Daily Archives: 22/10/2014
A la Une : Blaise Compaoré s’accroche à son fauteuil
27 ans de pouvoir et pourquoi pas plus ? C’est le souhait et le pari lancé par le président burkinabè qui a tranché hier.
Comme le constate le quotidien Sidwaya, « il ne fait plus l’ombre d’un doute sur l’organisation d’un référendum en vue de la modification de l’article 37 portant limitation des mandats présidentiels. Le Conseil des ministres extraordinaire, tenu hier sous la présidence du chef de l’Etat, a en effet adopté un projet de loi portant révision de la Constitution à soumettre à l’Assemblée nationale en vue de la convocation du référendum. »
« Ainsi, les dés sont jetés », relève le quotidien Aujourd’hui. « Blaise Compaoré et son gouvernement ont finalement décidé des chemins qu’ils veulent emprunter pour toiletter l’article 37 : ce sera soit par voie parlementaire, soit par voie référendaire. »
En effet, deux solutions, précise le journal : « si par extraordinaire, le projet recueillait les trois quarts des voix des députés, alors, son dur désir de durer au pouvoir serait en bonne voie. Et si d’aventure, ce n’était que la majorité simple, c’est-à-dire 64 représentants du peuple qui donnent quitus à ce projet, alors, ce serait un aller forcé vers le peuple qui devra être consulté. Bonjour le référendum ! En fait, résume Aujourd’hui, le pouvoir met deux fers au feu : soit un premier tour K.O pour l’anti-révision, la loi est adoptée par les 96 députes, et point besoin du référendum. Soit alors, c’est la majorité simple et ce sera le renvoi du projet aux citoyens pour avis. »
Le parti présidentiel, le CDP, comptant déjà 81 élus, il est donc certain que l’on va aller au référendum… « C’est comme si le jour du vote était déjà choisi, commente Aujourd’hui. Le casus belli est donc, selon l’opposition, patent. L’atmosphère au Faso, les jours à venir, sera à couper au couteau. »
Levé de boucliers
Et déjà, constate Fasozine, « les positions se raidissent. (…) Certains observateurs de la scène politique burkinabè craignent le pire dans les prochains jours. D’ores et déjà l’opposition regroupée autour de son chef de file prévoit une rencontre de concertation pour ce mercredi. Et c’est probablement à l’issue de cela qu’on saura jusqu’à quel niveau le thermomètre politique va monter en ce début d’harmattan au Pays des Hommes intègres qui était cité comme l’un des Etats les plus stables de la sous-région ouest-africaine. »
Dans une tribune publiée par L’Observateur Paalga, l’universitaire Etienne Traoré, hausse le ton : « l’opposition doit faire preuve de vigilance, affirme-t-il, et opposer une résistance efficace à cette forfaiture en cours qui tend à légaliser un parjure du Président qui, après avoir juré de défendre la Constitution, veut maintenant la modifier selon ses intérêts. »
Le quotidien Le Pays ne mâche pas non plus ses mots : « les hommes ne se rassasient jamais du pouvoir. Seule la Loi fondamentale, la Constitution, peut, dans les nations policées, réguler, modérer, limiter voire freiner toute boulimie de puissance. Si la Constitution est déshabillée, violée, saccagée, que reste-t-il donc comme rempart ? On va assurément vers l’absolutisme. (…) En franchissant la ligne Maginot qu’une grande partie du peuple et de la société civile avait tracée, a-t-il seulement pris la mesure du péril qui guette le Burkina Faso ?, s’interroge encore Le Pays. On a peine à croire, soupire le journal, que c’est le même Blaise Compaoré qui donnait de sages conseils au Nigérien Mamadou Tandja qui s’accrochait pitoyablement au fauteuil présidentiel au motif que ses chantiers restaient inachevés. On a des difficultés à croire que c’est le même Blaise Compaoré qui persuadait à juste titre Laurent Gbagbo de quitter le pouvoir, sous peine d’expérimenter les fourches caudines de la CPI. »
Contagion ?
