Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Daily Archives: 09/10/2014

Uhuru Kenyatta et la CPI: et maintenant?

mediaLe président kényan Uhuru Kenyatta a comparu ce mercredi 8 octobre devant la CPI à l’occasion d’une conférence de mise en état. L’un de ses avocats a demandé l’abandon des poursuites pour crimes contre l’humanité lors des violences post-électorales au Kenya en 2007-2008. L’accusation demande l’ajournement du procès sine die, mais le maintien des charges qui pèsent contre lui. La Cour rendra sa décision à une date non précisée.

Avec notre envoyé spécial à La Haye,  Pierre Pinto

Y aura-t-il un jour un procès Kenyatta à la Cour pénale internationale à La Haye ? Les protagonistes de l’affaire n’ont pas encore la réponse. Ce mercredi, ils ont présenté leurs argumentaires respectifs et répondu aux demandes de clarification des magistrats.

Pour la défense, tout est limpide : le dossier est vide. « Nous méritons l’acquittement. Dire le contraire serait un affront à la justice », a lancé Me Steven Kay, l’avocat du président kényan, ajoutant en substance que son client a besoin d’un procès pour être acquitté et qu’à défaut de procès, les juges devraient simplement abandonner les poursuites.

Du côté de l’accusation, on mesure plus que jamais les limites de l’action de la justice internationale, un État membre de la CPI, le Kenya, faisant de l’obstruction pour protéger son chef, Uhuru Kenyatta. La procureure demande que la Cour reconnaisse l’obstruction et ce conflit d’intérêts manifeste, selon elle.

Le représentant des victimes, Fergal Gaynor, a expliqué pourquoi il craignait un abandon des poursuites contre Uhuru Kenyatta. Si cette affaire est close, la stratégie de l’obstruction sera vue comme efficace, a-t-il expliqué :

« Nous sommes confrontés à une longue et âpre campagne d’usure dont l’objectif ultime est de faire en sorte que cette affaire s’effondre. Si la chambre de première instance prononce la clôture de l’affaire, elle aura récompensé les auteurs de cette longue campagne. Elle aura ainsi forcé les victimes, et non pas l’accusé, à payer le prix de cette campagne d’obstruction.

Il s’agit d’une affaire unique, qui exige une réponse unique, mais elle servira de leçon. Si la chambre clôt l’affaire, certains en tireront la conclusion qu’un procureur de la CPI peut voir son travail saper, laminer, par un ensemble d’actes de corruption, d’intimidation, de subornation et d’obstruction officielle d’accès aux éléments de preuves. »

Les juges doivent maintenant se prononcer en mettant en balance le droit, l’avenir d’un chef d’État et la crédibilité de la Cour pénale internationale.

 

Source: RFI

Regroupement de la famille libérale : chronique d’une fratrie en lambeaux

Le maître-mot ces derniers temps, c’est le regroupement de la famille libérale. Un aveu de taille. On ne regroupe qu’une famille éparpillée.  Le Pds a perdu son lustre d’antan. Sa quintessence. Il est en lambeaux. Ceux qui constituaient sa charpente ont quitté le navire. Un à un.  Ceux qui restent sont pour la plupart frustrés.

Pourtant, pendant longtemps, le Parti démocratique Sénégalais (Pds) a trôné à la tête de l’opposition, a donné des sueurs froides au parti-état de l’époque, le Parti socialiste. Plus tard, il régnera, quasiment sans partage, à la tête du pays. Abdoulaye Wade, son charismatique leader, a toujours été la “seule constante”, faisant des rois et défaisant des reines. Il a toujours joué le rôle de chef d’orchestre. Il arme des hommes, leur donne du pouvoir et finit par les déboulonner.

 Ses « victimes» sont nombreuses au Pds. C’est d’abord Ousmane Ngom qui a été consacré numéro 2. Avec lui, Idrissa Seck et Aminata Tall, Wade est entré dans le gouvernement du président de Diouf à maintes reprises. Mais Ousmane finit par être déboulonné au profit d’Idrissa Seck. Il est retourné au bercail après avoir cheminé un bon moment au sein de son parti le Pls (Parti libéral du Sénégal). Serigne Diop «Sadaxta», ex-homme fort et tête pensante du Pds, connaîtra la même mésaventure et créera lui aussi le Pds/R (Pds rénovation) avant de revenir à la maison du «père».

 Mais, au retour des deux juristes (Ousmane Ngom et Serigne Diop) Wade avait déjà promu Idrissa Seck et Aminata Tall. Le premier est devenu n°2 du Pds et la seconde responsable des femmes. À eux deux, ils ont géré le parti, étendu leurs tentacules, placé leurs hommes et contrôlé de larges pans du Pds. Jusqu’au jour où Wade a senti son fauteuil chanceler. Il le met sur le coup des ambitions trop débordantes d’Idrissa Seck. Commence alors une «déseckysation» tous azimuts. Aminata Tall est certes épargné. Mais pas pour longtemps. Macky Sall, alors militant discipliné et peu ambitieux, est mis sur la sellette.

Il est propulsé à la «station primatoriale» au moment où Idrissa Seck s’est retrouvé dans les geôles de Rebeuss. Comme Idy l’avait fait, Macky place ses hommes là où les hommes d’Idy ont été limogés. Puis s’attaque à Aminata Tall, alors ministre des collectivités locales et de la décentralisation. Pour affaiblir l’ex-maire de Diourbel qui ne se laisse pas faire, il décide de prendre le financement du Pndl, gérée alors par Aminata Tall, pour le loger à la primature. Une bataille larvée s’ensuit. Wade joue les arbitres bien qu’il prend fait et cause pour Macky à qui il confiera la direction de campagne pour la présidentielle de 2007.
 
