Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Daily Archives: 18/01/2011

Post-scriptum : Dictateurs de tous pays méfiez-vous !

kissima diaganaQuand les peuples se fâchent, les tyrans se cachent. Zine El Abidine Ben Ali a fini par céder sous la pression de la rue de son pays. Celle-ci réclamait depuis un mois son départ avec une audace si inédite que plus d’un se demandait quelle mouche pouvait bien avoir piqué les tunisiens pour qu’ils se soient spontanément rebellés après avoir vu un pauvre marchand de légume s’immoler au feu en protestation à la saisie par les autorités de son pays de ce qui tenait lieu pour lui de gagne pain…. Triste fin de règne que celle d’un homme qui vingt trois ans plus tôt avait commis un « coup d’Etat médical » en ayant mis à l’écart un certain Habib Bouguiba jugé en état d’incapacité. Ingrate destinée que celle d’un homme qui vingt trois ans durant a donné l’impression d’être un constructeur infatigable pour une nation dont la capacité de développement a été citée à plusieurs reprises comme exemple dans le continent africain.

Pour sortir de son illusion et passer à réalité, Ben Ali a eu besoin d’un certain Mohamed Bouazizi…Personnalité simple parmi les personnalités qui écrivent l’histoire de leur pays avec leur sang et leur chair sans tambours ni trompettes. Un de ces hommes que l’on peut sous-estimer mais qui peut sortir de leur sommeil dogmatique les tyrans et autres despotes éclairés…. Où sont passés les marchands d’illusions qui faisaient croire à Ben Ali que son peuple est à l’abri de la faim, de la soif et de la maladie et que par conséquent il n’a pas besoin de liberté… Celle dont abusent les gens en France, aux USA, en Italie, en Allemagne…pour un oui ou pour un non…Ils se sont gardés de soutenir le vent de changement avec la spontanéité qu’ils sont en train de mettre en Côte d’Ivoire par exemple. Ni les grandes avenues scintillantes, ni les infrastructures enviables de leur pays, encore moins les classements aux premières loges des pays performants n’ont dissuadé ces braves tunisiens à réclamer ce dont ailleurs on abuse : la liberté. Ce qui s’est passé en Tunisie est l’œuvre de ces personnes qui n’ont ni grade ni armes ; qui n’ont été décorés d’aucun galon ; mais qui n’avaient pour seule arme que leur désir de liberté… Quel Général oserait se targuer d’avoir débarrassé ce peuple de son tyran ; si tant est qu’il faut percevoir Ben Ali comme tel ? Quelle armée peut se glorifier d’avoir sauvé ce peuple alors qu’il s’est exposé aux balles de la police ? Le peuple tunisien a donné la plus belle leçon à ceux qui veulent le changement : ce ne sont pas les putschs qui garantiront la démocratie… Que ceux qui en ont commis et ceux qui en ont encore la tentation se souviennent de la chute chirurgicale de l’homme qui est arrivé au pouvoir par un putsch médical….Un certain 07 novembre 1987…

Kissima Diagana La Tribune N°533 du 17 janvier 2011

 

 

En Tunisie, au lendemain de leur nomination, trois ministres quittent le gouvernement

ManifestantsLa situation est loin d’être stabilisée en Tunisie où à peine formé, lundi 17 janvier 2011, le gouvernement d’union nationale doit faire face à trois défections, celles de ministres issus de l’UGTT. Le principal syndicat du pays a fait savoir ce 18 janvier 2011 qu’il ne reconnaissait pas l’autorité de la nouvelle équipe mise en place par le Premier ministre Mohamed Ghannouchi. A peine nommé, le nouveau gouvernement tunisien est loin de recueillir l’assentiment général. Dès le lendemain de sa formation, trois ministres de l’UGTT ont déjà démissionné répondant ainsi à la demande de leur organisation qui réclamait leur départ.

 

 

Et puis le mouvement islamique Ennhadha a lui aussi exprimé son mécontentement ce mardi 18 janvier quant à la présence d’autant de membres, huit au total, de l’ancien gouvernement de Ben Ali. Il a parlé d’un gouvernement d’exclusion nationale. Son parti, non reconnu en Tunisie, a d’ailleurs été exclu de ce gouvernement de transition mais un de ses dirigeants a annoncé qu’Ennhadha allait demander sa légalisation et qu’il comptait bien devenir un parti comme les autres.

Pendant ce temps, la rue continue de se mobiliser et de nouvelles manifestations ont eu lieu dans tout le pays aujourd’hui. D’abord à Tunis, un peu avant onze heures ce matin de nouveau, deux cents, peut-être trois cents personnes, ont tenté de se rassembler sur l’avenue Bourguiba, en plein centre-ville. « On peut vivre avec du pain et de l’eau, mais pas avec le RCD », scandaient-t-ils entre autres.

RFI

 

Communiqué du Front de Lutte contre l’Esclavage, le Racisme d’Etat et l’Exclusion

birameLe 13 décembre 2010, des militants de défense des droits de l’homme appartenant au Front de Lutte contre l’Esclavage, le Racisme et l’Exclusion (FLERE) sont incarcérés au Commissariat d’Arafat après avoir été brutalisés alors qu’ils cherchaient à libérer deux fillettes réduites à l’esclavage par Oumoulmoumine Mint Bakar Vall. Un flagrant cas d’esclavage doublé d’une exploitation de mineurs .

