Daily Archives: 06/06/2015
Face à la faiblesse de l’Etat : la médiation internationale veut assassiner la souveraineté du Mali
La grande majorité des Maliens est malmenée par la colère suite à ce que la médiation internationale vient de ‘’comploter’’ à Alger. En fait, deux documents problématiques qui ont été signé le 5 juin 2015 par le gouvernement malien, la médiation internationale, à l’exception de la Plateforme laquelle a carrément refusé de le faire. Le premier est intitulé « Relevés de conclusions des consultations préparatoires à la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale au Mali issu du processus d’Alger ». En fait, il s’agit d’un accord annexe qui prend entièrement en compte les désidérata suicidaires des ‘’voyous armés de l’Azawad’’.
La Plateforme a refusé de signer un tel document qu’elle considère comme étant en porte à faux avec l’accord signé le 15 mai dernier à Bamako. Le gouvernement qui l’a signé sans même sourciller- sans se dire un instant que le peuple malien mérite un minimum de considération, ne serait-ce qu’à travers un semblant de consultation, comme l’avaient fait les rebelles – est vraiment attendu pour s’expliquer. Parce qu’il a beau dit que ‘’ces consultations n’ont pas touché au fond de l’accord puisqu’il ne s’agissait pas d’une réouverture des négociations. Il s’agissait, essentiellement, de clarifier certaines dispositions devant permettre à la CMA de rejoindre le processus et de procéder à la signature de l’Accord, après le paraphe’’, rien à faire, il faut appeler le chat par son nom, cet ‘’accord’’ n’en est pas un, il faut le jeter aux chiens.
Déjà, les Maliens ont difficilement avalé la couleuvre du premier accord, mais cette fois-ci, ça risque de clasher, parce que dans ce second ‘’accord’’, on ne fait que la part belle aux rebelles au détriment d’un futur Mali UN et INDIVISIBLE.
Dans le document, tout commence par la reconnaissance de la pertinence des points soulevés par les rebelles et à ce titre, ces revendications seront prises en compte par le Comité de mise en œuvre de l’Accord. Le document ne fait pas allusion à la Plateforme qui avait aussi ses propositions d’amendements et qui, il faut le reconnaitre, est aujourd’hui un acteur incontournable dans la crise.
Nécessité d’un traitement politique pour la problématique de l’Azawad ; représentation des populations du Nord dans les institutions et grands services, corps et administration de la République ; la création des régions de Ménaka et Taoudéni ; l’insertion prioritaire et majoritaire des combattants de la CMA et des autres mouvements politico-militaires au sein des Forces de défense et de sécurité reconstituées et déployées au Nord ; le conseil consultatif interrégional pour la stratégie de développement des régions du Nord ; la garantie de l’application de l’accord par la médiation……… tout est clairement dit sauf la place de la Constitution et de la Souveraineté de la République du Mali.
Tout est dit comme si la médiation sera là comme un père fouettard pour contraindre le gouvernement malien à satisfaire à pas de course les désidérata de ces rebelles qui n’ont été mandatés par qui que ce soit pour pousser la République dans une telle aventure. En voyant que dans le document, on se réfère (hypocritement) à l’accord déjà signé par Bamako et autres, d’aucuns pourraient dire que ce document n’est que l’explication de l’accord signé le 15 mai dernier, comme les hadiths expliquent le Saint Coran. Mais dans ce cas, fallait-il signer encore à Alger ? Une simple explication aux rebelles de l’accord n’était-elle pas suffisante ? Et pourquoi, c’est après la signature de ce document que les rebelles ont trouvé les doléances prises en charge et se sont résolus à venir signer l’accord le 20 juin prochain à Bamako ? Non, il ne faut pas se moquer des Maliens : c’est bien une autre négociation qui a abouti à la signature d’un autre accord.
En la matière, ce sont les acteurs eux-mêmes qui l’expliquent. Moussa AG Acharatoumane, un des porte-paroles de la CMA, au micro de l’envoyé spécial à Alger de Studio Tamani, Issa Fakaba Sissoko explique : « Ce document est une continuité du processus de paix et de réconciliation au Mali. Mais indépendamment de ça, on pense qu’il y a un problème prioritaire sur le terrain, à savoir la question de Ménaka qui doit être prioritairement réglée. C’est ce que nous avons dit à la médiation internationale. Et même la signature de ce document et les différentes avancées qu’on a réalisées ici, pour qu’elles soient acquises, il faut prioritairement et avant tout que la question de Ménaka soit réglée. Ce document répond un peu à nos demandes et à nos revendications. Sur l’aspect politique, je pense que les questions de l’assemblée inter-régionale et de l’Azawad sont quelque part posées dedans, il y a une tentative de réponse qui est dedans. Et par rapport aussi aux forces de défense et de sécurité conformément aux demandes qu’on avait fait à Kidal. C’est suite aux discussions qu’on a eu avec la médiation, que ce document est né pour un peu prendre en compte les obstacles qui empêchent à la Coordination de signer cet accord. Et que ce document soit quelque chose qui serait soit annexée ou soit inclue dans l’accord qu’on va signer ».
