Daily Archives: 13/01/2011
Parti d´Opposition ou de contribution ? L´éternel dilemme des Hommes politiques
Les démocraties achevées de type occidentale se caractérisent par la vitalité du débat politique. Les idéologies, les courants de pensée, projets de societés …sont en perpétuelle confrontation les uns les autres et leurs lignes de démarcation ne prêtent à aucune confusion. Selon les cas on assiste à un antagonisme de type: Gauche/Droite; Labor/Conservateur; CDU/SPD; Démocrate/Républicain; Likoud/Travailliste .. .Il en découlent des visions, des stratégies et des programmes à contours précis. Le champ politique y est lisible et l’électeur opére le cas écheant un choix averti. Les formations politiques sont distribuées d’une facon cohérente sur l’échiquier politique. Celles qui ont rallié le plus de suffrage exercent le pouvoir, les autres sont dans l’opposition.
Dans les démocraties tropicales par contre c’est un véritable capharnaum. Les partis politiques font légion; plus d’une centaine dans la plupart des pays d’Afrique francophone.Ceux-ci ne sont que des agrégats d’individus mûs par les mêmes solidarités sociales. Les affiliations à ce genre de formations se font par affinité ethnique, tribale ou clanique. L’idéologie est floue, le programme vague et le projet de société inexistant.
Mauritanie : l’opposition négro-mauritanienne en mauvaise posture
Après le ralliement de Kane Hamidou Baba, chef du parti mauritanien le Mouvement Pour la Refondation(MPR) à l’Union Pour la République(UPR) de la majorité, c’est au tour maintenant du numéro un de l’Alliance pour la Justice et la Démocratie( AJD/MR) Ibrahima Moctar Sarr de lui emboîter le pas. Les deux malheureux candidats négro-africains des dernières présidentielles de 2009 mettent fin ainsi au long feuilleton médiatico-politique de connivence avec le président Ould Aziz. Les observateurs s’interrogent sur l’avenir de l’opposition négro-africaine dans le processus démocratique en Mauritanie. Le parti du président Ould Aziz, l’UPR ( Union pour la République) se porte bien puisqu’il a réussi en l’espace d’une année l’adhésion de beaucoup de militants tant à Nouakchott qu’à l’intérieur du pays.
Même son de cloche au niveau des parlementaires qui ont enregistré la défection de beaucoup de députés et sénateurs de l’opposition faute de consensus au sein de leur parti ou par pur opportunisme politique.
Mauritanie : hold-up sur les terres des populations du Sud
Depuis 1989, les populations mauritaniennes des régions de la vallée du Fleuve Sénégal sont régulièrement victimes de l’expropriation de leurs terres par des spéculateurs de multinationales de l’agro-business en dépit de leurs protestations. Hold-up qui hypothèque leur avenir. Cette sonnette d’alarme incessante du Forum National des organisations nationales de Défense des Droits Humains et des ONG internationales sur le terrain pointe du doigt l’échec de la politique agricole des gouvernements successifs et de l’immobilisme de la politique actuelle en faveur du règlement du passif humanitaire.
Depuis 50ans, l’Etat mauritanien a investi des milliards d’ouguiya dans l’agriculture mais pour des résultats médiocres. Les gouvernements successifs ont privilégié l’exploitation minière et aujourd’hui pétrolière au détriment de la production agricole. Ce qui ne cesse de fragiliser la sécurité alimentaire d’année en année .Cette situation a conduit aujourd’hui à une grave crise alimentaire qui touche près de 200 000 personnes au bord de la famine surtout à l’intérieur du pays et fait ainsi de la Mauritanie un grand pays importateur céréalier, plus de 60 pour cent de ses produits alimentaires.
