Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Daily Archives: 19/01/2011

Référendum au Sud-Soudan : la majorité pour la sécession déja atteinte

 SUD SOUDANJUBA (Soudan) (AFP) : La majorité simple des voix requises pour la sécession du Sud-Soudan a d’ores et déjà été atteinte, avec par endroits des scores de 99% en faveur du “oui” à l’issue du référendum sur son indépendance, selon des résultats préliminaires compilés mercredi par l’AFP. Quelque 3.932.588 d’électeurs étaient inscrits sur les listes en vue de ce référendum historique dont l’enjeu est la partition du plus vaste pays d’Afrique. Compte tenu du fort taux de participation, environ 1,9 million de voix étaient nécessaires afin de garantir la victoire de l’option sécessionniste ou de celle du maintien de cette région de près de neuf millions d’habitants au sein du Soudan. Ce scrutin est le point-clé de l’accord de paix global ayant mis fin en 2005 à plus de deux décennies de guerre civile entre le Nord, musulman et en grande partie arabe, et le Sud, afro-chrétien, un conflit ayant fait plus de deux millions de morts, nordistes et sudistes confondus.Les antennes locales de la commission référendaire du Sud-Soudan ont commencé mercredi à publier leurs résultats préliminaires. Selon des données préliminaires, encore partielles, compilées par l’AFP, l’option en faveur de l’indépendance du Sud-Soudan avait déjà réuni 2.198.422 de voix en milieu de journée mercredi, dépassant le seuil des 1,9 million de voix. Ces données ne comprennent pas les résultats de l’Etat sudiste de Jonglei, fief du défunt leader historique de la rébellion sudiste John Garang, et le plus peuplé du Sud-Soudan.

Elles créditent l’indépendance d’environ 99% des voix, avec des pointes de 99,9% dans l’Etat de Lakes, bastion de la rébellion sudiste pendant la guerre civile Nord-Sud, à l’origine de deux millions de morts entre 1983 et 2005.“C’est un moment historique !”, s’est exclamé mercredi Timon Wani, président du bureau de la commission référendaire de la capitale sudiste, sous les applaudissements nourris de la population, en annonçant un score à Juba de 97,5% en faveur de la sécession du Sud-Soudan.“C’est un grand résultat, il n’est pas vraiment possible d’obtenir une plus forte avance.Je suis certain que le reste des Etats du Sud-Soudan vont suivre cette tendance”, a dit à l’AFP Mohamed Lowala, un militant indépendantiste.

Les sondages indiquaient une victoire de l’option sécessionniste au référendum du Sud-Soudan, mais il est encore trop tôt pour crier victoire, avait affirmé mardi le ministre sudiste de l’Information Barnaba Marial Benjamin. Plusieurs responsables sudistes avaient déjà indiqué qu’ils souhaitaient avoir les résultats définitifs du scrutin, prévus début février, avant de célébrer la victoire. Des analystes pronostiquaient le retard du référendum ou un scrutin, tronqué, mais les autorités ont réussi à organiser cette consultation à la date prévue, du 9 au 15 janvier, et ont en outre obtenu le sceau des observateurs internationaux. Le référendum est “crédible” et respecte “les normes internationales” en matière de démocratie, ont jugé cette semaine les observateurs de l’Union européenne et de la fondation américaine Carter. Le président soudanais Omar el-Béchir s’était engagé à reconnaître la sécession du Sud-Soudan à l’issue de ce scrutin qui devrait mener le 9 juillet prochain, date de la fin de l’accord de paix Nord-Sud, à la création d’un nouveau pays, le 193e au monde.

 

Tunisie: La Toile en première ligne de la contestation

tuisie-toileSur Internet, les opposants restent plus mobilisés que jamais. Selon un classement établi par le site Kapitalis, près du tiers des Tunisiens sont connectés à Internet. Ils seraient par ailleurs près de deux millions à être inscrits sur Facebook, soit deux millions à faire circuler les appels à la mobilisation. De Facebook à Facebook, de couriel en couriel, de blog en blog, le mot d’ordre “Dégage” envahit la Toile. Le blog “Débatunisie”, détracteur de longue date du régime Ben Ali, ironise sur l’épidémie de l’allergie au “cancer mauve”, couleur officielle du parti de Ben Ali.

