Daily Archives: 04/05/2011
Le vagabondage intellectuel par Elimane Bilbassi
Le philosophe italien Ottavio Moravia, disait que l´intellectuel, pour jouer son rôle à l´exemple de ses prédecesseurs athéniens, doit “viser l´absolu et non le relatif “. L´absolu, on ne l´atteint jamais. Mais le chemin des ronces et de boue qu´on parcourt à l´occasion est celui du progrés. En Mauritanie, au pays de millions d´habitants et de millions de poètes, les “intellos” pardon, les “instruits”, ou les “alphabétisés”, les”diplômés”,”les universitaires” on ne sait plus, parce que n´est pas intellectuel qui le veut, visent plutôt le relatif (être ministres, ambassadeurs, porte-documents, léches-cyber, chambellan, prestige…etc..) du coup ils renoncent à assumer leur rôle; A être le phare de l´élite. Ils commencent par renoncer à dire la vérité car “dire la vérité est utile à celui à qui on la dit, mais désavantageux à ceux qui la disent, parcequ´ils se font haïr” (B. Pascal). Ils se font haïr par ceux-là que la révélation de la vérité déshabillent.
Nos intellos se murent dans le silence ou dans les complaisances dès qu´un sujet d´intérêt national est abordé: le racisme d´Etat ou la question nationale, le “passif” humanitaire(le génocide), les déportés, l´esclavage, la dictature militaire. On se réfugie derrière les équilibrismes dignes des “machiavéliques” on se convertit en francs-tireurs contre même ces adversaires génants, “diseurs”de vérité.
D´autres nagent dans des phraséologies, alignent des superlatifs comme si on était à un concours de “prix nobel” de la littérature, ils cherchent à séduire par le style que par le fond. Et quand ces messieurs débitent leurs galéjades et se débattent, godiches, dans les toiles de leur contradictions, ce n´est plus du comique, mais du pitoyable. On en pleure à force d´en rire.
A la première lecture sérieuse de leurs écrits ou à l´écoute de leurs sorties on découvre des écrans de fumée qui révélent leur imposture intellectuelle et leur véritable “identité” ou “idéologie” qu´ils ont tenté vainement par leur carapace “d´intellos”- auto-proclamés-(c´est la mode) de masquer. Leurs textes et idées c´est du rechauffé, des propos de Merlan, du barati de maquignon. La réalité aussi est que nos soient-disants “intellos-auto-proclamés” n´ont jamais été des foudres de guerre en réflexion sérieuse mais plutôt des tartarins plus tartes que le vrai.
C´est un truisme de dire que certains “intellos” méritaient le qualificatif de cancres indécrottables virtuoses de la borgnette. Ils sont spécialistes de tout et de rien. Emportés par leur désir hypocrite de critiquer, ils en font un chouille trop et versent facilo dans des absurdités impossibles. Ensuite, quand ils ont déféqué à satiété ses salmigondis de critiques, ils s´érigent en donneurs de lecons et y vont leur panacée sociale d´analyses “socio-politiches”, parfois si absurdes qu´on se demande s´ils ne prennent pas les gens pour des perturbés de la coiffe.
Dans le domaine du baratin à un sou la phrase, nos “intellos auto-proclamés” ou “littérétheurs “, quand ils enfourchent leur dada favori appelé “fadaises” et tricotent dans le décor, pour leur faire revenir dans le circuit, c´est pas millefeuille.
J´aurais voulu bombarder ici toutes mes vérités, laisser exploser toute ma “rage” (du zoom-humeur enflammé) et décocher sur ces petits “politicards”ou “politichiens”, “arrivistes”, opportunistes plusieurs salves après leurs sorties funestes et si insipides que cet espace n´aurait suffi. Et puis à quoi bon? Car j´ai le sentiment qu´avec ces messieurs c´est du “chasser le naturel, il revient au galop”.
Il n´est plus aveugle que celui qui ne veut pas voir, il n´est plus sourd que celui qui ne veut pas entendre. En voulant faire des vrais démocrates mauritaniens des “adeptes du satan” ils tombent dans leurs propres fosses et nous on s´en délécte.
La contradiction intellectuelle comme disait l´autre n´est pas mortelle comme tout le monde le sait, mais elle peut logiquement conduire à la retraite. Malheureusement pour nous ces messieurs sont même la “contradiction” en chair et en os.
