postes, que plus rien n’échappe à sa mainmise. Résultat des courses : un groupe « bien placé » qui s’accapare plus de 90% des importations du pays et gagne tous les appels d’offres, sans coup férir.

Il existe, certes, une nuance entre gabegie et népotisme. Favoriser systématiquement les siens n’est pas forcément du gaspillage. Mais, quand il s’agit du bien public, l’une et l’autre se rejoignent en leur essence : la malhonnêteté ; et en leur conséquence : l’injustice. Avant de devoir en payer le prix. Tôt ou tard.

Ahmed Ould Cheikh

le calame

FLAMNET-RÉTRO: Interview du camarade SOW IBRAHIMA MIFO

altDans le cadre de cette rubrique rétrospective, nous vous proposons aujourd’hui la rediffusion de cette interview du VP, Ibrahima mifo Sow, accordée au Quotidien de Nouakchott du jeudi 26 juillet 2012. 

Bonne lecture.  

Interview de Sow Ibrahima Mifo Vice-président et chargé à l´organisation et à l´orientation politique des FLAM

« La place des Flam est naturellement du côté de ceux et celles qui posent la question nationale et sociale comme une priorité absolue à résoudre ». 

 
Les
forces de libération africaines de Mauritanie (FLAM) après des décennies d’exil, ont décidé de regagner leur pays pour continuer le combat. Comment se fera ce retour, comment les FLAM vont se positionner sur la scène politique, quelles sont les implications humaines de ce retour….Nous avons interrogé, Sow Ibrahima Mifo, Vice-président et chargé à l´organisation et à l´orientation politique des FLAM.

 

LQN: Quand sera effectif le retour annoncé des FLAM en Mauritanie?

 

IBRA: Les Flam ont déjà commencé à reprendre effectivement pied sur le sol national avec le retour de notre section sénégalaise conduite par notre camarade Mamadou Wane. Avant cela, nos émissaires s’étaient rendus en Mauritanie pour y engager des missions de terrain, de contacts. Notre retour est désormais un processus irréversible mais nous tenons à le mener en bon ordre, en étapes contrôlées. L’enjeu de cet évènement est si important que nous devons en maitriser tous les facteurs concourants. Et ils sont aussi divers que complexes, allant des préjugés et des appréhensions à apaiser, des exigences politiques et administratives à ménager jusqu’aux carrières et des vies de familles à réorganiser. Mais je peux vous assurer que nous sommes à l’œuvre, et qu’il ne s’agit plus qu’une question de mois jusqu’au parachèvement de notre redéploiement dont le couronnement sera le retour de notre Président en compagnie d’un nombre important de nos militants.

 

LQN: Entre l’opposition degagiste, qui demande le départ de Ould Abdel Aziz du pouvoir, l’opposition dialoguiste, qui a pris langue avec le pouvoir, la majorité présidentielle …Une fois en Mauritanie, où se situeront les Flam dans la scene politique?

 

IBRA: La place des Flam est naturellement du côté de ceux et celles qui posent la question nationale et sociale comme une priorité absolue à résoudre. Nous nous allierons avec les Mauritaniens, de quelque bord qu’ils soient, qui se préoccupent de débarrasser notre pays du plus grand danger qui menace son existence et compromet son avenir, à savoir les discriminations raciales et sociales érigées en règles immuables de gestion de la Mauritanie. Nous avons bon espoir que notre retour impulsera l’émergence d’un vaste pôle patriotique dont l’ambition première sera de guérir la Mauritanie de sa périlleuse fuite en avant en la réconciliant avec sa diversité.

 

LQN: La première option pour les Flam, c’est la création d’un parti politique. Y a-t-il une seconde option comme la fusion avec un parti politique.

 

IBRA: La seule option absolument intangible pour les Flam est le devoir de poursuivre en Mauritanie le combat qu’elles ont initié, il y a bientôt 30 ans, et pour lequel nous restons plus mobilisés que jamais. Il s’agit de déconstruire le système raciste et esclavagiste qui aliène et assujettit la vaste majorité de nos populations pour offrir, en lieu et place, un nouveau contrat d’unité nationale fondé sur les principes de liberté, de justice et d’égale dignité de nos identités. C’est un sacerdoce pour nous, une mission vitale pour la Mauritanie, et pour la mener à son terme, les Flam ne lésineront sur aucune opportunité.

 

LQN: Après des décennies d’exil, une intégration dans les pays d’accueil, le retour au pays pour y mener le combat politique, humainement, ça pose des difficultés…

 

Et comment pouvait-il en être autrement quand on sait que pour beaucoup cela dure plus d’un quart de siècle! Pendant ce temps, il a fallu vivre, s’adopter à de nouvelles réalités. Mais rassurez-vous, il n’y aura pas de drame car les Flamistes, en hommes et femmes de foi et de convictions, ont toujours su mettre l’appel du devoir militant au dessus des situations de convenances personnelles. Pour nos militants, les moyens de l’exil ne peuvent servir qu’à assurer le succès du retour.

 

Propos recueillis par Khalilou Diagana- Le Quotidien de Nouakchott du jeudi 26 juillet 2012.