Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Daily Archives: 12/03/2014

Présidence à perpétuité.

Depuis que le monde est monde, l’homme a toujours eu un penchant, d’abord pour dompter la nature, ensuite pour dominer son semblable. Il s’est érigé en chef de groupe, de clan, de tribu, d’ethnie, ou de territoire. Il s’est même déifié.

Présidence à perpétuitéComme chef de territoire, l’homme a été souvent obnubilé par l’extension de celui-ci, et la longévité et l’étendue du pouvoir qu’il peut y exercer sans limites.   L’organisation des sociétés aux temps modernes, sous forme d’Etats, a été marquée par un comportement caractérisé par le souci grandissant de puissance et de suprématie, ainsi que le culte de la personnalité.       La soif de pouvoir a donné lieu à toutes sortes de dérives et d’excès. En Guinée-Conakry, où l’indépendantiste Sékou Touré, par la théorie du complot permanent, a transformé son pays en camps de la mort, dont le tristement célèbre « Camp Boiro ». Jean Bedel Bokassa  qui, après s’être fait président à vie, a considéré que c’était peu pour lui, et a organisé avec faste, le sacre qui devait faire de lui le premier empereur de la Centrafrique. Fort heureusement, Bokassa 1er fut aussi le dernier de sa piètre et anachronique dynastie.       Aussi, nous avons connu les dynasties communistes des Kim   en Corée du Nord, et des frèresCastro   à Cuba.       La famille Kadhafi en Libye qui, tout en tenant le pays d’une main d’acier avec sa fameuse troisième théorie du Livre vert, niait détenir le pouvoir, tout en prétendant hypocritement qu’il était exercé « directement » par le peuple. Pauvre peuple !       Les Républiques héréditaires en Syrie où Bechar a succédé au père Assad, au Gabon où les Bongo Odimba se relaient au pouvoir, au Togo où les Gnassingbé se suivent et se ressemblent, en RDC (ex-Zaïre) ou les Kabila se sont passés le témoin, au SénégalWade a raté de peu l’intronisation de son fils Karim, à l’instar de l’Egyptien Moubarak qui fut balayé par une révolte populaire avant de céder le fauteuil présidentiel à son fils Gamal.       L’inamovible Robert Mugabe qui, après s’être illustré comme militant acharné contre le régime raciste de l’ex-Rhodésie, s’est transformé en impitoyable et exécrable tyran, est toujours là pour nous rappeler qu’il reste encore du chemin à parcourir pour assurer une relève logique et bénéfique ou une alternance tout simplement pacifique.   L’Equato-Guinéen Nguema dont les frasques et celles de son fils défraient la chronique pour les biens mal acquis, et mal utilisés, sont là pour compléter le tableau, mais pas pour l’améliorer. Il n’est pas exclu de voir demain les Itnou du Tchad, les Keita du Mali, lesCondé de Guinée, les Ouattara de Côte d’Ivoire, et j’en oublie.   Jusqu’ici, ça pouvait aller, on s’en accommodait tant bien que mal. La main que tu ne peux couper, il faut l’embrasser, comme on dit. Mais ce qui est en train de se produire en terre algérienne est inédit, et ne manquera pas d’être enseigné dans les écoles de sciences politiciennes. C’est une sorte de momification du sommet du pouvoir, pour maintenir la traite de la vache à lait des généraux. C’est comme si, au lieu du général-maréchal Al Sissi, les urnes égyptiennes nous sortaient dans les prochains jours Akhenaton ou sa célèbre épouseNefertiti. C’est aussi comme si on installait au pouvoir à Addis-Abeba la fameuse Lucysortie en 1974 du triangle Afar. Ou bien qu’on intronisait dans l’un des pays d’Amérique latine, une momie maya ou inca.       C’est tout simplement scandaleux ! Comment faire croire aux Algériens qui, malgré l’opulence de leur pays, connaissent les difficultés du quotidien, que ce Monsieur qui ne peut bouger le doigt -au propre comme au figuré- peut incarner leur avenir et leur redonner espoir.       On nous dit que le Monsieur qui ne peut prononcer des mots intelligibles, qui ne peut même pas déposer son dossier de ‘’candidature’’ dans les règles constitutionnelles, n’a pas besoin de battre campagne électorale. Selon le ministre de l’Intérieur, les « comités » de soutien s’occuperont de cela pour lui. A en croire que d’autres s’occuperont pour lui de l’exercice du pouvoir : les  comités militaires.   Les militaires n’ont, paraît-il, pas trouvé consensus autour d’une personne, et ont ainsi décidé de garder cet épouvantail, en attendant une solution providentielle. En somme, une transition qui ne veut pas dire son nom. Il n’en demeure pas moins que c’est un supplice pour l’intéressé qui, de la sorte, se trouve condamné, sommairement, à une présidence à perpétuité.       C’est une atteinte à la dignité de l’homme (Bouteflika), une insulte à l’honorable peuple d’Algérie, et une pichenette à ce qu’on appelle « la communauté internationale ».          

