Daily Archives: 31/01/2011
Entre notre ambassadrice à Paris et le consul rien ne va plus : L’argent de 5.000 visas payés cash ne laisse pas de traces comptables
Notre représentation diplomatique à Paris est dans la tourmente d’une affaire pour le moins rocambolesque. L’affaire porte sur les frais de 5.000 visas payés à raison de 72 euros le visa, qui se seraient évaporés sans laisser de traces sur les écritures comptables de l’ambassade.
Depuis la fermeture du consulat de Mauritanie à Paris, en juin 2010, le service des visas a été transféré à l’ambassade, où un employé avait été chargé par l’ambassadrice, de s’occuper des visas jusqu’à nouvel ordre. L’employé en question s’est mis, semble t-il, à encaisser directement les frais de visas en cash, au lieu d’utiliser les timbres comme il est partout de vigueur. Cependant, le nouveau consul Ould El Hadj Sidi, a refusé à sa prise de service, en septembre 2010, d’hériter d’une telle situation et exigé une commission d’enquête. Le président de la république et ses collaborateurs avaient été estomaqués, lorsqu’ils se sont aperçus qu’il s’agit non d’un acte isolé, mais d’une pratique généralisée.
Le ministère des finances qui avait procédé à un vaste mouvement des comptables en poste à l’étranger, a dépêché de toute urgence en France, une commission d’enquête pour passer au peigne fin la comptabilité de l’ambassade, où de graves malversations financières ont apparemment été décelées. Notons au passage que sur les 37 représentations diplomatiques et consulaires, 24 héritaient de nouveaux comptables. Scandalisé, le chef de l’Etat a eu pour une première réaction de suspendre les visas de courtoisie pour limiter les tentations de malversation.
Pendant qu’au plus haut sommet de l’Etat le souci est plutôt de faire en sorte pour ne pas trop ébruiter ce scandale, voilà que des indiscrétions nous rapportent que le bureau du consul, M. Ould El Hadj Sidi, aurait reçu de la visite dans la nuit du jeudi 27 janvier dernier. Les visiteurs se seraient emparés de quelques documents comprenant, à ce qu’il paraît, une liste des versements effectués auprès de sa tutelle. Ils ne se seraient pas intéressés qu’aux documents comptables seulement. Dans leur forfaiture, il semble qu’ils aient fait main basse sur des bijoux en or et des pierres précieuses appartenant à la progéniture du consul. Dès que le consul fit part de son intention d’avertir la police française pour les besoins du constat et de l’enquête, explique t-on, l’ambassadrice Lematt Mint Ewnen s’y serait opposée, préférant que l’enquête soit diligentée par une juridiction proprement mauritanienne, en l’occurrence le tribunal de Nouakchott, plutôt que de mêler la police française à ce scandale dans la chancellerie. Peu convaincu des arguments de l’ambassadrice, d’autant que le consul tenait, semble t-il, à retrouver les bijoux de son épouse, la discussion entre les deux fonctionnaires de la chancellerie s’est transformée en dispute. Gênés par cette atmosphère électrique, des témoins auraient préféré s’éclipser pour ne pas encore en entendre plus.
Vrai ou faux, le consul aurait en fin de compte renoncé à recourir à la police française quand l’ambassadrice lui avoua détenir les documents disparus dans son bureau. Les accusations vont bon train tant et si bien que l’atmosphère est devenue exécrables dans la l’ambassade. Au fond ce scandale n’a pas encore révélé tous ses mystères. Trop de zones d’ombre subsistent encore.
En attendant d’en savoir plus sur ce qui agite cette ambassade à Paris, nous apprenons que la commission d’enquête aurait trouvé la valeur de quelques millions d’ouguiyas de timbres dissipés, alors que le comptable du consulat prétendait en être, en rupture. Il semblerait que la signature de celui-ci serait gelée, ce qui expliquerait par ailleurs le retard des salaires.
A l’heure actuelle, la commission d’enquête devrait être rentrée à Nouakchott amenant dans ses valises la signature de reconnaissance des faits par les concernés pour la contre valeur de frais d’émission de 5.000 visas. Ces derniers auraient prétendu que le retard des aveux est imputable à la pression que leur mettrait l’ambassadrice pour tout nier. Comprenne qui pourra les dessous de cette affaire !
Moussa Diop- LE QUOTIDIEN DE NOUAKCHOTT.
