Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Daily Archives: 01/10/2014

Macky SALL demande le retour d’ATT au Mali.

altLe général Amadou Toumani Touré, chassé du pouvoir par les membres du Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat (CNRDRE), devient un hôte encombrant au pays de la Teranga.

Le président Macky Sall en visite officielle au Mali a exprimé au président IBK son désir de voir ATT revenir à Bamako reprendre son activité à savoir la lutte contre le ver de Guinée. Il a ajouté que son entretien coûte 1 million de francs CFA par jour à l’Etat sénégalais.

Pour toute réponse, Ibrahim Boubacar Keita aurait répondu à son hôte du jour en ces termes : « Quand il partait à Dakar, je n’étais pas au courant et quand il revient à Bamako je ne peux pas assurer sa sécurité ».

Selon les résultats des enquêtes des Services de renseignements (S.E) du Mali mené auprès de la population sur un éventuel retour au Mali de l’ex président Amadou Toumani Touré : les Maliens dans leur majorité souhaiteraient qu’ATT soit jugé à Bamako pour haute trahison.

malijet.com

Trois questions à….r Samory Ould Bèye, président du Mouvement El Hor, président du Conseil national d’El Moustaqbel et secrétaire général de la CLTM

alt‘’Le système en place ne veut pas regarder la réalité en face et persiste dans sa politique d’exclusion des Noirs du pays’’

Le Calame : On assiste comme à un retour sur le terrain d’El Hor qui multiplie les sorties. La dernière date du 24 septembre. Pourquoi ce regain d’activités ?

Samory Ould Beye : El Hor a plus d’une raison de sortir, en plein jour, pour dénoncer les grandes injustices dont sont toujours victimes les Harratines, en dépit de diverses initiatives prises, çà et là, pour y trouver des solutions. Aucune lueur d’espoir : le pouvoir en place – je devrais dire, le système en place – ne veut pas regarder la réalité en face et persiste dans sa politique d’exclusion des Noirs du pays, alors qu’ils forment la majeure partie de sa population. Face à cette situation, le Mouvement El Hor, qui lutte pour l’égalité et la justice, entre toutes les composantes du pays, ne peut pas rester les bras croisés, et le sit-in du 24 entre dans ce cadre d’actions de protestation et dénonciation.

Ce sit-in, je le signale à vos lecteurs, marque la première étape d’une série d’actions face au nouveau visage du système, visible dans la composition même de son gouvernement marqué du sceau de l’extrémisme étroit  et dont l’action va, très certainement, accentuer l’arbitraire et la discrimination. Une probabilité suffisamment grande pour que nous nous apprêtions à le combattre de toutes nos forces. Je rappelle, à l’opinion mauritanienne, que, depuis la publication du Manifeste des Harratines et l’imposante marche qu’ils ont organisée, le 29 avril dernier, le pouvoir s’est muré, comme à son habitude, dans un silence frustrant. Au lieu d’apporter une réponse sérieuse aux propositions avancées par cette puissante composante du pays, de se pencher, pour de bon et avec toutes les forces vives du pays, à l’épineuse question de l’unité nationale, le pouvoir s’est raidi ; pire, il joue dans la provocation. En effet, les Maures, par leur volonté, évidente, de maintenir le même système de gouvernance qui s’est accaparée de la Mauritanie, depuis les indépendances, prouvent leur refus de toute évolution, de tout changement. La fondation des écoles d’excellence, notamment militaires, sanitaires, minières, toutes fermées aux Noirs du pays démontre leur volonté de consolider leur système d’apartheid. Ce faisant, ils empêchent leurs compatriotes noirs de participer à l’édification de la Mauritanie de demain.

El Hor tient, désormais, à leur dire que cette situation ne peut plus durer et à réclamer l’instauration, rapide, de l’égalité et de la justice. S’ils persistent à croire que les Harratines vont continuer à leur servir de bêtes de somme, taillables et corvéables à merci, ils se trompent ! Lourdement. Ce temps-là est bel et bien révolu, nous n’acceptons plus de servir d’instruments à leur solde. Ils persistent à s’accaparer de toutes les richesses du pays, toutes les fonctions essentielles du pouvoir, d’en exclure les autres composantes nationales, ils font, de la Mauritanie, un pays d’apartheid, compromettant, ainsi dangereusement, son avenir.