 

 A la surprise générale, le Parquet a décidé de scinder le dossier en deux, pour ne reconnaître, enfin que le délit d’exploitation des mineurs. En agissant ainsi, tout en condamnant nos camarades, la justice donne la preuve de son inféodation à un exécutif tenu par des barons à la fois racistes et esclavagistes.Sous la pression nationale et internationale, la justice Mauritanienne qui veut se montrer crédible décide quand même de condamner l’esclavagiste à six mois d’emprisonnement ferme, même si nous savons tous qu’elle risque fort d’être relaxée en appel.

Freedom House: recul des libertés civiles et politiques en Mauritanie

 

aziz mauritanieFreedom House classe la Mauritanie parmi les pays qui connaissent le plus recul de la démocratie. Cette classification est apparue dans le rapport annuel de l’organisation pour 2010, publié cette semaine. L’organisation a enregistré un recul en matière de libertés politiques et civiles au niveau mondial pour la cinquième année consécutive. Le rapport couvre 194 pays et 14 autorités. Les États sont classés en trois catégories dont la première, celle des nations libres, regroupe 87 pays. La deuxième catégorie, celle des pays semi-libres, inclut 60 pays; tandis que la dernière est celle des Etats non-libres, et réunit 47 pays dont la Mauritanie.
La Mauritanie est l’un des quatorze États qui connaissent le plus grand score en matière de recul, c’est-à-dire plus de dix points. Selon Freedom House, la Mauritanie avait enregistré des progrès dans le domaine des libertés entre 2005 et 2007, ce qui lui avait permis d’accéder à la catégorie des nations semi-libres. Mais entre les années 2007 et 2011, le pays a connu une détérioration significative des libertés, ce qui l’a ramené parmi les Etats les moins libres au monde, la catégorie des pays non libres, selon Freedom House.

 
Le rapport annuel de l’Organisation note que les pays les moins respectueux des libertés sont la Corée du Nord, le Turkménistan, l’Ouzbékistan, la Libye, la Birmanie, la Guinée équatoriale, l’Érythrée et la Somalie. Au Moyen-Orient, le niveau des libertés publiques a continué de baisser, selon le rapport.
 
Il convient de noter que Freedom House est une organisation d’études stratégiques, basée à Washington. Elle cherche à promouvoir la démocratie dans le monde. Son rapport annuel sur le niveau des libertés démocratiques dans les Etats est très médiatisé. Ces rapports sont également utilisés dans le domaine des sciences politiques.

Taqadoumy
 

Quand le désespoir pousse au suicide

dahoudLa nouvelle s’est répandue comme une trainée de poudre dans tout le pays. La tentative d’immolation par le feu du jeune Yacoub Oud Dahoud au –delà même de son atrocité révèle de plus en plus le malaise d’une jeunesse désespérée qui a longtemps été laissée pour compte dans un pays où le nombre de diplômés à la recherche d’emploi a atteint des proportions alarmantes. Mais il faut aussi peut-être voir derrière le geste de cet homme une accumulation de frustrations sociales face à une société qui a du mal à se débarrasser de ses complexes et où la gestion patrimoniale et les acensions tribales créent des révoltes. Car faut-il souligner que ce jeune n’est pas issu d’une famille pauvre. Ni d’une tribu sans renommée. Son geste est-il seulement motivé par les seules raisons qu’il a évoquées dans sa lettre- testament dans laquelle il veut servir de martyr à toute une génération privée d’avenir et de droits à l’accès aux ressources du pays.

 

 Cette jeunesse à laquelle il appartient et dont il livre ce message macabre doit faire inviter à la réflexion non seulement aux autorités du pays mais à tous les mauritaniens. Ceux qui ont du mal à analyser cet acte ou qui restent autistes à son expression psychologique et sociale voient en lui le personnage de Meursault même si la victime n’a pas attenté à sa vie. La similitude se situerait à l’impuissance de s’adresser de manière plus lucide pour mieux se faire comprendre autrement que par la force du feu. Mais il est des moments où l’homme est malheureusement porté à faire des choix douloureux. Cette comparaison avec le personnage de Camus qui lui –même grand philosophe fut tenté par la mort comme solution d’échapper à son non sens de la vie. Pour ce jeune le non sens de la vie est de ne pas pouvoir s’épanouir quand bien même on est diplômé. A quoi sert-il finalement de fournir tant d’efforts pour se retrouver devant un avenir bouché là où des sans diplômes occupent de hauts postes de responsabilité par le truchement de la politique et par l’ascenseur tribal . Oud Dahoud n’a pas su contenir son amertume et à décidé de préméditer son meurtre contre son égo. Inspiré en cela par le geste du jeune tunisien devenu le symbole de la révolution qui fit tomber Ben Ali. Par effet de contagion ce drame s’est invité chez nous et risque encore de faire d ‘autres victimes si la société ne sort pas de sa réserve, si les autorités ne prennent pas leurs responsabilités pour écouter d’abord ces jeunes et leur trouver des solutions de sortie de crise. Il ne s’agit pas là d’un simple acte isolé qu’il faut banaliser mais d’une leçon à tirer afin d’atténuer l’onde de choc qui risque de se propager et de toucher un plus grand nombre de cette frange de sans avenir. Nous l’avions dit dans l’édition d’hier que dans un monde des nouvelles technologies mêmes les vices s’uniformisent. Ould Dahoud ne se serait pas immolé peut-être s’il n’avait pas suivi le geste du jeune tunisien. Mais là , on reste encore dans la supposition. La réalité est là : A défaut de se faire recevoir par son président qui était là à coté du drame , mais à mille lieues de son appel l’homme qui n’a pas eu d’interlocuteur a préféré mettre fin à ses jours. Il se trouve dans état critique. Bien dommage !
 
Le Rénovateur Quotidien -Mauritanie