Editorial: En attendant la prochaine secousse…

AHMED cheikhLe président tunisien, Zine El Abidine Ben Ali  a pris la fuite, pour aller se terrer, comme d’autres dictateurs avant lui, dans un pays du Golfe et un exil doré, laissant son pays à feu et à sang. Sous la pression de la rue et malgré trois discours en moins d’une semaine, au cours desquels il aura tout promis, le président tunisien a quitté le navire, avant qu’il ne sombre. Le comble de la lâcheté pour un capitaine. Pourtant, il y a un mois, personne ne pouvait imaginer que le peuple tunisien, façonné par près de cinquante ans de dictature et de pouvoir personnel, dont plus de vingt sous la botte d’un régime de terreur, pouvait se lever, comme un seul homme, et dire : ‘‘Non ! On en a assez !’’ Les images de manifestants, bravant les balles, les matraques et les grenades lacrymogènes d’une police rompue à toutes les techniques de répression, diffusées en boucle par les chaines satellitaires et à travers le Net, ont démontré, comme si l’a si bien dit le grand poète Abou El Ghassem Chaabi, que si le peuple veut vivre, les chaînes, inéluctablement, se briseront.

Des syndicats ouvriers tirent la sonnette d’alarme et exigent un dialogue social

SYNDICALISTESLes centrales syndicales ouvrières CGTM CLTM et CNTM on organisé, mercredi, à Nouakchott une conférence de presse au cours de laquelle ils ont tiré la sonnette d’alarme sue « la gravité de la situation que vit le pays actuellement ». Les présidents de ces syndicats nt critiqué la politique sociale du gouvernement actuel, avant de souligner la gravité du « taux de chômage galopant qui frappe 33% de la population ».En marge de leu point de presse, les syndicats ont rendu public un communiqué comportant une plateforme revendicative dans laquelle ils interpellent le gouvernement et le patronat à prendre conscience de la gravité de la situation que traverse le pays ; – exigent l’ouverture immédiate des négociations entre les partenaires sociaux ; -demandent aux travailleurs de rester vigilants et mobilisés pour défendre leurs droits ;
-lancent un appel aux acteurs de la société civile pour prendre conscience de la gravité de la situation.

ANI

Mauritanie: Bye-bye négritude

TENe youssoufLa poésie est un patrimoine national en Mauritanie. On la récite, on la chante, on l’écrit. En arabe ou en hassaniya, en pulaar, en soninké ou en wolof et, depuis les années 1960, en français.« Mon pays est une perle discrète / Telle des traces dans le sable / Mon pays est une perle discrète / Telle des murmures des vagues / Sous un bruissement vespéral / Mon pays est un palimpseste / Où s’usent mes yeux insomniaques / Pour traquer la mémoire. » Tel est le chant à son pays du poète et linguiste Ousmane Moussa Diagana (disparu en 2001), dans son premier recueil, Notules de rêves pour une symphonie amoureuse (1994). Ces quelques vers résument les principaux thèmes de la poésie mauritanienne d’expression française : nationalisme, mémoire africaine, déchirement entre ceux du Nord, les nomades arabo-berbères (« les fils des nuages »), et ceux du Sud, les Négro-Africains (« les gens du fleuve »). Comme une perle, la Mauritanie est un croisement entre l’eau du fleuve Sénégal et le sable du Sahara.

Le pays au millions de poètes
 

Ici, à ses débuts, la poésie francophone – dont les premiers textes n’ont été publiés qu’après l’indépendance –, a été marquée par la négritude. Elle s’est ensuite libérée des modèles venus de l’autre côté du fleuve Sénégal (Senghor, Birago Diop) pour s’ouvrir aux influences de la poésie arabe, dont « le pays au million de poètes », comme on l’a surnommé, fut et reste un haut lieu. La Mauritanie demeure en effet un producteur très dynamique de poésies populaires, notamment dans le dialecte arabe du pays, le hassaniya. Aux côtés de la création en arabe survivent des genres traditionnels négro-africains en langues pulaar et soninké, tels que l’épopée et le lelé, qui, inspiré de la poésie antéislamique, célèbre le romantisme et l’amour.

