Daily Archives: 26/01/2011
Mise au point des réfugiés mauritaniens au Sénégal et Mali:” Nous désavouons les attaques contre les FLAM”
Dans un article récent paru sur le site Cridem et signé par un certain Poullori Galo, il est fait mention de l’engagement de femmes et d’hommes de convictions qui auraient apporté énormément au combat pour les droits et l’égalité en Mauritanie « sans phares ou trompettes » contrairement aux flam qui s’arrogeraient injustement ce combat collectif. Il est cité dans le texte de Poullori Galo, entre autres, en bon exemple, dans le cadre de ce combat, celui des associations de défense des droits des réfugiés.
Monsieur Poullori Galo, vous pourrez vous rendre à l’évidence, qu’il n y a jamais eu, en tout cas en ma connaissance, et en tant que membre de la coordination des associations et collectifs des réfugiés mauritanien au Sénégal et au Mali, un seul texte rendu public émanant de nos différentes structures ou d’une quelconque organisation de réfugiés mauritaniens désavouant les Flam où les critiquant.
Nous aurions bien apprécié vos louanges, si,votre texte faisant mention du noble combat que nous menons ne visait pas à dénigrer les Flam et ses représentants. Sachez que nos associations de réfugiés sont ouvertes à toutes les tendances politiques et à tous les courants idéologiques, pourvu simplement que soit respecté notre objectif visant à la défense des intérêts matériels et moraux des réfugiés mauritaniens et que soient respectés les droits de l’homme.
A cet égard, vous comprendrez, alors, que nous nous passerons allégrement de vos appréciations fussent-elles élogieuses. Par ailleurs, ce n’est pas dans notre culture de parler sous-couvert de pseudonymes, nous avons le courage de nos idées et ne craignons pas les critiques aussi acerbes qu’elles soient et d’où qu’elles proviennent. Elles peuvent constituer des contributions qui nous aident à avancer.
Il y a une certaine indécence à se cacher quand on se permet d’attaquer les autres sournoisement. La noblesse voudrait que lorsqu’on livre un combat, on le fasse loyalement et face-à-face. Pourtant dans votre texte, vous n’hésitez pas à livrer les noms de combattants que vous jugez valeureux et à en indiquer d’autres aussi valeureux, à vos yeux, par les initiales de leurs noms.
Et vous, qui êtes-vous ? Fantômas ? Nous pensons qu’il faut arrêter d’amuser la galerie. Nous avons des choses tellement urgentes parce que cruciales à régler que de telles diversions ne se justifient pas. Dans l’urgence, ce qui nous intéresse c’est de savoir :
Est-ce que les autorités de notre pays la Mauritanie sont-elles prêtes sincèrement à réhabiliter les déportés et tous les déportés, les réfugiés et tous les réfugiés dans leurs droits et tous leurs droits ? Est-ce que les autorités de notre pays sont-elle réellement disposées à faire la lumière sur les violations massives et graves des droits de l’homme commises sur une de ses composantes nationales lors des événements dits de 89 et à situer toutes les responsabilités à cet égard ?
Est-ce que les autorités de notre pays sont-elles prêtes à créer les conditions idoines pour une cohabitation juste, équitable et durable entres toutes les composantes nationales de notre pays ?
Est-ce que les autorités de notre pays sont-elles réellement décidées à mettre en place des institutions saines respectueuses des règles et des principes qui fondent la démocratie et qui puissent rendre possibles une égale protection de la loi pour tous ses citoyens, sans discrimination sociale, culturelle, économique, politique et de genre ?
Est-ce que les autorités de notre pays sont-elles enfin décidées à lutter sans faiblesse et sans dissimulation contre l’esclavage ?
Voilà ce qui nous importe et non des débats oiseux qui nous éloigne de l’essentiel.
Que ces questions soient réglées et que le combat se fasse dans ce sens ! c’est ce qui nous importe ; qu’elles le soient avec le concours de telle ou telle association de réfugiés ou de rapatriés mauritaniens, ou avec le concours de tel ou tel parti ou mouvement politique ou organisation de défense de droits de l’homme, ou ,enfin, avec le concours de tel groupe ou tel autre groupe de la Diaspora mauritanienne, franchement est- ce que c’est cela le plus important, Monsieur Poullori Galo ?
