Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Quand le désespoir pousse au suicide

dahoudLa nouvelle s’est répandue comme une trainée de poudre dans tout le pays. La tentative d’immolation par le feu du jeune Yacoub Oud Dahoud au –delà même de son atrocité révèle de plus en plus le malaise d’une jeunesse désespérée qui a longtemps été laissée pour compte dans un pays où le nombre de diplômés à la recherche d’emploi a atteint des proportions alarmantes. Mais il faut aussi peut-être voir derrière le geste de cet homme une accumulation de frustrations sociales face à une société qui a du mal à se débarrasser de ses complexes et où la gestion patrimoniale et les acensions tribales créent des révoltes. Car faut-il souligner que ce jeune n’est pas issu d’une famille pauvre. Ni d’une tribu sans renommée. Son geste est-il seulement motivé par les seules raisons qu’il a évoquées dans sa lettre- testament dans laquelle il veut servir de martyr à toute une génération privée d’avenir et de droits à l’accès aux ressources du pays.

 

 Cette jeunesse à laquelle il appartient et dont il livre ce message macabre doit faire inviter à la réflexion non seulement aux autorités du pays mais à tous les mauritaniens. Ceux qui ont du mal à analyser cet acte ou qui restent autistes à son expression psychologique et sociale voient en lui le personnage de Meursault même si la victime n’a pas attenté à sa vie. La similitude se situerait à l’impuissance de s’adresser de manière plus lucide pour mieux se faire comprendre autrement que par la force du feu. Mais il est des moments où l’homme est malheureusement porté à faire des choix douloureux. Cette comparaison avec le personnage de Camus qui lui –même grand philosophe fut tenté par la mort comme solution d’échapper à son non sens de la vie. Pour ce jeune le non sens de la vie est de ne pas pouvoir s’épanouir quand bien même on est diplômé. A quoi sert-il finalement de fournir tant d’efforts pour se retrouver devant un avenir bouché là où des sans diplômes occupent de hauts postes de responsabilité par le truchement de la politique et par l’ascenseur tribal . Oud Dahoud n’a pas su contenir son amertume et à décidé de préméditer son meurtre contre son égo. Inspiré en cela par le geste du jeune tunisien devenu le symbole de la révolution qui fit tomber Ben Ali. Par effet de contagion ce drame s’est invité chez nous et risque encore de faire d ‘autres victimes si la société ne sort pas de sa réserve, si les autorités ne prennent pas leurs responsabilités pour écouter d’abord ces jeunes et leur trouver des solutions de sortie de crise. Il ne s’agit pas là d’un simple acte isolé qu’il faut banaliser mais d’une leçon à tirer afin d’atténuer l’onde de choc qui risque de se propager et de toucher un plus grand nombre de cette frange de sans avenir. Nous l’avions dit dans l’édition d’hier que dans un monde des nouvelles technologies mêmes les vices s’uniformisent. Ould Dahoud ne se serait pas immolé peut-être s’il n’avait pas suivi le geste du jeune tunisien. Mais là , on reste encore dans la supposition. La réalité est là : A défaut de se faire recevoir par son président qui était là à coté du drame , mais à mille lieues de son appel l’homme qui n’a pas eu d’interlocuteur a préféré mettre fin à ses jours. Il se trouve dans état critique. Bien dommage !
 
Le Rénovateur Quotidien -Mauritanie

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