Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Daily Archives: 12/06/2015

FLAMNET-AGORA: Tournée dans la vallée du fleuve: voulez-vous que je vous dise Monsieur le Président ? par Samba THIAM-Président des FPC

altNous avons vu le Président dans ces tournées avec leur côté festif, populiste ! Qu’est- ce qui pousse donc le président à entreprendre, en cette période de grande canicule, ces visites ? Une  chose est  sùre, Aziz s’étant révélé jusqu’ici en homme futé, habile dans la manoeuvre, incite à penser qu’il n’a pas agi par altruisme.

Derrière ces bains de foule, tout porte à croire à un agenda caché. Quelle serait la nature  de cet agenda ? conjectures.

Préparer les conditions pour un changement de  constitution? ballon d’essai, prise de pouls? petits  vers un réferundum ? rien n’est à écarter.

Mais, prenons le Président au mot quand il affirme aller à la rencontre des populations  pour s’enquérir de leurs problèmes. Accordons –lui  le bénéfice du doute, mais alors disons lui qu’ il s’y est mal pris; il ne peut pas rencontrer ces populations. Il  ne peut pas les  rencontrer, pour s’entourer des laudateurs qui font barrage . Ces mêmes hommes, recyclés, empêchent ces populations de l’approcher ou de poser leurs problèmes ; il arrive même qu’en amont, au cours des réunions préparatoires d’accueil, des hommes et des femmes, soupçonnés de non conformisme à la ligne du « oui AZIZ », se voient d’office écartés du cercle des ‘’privilégiés’’. Voilà qui expliquerait  peut-être, en partie, les dérapages constatés ici et là,  au cours de cette tournée; n’exprimaient-ils pas quelque part la volonté du grand chef, lui même? le Président ne l’aurait-il pas  voulu ainsi, étant allergique à toute contrarieté, ne souhaitant  entendre aucun  discours critique; rien que des louanges. Un  militaire dressé à donner des ordres ou à en éxécuter  s’accommode mal de la contradiction. L’hypothèse tient la route, sinon  les images des protestataires d’Aleg  ne  seraient pas absentes des écrans  officiels, les jeunes de Boghé, en  brassards rouges, n’auraient pas été battus par des éléments du Basep, se  substituant  aux forces de police, ou  les rouspeteurs potentiels de Darel barka  et de Rosso neutralisés, avant même la visite du Rais, ou encore  ces courageuses dames de Thiambène – emprisonnées arbitrairement quelques jours déjà avant cette visite – exfiltrées  en catimini de Rosso pour  Nouakchott. Braves dames auxquelles nous exprimons ici toute notre solidarité active, et qui, par leur exemple, nous indiquaient  le  seul chemin de l’honneur qui vaille : résister

Kaëdi, Lexeiba, Mbagne, Aleg, Bogheé, Rosso, aujourd’hui Sélibaby, on assiste partout au même spectacle; bain de foule; youyous !

Certains ont eu tendance à plaindre, voire critiquer ces populations. Je m’en abstiendrai, parce qu’à mon sens  ces populations obeissaient simplement aux lois de  foule, et non parcequ’elles restaient particulièrement  admiratives d’Abdel Aziz. On se rappelle encore avec quel faste le Président–tyran, Ould Taya en l’occurrence, avait été accueilli à Boghé, bourgade pourtant des plus endeuillées du fleuve, pendant les années de braise. Non, ces populations, étaient des victimes innocentes. Les responsables de ce cirque, bien monté, n’étaient autres que ces laudateurs éternels qui finiront, si rien n’est fait, par perdre la vallée du fleuve et au-delà, puisqu’ils  peuplaient aussi le nord et le centre. Les mêmes laudateurs sous Ould Taya, les mêmes  sous  Sidi qui  maintenant ceinturaient Aziz. Toujours les mêmes, inondant le prince de fleurs, lui masquant la triste réalité sur les misères quotidiennes  et  le désespoir des populations.

Le prince ne prend  généralement conscience du jeu néfaste de ces gens que le jour où il est emporté;  lorsqu’il est trop  tard. Et c’est cela qui pourrait arriver aussi à Aziz! l’adage populaire dit  bien ‘’jamais deux sans trois ‘’!

Les Problèmes des populations du fleuve, Monsieur le Président, – si je devais vous les conter- se déclinent en «sentiment de frustration,  d’exclusion », de ras le bol qui se reflètent dans les dépossessions et spoliations des terres, à travers un enrôlement séléctivement  ethniciste  qui en fait des apatrides, un découpage administratif et territorial des plus injustes, une déperdition scolaire des plus élevées du territoire du fait d’un Enseignement régional sciemment saboté au Sud au  travers des réformes savamment conçues pour un tel effet; une très grande misère enfin de ces populations.