Vous conviendrez avec nous -que le domaine théorique ne supporte pas certaines légèretés même quand on choisit son camp (celui du statu-quo et de l´injustice) c´est pourquoi je n´ai même pas le temps pour relever leurs contradictions dans leurs “pamphlets” tellement elles sont nombreuses. Vous conviendrez avec nous aussi qu´il y a plusieurs maniéres de voir.
Il y a entre autres, ceux qui voient les réalités et les rapportent objectivement et ceux qui fabriquent de toutes pièces leurs “bases de données” et rapportent leurs propres chimères (leurs Hadith). Ils ne comprennent pas que la tâche de l´intellectuel comme disait Martin Luther KING ce “n´est pas de distribuer l´aménité mais d´essayer d´énoncer ce qui est, son propos n´est pas de séduire mais d´armer”.
En Mauritanie, au pays des “rêves et des merveilles” où l´engouement pour le mot “intellectuel” est la “chose la mieux partagée”, la simple véracité des faits n´intéresse “personne” observait un camarade philosophe. Ce qui, au contraire trouve beaucoup de serviteurs, ce sont les “investissements” avec des taux d´intérêts élevés”.
À la prochaine. Et La lutte continue.
Elimane Bilbassi.
Publié sur Flamnet le Lundi 30 Septembre 2002
La guerre pour la succession de Messaoud Ould Boulkheir: La main du pouvoir?
La succession de Messaoud Ould Boulkheir, leader charismatique du mouvement El Hor puis président du parti dissous Action pour le Changement (AC) et actuel président du parti APP et de l’Assemblée nationale, serait-elle déjà ouverte? La question mérite d’être posée; elle taraude, même, un certain nombre d’observateurs et d’acteurs politiques, surtout au lendemain de la conférence de presse, tenue par deux membres de ce parti, Samory Ould Bey et Mohamed Ould Borboss. Une sortie qui semble être la partie immergée de l’iceberg. Le différend, entre ces deux hommes et leur mentor, paraît soulever une vraie querelle de succession.
Si Samory avait, depuis peu, pris ses distances, avec son ancien guide, en adressant, notamment, une correspondance à Ban Ki Moon, secrétaire général de l’ONU, qui attirait son attention sur les pratiques esclavagistes en Mauritanie, Ould Borboss, éphémère ministre de la Jeunesse et des Sports, sous Sidi Ould Cheikh Abdallahi, avait, jusque là, gardé une certaine réserve. Leur conférence de presse, organisée la semaine dernière, en grande pompe, à l’hôtel Khatter, avait pour but de marquer, la «rupture définitive», avec le président Messaoud. Le tandem, désormais exclu du parti, reproche, au président de l’APP, ce qu’il convient d’appeler, dans leur jargon, une «dérive» pour ne pas dire une «déviation», parce que, tout simplement, le grand leader du mouvement haratine trouve «anachronique» de faire renaître le mouvement El Hor. Depuis quelques années, un certain nombre de cadres haratines se battent pour «reconstituer» le mouvement emblématique qui défendit, dans la clandestinité, leur cause. Lors d’une récente tournée, dans les différentes sections de Nouakchott, Messaoud a expliqué, avec la verve qu’on lui connaît, aux militants et sympathisants de son parti, qu’El Hor, dont il fut un des membres fondateurs, a vécu et qu’il n’était plus question de le faire renaître de ses cendres, parce que, depuis que le mouvement a intégré les partis politiques, comme l’UFD, AC et, enfin, l’APP, il a cessé d’être un mouvement «sectaire», oeuvrant, exclusivement, pour la couche haratine, et doit, par conséquent, entreprendre une action politique au sein de ces partis, sans, évidemment, perdre son âme.
En outre, depuis la relative démocratisation du pays, en 1992, la question qui fondait l’action du Mouvement El Hor – c’est-à-dire, l’esclavage – est prise en charge par presque tous les partis politiques et plusieurs ONGs de droits de l’homme. Il en est de même de la question du passif humanitaire et, plus tardivement, des relations avec la Sionie. Avec cette nouvelle donne politique, le mouvement devait, donc, se départir de toute forme de «stigmatisation», au sein des partis politiques.
Guerre de tranchées
Enfin, expliquent certains proches du président de l’APP, ceux qui voudraient continuer à prendre exclusivement en charge la lutte contre l’esclavage en milieu maure doivent le faire, non à travers des partis politiques, mais au sein d’autres structures, en l’occurrence, des ONGs ou des syndicats. Parce que, dans un Etat de Droit, les partis politiques doivent s’investir pour l’ancrage de toutes les valeurs de liberté et de justice, sans aucune discrimination. Que ceux qui ne s’inscrivent pas dans cette logique politique se trouvent d’autres formes de lutte.