 DEBALLAHI
 
Source: Saharamedia

De la nécessité de réfléchir

altDans le tumulte qui a dominé le pays ces derniers temps, de nombreuses voix se sont élevées pour dénoncer l’enseignement de la philosophie dans les établissements scolaires. Cette exigence, plusieurs fois répétées, n’a pas mérité commentaire de la part des observateurs. Parce qu’ils savent que la philosophie n’est plus enseignée depuis près de trois décennies. Parce que nombre d’entre eux croient ferment que c’est bien parce que la philosophie n’est plus enseignée que des générations de Mauritaniens, pourtant scolarisés et parfois diplômés, ont perdu la faculté de réfléchir et avec elle le sens critique.

Contrairement à ce que pensent ceux qui vocifèrent aujourd’hui et qui couvrent toutes les voix de la Raison, la philosophie enseigne à refuser le diktat des idées reçues. Elle nous apprend à nous poser des questions et à chercher à y répondre tout en sachant que nous ne serons jamais satisfaits des réponses que nous obtenons dans l’immédiat.

Elle nous prémunit contre les déviances parce qu’elle discipline notre esprit, le structure pour lui permettre d’organiser les connaissances accumulées. Elle nous apprend à vivre ensemble, à partager, à discuter, à aller à l’essentiel, à éviter le superflu, à nous interroger et donc à faire des choix…

La philosophie nous apprend à penser et à débattre de la complicité du Monde. La culture qui cesse de se poser des questions se condamne à une déliquescence qui mène fatalement à sa disparition. L’histoire nous enseigne que des civilisations entières ont disparu quand elles ont été incapables de penser leur devenir, de méditer leurs conditions. L’histoire nous apprend aussi qu’à l’origine de toute Renaissance, il y a nécessairement l’interrogation. Car l’interrogation est déjà le début d’une réponse qui est inévitablement une avancée sur la voie de l’accomplissement de soi et de son humanité.

Nos Ulémas, nos élites de façon générale, tentent de trouver la meilleure parade à ce qu’ils croient être «une vague d’athéisme déferlant sur notre jeunesse». C’est la mode de justifier toute cette effervescence politique et sociale par «la dissémination d’idées laïques et athées». Et quand on choisit d’y aller comme si on allait en guerre (sainte ou pas) contre des «mécréants qu’il faut précipiter dans la Géhenne», on ne fait rien pour faire avancer la réflexion qui permet de préserver les fondements qui sont les nôtres. On ne cherche même pas à comprendre ce qui arrive dans notre aire.

Nous sommes dans un pays qui connait tous les problèmes qui expliquent et causent – ou que causent – le sous-développement : ignorance, pauvreté, clochardisation de l’élite, délitement des structures de l’Etat, déstructuration des mécanismes sociaux traditionnels (qui ne sont souvent pas à regretter), absence de chaines de solidarité et de réflexions sérieuses pouvant faire miroiter un monde meilleur. Ajoutons à ce tableau (noir), les effets de multiples agressions dont celles qui relèvent de la nature et de l’environnement (sécheresse), celles qui sont le propre d’une culture faite de cupidité (mal-gouvernance) et celles qui sont le fruit de l’ouverture au Monde. Résultat : une transition qui ne finit pas de nous déstabiliser, une transition qui prend la forme d’un chao parce que nous aurons refusé de l’assumer pour lui donner un sens.