Au sein de la plate-forme c’est « l’incompréhension » après la proposition de ce nouveau document. Au cours de sa rencontre avec la médiation, elle n’a pas caché sa « déception ». Selon elle, « cette proposition par la médiation viole déjà l’accord de paix signé le 15 mai dernier à Bamako ».
Fahad Ag Almahmoud est le secrétaire général du Gatia, membre de la plate-forme. Il est interrogé le même envoyé spécial de Studio Tamani : « En réalité, le document lui-même, c’est une sorte de prise en charge des amendements des mouvements de la Coordination. Nous avons rappelé que nous aussi, nous avions nos amendements par rapport à l’accord. Mais c’est la communauté internationale qui a demandé à signer l’accord dans l’état qu’elle nous l’a présenté. Nous demandons à ce qu’il en soit de même pour la Coordination. Le dit document de long en large ne contient pat le mot Plate-forme, sauf en bas pour signature. On a trouvé que c’est un document qui ne nous concerne pas. Dans l’état où il nous a été présenté, on a suggéré un autre document. Ce qui donne l’impression de retourner dans les négociations. On a l’impression qu’on a fait vraiment un pas en arrière. Et que cette multitude de documents et de signatures, à notre avis, ne renforce pas l’accord.
Donc la Plate-forme rejette ce document ?
On l’a d’une manière ou d’une autre rejetée dans l’état où il nous a été présenté. Certains membres de la médiation même étaient d’accord avec nous. Je trouve qu’on est en train déjà de violer l’accord ».
La trahison du gouvernement
Dans le second document intitulé ‘’arrangements sécuritaires pour une cessation des hostilités’’ que la Plateforme a aussi refusé de signer, la médiation semble donner 72 heures au Gatia pour quitter la ville de Ménaka. La ville sera sous contrôle Minusma, l’armée malienne sera de nouveau cantonnée, la Plateforme reviendra dans sa position initiale et les rebelles seront dans la périphérie, c’est-à-dire à 20 kms de la ville.
Comment le gouvernement peut-il signer un tel document qui donne 72 heures à la Plateforme pour quitter Ménaka, alors que les rebelles ont défié toute la communauté internationale en refusant de parapher l’Accord pendant plus d’un mois et en refusant de le signer pendant autant de temps ?
Comment le gouvernement peut-il trahir de la sorte les populations de Ménaka qui ont massivement fêté la libération de leur ville par la Plateforme ? Pourquoi le gouvernement n’a pas exigé le contrôle souverain de la ville de Ménaka par l’armée malienne comme le souhaite d’ailleurs la Plateforme au lieu que celle-ci soit de nouveau cantonnée ? Autant d’interrogations qui préoccupent les Maliens, lesquels donnent entièrement raison à la Plateforme d’avoir refusé de signer un tel torchon.
On comprend que la médiation internationale n’a que faire de la souveraineté du Mali dans la résolution de cette crise. Tout est taillé à la mesure des intérêts néocolonialistes et impérialistes d’un ‘’libérateur’’ affamé qui se sert d’une bande criminelle pour arriver à ses fins.
En réalité, le processus d’Alger, cette négociation imposée avec ces rebelles illégitimes, n’est que la manière pour la France, parrain de la rébellion touarègue au Mali, de mieux organiser le pillage du sous-sol malien.
Abdoulaye Diakité
Source: Malijet
Exploitation avérée des émigrés à Nouadhibou, en l’absence de cartes de séjour
Dune Voices – Nouadhibou est la capitale économique de la Mauritanie. Il y vit un nombre important de migrants subsahariens, dont beaucoup ne disposent pas de cartes séjour, ce qui les expose à toutes les sortes d’exploitation.
Moussa, 24 ans, est migrant en provenance du Mali. Il raconte: «Du fait que je ne dispose pas de carte de séjour, les gens m’exploitent assez. J’ai travaillé avec un mauritanien dans la fabrication de briques. On s’était mis d’accord sur 50 UM par brique (0.14 euro), à remettre à la fin du mois. Le délai atteint, il ne me paie que 30 UM/l’unité (0.08 euro). Je n’ai pas pu porter plainte ; car, je n’ai pas une carte de séjour».
Ce ne serait pas la seule fois que Moussa a été exploité à cause de l’illégalité de son séjour à Nouadhibou: «J’ai travaillé avec un autre mauritanien dans le transport de glace industrielle. On s’est mis d’accord sur 500 ouguiyas par cargaison (1.40 euro). En fin du mois, il devait me payer 150.000 ouguiyas (420 euros) ; mais, je n’en ai eu que 30.000 ouguiyas (85 euros). Tout cela est dû à l’absence de mon titre de séjour en Mauritanie ; ma situation illégale ne me permet pas de porter plainte contre ceux qui m’exploitent. Il y a même des lieux où je refuse de travailler pour ne pas être arrêté et refoulé par la Police» raconte Moussa qui espère que des lois soient adoptées pour le protéger, lui et ses collègues, contre toute exploitation.