Dans la vallée du fleuve, oubliée des infrastructures majeures, nous, ses ressortissants, devons seulement nous contenter de quelques cartons de yaa-boys, quelques boutiques Emel, quelques lopins de terre irrigués par ci, quelques ponts par là, de l’électricité pour les grosses bourgades, voilà à quoi nous ‘’avons droit’’. Réalisations, modestes certes, mais réalisations tout de même, à mettre à l’actif du Président actuel, en comparaison du vide total  des années 60 et post –indépendance.

Malheureusement l’effet positif de ces réalisations a été anéanti, balayé par l’autre versant négatif  de la politique du Président Aziz, qui a accentué le sentiment profond de non appartenance à ce pays, en nous;  La superstructure reste globalement  interdite aux  Négro-mauritaniens; chercher à diriger ce pays c’était faire preuve de toupet ! Accéder aux responsabilités dans la haute administration, bénéficier d’entreprises privées, gérer les grandes boites de l’Etat , entrer dans le secteur bancaire, envoyer ses enfants dans les Ecoles supérieures du futur, telles l’école des mines, l’école de médicine, l’école polytechnique, l’école de magistrature suprême et de la haute administration, l’école des officiers, le Prytannée militaire, c’était trop demander pour leurs enfants. Y prétendre, c’était nourrir des ambitions démesurées, exagérées, injustifiées … pour des « Sénégalais ».  Nominations mono-ethniques des conseils de ministres, télévisions et radios privées ou publiques mono-ethniqus, forces de Police mono-ethniques, corps de commandement des forces armées mono- ethnique, commissions d’enrôlement mono-ethniques, voilà l’explication du  sentiment de ras le bol , du malaise général perceptibles dans toute la vallée du fleuve, que vos laudateurs s’efforceront sûrement de vous cacher, monsieur le Président.

Le mal-être profond, le vide, engendrés par la perte de dignité et le déni de citoyenneté des Négro-africains ne pouvaient être meublés par…des projets, fussent-ils importants; ou  par la ‘’lutte contre la pauvreté’’…. C’est beaucoup plus profond que ça. Non, une nation ne pouvait se construire de cette façon!…”half free half slave”, déplorait Lincoln.

Enfin quelque chose que vous ne semblez pas comprendre monsieur le Président : Lorsque les populations négro- africaines visitées s’adressaient à vous en français, c’était par courtoisie, par respect pour votre personne, dans le souci de communiquer avec vous. Vous, en retour, leur répondiez en hassanya tout court; sans vous souciez de ce qu’elles pouvaient ressentir !

Vous avaient-elles compris ? avaient-elles été  choquées ? vous vous en moquez ! ceci porte un nom monsieur le Président.

Certaines vieilles habitudes ont la vie dure ! Vous ne semblez pas comprendre ou accepter  que chacun soit fier de ses racines et de sa culture, sans dénigrer ni mépriser personne… Un PNDC qui ne tiendrait pas compte pleinement de cette donne est voué à l’échec, – soit dit en passant- à l’attention de l’ honorable et courageuse Mint Aïnina.  

 Dernier éclairage enfin, Mr le Président, vous, comme beaucoup d’autres Mauritaniens issus du sérail, ne cessez de convoquer ou d’évoquer ‘’l’unité nationale’’, mais juste comme un slogan creux !  Parce que cette unité que l’on invoque tout le temps, que l’on scande en permanence comme une litanie, on veut juste la garder telle qu’elle est, c’est-à –dire «l’ unité du cavalier et de sa monture »!  Cette unité là, nous n’en voulons plus !

Vous avez par ailleurs, Monsieur le Président, au cours de cette tournée, semblé, dans vos propos, vous en prendre aux activistes, les accusant de nuire à l’unité nationale … Au  contraire ! Ces activistes remplissaient leur devoir de citoyens honnêtes; patriotes sincères et courageux, ils dénonçaient les dérives et les véritables  fossoyeurs  de l’unité nationale. Si l’unité nationale est  mise en  mal aujourd’hui, malgré quelques tentatives de réparations timides et superficielles des dérives du Colonel despote, il faut en chercher les causes dans l’autre facette de votre politique décrite plus haut.

 Ces youyous populaires ne vous y fiez pas trop. Taya était  parti au moment où il se prenait pour le messie.

Prenez garde Monsieur le Président, ouvrez les yeux sur ces laudateurs, ne perdez pas de vue où ils avaient mené Ould Taya. Si vous saviez combien parmi eux riaient sous cape !

Reprenez- vous, resaisissons-nous, il n’est pas encore  tard …

La lutte continue !

Samba Thiam

Président des FPC                        

 Nouakchott 11 juin 2015.

www.flamnet.info

Economie. Les citoyens paient les errements du gouvernement

altAlors que le président de la République continue son marathon politique à l’intérieur du pays pour rassurer les citoyens sur la situation générale du pays, la recrudescence des impôts sur les petits métiers trahit bien des difficultés où l’Etat veut se faire de l’argent à tout prix sur le dos des contribuables. Les citoyens forcés d’emblée à se serrer la ceinture avant le Ramadan.

