Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Daily Archives: 21/03/2014

Haro à la langue Française : « Il ne faut pas considérer la presse francophone comme une opposition à la presse arabophone »

altA l’occasion de la célébration de la Semaine de la Francophonie l’Institut Français de Mauritanie (IFM) abrité mardi 18 mars un débat houleux organisé par le Club des Jeunes Journalistes (CJJ) sur la thématique « Quel avenir pour la presse francophone en Mauritanie ? ».Compte- rendu :

Mardi dernier, un débat houleux a eu lieu à l’IFM entre intellectuels, leaders d’opinions et journalistes à l’occasion de la conférence débat organisée par le Club des Jeunes Journalistes ; une activité qui entre dans le cadre de la Semaine de la Francophonie prévue du 15 au 23 mars.

Premier intervenant , le professeur Cheikh Saadbouh Kamara a souligné en substance qu’on ne peut pas parler de presse francophone , arabophone ou germanophone sans insister sur l’aspect démocratique et développement durable. Justifiant que « l’information n’est pas une fin en soi mais un moyen, une stratégie, un parcours, un vecteur qui permet d’atteindre ses objectifs assez importants », il devait revenir sur l’histoire en rappelant que la presse francophone est la plus ancienne en Mauritanie et dans la sous région citant les efforts fournis par l’un des pionniers de la presse mauritanienne feu Bouyagui Ould Abidine. L’intervenant devait ensuite rappeler qu’à l époque coloniale « la presse était concentrée à Nouakchott et relevait des faits politiques concernant l’administration coloniale ». Il ajoutera : « cette presse était diversifiée et les journalistes avaient des positions contre le colonialisme ». Puis le conférencier de noter que la presse se présentait aussi bien en arabe qu’en français ; les usagers des deux langes vivaient en symbiose et se respectaient, considérait-il avant de demander aux journalistes actuels arabophones de ne pas considérer la presse francophone comme une opposition ou une antinomie par rapport à eux et vice-versa.

Puis le professeur devait s’intéresser à la syntaxe et à la grammaire dans l’usage des mots français à travers les articles de presse. Désignant quelques lacunes constatées dans le maniement courant de la langue française dans la presse, le professeur Kamara estimera que qualitativement, le niveau a baissé. Il ira même jusqu’à affirmer que « le niveau d’un élève qui avait obtenu un certificat d’études est égal à celui d’un actuel maitrisard aujourd’hui en Mauritanie ».

Selon le conférencier, l’essor de la presse arabe qui vient pratiquement du néant après que la Mauritanie ait été admise à la ligue arabe en mars 1973, est fulgurant….En plus, devait-i remarquer « cette presse a été encouragée et motivée… Malheureusement, elle a été aussi dressée contre la presse francophone ».

Débat ouvert

Revenant sur la thématique de la conférence Bakary Gueye, le journaliste de Nouakchott Info dira que « le français est en état de siège. Il y a une guerre déclarée contre le français. La presse francophone fait face à beaucoup de difficultés notamment les ressources humaines. On a du mal à renouveler la classe journalistique. Un problème de niveau qui se pose avec acuité. C’est un secret de polichinelle : notre école ne sort plus de francophone au vrai sens du mot ; le niveau est tellement bas… Il y aussi le problème matériel et financier. Il n’ya pas d’accompagnement des pouvoirs publics. La presse est abandonnée à elle même. L’avenir n’est pas reluisant ». Pour sa part, Kissima Diagana, de la Tribune devait se poser la question : « où sommes-nous » et de répondre : « Nous sommes dans un pays qui s’appelle la Mauritanie qui est en crise d’identité. Un pays qu’on essaye de classer tantôt comme pays africain, tantôt exclusivement comme un pays arabe. C’est un pays où on n’a pas encore dépassé le complexe de la langue ».

Il dira : « aujourd’hui nous sommes dans un contexte où la presse arabophone traite beaucoup plus des problèmes de people des problèmes de mœurs, de scandales, des sujets tabous. Cette presse est en train de sauter des verrous que la presse francophone n’avait pas sautés. Pourquoi ? Parce qu’au départ on pensait qu’il ne fallait pas s’intéresser aux faits divers ».

« La presse francophone écrite est train de s’en aller. Cela se constate dans ses ventes. Elle a besoin d’appui de soutien et d’accompagnement au risque de disparaître. » Une situation que vient encourager le fait que la moitié de la population mauritanienne est analphabète, » elle va chercher ses informations dans l’oralité » ajoutera-t-il.

« L’avenir de la presse francophone est noir. Il y a beaucoup de zones de turbulences syntaxiques et orthographiques. …Personnellement je pense que la presse écrite ne doit pas être seulement informée mais elle doit aussi éduquée et enseignée » a souligné le Secrétaire General du Syndicat National des Etudiants de Mauritanie(SNEM).

« Il n y a pas de guerre contre le français. Il faut parler en termes de crédibilité, de compétences, c’est la loi du marché et non la loi de l’Etat qui fait la force. Il faut qu’on soit plus qualitatifs, plus exigeants ; on ne peut pas raconter des histoires à dormir debout et se faire adopter par le public. Il faut se spécialiser ; il faut se diversifier » , dixit Maïmouna Mint Saleck, Directrice du village de la Biodiversité.

Pour Bass Oumar, membre du SNEM« Si la presse francophone est aujourd’hui mal écrite, mal lue et mal comprise, c’est parce que le système éducatif n’est pas bon. La base n’est pas bonne. Aujourd’hui à l’Université nous sommes la seule vague française qui reste. Nos prédécesseurs seront arabisés. Le pays est en train d’arabiser. « 
« Indépendamment de ce grand débat, de ce grand discours, de cette grande dénonciation, le contexte mauritanien, l’Etat mauritanien, l’école mauritanienne, la société mauritanienne elle-même est bilingue voire multilingue. Quand on est jeune journaliste ou jeune mauritanien tout court. Qu’on soit arabe, soninké, poular, wolof, il faut prendre cette donnée en compte et essayer de s’adapter. Il faut d’abord être individuellement performant par rapport à la manière avec laquelle la société fonctionne. Qu’on soit jeune mauritanienne, l’orientation qu’on doit prendre doit être une orientation bilingue après cela, on peut passer au grand débat » conseillera Khalilou Diagana, rédacteur en chef du Quotidien de Nouakchott.

Cheikh Oumar NDiaye

 

Source: l authentique

Démarrage du RAVEL complémentaire : La CENI maintenue pour la présidentielle

altLa Commission électorale nationale indépendante (CENI) est maintenue telle quelle a révélé, Ould Bedine, dans une déclaration, faite la veille du déclanchement des opérations du Ravel (recensement à vocation électorale) complémentaire.

Cette déclaration a été faite en marge d’une session de formation des Responsables des antennes régionales et locales de la CENI.

La CENI avait fortement critiquée lors de l’organisation des dernières élections législatives et municipales par une écrasante majorité d’acteurs politiques.

Elle est également pressentie pour gérer l’élection présidentielle prévue en juin prochain.  Le recensement administratif à vocation électorale complémentaire démarre jeudi sur l’ensemble du territoire national pour une période de 40 jours, rappelle-t-on.

 

Source: mauriweb