  D’ailleurs, vous l’aurez constaté, d’autres composantes noires du pays bougent, pour que soit mis fin à leur exclusion. La Mauritanie appartient à tous ses fils, noirs et blancs confondus, c’est pour cette raison qu’El Hor exige que les Harratines soient impliqués dans la gestion de leur pays et refuse la persistance d’une Mauritanie à deux vitesses. Les Harratines n’accepteront plus d’être des citoyens de seconde zone ! Nos frères maures doivent se ressaisir, regarder la réalité en face et œuvrer, résolument, à un vivre-ensemble meilleur, avec tous leurs autres compatriotes. Ils doivent apprendre à respecter le droit à la différence, à une citoyenneté, pleine et entière, de chacun, que la Mauritanie ne peut pas bâtir avec la seule composante maure. Il est grand temps, pour les Maures, de comprendre que les mentalités ont fortement changé, que leurs compatriotes noirs sont déterminés à se faire respecter et à conquérir la place qui leur sied dans leur pays. Autrement, c’est une déclaration de guerre civile, ce que nous ne souhaitons certainement pas à notre pays. Force est cependant de constater que le régime en place demeure sourd à notre appel patriotique. Face à cette espèce d’entêtement, nous lançons un appel vibrant à l’ensemble des forces vives du pays pour un changement décisif, un sursaut patriotique. C’est un grand défi, pour la Mauritanie, nous en sommes conscients. Mais Si l’Etat n’assume plus son rôle de garant des libertés et de la justice pour ses citoyens, il perd sa raison d’être et devient une menace pour la cohésion sociale. C’est vous dire qu’El Hor s’inquiète, fortement, de l’avenir de ce pays. C’est pourquoi lançons-nous un appel à un dialogue national, franc et sincère, entre toutes les forces vives de ce pays, à une entente nationale. Oui, El Hor est demandeur de ce débat, pour sortir la Mauritanie de l’œil du cyclone ! Notre pays se tient dans un contexte saharo-sahélien très trouble, menacé par divers périls, et, si nous ne prenons pas garde, des surprises désagréables peuvent nous arriver.

– Le gouvernement mauritanien a décidé de changer la position du week-end dans la semaine, à compter du 1er octobre. Quelle est votre réaction par rapport à cette décision qui fait passer le temps de travail de 8 à 9 heures par jour ?

– Cette décision du gouvernement est en violation, flagrante, avec la loi. L’institution du repos hebdomadaire ne peut être promulguée par un décret contredisant une loi. Le décret applique la loi, il ne lui est jamais supérieur. Je crois que cette décision a été prise sur un simple coup de tête, ses conséquences seront fâcheuses pour les travailleurs : leur temps de loisir, le temps qu’ils devraient consacrer à leur famille, à se former et s’informer, à se déplacer se voit amputé mais, surtout et plus grave, ils vont se voir encore plus usés, avec cette heure supplémentaire de travail journalier. Toutes ces contraintes entravent et violent la loi et la convention sur le travail, elles touchent, donc, aux droits des travailleurs. Le gouvernement n’a pas réfléchi à tout ça et a décidé d’agir, en mépris total de lois et conventions qui régissent les droits des travailleurs dans le Monde.

Il s’y ajoute que les Mauritaniens, fidèles musulmans, mettaient à profit la journée chômée du vendredi pour se consacrer entièrement à la grande prière. Autant de raisons qui nous ont poussé à publier une déclaration, au lendemain même de l’annonce de cette décision irréfléchie, pour attirer l’attention du gouvernement sur les  conséquences fâcheuses de sa décision unilatérale.

– La question de la représentativité oppose dix-huit centrales syndicales au ministère de la Fonction publique et de la modernisation de l’Etat. Où se situe la pomme de discorde ?

C’est une question importante. La pomme de discorde est à rechercher dans la fragilisation du mouvement ouvrier, suite à la multiplication des organisations syndicales dont certaines n’ont aucune crédibilité ; elles ne sont là que pour perturber l’action des syndicats qui font sérieusement leur travail. Pour mettre de l’ordre dans cette espèce de bergerie, il a été décidé, avec le Bureau International du Travail (BIT) d’organiser des élections sociales directes, comme cela se fait en certains pays. L’organisation de telles élections suppose le recensement de tous les travailleurs du secteur public mais aussi privé, la confection de listes électorales, le découpage électoral et la mise en place de bureaux de votes (cinquante travailleurs par bureau de vote).

