Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Daily Archives: 12/10/2014

Le président Samba Thiam des FPC, Invité de SAHEL TV

altINVITÉ: Le Président Samba THIAM des Forces Progressistes pour le Changement (FPC) EX-FLAM, sera l´invité de la chaine privée SAHEL TV aujourd´hui à partir de 22: 00, heure de Nouakchott. Une émission à ne pas rater. LLC!

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Villages sans hommes : Entre crise alimentaire et mimétisme social

Villages sans hommes : Entre crise alimentaire et mimétisme socialDepuis quelques années, les villages des communes du Gorgol et du Guidimakha assistent à de véritables exodes des hommes, qui partent dans de plus importantes agglomérations, à la recherche d’emplois, pour faire face aux récurrentes crises alimentaires dans ces zones. Les vagues de divorces sans précédent, accentuent aussi le phénomène. Reportage.

Les successives crises alimentaires de ces dernières années, ont complètement chamboulé l’organisation sociale de dizaines de villages du Gorgol et du Guidimakha. Pour subvenir aux besoins de leurs familles, les hommes de ces localités, pères et jeunes bras vigoureux sont partis travailler dans les villes, parfois au Mali ou au Sénégal. Laissant la garde des villages, et l’éducation des enfants à leurs seules femmes.

Dans la commune de Wompou, au Guidimakha, une localité d’une centaine d’habitants, Ould Rami Boudizem. Yacine Mint Dew est la mère de Mehdi Ould Salem parti à Gouraye, à 23 kilomètres à l’est. Pour cette soixantenaire bien solide, «son fils a été obligé de partir pour chercher du travail, et subvenir aux besoins de sa famille».

«En fait, tous les hommes du village sont partis» insiste-t-elle. «Mais depuis cette année quand même, les hommes reviennent avec la situation agricole et donc économique du village, qui s’améliore» atténue-t-elle.

Son cas n’est pas unique : on retrouve le même schéma dans la plupart des localités de Wompou, ou dans celles de Haar, comme à Djegui, où un des rares hommes présents, le chef du village Yobou Ould El Id, a la soixantaine largement dépassée. Réunies pour une assemblée avec des organismes d’aide, les femmes de Djegui se sont faites une raison «depuis longtemps».

«Il y a quelques hommes qui sont encore à Djegui, mais la plupart, et les plus jeunes sont tous partis à la ville travailler. Mon propre fils est apprenti-menuisier à Sélibaby» témoigne Fatma Mint Jiddou, une des femmes du village, assise près du chef.

 


Villages sans hommes : Entre crise alimentaire et mimétisme social
2012, années de quelques retours

En 2012, quelques-uns de ces villages se sont repeuplés. Ce retour sensible des hommes est assez «exceptionnel» selon un cadre du ministère du développement rural (MDR).

Pour le MDR qui tient une forte délégation ces temps-ci dans le Guidimakha, mais aussi pour les organismes internationaux comme action contre la faim (ACF) ou OXFAM, qui opèrent dans la zone, cet exode, «qui se résorbe de plus en plus» est dû au pic critique de la crise alimentaire de 2008.

«En 2008, des vaches, des chèvres et des moutons sont morts par centaines, la malnutrition des enfants était à son comble, et la sècheresse n’a pas épargné les champs. Les forces vives de ces localités étaient bien obligées d’aller chercher des ressources pour les leurs ailleurs» soutient Mamadou Bane, animateur en nutrition, pour le compte d’ACF.

Cette année, la pluviométrie clémente, et l’action conjointe des associations nationales et des organismes internationaux ont permis de faire travailler la terre.

«Les programmes de ces organismes, entre autres, ont amélioré la résilience de certains ménages aux chocs exogènes liés aux crises alimentaires» analyse Aart van Den Heide, consultant en Mauritanie pour l’union européenne.

Jouheida Mint Mahmoud, d’Ould Rami Boudizem, est l’épouse d’Ethmane Ould Sidi Ali, qui lui est resté cette année au village.

«Avant l’aide des organismes internationaux, mon mari se déplaçait régulièrement loin du village pour du travail ; aujourd’hui, quand même, avec l’aide des organismes, qui nous ont aidés à mettre en place ces champs de maïs et de mil que vous voyez, nous en tirons une certaine et fiable subsistance. Nos hommes cultivent maintenant. En tout cas, cette année, ils ne se sont pas tous exilés pour du travail» raconte la cinquantenaire.

« Il y a eu une période très dure pour tout le village, notamment il y a quatre ans, où même des femmes se sont retrouvées au Sénégal par exemple, comme moi à Tiyabou, pour du travail et envoyer de quoi manger aux jeunes femmes et adolescents restés ici» continue Jouheida en montrant de sa main droite calleuse, une cicatrice enflée sur son pied droit, «datant de mon périple à Tiyabou au Sénégal» précise-t-elle.

 


Villages sans hommes : Entre crise alimentaire et mimétisme social
Mimétisme social et divorces

Depuis trois ans, les exodes ne sont plus exclusivement liés à la survie, mais également à une explosion des divorces.

Mohamed Ould Boulla, animateur en développement pour le compte d’ACF analyse ce phénomène :

«On lutte par la sensibilisation contre un véritable mimétisme social, qui provoque des comportement aberrants dans ces localités touchées de plein fouet par la crise. Parmi ces comportements, on retrouve souvent des personnes avec trois téléphones, ou au niveau des femmes, d’exiger des mariages grandioses, obligeant les hommes à s’endetter pour des mois, voire des années, au risque de mettre en danger le quotidien de la famille» explique-t-il longuement.