Les masques tombent l’un après l’autre. La raison tien d’abord à la (dé)mesure économique. Or, dans notre pays,  à l’embellie des rentes des cinq dernières années, liée aux secteurs miniers et l’accord de pêche avec l’Ue, succède aujourd’hui une politique d’austérité marquée par une flambée des prix et une surimposition qui conduisent inéluctablement le pays vers une dérive totale.  Un effondrement dont les premiers soubresauts sociaux sont largement visibles. Et ce n’est encore que la partie émergée de l’iceberg. Le mécontentement tectonique  poursuit son ébullition. Qui n’a pas d’argent ne peut payer.  Tous les secteurs de l’activité économique sont en berne aujourd’hui. Mais les premiers à en faire les frais sont les ménages à faibles revenus. Cette évidence parait si compliquée pour nos gouvernants. La montée des prix des denrées de première nécessité est vertigineuse et n’épargne aucun produit (voir encadré). La non répercussion de la chute des prix internationale du pétrole sur les prix à la pompe des hydrocarbures étouffe encore davantage le consommateur mauritanien. Pas question pour autant pour le Gouvernement de faire son mea culpa. Il continue ce qu’il sait le mieux faire : entretenir le mirage. Or, c’est pratiquement acquis dans tous les ménages mauritaniens y compris les miens nantis, le sentiment sans équivoque est que  l’économie du pays est à la dérive et que le gouvernement semble incapable de la redresser sauf en imposant le diktat des taxes contre des ménages déjà bien éprouvés par son aventurisme et son laxisme. La seule parade trouvé par le Gouvernement et qui risque d’avoir un effet boomerang sur lui, c’est la surimposition pratiquée y compris dans le secteur informel. Mais l’on doit à la vérité que le manque de discernement et d’une vision économique clairs de la part de ceux qui nous gouvernent est à l’origine de ce que l’on endure aujourd’hui. La chute spectaculaire des cours du fer et la disparition de 400 milliards d’ouguiyas, la crise dans le secteur minier (grève de la Snim, licenciements abusifs) et les mauvais choix (subvention de Mauritanie Airlines aujourd’hui déficitaire), la gestion opaque du secteur des pêches (Polyhondone Fisheries) sont autant d’ingrédients de malgouvernance économique dans le pays.   Il n’en fallait pas plus pour créer une situation économique délétère avec au bout du compte 78% de taux d’endettement du pays. De quoi donner à réfléchir à ceux qui tiennent encore le gouvernail. C’est sans doute pour cette raison qu’il faut comprendre que l’Etat a décrété l’austérité économique. Or, qui dit austérité pense nécessairement à ses implications sur les investissements du développement. L’on est donc maintenant loin des parures affichées et la réalité amère est que l’économie du pays, très peu diversifiée, ne pourrait, à moins d’un miracle, se relever facilement d’une telle situation. La revue à la baisse de la croissance économique (Fmi) et le peu de redistribution des richesses dilapidées ces dernières années attestent que le pourrissement ira crescendo du fait du bradage des recettes du secteur minier. La déconfiture s’installe aussi à un moment difficile pour la cohésion nationale. Les risques restent donc énormes et ce n’est plus seulement à l’aune de la lutte contre le terrorisme que le Gouvernement se fera une image. Et c’est donc en toute logique que l’Etat à travers son principal percepteur, le ministère des finances, tente par tous les moyens de contraindre les citoyens à a payer ses errements économiques.

Produits à la consommation

-Viande= 1600 (dromadaire), 1400 (bovins) et 2000 (petits ruminants) – Bidon 20 litres d’huile= 6 000 ouguiyas -1 sac de sucre 8200 -1 sac de riz = 11.000 -1 kg lait en poudre 1.400 -Gaz butane= entre 3200 et 1800 ouguiyas (grandes et moyennes bombonnes) 

 

Mauriweb

Libération de 9 femmes du village de Thiambéne

altAminata Seye Diop, Rokhaya Samb, Aminata M’Baye Seck, Mariém Gueye, M’Barka Lô, Djeynaba Samb, Mariama Gaye, Aiché Yaye Seck et N’Deye Diop, 9 femmes originaires du village de Thiambène (32 kilomètres à l’Est de Rosso), ont été libérées jeudi, selon la rédaction du forum «CRIDEM».

 Elles avaient été  arrêtées le 25 mai dernier  dans leur bled, puis convoyées vers Nouakchott et incarcérées dans une prison pour femmes.

 A l’origine de la tourmente judiciaire de ces dames,   un litige foncier opposant le village de Thiambéne  à   une dame bénéficiaire d’une attribution administrative portant sur une plantation de manguiers, propriété séculaire du village.

Toutefois, les conditions de libération (provisoire ou définitive)  de ces dames restent encore floues, alors que trois (3) ressortissants du village sont  encore détenus.

Quant à la question de fond, c’est-à-dire la solution du différend foncier né des déportations de 1989, elle reste entière.   

 

le calame