Daily Archives: 18/05/2011
Ecole privée Achbal de Nouakchott : un surveillant sommé de présenter ses excuses à une élève prise en flagrant délit de triche
Dortis Koffi s’est retrouvé mercredi au commissariat des mineurs de Nouakchott. Accusé d’avoir violenté une jeune mineure élève à l’école privée Achbal, ce surveillent de nationalité togolaise a eu la malchance d’avoir surveillé la classe où apprend la jeune Ridha et d’avoir pris cette dernière en flagrant de délit de triche en plein devoir de mathématiques. C’est ce qu’a déclaré à Essirage, le professeur de la classe. Version corroborée par des élèves témoins oculaires qui affirment que le surveillant ayant remplacé leur professeur pour les besoins du devoir a d’abord confisqué un livre que la jeune fille cachait sous son casier et duquel elle copiait le corrigé de l’exercice proposé. « Le surveillant avait alors lancé un premier avertissement à la fille la menaçant de renvoi à la prochaine tentative », affirme-t-on du côté de l’administration de l’école. Après que la fille a récidivé, le surveillant aurait tenté de lui arracher sa copie mais elle a résisté et s’est mise à proférer des insultes et des propos racistes à l’endroit du togolais. Indiquent encore des sources issues de la classe qui ajoutent que sur ces faits la fille est partie alerter ses parents qui sont venus d’abord « cracher toute leur ire sur cet étranger et la direction d’Achball » avant d’aller déposer plainte au commissariat des mineurs contre Koffi. Là, « l’inspectrice Aicha Mint Ethmane ordonnela mise aux arrêts du surveillant sous prétexte qu’il a tardé à répondre à la convocation qui lui avait été adressée un jour plus tôt. » C’est ce qu’a affirmé le professeur de mathématiques dont Koffi avait été chargé d’assurer la surveillance de la classe durant le devoir.
Ayant saisi les parents de son élève ce professeur tente de trouver une solution à l’amiable auprès du père de la petite Ridha. Mais celui-ci le renvoie vers la mère de sa fille ; laquelle estime avec une de ses sœurs que pour que l’affaire soit réglée, « il faut que Koffi présente des excuses publiques » à leur fille et soit « chassé définitivement de l’établissement ».
L’indignation de la direction de l’école, de ses enseignants et des élèves ne fera pas reculer les parents de la petite Ridha. Pas même les supplications de Koffi apeuré par la police qui priait ses collègues de le sortir du commissariat. « Je ne veux pas passer la nuit ici, j’ai ma femme qui est en état, j’ai peur qu’elle ait des problèmes….s’il vous pliait aide-moi à sortir de là. » S’était mis à supplier cet étranger.
Selon les parents de la jeune fille, Ridha est toujours première de sa classe et n’a jamais eu besoin de recourir à des méthodes frauduleuses pour réussir. « Le surveillant a retiré violemment sa copie à la fin de l’heure en refusant de lui permettre d’écrire son nom avant de rendre cette copie », a accusé la tante de la jeune fille, une juriste et militante des droits de l’homme qui a ajouté : « il lui a tordu le bras et a déchiré la copie en la lui arrachant »….
La cérémonie de présentation des excuses est prévue jeudi dans l’enceinte de l’école privée Achbal au quatrtier Tevragh Zeina de Nouakchott.
ESSIRAGE
Des membres de la Coordination du 25 février nient avoir rencontré Aziz et d´autres démissionnent
Plusieurs medias ont annoncé le 15 mai une rencontre «sous terraine» entre des membres actifs de la « Coordination de la jeunesse du 25 février » avec le président de la république. La coordination du 25 février regroupe des associations de jeunes qui manifestent depuis plusieurs mois pour demander la reforme du système en place, ou carrément son départ. L’ information a été démentie le 16 mai par un communiqué de la même coordination dans lequel, il a été annoncé que cette structure se réserve le droit de poursuivre en justice les medias qui ont donné l’info, ou l’intox.
Par ailleurs des membres de la «Coordination de la jeunesse du 25 février» ont annoncé le 17 mai leur démission de cette mouvance. Leur défection intervient après les informations au sujet d’une rencontre «sous- terraine» ou «sous marine» qui aurait regroupé des membres de cette coordination avec le président de la République et au cours de laquelle ces derniers ont demandé des postes et obtenu des promesses en ce sens.
Le groupe de démissionnaires comprend: Bouya Ahmed Ould Demaneh, Moustapha Ould Mohamed Ould Nahah, Mohamed Nagi Ould Mohamed Ould Ahmed, Yahya Ould Taghi, Oumkelthoum Mint Mohamed Khairatt et Rabi’e Ould Idoumou.
Tahalil-hebdo
Jemil Ould Mansour, fâché?
Après le pamphlet incendiaire intitulé : «La reforme avant qu’il ne soit tard» rendu public le 28 février dernier (et qui n’a pas suscité de réaction chez l’UPR (!?)), le parti Tawassoul a organisé le 16 mai une conférence de presse à l’issue de la 6eme session de son conseil national, dans laquelle son président Jemil Ould Mansour, a de nouveau, haussé le ton. «La situation du pays va de mal en pis. Rien n’indique que le pouvoir en est conscient. Les prix s’envolent, la contestation s’élargit et tout est traité d’une manière négative et irresponsable» a dit M. Ould Mansour. Et de poursuivre : «Les revendications sont pourtant modestes, mais la façon avec laquelle elles sont traitées dénote de l’irresponsabilité. Il a été joué avec le feu lors des événements de l’université. C’est l’étroitesse de l’esprit et de la vision (en arabe : eddigh wel mahdoudiya)».
Coup sur coup M. Ould Mansour dénonce l’accueil réservé à nos compatriotes de retour de la Cote d’Ivoire et de Libye, la protection et l’immunité qui seraient accordées à la gabegie laquelle continue, dit-il, de ronger des secteurs de l’Etat ainsi que la reconsidération faite à certains symboles de la gabegie et la soif qui menace des villages au moment où l’Etat affirme pourtant ne pas manquer de ressources.
Face à tout cela le président de Tawassoul annonce la position de son parti qui a-t-il dit, «gardera ses spécificités» tout en évoluant vers un partenariat au service du changement avec la coordination de l’opposition démocratique (COD). C’est à priori clair : Tawassoul menace de coordonner avec la COD. Après avoir joué «gratos» (?) le rôle d’ «opposition-conseil», Tawassoul va faire de l’opposition qui ne conseille plus. Cela inquiétera- t-il pour autant le pouvoir ? Cela dépendra, car un partenariat n’est pas une adhésion.
Le discours politique est parfois, à géométrie variable. Mais ça, c’est une autre histoire.
TAHALIL-HEBDO