Daily Archives: 04/03/2014
Mauritanie: les auteurs d’une profanation du Coran toujours recherchés
La Mauritanie recherchait mardi les auteurs présumés d’une profanation du Coran, qui a provoqué à travers le pays de violentes manifestations de colère marquées par un mort et des blessés à Nouakchott, a-t-on appris de source sécuritaire.
Les responsables de cette profanation, perpétrée dimanche soir dans une mosquée de la capitale étaient toujours recherchés, a affirmé mardi à l’AFP une source sécuritaire qui n’a pas donné plus de détails. Quatre personne non identifiées étaient entrées dans une mosquée du quartier Teyarett (nord-est) où elles ont détruit quatre exemplaires du Coran avant de prendre la fuite, d’après un imam citant des témoins.
L’un des auteurs de la profanation “a pris les quatre exemplaires du Coran qu’il a (déchirés) avant de les jeter dans les toilettes”, avait-il dit.
Des manifestations avaient été organisées dimanche soir et lundi à travers le pays, notamment à Nouakchott notamment, où elles ont fait un mort, un étudiant, et des blessés, selon des sources concordantes.
Ces manifestations avaient dégénéré en échauffourées avec les forces de l’ordre, qui ont notamment fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser les protestataires. La presse locale faisait état mardi d’une trentaine d’arrestations, mais aucun chiffre n’avait pu être obtenu de source policière ou officielle à ce sujet par l’AFP.
Le jeune homme décédé est “mort d’insuffisance respiratoire, donc d’étouffement” suite à l’inhalation de gaz lacrymogènes, a indiqué mardi une équipe de médecins ayant réalisé l’autopsie. Elle a estimé que les “blessures constatées sur le corps (de l’étudiant) n’étaient pas suffisamment profondes pour provoquer la mort”.
La victime a été enterrée tôt mardi matin.
Le porte-parole du gouvernement, le ministre Sidi Mohamed Ould Maham, avait appelé lundi les manifestants à observer plus de “retenue et de modération”. Il a promis “l’application de la charia” (loi islamique) contre les auteurs de cette profanation survenue après un événement semblable à Zouérate (extrême-nord) où début février, un malade mental présumé avait uriné sur un exemplaire du Coran.
L’auteur présumé de cet acte avait ensuite été envoyé à Nouakchott pour des examens psychiatriques. Auparavant, de nombreux Mauritaniens avaient exprimé leur colère après la publication début janvier d’un article jugé “blasphématoire” contre le prophète Mahomet et dont l’auteur, en jugement à Nouadhibou (nord-ouest), risque la peine de mort.
La charia est en vigueur en République islamique de Mauritanie, mais les condamnations extrêmes comme les peines de mort et de flagellations ne sont plus appliquées depuis les années 1980.
Source: Huffington post
L’AJD/MR exige arrestation et jugement des auteurs de la profanation du Saint Coran
Le parti Alliance pour la Justice et la Démocratie – Mouvement pour la Rénovation (AJD/MR) a appelé les forces de sécurité mauritanienne à “prendre toutes les dispositions pour que les auteurs de profanation du Coran soient connus, arrêtés et jugés conformément à la gravité de leur forfait”, selon un communiqué du parti.
e parti a exprimé sa “ferme condamnation de l’ignoble acte” de profanation du saint coran par un groupe d’inconnus dans une mosquée de Nouakchott, “prolongeant ainsi les atteintes à nos symboles religieux observés ces derniers temps”.
Le communiqué a, d’autre part, exhorté les mauritaniens “touchées dans leur croyance profonde, à plus de sérénité dans leurs manifestations d’une colère légitime”.
“Notre pays baigne depuis belle lurette dans une situation dangereuse où le système en place est caractérisé par les injustices les plus criantes et les plus inacceptables dans cette nation à cent pour cent musulmane où l’esclavage, l’exclusion et les crimes de sang impunis sont érigés en règle de gestion de l’état”, a prévenu le communiqué.
Source: ALAKHBAR
Loupe du Jour :Après le Monstrueux sacrilège, la loi de la rue !
Ils ont franchi la porte de l’interdit pour pénétrer dans un lieu aussi sacré et vénérable que la mosquée. De leurs mains pécheresses ils ont déchiqueté des exemplaires du Saint Coran pour les jeter dans les toilettes.
Ces inconnus aux allures de fantômes sataniques ont disparu en laissant derrière leur forfait une grande colère noire qui se propagea comme une trainée de poudre.
L’acte est très outrageant, choquant pour se transformer en soulèvement aveugle de la rue. Nouakchott était devenu méconnaissable avec des scènes de violence marquées par des jets de projectiles et des accrochages avec les forces de l’ordre qui usaient de grenades lacrymogènes pour disperser les manifestants.
Une journée très agitée a régné au centre ville en ce lundi 3 mars 2014. Plongeant la capitale dans un désarroi accentué par le décès d’un jeune manifestant.
Pour calmer la situation et inviter à la retenue le ministre des affaires islamiques et celui de la communication ont tenu un point de presse pour faire passer le message officiel.
Les imans ont condamné l’opprobre, prêché la bonne parole consistant à demander la cessation de tout acte de violence qui ne constitue pas selon eux la réponse appropriée à une telle hérésie.
L’Etat a ouvert une enquête et a promis d’user de la puissance publique pour sévir contre ce présumé groupe de profanateurs.
Pendant que des questions restent en suspens. S’agit-il d’un acte isolé, d’un « commando » téléguidé par un réseau agissant dans l’ombre au nom d’une secte d’égarés qui veut inspirer des pratiques perverses ?
Il est clair qu’avec une tette montée d’actes impies touchant les points sensibles de la religion une réflexion doit être engagée tant sur le plan religieux, moral, social, que politique.
Mais il s’agit d’abord de bien faire la part des choses entre la responsabilité individuelle, collective et publique. Quand une personne ou un groupe profane la religion islamique cela choque la conscience collective des musulmans.
Il est du devoir de chacun de s’indigner et de sévir contre cette perfidie tout en sachant que la religion proscrit en même temps tout usage de la violence qui pourrait engendrer des conséquences fatales préjudiciables à la société.
L’Etat est certes garant de la défense et de la protection de la région. Mais il doit aussi jouer son rôle dans sécurisation de la vie des citoyens et de leurs biens.
Mais quand les défaillances se multiplient au sein de l’appareil judiciaire, la porte est ouverte à toutes sortes de libertés et de débordements.
Il faut dire que l’Etat s’est illustré ces derniers temps par sa passivité dans la gestion de certains cas se rapportant à ces genres de situations, créant de plus en plus l’exaspération dans les esprits.
Des procès ne voient jamais le jour pour rendre justice rien que la justice. Dans ces conditions la rue croit pouvoir se faire justice en se dirigeant à chaque occasion à la Présidence. Des marches qui se terminent toujours dans la répression la plus féroce ! Est-ce la solution ?
Cheikh Tidiane Dia
Source: le renovateur