Wade fait les yeux doux à Idy
 
Mais depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts.
À la veille des élections de 2007, il reçoit Idy et trouve un accord avec lui. Macky et sa bande ne sont pas d’accords, mais ne veulent pas s’attaquer directement à la volonté du vieux.

Pour ne pas réitérer la jurisprudence Idrissa Seck, Wade, fin stratège, fait sauter Macky et nomme Haguibou Soumaré, un technocrate, politiquement incolore. Macky est «muté» à l’Assemblée nationale. Il y commettra une «bourde» monumentale en osant convoquer le fils du président, alors tout puissant Karim Wade, devant l’hémicycle pour s’expliquer sur sa gestion de l’Anoci.

Les porteurs de sabres de la place Soweto (les députés de la mouvance présidentielle) sont activés et le glaive s’est alors abattu sur sa tronche. Il est déboulonné. Macky tire toutes les conséquences de sa disgrâce et quitte le Pds, créant son propre parti, l’Apr. Aminata Tall, bien que restant dans le Pds, est affaiblie à son tour. Elle n’est plus responsable des femmes du Pds et n’est même pas investie pour les locales à Diourbel.

Au même moment, dans sa volonté d’être un chef d’orchestre qui contrôle tout, Wade entame des négociations pour faire revenir Idrissa Seck au Pds. Un lavage à grande eau est décidé. La commission d’instruction de la Haute Cour de justice qui avait inculpé l’ex-Premier ministre dans le cadre des chantiers de Thiès délivre à Idy un non-lieu. Mais les négociations se heurtent aux ambitions de la “génération du concret” avec à sa tête le fils du président, Karim Wade, qui prend de plus en plus goût à la chose publique. Macky Sall parti, Idy Seck chassé, Aminata Tall, Ousmane Ngom et Serigne Diop affaiblis, le Pds est dépouillé de son essence.

Le Pds n’a plus de personnalités fortes, si ce n’est Me Abdoulaye Wade «la seule constante». Ousmane Ngom et Serigne Diop végètent. Macky a claqué la porte. Idy est à la fois dans et hors du Pds. Aminata Tall se rebelle. Le Pds est dirigé, outre Abdoulaye Wade, par son fils Karim, des technocrates comme Zackaria Diaw et des gens de la génération du concret comme Abdoulaye Baldé, Innocence Ntap ou encore Kalidou Diallo. Seuls les Habib Sy et autres Mamadou Seck sont des libéraux qui sont aux affaires et qui peuvent se targuer d’une certaine base politique. Du coup, la bataille vers les élections de 2012 s’annoncer âpre. Wade a en face de lui ses «fils» et «filles» putatifs. Plus que l’opposition, ils seront ses adversaires les plus irréductibles.

Fin analyste politique, Wade sait le risque qu’il encourt. Il multiplie les clins d’œil à l’endroit d’Idrissa Seck pour amoindrir les dégâts. Aminata Tall se rappelle qu’Idy et Macky sont des frères. Et Macky qui commençait à avoir du poil de la bête de muscler son discours. “oui, c’est possible (les retrouvailles). Mais l’Apr est derrière moi. Je suis disposé à accueillir Aminata Tall et Idrissa Seck. Finalement, Aminata Tall s’alliera avec Macky, Idy croira dur comme fer qu’il sera le 4e président de la République et Abdoulaye Wade jouera son va-tout lors de la présidentielle de 2007. Au finish, le président de l’Apr surclasse tout le monde et devient Macky “4president”.

Virant dans l’opposition, le Pds s’affaiblit davantage. Oumar Sarr, nommé coordonnateur du Pds. Aliou Sow, Serigne Mbacké Ndiaye, Habib Sy, créent en son sein des courants. Pape Diop, Abdoulaye Baldé, Thierno Lô, entre autres, portent sur les fonts baptismaux leurs formations politiques.  Malgré tout cela, l’idée de regroupement de la famille libérale est toujours agitée. A-t-elle des chances de prospérer. Il y en a qui pensent, à raison ou à tort, qu’un tel regroupement est du domaine de …l’utopie.

 

seneweb

Macky Sall, premier soutien à une candidature de Blaise Compaoré en 2015 ?

Macky Sall, premier soutien à une candidature de Blaise Compaoré en 2015 ?Le Président du Faso Blaise Compaoré aurait-t-il un soutien de Dakar pour une éventuelle candidature en 2015 ? C’est Jeune Afrique qui lève le lièvre, dévoilant des confidences faites par le Chef d’Etat sénégalais, Macky Sall, à des « visiteurs français ».

Pour le site panafricain, Macky Sall aurait laissé entendre à ces visiteurs (Annick Girardin, la secrétaire d’État française au Développement et à la Francophonie, a rendu visite au président sénégalais le 12 septembre dernier) qu’il serait souhaitable de laisser l’actuel Président du Faso se représenter à l’issue de son dernier mandat constitutionnel, malgré l’interdiction que la Constitution lui fait de briguer un autre quinquennat.

La raison est que Blaise Compaoré, selon les termes que Jeune Afrique prête à Macky Sall, « contribue grandement à la stabilité de la sous-région et qu’il est par conséquent préférable de le laisser se représenter en 2015« . Des affirmations qui, si elles sont vraies, érigent  Macky Sall en allié du président burkinabè si ce dernier décidait d’aller outre la limitation constitutionnelle des mandats.

Au Burkina, l’opposition ne veut pas entendre parler d’une quelconque candidature de Blaise Compaoré en 2015. Un récent dialogue initié par ce dernier entre la majorité et les opposants s’est terminé sans consensus.