Dakar, le 24 janvier 2011
Moustapha Touré- de la Coordination des Associations et Collectifs des Réfugiés Mauritaniens au Sénégal et au Mali
Editorial: Lettre de Ben Ali à Ould Abdel Aziz
«Cher frère d’armes, je me permettrai de tutoyer, étant plus âgé que toi et ton ancien, au grade de général, dans la fonction de chef de l’Etat et dans celle de président de la République. Nos parcours ont plusieurs points communs et tu fus, de plus, le dernier président à me rendre visite. Trois jours, seulement, après ton départ de Tunisie, le compte à rebours, pour le mien, a commencé. Nous avons, tous les deux, intégré l’Armée sur le tard, ce qui ne nous pas empêché de gravir si vite les échelons que les mauvaises langues prétendent que si nous avons atteint le grade de général, c’est plus par complaisance que par mérite. Nous avons gravité autour du pouvoir et dans ses palais dont les lustres nous ont tellement attirés qu’on a fini par succomber à leurs charmes. Nous avons accompli deux coups d’Etat, médical, pour moi, et militaire, pour toi, qui ne seront jamais cités comme de hauts faits d’armes. Nous avons, en effet, renversé deux vieux présidents qui n’avaient ni garde rapprochée, ni sécurité présidentielle, sauf celles que nous avions, nous-mêmes, placées à leurs côtés. Nous avons utilisé les mêmes arguments, à 21 ans d’intervalle, pour justifier leur mise à l’écart, et nous avons suscité autant d’espoir, à notre arrivée au pouvoir. Nous avons fait les mêmes promesses: démocratie, liberté, égalité, justice, progrès et tout le tintouin qui n’engage que celui qui y croit. J’ai été le premier à les oublier. Et, d’après les échos que je reçois de la Mauritanie, tu n’es pas loin de prendre le même chemin.
Mais il n’est pas trop tard: tu peux encore te rattraper, avant que tes carottes, comme les miennes, ne soient cuites pour de bon. Tu as besoin de conseils, mon frère. Et je vais t’en donner à gogo. Instaure une vraie démocratie, dans ton pays. N’écoute pas ceux qui te disent que les Etats arabes et africains ne sont pas mûrs pour celle-ci. Laisse ton peuple s’exprimer, librement, dans la presse écrite et audiovisuelle, ne censure rien, ne brime pas et n’emprisonne pas ceux qui se battent pour la liberté. Garantis le droit d’association et de réunion. L’oppression, les brimades et la terreur n’engendrent que la soif de délivrance et, quand un peuple veut prendre son destin en main, la meilleure police du monde ne peut en venir à bout. Les Tunisiens l’ont démontré. Je pensais, pourtant, que rien ne leur manquait. D’après les informations que me faisaient parvenir mon parti, le gouvernement et les dizaines de services de renseignements que j’ai mis en place, le peuple me prenait pour un génie dont il ne pouvait plus se passer. Un bon conseil: n’écoute pas ceux qui te répètent, à longueur de journées, que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Ils ne veulent que plaire, pour conserver leurs postes et leurs avantages. Ecoute, plutôt, le pouls du pays, diversifie tes sources d’informations et ne crois pas, un seul instant, que tu es le meilleur, comme essaient de t’en persuader, chaque jour, les flagorneurs et les laudateurs. Organise des élections libres et transparentes et, même si tout le monde te réclame, ne dépasse pas deux mandats. Evite, comme la peste, l’omnipotence d’un parti/Etat. Ne laisse pas les prix des denrées de base augmenter au-delà du raisonnable, par la faute des commerçants et des spéculateurs. N’écrase pas trop ton opposition, pour qu’il y ait une alternative, au cas où les choses tourneraient mal, et ordonne, à la police, de n’avoir ni la main lourde ni la gâchette facile, lorsque des manifestants réclament plus de justice et d’équité. Ne laisse jamais ta famille, proche ou lointaine, profiter de ta position dominante pour s’arroger des avantages. Il n’y a pas plus dangereux qu’un peuple aigri, qui subit des injustices et voit d’autres profiter, indûment, de ses richesses, parce qu’ils bénéficient d’opportuns liens de parenté.
Je ne finirai pas cette missive sans te rappeler le cas de celui que tu as longtemps côtoyé et qui est désormais mon voisin au Qatar, l’ancien président Ould Taya qui, comme moi, n’a rien vu venir. Tu as encore la possibilité de ne pas finir comme nous. Saisis-la, avant qu’il ne soit trop tard.
Ton ancien, Zine El Abidine Ben Ali.
Ahmed Ould Cheikh – LE CALAME
Flamophobie, quand tu nous tiens ! par Abou Hamidou SY
Les habitués de la toile mauritanienne n’ont pas manqué de noter la résurgence d’une campagne flamophobe tous azimuts. Comme d’habitude, à chaque fois qu’une question majeure interpelle la classe politique en général et la communauté négro-mauritanienne en particulier, de petits scribouilleurs, intellectuellement limités essayent de déplacer le débat vers la périphérie; nous ne les rejoindrons pas sur ce terrain. Laissons les plutôt méditer ce dicton chinois: “il est des aigles qui volent aussi bas que des poules mais jamais une poule ne volera pas aussi haut qu’un aigle”.
