Flamophobie, quand tu nous tiens ! par Abou Hamidou SY
Les habitués de la toile mauritanienne n’ont pas manqué de noter la résurgence d’une campagne flamophobe tous azimuts. Comme d’habitude, à chaque fois qu’une question majeure interpelle la classe politique en général et la communauté négro-mauritanienne en particulier, de petits scribouilleurs, intellectuellement limités essayent de déplacer le débat vers la périphérie; nous ne les rejoindrons pas sur ce terrain. Laissons les plutôt méditer ce dicton chinois: “il est des aigles qui volent aussi bas que des poules mais jamais une poule ne volera pas aussi haut qu’un aigle”.
Que les Forces de Libération Africaines de Mauritanie prétendent détenir le monopole de la lutte ou que Kaaw Touré n’ait pas fait la prison; la n’est pas le vrai débat mais la vérité est connue de tous. Les compagnons de prison de Kaaw en 1986 dans la prison civile de Kaëdi sont toujours vivants et les mauritaniens n´ont pas une mémoire courte pour vous suivre dans votre négationnisme.Je vous renvoie au rapport d´Amnesty international qui revient sur l´arrestations des jeunes djeolois dans son rapport: “Mauritanie 1986-1989- contexte d´une crise-Trois années d´emprisonnements politiques, de tortures et de procés inéquitables“, Amnesty International- Embargo:30 Novembre 1989”.
Par ailleurs notre camarade n´avait pas besoin d´inventer une histoire en Suède ou ailleurs pour obtenir une régularisation administrative parce que son asile politique avait été garanti avant même sa venue dans le cadre d´une réinstallation prise en main par le Haut Commissariat des Nations-Unies pour les Réfugiés pour des raisons de sécurité après avoir échappé de justesse à une extradition au Sénégal en juillet 1999 et tout le monde se souvient encore de cette épisode de notre histoire et c´était à la Une de la presse sénégalaise et internationale. Ce gros mensonge sur lequel s´est basé tout l’argumentaire de votre pamphlet vient de montrer la mauvaise foi et le cynisme qui vous animent.
Ce qui intéresse l’opinion à l’heure actuelle c’est la position de ces pourfendeurs des FLAM et de leurs mentors par rapport à la confiscation des terres de la vallée, le recensement en cours, la question de l´impunité et le problème du racisme d´Etat érigé en système de gestion du pays qui continue de faire des ravages. Mieux encore comment un parti de la majorité présidentielle justifie ce compagnonnage avec les tortionnaires et anciens bras armés de Taya. Que faire pour libérer notre frère Biram et ses camarades injustement embastillés pour avoir dénoncer un cas d’esclavage. Là est le vrai débat, le reste n’est que jacassement et diversion.
Sur ces questions et sur bien d’autres, la position des FLAM ne souffre d’aucune ambiguïté; point de tortuosité, ni de retournements de veste( de boubou dans ce cas. Elles ont fait de la constance leur singularité et la lutte un sacerdoce.
L’histoire retiendra qu’en Mauriatnie lorsque l’état posait les premiers jalons de son système inique,certains se sont tus pour ne pas perdre leur gagne-pain tandis que d’autres se sont levés et ont osé dire non au péril de leur vie. Et c’est insulter la mémoire de ces derniers de dire que les FLAM n’ont jamais tiré un coup de feu. Le martyr Zakaria Touré est tombé sur le champ de l’honneur, ses camarades et toute la communauté le pleurent encore.
Que tous ceux qui pensent que l’organisation est absente du terrain se ravisent. Car les FLAM ne sont pas seulement des Hommes et femmes en chair et en os, mais aussi des idées, un discours et une attitude. Et tout observateur objectif ne saurait ignorer l’ impact de ce discours en Mauritanie. Même au temps du PRDS tout militant qui posait des revendications légitimes se voyait rétorquer ; “Haza FLAM “.
Maintenant que l’étau s’est desserré et les braises devenues moins ardentes quiconque peut reprendre à son compte ce discours,c’est de bonne guerre mais de grâce rendons à César ce qui l’appartient. La lutte continue!
ABOU HAMIDOU SY- FLAM-AMERIQUE
TAMPA-FLORIDA-USA