Au-delà de cette querelle de principes et de réalisme politique, ceux que la presse appelle des «frondeurs», reprocheraient, au président Messaoud, un certains nombres de déclarations, notamment son «appel au pardon» à la communauté maure blanche dont certains membres l’ont, via le FNDD, choisi comme candidat et soutenu activement, lors de la présidentielle de 2009. Et cette autre où il disait, en substance, que personne ne défendrait les Haratines à leur place; autrement dit, qu’ils doivent se battre, pour se faire une place au soleil. A l’entendement des frondeurs, ces déclarations sont suffisantes pour accuser le président de APP de «renier» le combat d’El Hor, alors que rien n’a changé dans la condition des Haratines. Pourtant, répliquent les soutiens de Messaoud, une loi criminalisant l’esclavage a été votée et vulgarisée, sous Sidioca. Et les «Messaoudiens» d’accuser, en retour, les «frondeurs » d’entretenir la zizanie, entre les différentes composantes du pays, leur rappelant que les Haratines ne peuvent, à eux seuls, faire élire Messaoud Ould Boulkheir ou tout autre leader haratine, à la présidence de la République. Cette perception reflète bien l’opinion du président de l’APP qui estime que la Mauritanie tire sa force de sa diversité ethnique et culturelle et se refuse à diviser le pays en fonction des couleurs des citoyens.
Cette bataille de tranchées cache mal un combat de positionnement, pour la succession du charismatique – mais vieillissant – leader dont la position, intraitable, au sein du front du refus du coup d’Etat contre un président démocratiquement élu, Sidi Ould Cheikh Abdallahi, a fini de forcer l’admiration des Mauritaniens et, même, le respect du pouvoir. Un pouvoir soupçonné, aujourd’hui, d’orchestrer, en sous-main, la fronde pour affaiblir celui que certains, au sein du défunt FNDD, n’ont pas hésité à comparer à l’icône africain de la paix et de la tolérance, Nelson Mandela. Pour les partisans du président de l’APP, la Mauritanie, dans sa situation actuelle, a besoin de l’expérience et de la sagesse d’un Messaoud Ould Boulkheir. Mieux: beaucoup de Maures blancs pensent, contrairement à ce que véhiculent certains cercles extrémistes, qu’Ould Boulkheir est un des rares hommes politiques mauritaniens, sinon le seul, dans le contexte actuel, à pouvoir diriger le pays, en soldant la question de l’esclavage et en instituant un véritable état de Droit. Et de rappeler, à ceux qui se positionnent, déjà, pour sa succession, que le leadership ne se décrète pas, il s’acquiert de haute lutte ; en les invitant au passage, à prendre, encore, leur mal en patience, parce que Messaoud a du temps devant lui.
L’entrée fracassante de l’IRA
La question de la succession de Messaoud Ould Boulkheir se pose, avec une insistance accrue, depuis l’irruption, dans l’arène politique et sociale, du mouvement de Biram Ould Dah Ould Abeid. Taxé, par certains, d’«extrémisme», l’homme a pratiquement arraché le flambeau des mains de tous ceux qui étaient accusés, par un certain nombre de groupuscules, d’en faire leur «fond de commerce». Sa virulence et, surtout, sa témérité font craindre, à certains, que Biram, collectionnant les «victoires contre les pratiques esclavagistes», ne leur ravisse leur place «légitime». Dans ce combat presque perdu d’avance, il leur fallait trouver un allié, quelque part. Certains membres de l’opposition croient, ainsi, déceler, derrière la fronde de l’APP, la main d’un pouvoir en mal d’avoir su ou pu «dompter» Ould Boulkheir, Boubacar Ould Messaoud et Biram Ould Abeid. Une hypothèse surprenante, dans la mesure où Messaoud Ould Boulkheir, comme Ahmed Ould Daddah, et malgré leur opposition aux menées du général-candidat, ont reconnu la légitimité du pouvoir de l’actuel président de la République, avant de le rencontrer, à plusieurs reprises; des rencontres mises à profit pour prodiguer des conseils à Mohamed Ould Abdel Aziz, sur la nécessité d’entreprendre un dialogue avec l’opposition, pour «pacifier la scène politique» car il y va de l’intérêt supérieur de la Nation. Cette vision du tribun a commencé à faire grincer des dents, depuis qu’il s’est agi de partager les «dividendes politiques», consécutives au soutien de Messaoud Ould Boulkheir à Sidioca, en 2007. Au lendemain de la constitution du gouvernement de Zeïne Ould Zeïdane, un groupe a fait circuler un document que certains ont vite comparé à celui des FLAM de 1987. Dans ce nouveau texte, ses auteurs contestaient la part accordée aux Haratines, tant au gouvernement qu’au niveau des autres charges publiques – secrétaires généraux, DG des établissements publics, ambassadeurs, officiers supérieurs, etc. Le document qui circula, sous le manteau, à Nouakchott et à l’intérieur du pays, démontrait, chiffres à l’appui, la marginalisation dont fait l’objet la communauté Haratine. Et pour ses auteurs, l’arrivée de Messaoud au perchoir aurait dû changer, «immédiatement», la situation. De l’avis d’un cadre de l’APP, cette façon de voir les choses semblait plus que surprenante, de la part d’intellectuels haratines, car la part réservée, par Sidioca, à Messaoud, pour son soutien «décisif», ne pouvait appartenir à sa seule communauté, elle concernait toutes les composantes du parti APP. Mais la ségrégation est bien réelle et demande un traitement de fond. Il semble bien qu’elle constitue un élément sous-jacent de la fronde. Quel sera, alors, le prochain épisode du feuilleton de celle-ci?
Wait and see.
Dalay Lam-LE CALAME
Forte mobilisation pour Ould Abdel Aziz à Kaëdi:Entre espoir et méfiance
Le président de la République était à Kaédi, capitale de la région du Gorgol et grande agglomération de la vallée du fleuve Sénégal, les mercredi 28 et jeudi 29 avril. Les autorités administratives régionales, les élus et, fortement mobilisées, les populations, venues de tous les départements de la région, ont réservé un accueil des plus chaleureux, au chef de l’Etat. De l’aéroport au stade, en passant par les différents sites de lancement d’un certain nombre de projets de développement économique et social, c’était foule en liesse. En fait, le schéma habituel des visites de ces princes qui nous gouvernent depuis plusieurs dizaines d’années, toujours au sommet de leur popularité, tant qu’ils tiennent solidement les commandes. Avec, cependant, une particularité, pour un Mohamed Ould Abdel Aziz, revenu sur la terre de souffrances et de souvenirs, un peu plus de deux ans après la prière aux morts du 27 mars 2009 en mémoire de toutes les victimes militaires de la folie meurtrière de la fin de l’année 1990. Une folie dont l’identité des auteurs reste toujours couverte sous un silencieux voile officiel, obstacle à une véritable réconciliation.
Série d’inaugurations
Le mercredi, en fin d’après-midi, le président de la République a posé la première pierre du futur Hôpital Régional de Kaédi. Une structure, financée, sur fonds propres de l’Etat, à hauteur de 1,02 milliard d’ouguiyas, qui offrira, à la région, une capacité de 150 lits, avec des services fonctionnels: consultations, urgences, chirurgie, radiologie et bloc administratif. Un nouveau plateau qui devrait sérieusement renforcer les capacités régionales à assumer une demande sanitaire en sensible hausse. Les travaux de construction du nouvel hôpital sont programmés sur onze mois.
Agenda plein pour la demi-journée de jeudi, menée pied au plancher, avec une nouvelle série de lancement de travaux, sur la voirie de la ville, douze kilomètres de voies bitumées qui relieront plusieurs quartiers et le marché. Le lancement de l’édification d’une nouvelle ville, dans une démarche qualifiée de «restructuration». En fait, le terme approprié serait, plutôt, «structuration des quartiers précaires» situés au Nord-Est.
Urbanisation maîtrisée et toit pour tous, nécessités incontournables, sur la voix du développement.
Au cours de la même matinée, Mohamed Ould Abdel Aziz a également donné le coup d’envoi des travaux de réhabilitation du Périmètre Pilote du Gorgol 1 (PPG1).Un casier rizicole, aménagé, pour la première fois, en 1978, qui nourrit, actuellement, mille trois cents familles, dans une région dont la quasi-totalité des activités économiques reposent sur l’agriculture. Un projet financé par l’Organisation de Mise en valeur du Fleuve Sénégal (OMVS) à hauteur de 2 milliards de F CFA.