L’indépendance du Sud-Soudan votée à une écrasante majorité, le temps des défis
Selon les premiers résultats de la commission électorale, près de 99% des Sud-Soudanais ont exprimé dans les urnes leur volonté d’indépendance lors du scrutin qui s’est tenu du 9 au 15 janvier.Près de 99% des Sud-Soudanais ont choisi de voter en faveur de la sécession lors du référendum pour l’indépendance qui s’est tenu du 9 au 15 janvier, selon les premiers résultats préliminaires complets publiés par la commission électorale dimanche.
Selon des chiffres publiés sur le site internet de la commission électorale du Sud-Soudan et reposant sur le dépouillement de 100% des urnes du Nord et du Sud du pays, 98,83% des votes sont en faveur de la sécession.
Ces résultats doivent être annoncés officiellement dimanche lors d’une cérémonie organisée à Juba, la capitale du Sud-Soudan, en présence de Salva Kiir, président de la région semi-autonome du Sud-Soudan appelée à devenir un Etat indépendant.
Entre le 9 et le 15 janvier, le Soudan, plus grand pays d’Afrique, a vécu un moment appelé à rester dans les mémoires : le référendum pour l’autodétermination du Sud. D’importantes questions restent cependant en suspens : le tracé de la frontière, l’avenir de la région pétrolifère d’Abyei, la citoyenneté. Nos envoyés spéciaux Mélissa Bell et Karim Hakiki ont parcouru la région pour vous.
Démarcation de la frontière, partage de la manne pétrolière, respect de la citoyenneté… le Nord et le Sud du Soudan ont moins de six mois pour boucler un ensemble de dossiers litigieux avant la proclamation de l’indépendance du Sud-Soudan.
Les premiers résultats partiels créditent la sécession de près de 99% des voix, et garantissent déjà la victoire de cette option, lors du référendum d’indépendance qui s’est déroulé du 9 au 15 janvier.
Les responsables sudistes invitent la population au calme, et pour cause. L’indépendance a été votée, les résultats doivent encore être officialisés, mais surtout la sécession n’est pas encore réalisée.
Le Sud-Soudan sortira alors de la domination soudanaise. Mais d’ici juillet, le Nord et le Sud doivent s’entendre sur un très grand nombre de dossiers chauds.
Avec des centaines de milliers de Sudistes vivant toujours dans le nord du pays, et un nombre inférieur de Nordistes au Sud, les deux parties doivent rapidement trouver un accord sur le statut de ces personnes si elles ne veulent pas accélérer les vagues de migration déjà commencées.
AFP& FRANCE24.
“Hors de question” de reconnaître Gbagbo, prévient la Cédéao
Il est “hors de question” de reconnaître en Laurent Gbagbo le président de la Côte d’Ivoire, a annoncé dimanche la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) dans un communiqué diffusé en marge du sommet de l’Union africaine, en Ethiopie.
Cette mise au point intervient alors que l’Union africaine a nommé une nouvelle commission de chefs d’Etat pour tenter de négocier une issue pacifique à la crise ivoirienne. Les cinq présidents ont un mois pour rendre leurs conclusions.
“La décision qu’ils ont prise est d’entreprendre une fois de plus une initiative pacifique pour faire partir Gbagbo, pas pour légitimer Gbagbo. C’est hors de question”, a dit James Victor Gbeho, président de la commission de la Cédéao.Le blocage ivoirien dure depuis la publication des résultats du second tour de l’élection présidentielle, qui s’est déroulé le 28 novembre.
Alassane Ouattara a été déclaré vainqueur par la commission électorale, dont les résultats ont été certifiés par les Nations unies et reconnus par la quasi-totalité de la communauté internationale.
Mais, invalidant une partie des suffrages, le Conseil constitutionnel, formé de proches de Laurent Gbagbo, a inversé le résultat et proclamé le président sortant vainqueur du scrutin.
Ouattara et son gouvernement sont confinés dans l’Hôtel du Golf, dans Abidjan, sous la protection des casques bleus de l’Onuci.
Lors d’une conférence de presse en marge du sommet de l’Union africaine, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a réitéré son appel au départ de Gbagbo. “Il est important que Gbagbo respecte pleinement la volonté des Ivoiriens”, a-t-il dit. “Plus ça durera, plus les problèmes deviendront graves pour le peuple”, a-t-il ajouté.
Le Sud-Coréen Y.J. Choi, principal représentant de l’Onu en Côte d’Ivoire, a prévenu pour sa part que les milliers de casques bleus déployés dans le pays étaient prêt à se battre si nécessaire. “Même si notre mission est de protéger, nous avons des équipements supérieurs et nous pourrons toujours riposter”, a-t-il dit.
Richard Lough et David Clarke; Henri-Pierre André- REUTERS.