Que les Forces de Libération Africaines de Mauritanie prétendent détenir le monopole de la lutte ou que Kaaw Touré n’ait pas fait la prison; la n’est pas le vrai débat mais la vérité est connue de tous. Les compagnons de prison de Kaaw en 1986 dans la prison civile de Kaëdi sont toujours vivants et les mauritaniens n´ont pas une mémoire courte pour vous suivre dans votre négationnisme.Je vous renvoie au rapport d´Amnesty international qui revient sur l´arrestations des jeunes djeolois dans son rapport: “Mauritanie 1986-1989- contexte d´une crise-Trois années d´emprisonnements politiques, de tortures et de procés inéquitables“, Amnesty International- Embargo:30 Novembre 1989”.
Par ailleurs notre camarade n´avait pas besoin d´inventer une histoire en Suède ou ailleurs pour obtenir une régularisation administrative parce que son asile politique avait été garanti avant même sa venue dans le cadre d´une réinstallation prise en main par le Haut Commissariat des Nations-Unies pour les Réfugiés pour des raisons de sécurité après avoir échappé de justesse à une extradition au Sénégal en juillet 1999 et tout le monde se souvient encore de cette épisode de notre histoire et c´était à la Une de la presse sénégalaise et internationale. Ce gros mensonge sur lequel s´est basé tout l’argumentaire de votre pamphlet vient de montrer la mauvaise foi et le cynisme qui vous animent.
Ce qui intéresse l’opinion à l’heure actuelle c’est la position de ces pourfendeurs des FLAM et de leurs mentors par rapport à la confiscation des terres de la vallée, le recensement en cours, la question de l´impunité et le problème du racisme d´Etat érigé en système de gestion du pays qui continue de faire des ravages. Mieux encore comment un parti de la majorité présidentielle justifie ce compagnonnage avec les tortionnaires et anciens bras armés de Taya. Que faire pour libérer notre frère Biram et ses camarades injustement embastillés pour avoir dénoncer un cas d’esclavage. Là est le vrai débat, le reste n’est que jacassement et diversion.
Sur ces questions et sur bien d’autres, la position des FLAM ne souffre d’aucune ambiguïté; point de tortuosité, ni de retournements de veste( de boubou dans ce cas. Elles ont fait de la constance leur singularité et la lutte un sacerdoce.
L’histoire retiendra qu’en Mauriatnie lorsque l’état posait les premiers jalons de son système inique,certains se sont tus pour ne pas perdre leur gagne-pain tandis que d’autres se sont levés et ont osé dire non au péril de leur vie. Et c’est insulter la mémoire de ces derniers de dire que les FLAM n’ont jamais tiré un coup de feu. Le martyr Zakaria Touré est tombé sur le champ de l’honneur, ses camarades et toute la communauté le pleurent encore.
Que tous ceux qui pensent que l’organisation est absente du terrain se ravisent. Car les FLAM ne sont pas seulement des Hommes et femmes en chair et en os, mais aussi des idées, un discours et une attitude. Et tout observateur objectif ne saurait ignorer l’ impact de ce discours en Mauritanie. Même au temps du PRDS tout militant qui posait des revendications légitimes se voyait rétorquer ; “Haza FLAM “.
Maintenant que l’étau s’est desserré et les braises devenues moins ardentes quiconque peut reprendre à son compte ce discours,c’est de bonne guerre mais de grâce rendons à César ce qui l’appartient. La lutte continue!
ABOU HAMIDOU SY- FLAM-AMERIQUE
TAMPA-FLORIDA-USA
L’économie au cœur du discours sur l’Etat de l’Union de Barack Obama
Un sujet a dominé le discours sur l’Etat de l’Union prononcé par le président américain : l’économie. Dans son intervention qui a duré un peu plus d’une heure, pour remonter la pente, Barack Obama a proposé un plan en trois points : innover, éduquer et construire mieux que le reste du monde. Parmi les domaines où les Etats-Unis peuvent innover, il a cité l’énergie propre et pour la développer, il a lancé un appel aux parlementaires. « Je demande au Congrès d’éliminer les milliards de dollars de cadeaux que nous faisons aux groupes pétroliers, a déclaré Barack Obama. Je ne sais pas si vous l’avez remarqué, mais ils s’en sortent parfaitement tous seuls ».Faisant appel a plusieurs reprises à la coopération des républicains, le président Obama a proposé un gel d’une partie des dépenses budgétaires pour cinq ans au lieu de deux ans précédemment. Offre jugée insuffisante par l’opposition dans sa réponse.