L’obtention de la carte du séjour constitue l’objectif optimum des migrants. Un tel sésame les protège contre l’exploitation et l’expulsion. Mais, la recherche de cette carte de séjour fait d’eux un objet d’exploitation. Fatou est migrante sénégalaise, résidente à Nouadhibou.
Elle raconte son histoire: «Je suis venue à Nouakchott à la recherche d’un boulot, pour aider ma famille pauvre au Sénégal. A Nouakchott, j’ai logé chez ma tante qui m’a exploitée durant trois mois. Il est vrai que nous nous sommes mises d’accord que je travaille avec elle pendant trois mois, qu’elle ne me paie pas, mais me fournisse ma carte de séjour. Mais, si j’ai travaillé de fait, elle ne m’a pas délivré ma carte de séjour . Ensuite, elle m’a envoyée à Nouadhibou pour travailler chez une amie à elle. Maintenant, à Nouadhibou, je travaille chez une famille mauritanienne. Je ne perçois pas tout mon salaire ; car, une échéance de 10.000 ouguiyas doit être versée mensuellement à ma tante si-mentionnée pour me payer la fameuse carte de séjour et j’envoie le reste à ma famille résidente au Sénégal».
Pour Touré Alkaya, Secrétaire général de la coopérative «PAN CADI» active dans la défense des migrants de Nouadhibou «Notre coopérative est composée de 1.500 à 2.000 migrants, dont le problème principal reste la non obtention de la carte du séjour. Ce qui constitue un handicap à leur obtention d’un travail stable et fait qu’ils vivent dans une peur perpétuelle d’être refoulés ou exploités».
Mohamed Ould Ely est président de l’ONG «Dawwassa (Pédale)» membre du Collectif des Associations de la Société civile de Nouadhibou. Il suit de près le dossier des migrants. Selon lui «Il existe des cas d’exploitation des migrants qui ne disposent pas de cartes de séjour ou permis de travail, mais qui ne peuvent pas recourir à la justice en cas de litiges. De facto, ils acceptent le fait accompli –dur soit-ils- à cause de leur besoin du travail. En plus, toute plainte qui vise l’employeur pourrait, certes, aboutir à la poursuite de ce dernier, mais elle pourrait également conduire à l’expulsion des migrants plaignants et à leur perte du travail. Par conséquent, il vaudrait mieux supporter l’exploitation».
Momo Ducros, responsable des projets de l’Organisation internationale pour les Migrations (OIM), indique que «l’exploitation dont sont victimes à Nouadhibou les migrants irréguliers prend diverses formes dont la prostitution et la contrebande de réseaux impliqués dans l’immigration clandestine».
Le fonctionnaire international admet que «la Représentation de l’OIM ne dispose pas de chiffres actualisés sur le nombre des migrants à Nouadhibou. Car, le dernier recensement de ces migrants remonte à 2008. Il estime leur nombre à 8.000, dont la plupart est issue des pays subsahariens. Mais, le nombre de ceux qui ne détiennent pas de cartes de séjour reste inconnu».
Rwanda: Washington opposé à un éventuel troisième mandat de Kagame en 2017
Les Etats-Unis sont opposés à un éventuel troisième mandat du président rwandais Paul Kagame lors de la présidentielle de 2017, a affirmé vendredi un diplomate américain, conformément à la position traditionnelle de Washington sur une limite constitutionnelle à deux mandats.
“Nous sommes engagés à soutenir une transition pacifique et démocratique en 2017 vers l’élection d’un nouveau dirigeant par le peuple rwandais”, a expliqué à l’AFP un responsable du département d’Etat.
La Constitution rwandaise, adoptée en 2003, limite à deux le nombre de mandats présidentiels et interdit donc en l’état à Paul Kagame, élu en 2003 et 2010, de se représenter une troisième fois.
Or le parlement doit débattre entre le 5 juin et le 4 août d’une éventuelle réforme de la Constitution pouvant lui permettre de se représenter en 2017, en réponse à une “demande populaire”, selon des responsables rwandais.
Washington soutient depuis longtemps Kagame, 57 ans, ancien chef des rebelles tutsis dans la guerre civile qui s’est terminée en 1994 par un génocide perpétré par les extrémistes hutus.
“Les Etats-Unis pensent que la démocratie s’améliore avec des institutions fortes et non des hommes forts”, a plaidé le responsable diplomatique.
“Changer les constitutions pour supprimer les limites sur le nombre de mandats et favoriser ainsi les titulaires contredit les principes démocratiques et réduit la confiance dans les institutions démocratiques”, a-t-il ajouté.
Les responsables rwandais nient que Kagame soit derrière cette proposition de réformer la Constitution, et expliquent qu’il s’agit de répondre à une demande de ses partisans.
Mais des décisions similaires dans d’autres pays africains ont entraîné des violences.
L’an dernier, l’ancien président du Burkina Faso, Blaise Compaore, a été chassé du pouvoir après avoir tenté d’y rester.
Et le Burundi, voisin du Rwanda, est le théâtre depuis des semaines de manifestations sanglantes et d’une tentative de coup d’Etat après l’annonce, par l’actuel président Pierre Nkurunziza, qu’il briguait un troisième mandat.
Jeuneafrique.com