Biram et ses compagnons sont des détenus d’opinion (collectif de défense)
ANI: Les avocats du collectif de défense de Biram Ould Abeid et ses compagnons ont déclaré, dimanche au siège du FONADH, au cours d’un point de presse, que Biram Ould Dah et ses codétenus sont des prisonniers d’opinion. Il le sont parce que, a souligné, Me Mohamed Ould Bilal « il s´agit de militants de droits humains qui se sont adressés à qui de droit pour dénoncer un cas avéré de pratique d’esclavage dont le victimes sont deux mineures. Me Ould Bilal a ajouté : « Je voudrai souligner ici que, jusqu’à présent, Biram n’a pas été consulté par un médecin, comme l’aurait dit certains ». Nous soulignons, a-t-il poursuivi, que le centre de cette affaire est la pratique de l’esclavage, mais il y a eu une campagne médiatique qui abouti à a déformation des faits, jusqu’à en cacher les mobiles réels.Pour sa part Me El-Id Ould Mihameden, a indiqué : « Il s’agit d’un cas d’esclavage que Biram et ses compagnons on dénoncé. C’est un crime que chaque citoyen a le devoir de dénoncer devant les autorités, notamment quand les victimes son des mineures. Vouloir le cacher ou ne pas en rendre compte est passible de poursuite judicaire ». Aussi a-t-il précisé, la femme « esclavagiste » est aujourd’hui soumise à une procédure judiciaire.
Intervenant à cette occasion, Me Mohamed Ould Ahmed Miské a mentionné qu’il ya eu déformation des faits dés le début de cette affaire, du moment a-t-il dit que notre client est jeté en prison pour « flagrant délit », à un moment où il n’ya pas eu la réunion des conditions permettant cette qualification des faits.
« Biram a été accusé et emprisonné à tort et nous espérons qu’il ne subisse pas l’arbitraire au cours du procès. Nous avons toute la confiance en la cour qui va le juger ».
Bilal Ould Dick avocat de ce collectif a pris la parole pour mentionner que son client (Biram) a été inculpé sur le fondement de « flagrant délit », alors qu’il n’en a pas été question.
Biram e ses compagnons ont dénoncé les faits devant le hakem, lequel a commissionné la police pour les accompagner et en aire le constat, mais les fait ont été bouleversées de façon spectaculaire, pour que ces derniers se retrouvent en prison.
Par ailleurs les avocats ont évoqué la nécessité de respecter la présomption d’innocence dans le cas de leur client qui, aujourd’hui, selon eux, n’a droit qu’à de rares visite d sa famille de laquelle il est séparée par une grille.
Prennat la parole a cours de ce point de presse, Boubacar Ould Messaoud a souligné que cette affaire « consacre le retour du déni de l’esclavage ». Certes a-t-il dit « Biram est un provocateur dont les propos dérangeants, parfois violents, auquel on prépare un linceul depuis deux ans, mais il n’a jamais porté la main sur quiconque ».
Ould Messaoud a ajouté que de nombreuses organisations internationales soutiennent la cause de Biram et de ses compagnons et Amnesty International considère qu’ils sont des détenus d’opinion.
ANI
Progressiste, oui mais… Par Bocar Daha KANE-FLAM-Europe
Monsieur Kabach dans un article intitulé : A propos de la question haratine, paru 20/12 sur le site électronique de taqadoumy , intervient à la suite de « l’affaire Biram et ses compagnons ». d’emblée nous lui disons qu’il a raison de souligner la politique de l’autruche pratiquée depuis des lustres par tous les régimes qui se sont succédés en Mauritanie. Néanmoins on peut s’interroger sur les raisons de cette politique de fuite en avant.
Il arrive que tout Etat essaye de se dérober face à des problématiques pour lesquelles les solutions ne semblent pas évidentes. A titre d’exemple pour une nation comme la France, la gauche française n’est jamais à l’aise face aux questionnements relatifs à l’immigration pour des raisons d’idéologie politique.
Est-ce le cas pour la question Hratiin en Mauritanie ? Hormis, les organisations clandestines El Hor et Flam à l’époque et actuellement d’autres groupes qui ont très tôt soulevé cette question, toute la classe politique ainsi que la société civile sont restées muette.