Evoquant brièvement la politique étrangère, Barack Obama a déclaré que les forces américaines pourraient quitter l’Irak la tête haute, qu’en Afghanistan les insurgés perdaient du terrain et qu’au Pakistan, al-Qaïda serait vaincu.
Il s’est aussi félicité de voir la démocratie gagner du terrain comme au Sud-Soudan et en Tunisie. « La volonté du peuple s’est révélée plus puissante que l’étreinte d’un dictateur. Et ce soir, que ce soit clair : les Etats-Unis d’Amérique sont solidaires des Tunisiens et soutiennent les aspirations démocratiques de tous les peuples ».
Barack Obama s’est également dit prêt à collaborer avec les républicains pour résoudre le problème de l’immigration illégale.
Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet (RFI)
Retour sur la révolution Facebook en Tunisie
La révolution tunisienne est dans une large mesure, une révolution internet. Les réseaux sociaux ont permis de catalyser le ras-le-bol mais aussi d’organiser la résistance au régime Ben Ali. Vecteur de la circulation de l’info qui échappe au contrôle des autorités, internet a offert des plateformes d’échange qui ont libéré la parole et mobilisé les énergies. Notre envoyé spécial en Tunisie a observé le phénomène.
C’est une révolution internet au point qu’ici en Tunisie, les gens préfèrent parler d’une révolution facebook plutôt que de la révolution du jasmin, terme jugé impropre surtout quelque peu folklorique. Alors pourquoi facebook ? Parce que sans le réseau social américain et son petit frère twitter, non seulement le monde n’aurait pas eu vent des massacres de Kasserine, cette ville martyre de l’ouest tunisien mais de plus la mobilisation des manifestants n’aurait pas été possible, ou alors elle n’aurait pas eu la même ampleur. Elle aurait été moins simple dans ce pays très policier, très surveillé. Au plus fort des évènements, les Tunisiens ont publié sur facebook les vidéos des massacres des manifestations. Chaque nouvelle, chaque information importante était immédiatement répercutée à des centaines de milliers de personnes sur internet ou par SMS (Short Message Service).
Et pour donner une idée de l’ampleur du phénomène, il y a deux millions de comptes Facebook en Tunisie pour onze millions d’habitants à peine. Il y a quelques mois, le régime avait tenté de bloquer les réseaux sociaux, comme il l’avait fait il y a deux ans pour les réseaux de partage en ligne comme Youtube et Dailymotion mais il a dû reculer face à la colère des internautes. La toile était devenue en Tunisie le seul espace de liberté, la presse étant contrôlée, et c’est aussi grâce au web que la parole s’est libérée, que les tunisiens ont appris à ne plus avoir peur. Ces derniers mois, d’ailleurs, plutôt que de tenter « d’arrêter la mer avec ses bras » le régime Ben Ali avait préféré cibler certains blogueurs célèbres.
Slim Amamou, blogueur devenu ministre
Huit jours avant la chute du régime Ben Ali, la police frappe à la porte de Slim Amamou, et vient l’arrêter, lui, ainsi qu’un autre blogueur célèbre, Abdelaziz Hammami. Mais la riposte fut cinglante. Les collectifs d’internautes, qu’ils soient Tunisiens ou étrangers, ont entrepris de bloquer les sites gouvernementaux en les bombardant de messages et puis les autres cyber-dissidents, c’est comme cela qu’ils s’appellent entre eux, se sont déchaînés menaçant même de représailles, les opérateurs de télécommunications s’ils coupaient les réseaux. Deux jours avant la chute du régime, alors que Ben Ali annonçait la fin de la censure, Slim Amamou est libéré. Ce fut la dernière tentative du pouvoir pour calmer la jeunesse. Tentative qui prouve à quel point ces blogueurs qui sont de simples étudiants, Slim Amamou est un simple étudiant, avait acquis une influence sur la population et sur la marche des évènements. Ils sont ici bien plus célèbres que les opposants réduits au silence depuis des années. Après la chute du régime Ben Ali, Slim Amamou est contacté par le ministère de la Jeunesse et des sports par coup de fil pour devenir, secrétaire d’Etat. Un poste qu’il accepte «sans même réfléchir » nous a-t-il confié et bien entendu il a annoncé sa nomination sur twitter.
C’est une sorte d’hommage aux internautes tunisiens, si méfiants envers le pouvoir. Lui-même, Slim Amamou, n’a rien d’un activiste politique. Il se bat pour la liberté d’expression, contre la censure et twitter au cours d’un Conseil des ministres était pour lui, une sorte d’acte subversif : drôle à la fois aussi parce qu’il voulait montrer à cette classe politique tunisienne qu’elle doit vivre en phase avec sa jeunesse et avec son époque.
Par RFI.