Ce mimétisme n’est pas sans conséquences dans l’explosion des ménages et l’exode masculin de ces villages.

«Il y a une explosion du nombre de divorces au Guidimakha notamment, dans les localités haratines. A un moment, les maris nous disent qu’ils sont littéralement étouffés financièrement par des caprices de leurs femmes» continue Ould Boulla.

L’idée d’une éducation sociale et civique fait son chemin, à inculquer dans ces poches de pauvreté, où paradoxalement comme à la ville, l’apparence prime sur tout.

«Nous évoquons de plus en plus cette question des besoins essentiels quotidiens que les fantaisies des uns et surtout des unes ne doivent pas mettre en péril. On voit très vite lors de ces réunions en assemblée, les rires et les têtes des hommes qui opinent, quand on exhorte les femmes à moins de folies, surtout en période de soudure» dit l’animateur en développement.

Il suffirait d’une crise…

Cette année, l’environnement agricole relativement clément, ainsi qu’une conjugaison des structures d’urgence nationales et internationales ont permis un net retour des hommes auprès des leurs. Mais comme en conclut Aart Van Den Heide, il ne faut pas s’enflammer pour autant :

«La résistance de ces ménages aux chocs exogènes s’est certes améliorée, mais elle demeure relativement fragile. Il suffira d’une année de sécheresse, et d’un délitement des béquilles que leur offre les organismes d’urgence, pour que les hommes abandonnent à nouveau leurs villages à la garde de leurs femmes, sœurs, filles ou mères».

 

 


Racisme: Lettre « poignante » d’une étudiante « africaine » aux Tunisiens !

alt« Je me présente, Mariam Touré, pour les intimes « Karaba », pour la plupart d’entre vous « Kahloucha » « Guirda Guirda ». Je suis, officiellement, une Malienne (mais selon certains de vos dires, de nationalité « Africaine ») qui vit depuis près de 3 ans en Tunisie ou pays européen pour d’autres.

En quittant mon pays il y a quelques années, je souriais à l’idée de découvrir cette Tunisie dont tout le monde parlait, le « Paris Africain », la « Dame de tous les éloges », le pays de tous les droits, la patrie de la liberté et de la tolérance. Hmmmmm naif est celui qui met la charrue avant les boeufs.

Helas, la phase d’émerveillement passée, je me suis rendu compte que de l’autre côté du miroir se cachait une face plus sombre, plus lugubre: une société infectée par le racisme. Infectée me direz-vous, un mot fort! Mais quel autre terme voulez-vous que j’emploie quand chaque jour passée en son sein est presque un calvaire, quand chaque mot, insulte, humiliation que l’on subit est un supplice, quand chaque regard haineux posé sur moi est un fardeau? « Infecté » serait plutôt un euphémisme.

Là vous me direz, « Tu ne devrais pas juger tout un pays pour les actions de certains ». Je vous repondrai, « Certes, mais quand on se fait agresser devant des personnes qui ne disent rien, quand on se fait insulter devant des individus qui ne bougent pas, quand on est touché de façon déplacée dans un transport en commun devant des personnes qui en rient ou préfèrent ignorer l’action, que voulez-vous que je vous dise? » Pomme, orange, poire ou raisin, ce sont tous des fruits pour moi.

Au début, j’accusais l’ignorance, le non éveil des mentalités mais aujourd’hui, j’accuse les intellectuels qui sont au courant de tout ça mais ne mettent en place aucun moyen de les prévenir, j’accuse les intellectuels qui me disent « Ne te laisse pas faire Mariam, affrontes-les »…ohh vous savez, j’adorai mais je ne veux pas que mon père ait à payer des frais d’hôpitaux ou ma mère à pleurer mon décès.

Que seriez-vous si du jour au lendemain je decidais de m’en aller, d’amener avec moi les milliers d’euros qui permettent à votre économie de sortir la tête de l’eau? Que seriez-vous si du jour au lendemain mes frères et soeurs « Africains » faisaient la même chose et vous tournaient le dos? Que seriez vous si du jour au lendemain les éloges que j’ai une fois entendus sur vous devenaient des avertissements « N’y allez pas. Ils n’en valent pas la peine ».

Ne prenez point mes mots pour une insulte, mon but ce n’est pas de vous insulter car si je decidais de vous rendre le quart des mots que vous m’avez jetés à la figure, 24h ne suffiraient point.

Prenez-les comme les cris d’une soeur perdue qui ne comprend pas en quoi sa couleur de peau est source de moquerie. Prenez-les comme la rage d’une soeur qui compte les jours qui la séparent de la délivrance, partir et ne plus jamais en entendre parler. Partir et ne plus jamais penser à revenir.

Prenez-les comme les larmes d’une soeur qui se rend compte qu’ils ont réussi à nous séparer. Plus qu’une guerre matérielle, ils ont créé une tumeur intellectuelle, sociale: le racisme, l’ignorance, la haine pour nous diviser.

Prenez mes mots comme ceux de tous ceux qui, comme moi, posent le pied sur le sol de l’  » Ifrikiya » la tête pleine de rêves et en repartent le coeur plein de déceptions……. »

Mariam Touré