Les préparatifs de ce processus ont été entamés en 2008 par l’Etat, le patronat, les syndicats et les travailleurs,  avec le concours du BIT. On a élaboré des textes réglementaires. Les projets de décret et d’arrêté furent soumis au BIT qui les a lus et approuvés. Mais, en août 2008, intervint le coup d’Etat. Tout fut alors suspendu. Et depuis, nous, centrales syndicales, réclamons la réouverture du dossier, pour qu’on puisse, enfin, organiser des élections directes, afin d’établir la représentativité réelle des centrales syndicales sur le terrain. C’est dans ce cadre que le nouveau ministre a décidé de reprendre le processus mais, à notre grande surprise, en ignorant les centrales syndicales, à l’exception de la seule CGTM, et tout ce qui avait été fait avec le BIT, conseiller technique en la matière. Le ministre travaille sur une nouvelle vision, autour de l’organisation d’élections sociales indirectes.

Nous avons tenté de convaincre le ministre de revenir sur sa décision et de respecter le travail réalisé avec le BIT et les autres partenaires sociaux. Mais il refuse de nous écouter, son objectif étant d’établir de nouvelles confédérations syndicales, acquises à sa solde, et de signer l’arrêt de mort de celles qui existent. C’est dans l’air du temps, le président Aziz veut envoyer à la retraite tous ceux qui ne pensent pas comme lui ou pour lui. Pour tenter de berner l’opinion, le ministre s’évertue à entretenir une confusion entre élections directes et élections indirectes (sociales). Les deux sont pourtant régies par des textes différents. Les élections indirectes concernent les délégués du personnel, au sein d’une entreprise. Leur mandat est de deux ans, tandis que les autres, dont le mandat est de quatre ans, obéissent au processus que nous avons expliqué plus haut et permettent d’établir la véritable représentativité d’une confédération syndicale, au niveau national. Certes, le ministre peut tordre le cou aux textes, faire le forcing pour parvenir à son objectif, ce qu’il nous a fait savoir, au cours d’une réunion, en affirmant qu’il y réussirait, avec ou sans nous. Mais, face à son entêtement, nous avons engagé la bataille et saisi le Premier ministre qui nous a paru très réceptif, il a, d’ailleurs, décidé de surseoir au projet de son ministre et de mettre en place une commission pour plancher sur le processus de la représentativité syndicale. Cette commission, que j’ai l’honneur de présider, est au travail depuis quelque temps. Une dynamique est donc lancée et nous espérons arriver des conclusions satisfaisantes. Comme je l’ai dit plus haut, le patronat et les dix-huit centrales syndicales, excepté la CGTM dont j’ignore la raison qui l’a poussée à cautionner la position du ministre, sont restés fidèles à la plateforme réalisée, en 2008, avec le BIT.

Propos recueillis par Dalay Lam

 

Le Calame

Dialogue politique : L’espoir est-il permis?

La scène politique reste morose, depuis la présidentielle de juin 2014. Calme plat sur le front. Hormis quelques  bonnes intentions de renouer le dialogue, proclamées, çà et là, dans les media, et diverses piques assassines décochées, par les uns et les autres. Un calme qui commence, il faut le reconnaître, à inquiéter un certain nombre d’observateurs. Jusqu’où tiendra-t-il ? Jusqu’où le pouvoir va-t-il continuer à ignorer et à méprendre, même, son opposition ? Et jusqu’où, enfin cette dernière s’obstinera-t-elle à nier l’évidence ? La majorité des électeurs mauritaniens (du moins ceux, peu nombreux, qui se sont déplacés pour voter) a réélu Mohamed Ould Abdel Aziz. Pour qu’il continue, encore cinq ans, de jouir de la confiance et de l’appui de la Communauté internationale, tandis que ladite opposition est restée, du moins jusqu’à ce jour, dans l’incapacité de renverser le rapport de force en sa faveur. Elle s’est tout juste contentée de se féliciter de ce que son appel au boycott des élections a été suivi par les Mauritaniens. Maigre consolation.