Ce n’est pourtant qu’en 1966 que paraît Presque griffonnages ou la Francophonie, d’Oumar Bâ, la première œuvre francophone signée par un Mauritanien. Cette entrée en scène tardive du pays dans la francophonie littéraire s’explique par son faible taux de scolarisation tout au long de la période coloniale et par la perception que beaucoup de musulmans avaient de la langue de Molière, considérée comme la « langue des mécréants ». Historiquement, ce sont les Négro-Mauritaniens du Sud qui furent les premiers à adopter le français, comme un outil d’affirmation de leur identité face à la domination politique et culturelle séculaire des Maures. Il n’est donc pas étonnant que les premiers poètes à publier en français soient issus de leurs rangs.

Avec son œuvre composée, d’une part, de traductions et de mises en forme de poésies, de dictons et de récits en langue pulaar (Poèmes peuls modernes, 1965, publiés en bilingue pulaar-français) et, d’autre part, de textes de sa création, en français, célébrant l’Afrique sahélienne, sa nature crépusculaire, ses mythes et ses grands hommes (Odes sahéliennes, 1978), Oumar Bâ en est le précurseur. Né en 1921 dans un village frontalier avec le Sénégal, Bâ met en scène une Afrique des régions, plutôt qu’une Afrique des États.

Historien, il évoque les empires du passé (« Le pays du Tekrour qui plonge ses racines / Dans Mali, dans Ghana, ces royautés voisines »), confrontant les splendeurs d’antan aux malheurs et impuissances du présent. Classique dans sa forme et dans sa versification (alexandrins), la poésie d’Oumar Bâ prend des accents senghoriens, ouvrant la voie à un courant de néonégritude, alors même que la vision idyllique de l’Afrique précoloniale proposée par le mouvement de la négritude était de plus en plus contestée.

Nouvelle vague

À Nouakchott et à Nouadhibou, la contestation n’est cependant pas encore à l’ordre du jour, et la poésie francophone balbutiante s’enfonce résolument dans la brèche ouverte par Oumar Bâ et revisite les grandes thématiques de la négritude : exaltation du passé, célébration de la femme noire… Les principaux épigones de ce courant sont Djibril Sall, Assane Diallo, Youssouf Guèye, Mar Fall Diagne. « Mes racines aux confins de l’invisible / Puisent leur sève dans la négritude », confesse Sall dans son recueil Cimetière rectiligne (1977), une superbe déclaration d’amour de l’enfant prodigue à « l’Afrique, mère aimée ».

Diallo, pour sa part, chante la femme, grâce à laquelle la réconciliation avec le pays natal devient possible. Son poème Leyd’am (1967), qui signifie « terroir » en pulaar, rappelle la fusion mystique d’Aimé Césaire avec sa Martinique natale. Un sentiment de déjà-vu qui fait que ce courant tardif de la négritude n’a peut-être pas rencontré le succès qu’il méritait… Et que la plupart des textes représentatifs de cette première vague de poésie mauritanienne d’expression française sont désormais introuvables.

Il faudra attendre la fin des années 1980 pour qu’elle déferle à nouveau. Avec de nouveaux thèmes. Désormais, bye-bye la négritude, bonjour l’hybridité à la Mauritanienne. Qu’ils soient d’origine maure ou négro-africaine, les poètes francophones mauritaniens puisent aujourd’hui leur inspiration autant dans les mythologies peule, soninké et wolof que dans la foisonnante tradition poétique hassaniya. Ils disent l’amour et la nostalgie. Ils disent leur pays, riche de son hybridité, tiraillé entre son arabité et son africanité.

TIRTHANKAR CHANDA- JEUNE AFRIQUE