Une seule fausse note, lors de ce passage présidentiel à Kaédi. C’était à l’occasion de la visite des différents services de l’hôpital, avec une image forte: l’écrasante majorité du personnel arborant des brassards rouges, pour signifier leur adhésion au mouvement de grève, déclenché, par les syndicats du personnel de la santé, le 7 avril dernier, en réclamation de la généralisation d’une prime de risque, accordée dans le courant de l’année 2009 mais uniquement en faveur des spécialistes.
Doléances tous azimuts
Dans la soirée du mercredi 28 avril, différentes audiences, consenties aux élus de la région – sénateurs, députés et maires – ont permis d’exposer, au président, les doléances, variées, des populations: désenclavement, impliquant la réalisation de nouvelles pistes, problèmes liés à la santé et aux activités agricoles, surtout. Les représentants des populations du Gorgol ont parlé quasiment d’une seule voix.
Seul le maire de la commune de Tokomadji, Diaw Abdoulaye Djimé, un transfuge de l’Union des Forces du Progrès (UFP) qui a intégré, avec armes et bagages, le Mouvement Pour la Refondation (MPR) de Kane Hamidou Baba, est allé au-delà des préoccupations locales, en abordant la question du difficile dialogue inclusif national, devant le chef de l’Etat. Mais ses collègues ont, aussitôt, recadré la causerie vers les soucis spécifiques à la région. A l’issue de cette grande palabre à la mauritanienne, dans une région du fleuve aux grosses potentialités et objet de toutes les convoitises de l’agrobusiness et de la boulimie d’enrichissement d’administrateurs, spéculateurs et autres intermédiaires véreux, on se demande pourquoi les élus n’ont jamais posé la brûlante question de la spoliation des terres. Un étonnant zapping, tout de même, sur l’épineux problème de la loi foncière de 1983, dont les dispositions sont fortement contestées par les populations et les ONGs. Le pire, en cette affaire, résidant en ce que préfets et gouverneurs ne respectent, même pas, la procédure prescrite par le texte, déjà inique, en soi…
Amadou Seck, envoyé spécial à Kaédi-LE CALAME
L´étonnant testament de Ben Laden
Dans un document non authentifié, l’ex-chef d’al-Qaida s’excuse auprès de ses enfants de son absence, et demande à ses femmes de ne pas se remarier.Le regret pourrait presque être touchant s’il n’émanait pas d’Oussama Ben Laden. “Je m’excuse auprès de vous, mes enfants, de vous avoir donné si peu de mon temps.” Le chef d’al-Qaida, tué dimanche par un raid américain au Pakistan, aurait pris le soin d’écrire son testament en décembre 2001. Soit trois mois après les attentats du World Trade Center, à un moment où il était déjà pourchassé par les troupes américaines dans les grottes de Tora Bora, à la frontière entre l’Afghanistan et le Pakistan. Un texte de quatre pages, publié mardi dans un quotidien du Koweït et cité par le quotidien anglais Daily Telegraph.
L’authenticité du document reste à prouver. Une précédente version de ce testament avait déjà été diffusée en 2001 et 2002 dans les pays arabes. Al-Qaida avait déclaré que le texte était un faux, mais les services de renseignements occidentaux avaient répondu qu’ils prenaient les souhaits de Ben Laden très au sérieux.
“Je vous conseille de ne pas rejoindre les activités d’al-Qaida”
D’après le texte cité par le Daily Telegraph, Oussama Ben Laden justifie son absence auprès de ses vingt-quatre enfants par “les besoins du djihad”. Dans le reste du document, il légitime son combat et ses efforts pour détruire l’Amérique et Israël, mais ne fait pas mention de ses biens.
Le cerveau d’al-Qaida demande par ailleurs à ses enfants de ne pas rejoindre la guerre sainte. “Je vous conseille de ne pas rejoindre les activités d’al-Qaida”, écrit-il. À ses femmes – au nombre de quatre -, Ben Laden demande de “ne pas envisager de se remarier et de se consacrer aux enfants, de les guider sur le bon chemin”. À peine croyable…
L’ennemi numéro un des États-Unis a été tué dimanche au Pakistan au terme d’un raid de l’armée américaine sur la ville d’Abbottabad, non loin de la capitale Islamabad. Le chef d’al-Qaida se cachait dans un vaste complexe surprotégé et coupé du monde extérieur, près d’une base militaire pakistanaise. Une situation qui a jeté le trouble sur le rôle des services secrets pakistanais.
Source : Le Point (France).