De son côté, le principal soutien du pouvoir, l’Union Pour la République (UPR), qui vient de se doter d’un nouveau président, clame, sur tous les toits, que la Mauritanie ne s’est jamais mieux portée qu’avec le président Mohamed Ould Abdel Aziz au gouvernail. Un dialogue de sourds… en attendant celui, enfin des « entendants » ? Dans ces conditions, renouer le dialogue  est-il possible ? Cela relève presque du défi. Et personne ne veut franchir, pour l’instant, le premier pas. Mais force est de reconnaître que cette situation de quasi ni paix ni guerre ne peut perdurer jusqu’aux élections de 2019. Que les uns et les autres se le tiennent pour dit : il ne sert à rien de s’entêter. Le pouvoir et l’opposition doivent comprendre qu’ils sont des interlocuteurs obligés, qu’ils doivent, forcément, se parler. Quand ? On ne sait pas mais l’heure viendra. C’est peut-être pourquoi quelques indiscrétions commencent-elles à poindre.

A les en croire, des choses auraient commencé à bouger, côté pouvoir. Des contacts établis, avec un certain nombre de personnalités, pour les amener à participer à diverses commissions, à mettre en œuvre l’examen des meilleures voies pour réussir, cette fois, à mettre en branle un processus de dialogue vraiment franc et sincère. Côté opposition, les rumeurs accusant l’UFP de vouloir dialoguer, seule, avec le pouvoir et démenties, la semaine passée, par son président Mohamed Ould Maouloud, participeraient, d’une certaine façon, à ces manœuvres et tentatives de renouer le dialogue. Interrogé sur ces « on-dit » Moussa Fall,, président du MCD et, par ailleurs, secrétaire exécutif du FNDU, prétend n’être au courant de rien, avant d’ajouter qu’il ne peut cependant nier qu’elles puissent exister, que le FNDU est disposé à aller au dialogue avec le pouvoir, à n’importe quel moment, mais que l’essentiel n’est pas d’y aller pour y aller, mais avec la détermination de parvenir à un résultat consensuel, accepté et respecté, donc, de tous. Pour sa part, le secrétaire à l’éveil politique de l’UPR, Mohamed Lemine Ould El Hacen, dit, lui aussi, n’avoir pas été informé de telles initiatives mais qu’on ne doit, pour aller au dialogue, poser aucun préalable, que les résultats du dialogue et leur mise en œuvre doivent en être les seules conditions. Toujours les mêmes refrains, donc ?

Saura-t-on tirer leçon des échecs précédents ?

En Mauritanie, le dialogue, entre l’opposition et le pouvoir, a toujours été marqué par la plus grande méfiance. Celui de 2011, même s’il a permis quelques avancées constitutionnelles, n’en a pas moins échoué à emporter l’adhésion de la majeure de l’opposition rassemblée au sein de la COD de l’époque, en dépit des efforts du président  de l’ancienne Assemblée nationale, Messaoud Ould Boulkheïr. La tentative de 2013 finit, elle, par foirer, les protagonistes divergeant, non seulement, sur les questions à débattre, à la veille des élections municipales et législatives de Novembre et Décembre derniers, mais, surtout, sur la durée du conclave. La majorité présidentielle, qui entendait dérouler son agenda, refusa d’y revenir, n’admettant qu’un report maximal de quinze jours. Pour l’opposition, cette attitude équivalait, tout bonnement, à un refus de dialoguer, dans la mesure où il fallait convenir d’une feuille de route, avant de fixer la date des élections. Les pourparlers qui venaient à peine de commencer furent donc suspendus, avant d’être interrompus, sine die. L’opposition, qui doutait de la crédibilité du scrutin, finit par le boycotter.

Autre pommes de discorde, la refonte de la CENI, l’audit de l’Agence d’enrôlement et le fichier électoral. Des sujets sans aucun intérêt, aujourd’hui, à moins que le pouvoir ne se décide à organiser des élections anticipées en 2015, afin de permettre, à l’opposition, de revenir dans les espaces démocratiques que sont les conseils municipaux et la Chambre basse du Parlement. Ce geste politique permettrait, au président de la République, de couler, dans la sérénité, son dernier mandat à la tête du pays et de préparer le terrain, pour son parti en pleine restructuration. Les politiques feraient ainsi montre d’une réelle maturité politique et la démocratie mauritanienne en sortirait fortement grandie.

DL

 

Le Calame