Cette transition mérite des questionnements, notamment sur les transformations sociales que nous subissons malgré nous. Ces questionnements, une fois formulés, exigent des réponses de la société et de ses «bienpensants». Des réponses qui n’esquivent pas les questions, qui ne rejettent pas d’avance les questions, qui ne condamnent pas d’avance leurs auteurs…

Le rôle de nos Ulémas, Exégètes, des écrivains, des pouvoirs publics et de la société est d’apporter des réponses aux questionnements d’une jeunesse sacrifiée par les uns avec la complicité des autres. Et pour permettre à cette jeunesse (mal outillée) de se poser les «bonnes» questions et, qui sait, lui donner la possibilité d’y répondre par elle-même, il est temps de revenir à un enseignement plus rigoureux de la philosophie dans les classes. De quelle manière et par qui ? des questions qui méritent aussi d’être posées et qui sollicitent des réponses. En attendant…

Par Mohamed Fall Oumeir

 

Source: rapideinfo

Sit-in de prestation à l’Université de Nouakchott : La colère des étudiants

alt

Le collectif des Syndicats, regroupant plusieurs syndicats estudiantins, a organisé lundi 10 mars un sit-in à la Faculté des Sciences Juridiques et Economiques (FSJE) avec pour revendications la satisfaction des doléances estudiantines.

La Faculté des Sciences Juridiques et Economiques ( FSJE) a abrité hier matin un sit-in organisé par le collectif des Syndicats estudiantins. L’objet était de dénoncer le manque de volonté politique de Ministère de l’enseignement Supérieur et de l’administration universitaire face aux doléances et revendications estudiantines. Sous le soleil, les étudiants ont répondu en masse à l’appel des syndicalistes, brandissant des pancartes sur lesquelles sont inscrits divers slogans comme « Génération des bourses », « transport pour tous », « plus d’erreurs dans les bulletins », « Réduction des frais d’inscription de l’IUP ».

Plusieurs Secrétaires Généraux du collectif se sont succédé à la tribune de la faculté pour adresser des mots à l’assistance. « Ce sit-in n’est que le début….Nous mesurons la gravité de la situation et progressivement nous hausserons le ton si les autorités concernées continuent de faire la sourde oreille. Nous nous acheminons peut être bien vers une G.G.I (Grève Générale Illimitée) » alerte le Secrétaire Général du Syndicat National des Etudiants Mauritaniens(SNEM) qui donnait ainsi le ton à tous ceux qui lui succéderont.

Tous vont revenir sur la situation des étudiants en Mauritanie qu’ils qualifient de « catastrophique ». Cette énième sortie des Syndicats n’est que le prolongement d’une longue protestation entamée par le Syndicat National des Etudiants Mauritaniens(SNEM) qui date de la publication du fameux rapport de l’Université de Nouakchott où plusieurs problématiques ont été égrenées à savoir : depuis la rupture avec l’ancien système (Maitrise) en 2008 et l’adoption de la reforme LMD, l’université de Nouakchott et l’Université des Sciences de Technologie et de Médecine sont toujours incapables de se doter des Systèmes Intégrés de Gestion (Logiciel d’exploitation des données) adaptés à l’esprit du LMD. Par conséquents des erreurs dans les bulletins de notes et attestations d’inscription des étudiants sont répétitives. Et une licence qui s’effectue aujourd’hui après 4, 5, ou 6 années au lieu de 3ans.

Ensuite, l’université de Nouakchott souffre d’un cruel manque remarquable d’enseignants qualifiés et de ce que nous appelons le « phénomène des enseignants sous qualifiés », devant l’inaction des autorités en général, de l’administration universitaire et du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique en particulier et cela malgré nos nombreuses alertes, devaient reconnaitre en substance les intervenants qui vont constater que les boursiers d’Etat devant continuer leurs études au Maroc, sont laissés pour compte depuis 3 années. Autre constat : l’Institut Universitaire et Professionnel (IUP), les frais d’inscription s’élèvent à 15600 UM alors que les étudiants souffrent de manque d’eau courante, des buvettes et des bus de transport étudiants.