La Nouvelle Tribune au Bénin dénonce l’attitude « indécrottable », selon lui, du président burkinabé et craint qu’il ne montre là le « mauvais exemple. » En effet, affirme le journal, « à Ouagadougou, c’est bien plus que le destin du Burkina Faso qui se joue. Au-delà des conséquences qu’un déverrouillage de la constitution au Burkina pourrait avoir sur le pays, c’est toute la sous-région qui se trouve menacée. Si Blaise Compaoré réussit à faire sauter le verrou constitutionnel, il pourrait également encourager les autres chefs d’Etats, dont celui du Bénin et du Togo, qui nourrissent les mêmes ambitions. »
Alors attention, s’exclame La Nouvelle Tribune, « le Président Burkinabé paraît sûr de lui-même. Mais ce qu’il entreprend pourrait se retourner contre lui. Les exemples du printemps arabe avec les soulèvements populaires, qui ont fait voler en éclat les régimes de Ben Ali en Tunisie et de Moubarak en Egypte, pourraient bien inspirer les Burkinabés qui pourraient bien prendre la rue afin de faire échec aux ambitions monarchiques de Blaise Compaoré. » Ou encore, avertit le quotidien béninois, « à défaut d’un soulèvement populaire, le feuilleton Tandja pourrait se répéter à Ouagadougou. »
RFI
Non-diplomatie
Deux ambassadeurs rappelés par ci, un chargé d’affaires sommé de rentrer, dare-dare, par là, deux comptables convoqués de toute urgence. La diplomatie mauritanienne a connu une semaine tourmentée. On savait certains de nos « diplomates » indélicats, « nantis » de relations « particulières » avec l’argent du contribuable, mais on n’aurait jamais pensé, en cette période de guerre contre la gabegie si chère à notre guide éclairé, qu’ils iraient jusqu’à faire main basse sur de telles importantes sommes, sans prendre la peine de respecter un semblant de procédure. Les frais de visas, le budget de fonctionnement, les bourses des étudiants, les salaires des employés, tout est passé dans les poches de ces voraces diplomates. L’Inspection générale d’Etat n’a eu besoin que d’un petit tour, pour se rendre compte de l’immensité du gâchis. A se demander si les auteurs de tels forfaits avaient un minimum de bon sens…
Au-delà du vol qualifié, passible de prison en droit commun et d’une ablation de la main droite, si l’on appliquait littéralement la Chari’a, se pose le problème, récurrent, de la qualification et des compétences de nos ambassadeurs. Certains, venus de nulle part, ne doivent leur promotion qu’à des liens de parenté, mariage ou autres relations privilégiées avec des généraux, voire seule volonté du big-chef. Pratiquement aucun n’a été choisi pour sa carrière dans la diplomatie, sa formation, son expérience. Presque tous parachutés. Nous ne récoltons, du coup, que ce que nos gouvernants ont semé. Des ambassadeurs ordinairement ronflants et, accessoirement, voleurs, pour ceux qui ont la main leste. Leurs budgets ont été pourtant tellement allégés que les représentations diplomatiques ont toutes les peines du monde à joindre les deux bouts. Aucune activité ne leur est désormais autorisée ou budgétisée. Leur quotidien : gérer le… quotidien, payer les salaires, les bourses des étudiants, s’il y en a ; le loyer, les factures d’eau, d’électricité et de téléphone, répondre aux invitations des collègues, accueillir les délégations et envoyer le comptable, de temps à autre, courir, à Nouakchott, entre le Budget, le Trésor et la Banque centrale, pour que le budgeton alloué à l’ambassade ne se perde pas dans les méandres des Finances.
Aucune ambassade n’a les moyens d’entreprendre la moindre action pour améliorer l’image du pays, le faire connaître, lui attirer d’éventuels investisseurs ou donateurs. Coquille vide, tout juste bonne à caser quelque privilégié. A-t-on voulu paraphraser Clemenceau, en supputant que la diplomatie est une affaire trop sérieuse pour être confiée à des diplomates ? On y a, en tout cas, gagné une non-diplomatie. Un concept qui convient, probablement, à notre non-administration traditionnelle…
Ahmed Ould Cheikh
Source: le calame
Un syndicat estudiantin critique la gestion de la faculté des sciences économiques et juridiques
L’Union nationale des étudiants de Mauritanie (UNEM) a critiqué l’administration de la faculté des sciences juridiques et économiques de l’Université de Nouakchott qualifiant son attitude « d’orgueil » et de faire « la sourde oreille » pour ne pas avoir à répondre des problèmes que rencontre les étudiants année après année.
Dans un communiqué rendu public ce mardi, l’UNEM demande aux responsables de la factulté de chercher les voies et moyens pour faire face à la situation déplorable née du « manque de vision par rapport au système LMD » dont seuls les étudiants payent la facture pour le voir aboutir, note ce communiqué.
Et l’UNEM de dire que parmi les principales causes de l’échec du système LMD en Mauritanie figurent, en bonne place, l’absence d’une vision claire des programmes et le manque d’incitation à la recherche.
Notons que ce système est instauré en Mauritanie depuis 2010 et que depuis les étudiants ne cessent de le contester.
Source: Saharamedias