De surcroît, l’université de Nouakchott s’oppose catégoriquement à l’organisation des activités culturelles et syndicales par les associations et les syndicats d’étudiants en interdisant l’accès de la sono dans les amphithéâtres, réduisant leur financement et en dissuadant toute autre personne de les financer.

Quant à la question du transport des étudiants, elle reste négligée, à tel enseigne que pour 16 000 étudiants, les autorités n’octroient que 7 bus de transport en délaissant instituts et annexes des facultés. Par ailleurs, l’enseignement des sciences humaines et sociales sera d’ici peu dispensé intégralement en arabe à l’université de Nouakchott, ce qui confirme le processus d’arabisation à outrance enclenché par l’Etat mauritanien.

Cheikh Oumar NDiaye.

 

Source: L Authentique

Loupe du ‘Le Rénovateur’ : L’alternance démocratique est-elle pour demain !

altEn Mauritanie l’homme fort du pays dispose de toutes les faveurs pour mettre les chances de son côté et gagner la bataille électorale haut la main. Aucune exception à cette règle n’a été enregistrée encore.

Un deuxième tour n’a jamais été au programme entre un Président sortant et son principal challenger. Pour la première fois dans l’histoire de la présidentielle un deuxième tour a eu lieu entre Sidi Ould Cheikh Abdallahiet Ahmed Daddah suite à la fin d’une période de transition sous le règne duCMJD. Le vainqueur d’alors n’aura pas la chance de finir son mandat pour espérer briguer un autre. Le destin en décidera autrement. L’opposant historique et leader du RFD croyait réaliser le rêve de diriger le pays par les urnes. Peine perdue ! Le Général Aziz s’imposa par les urnes après avoir changé la donne politique par un coup d’Etat militaire déguisé en mouvement de rectification. Ses adversaires qui avaient jeté leurs forces dans la bataille électorale se raviseront que l’alternance démocratique n’est pas pour demain. Pourtant les partis politiques de l’opposition ne manquent pas de leaders charismatiques capables de drainer un électorat de poids en vue de mettre en difficulté l’homme au pouvoir durant la prochaine présidentielle. Les alliances aussi pourraient bien s’organiser en fonction des enjeux assurés par une tenue transparente des élections. Mais il y a une crise politique qui continue de créer une atmosphère de crispation empêchant toute volonté de résoudre des questions essentielles qui ne doivent pas attendre quelques jours ou quelques semaines pour se régler. Alors qu’on se rapproche des délais légaux pour le renouvellement du fauteuil présidentiel, les acteurs politiques se regardent en chiens de faïence comme si le temps n’est pas compté en matière de compétition électorale. D ’autres éléments perturbateurs viennent rendre encore les rapports entre le président à sa propre succession et ses challengers potentiels. Mohamed Ould Abdel Aziz semble mettre à profit cette situation pour ratisser large et surtout occuper l’opinion par des artifices et autres jeux de diversion. A chaque fois que l’opposition se réveille et tente d’entreprendre une action de charme, le pouvoir sort une nouvelle carte politique pour discrétiser ses adversaires sinon procéder à des mesures sociales pour s’attirer la sympathie des franges sociales nécessiteuses. Au sortir des dernières élections législatives et municipales, l’UPR a été restructuré sous un nouveau label de parti qui doit prouver sa force de frappe. Ces derniers jours le candidat Aziz est en train d’opérer des réglages importants pour son magistère en vue de baliser le terrain pour son prochain mandat. Dans ces conditions il se met en position d’un homme qui s’emploie à corriger les défaillances susceptibles de profiter à ses éventuels rivaux à la course au palais brun. Pour que son plan se matérialise et s’achève avant le déclenchement des opérations, le « Président des pauvres » multiplie les cadrages politiques au sein de ses dispositifs de pré-campagne en jouant sur les cartes tribales, régionales et identitaires. Autant de calculs qui ne sortent pas de vieilles recettes préférées de ses prédécesseurs. A la différence que dans le contexte actuel où l’opinion est devenue rétive aux pratiques éculées, il faut avoir d’autres armes de persuasion pour se faire plus élégant politiquement . Aziz à cheval sur son agenda électoral a-t-il les coudées franches pour étriller ses futurs challengers sans coup férir ?

Cheikh Tidiane Dia

 

Source: le renovateur