Daily Archives: 16/06/2025
« Mon devoir de me taire (puis de parler quand c’est trop tard) » : chronique ironique sur Kane Ousmane

Le 13 juin, dans une salle feutrée de Nouakchott, Kane Ousmane Mamoudou, ancien grand commis de l’État, ex-haut responsable international, vient de découvrir un nouveau métier : celui d’opposant… à la retraite.
Avec son ouvrage « Mon devoir de servir », il nous gratifie enfin — après des décennies de loyauté feutrée et de silence stratégique — d’un regard lucide et tranchant sur les dysfonctionnements du système… qu’il a si bien servi.
Quand le silence devient courageux… à la fin
Pendant ses années aux commandes — à la BAD, à la SNIM, à la Banque centrale, au ministère — Kane Ousmane s’est fait un devoir de ne surtout rien dire publiquement de travers. Pas une note dissonante. Pas une critique. Pas un mot sur le passif humanitaire, la langue d’enseignement ou la corruption. À l’époque, l’obsession, c’était l’efficacité technocratique dans le respect de la hiérarchie politique. En clair : faire le job, et surtout ne pas trop penser à haute voix.
Mais voilà qu’après avoir manqué de peu le fauteuil de président de la BAD (que le pouvoir n’a pas soutenu), notre héros découvre soudain la vertu de la parole libre. Il dénonce, il critique, il conseille, il regrette. Il parle même de “nominations de convenance”. Le même système de convenance qui l’a pourtant hissé jusqu’aux sommets de l’appareil d’État.
Ministres à 35 ans ? Mauvaise idée… sauf s’ils me soutiennent Dans une formule magistrale, il lâche :
« Les ministres à 35 ans, ce n’est pas une bonne idée. »
Très juste. Mais où était ce discernement quand des ministres ignares mais bien nés peuplaient les gouvernements auxquels il appartenait ? Où était cette rigueur quand des jeunes bien introduits héritaient de postes dans les banques publiques, les agences de développement et les institutions internationales, pendant que des diplômés compétents erraient sans emploi ? Ah oui, il ne fallait pas déranger la machine.
Aujourd’hui, il plaide pour le mérite. Mais le mérite de parler arrive souvent après l’échec d’une ambition.
Passif humanitaire, langue, corruption : un éclairage soudain…
Kane Ousmane découvre aussi que :
• L’éducation va mal. (Mais qui était là quand on faisait semblant de réformer ?)
• Le débat sur la langue est bloqué. (Mais où était sa voix lorsque l’unilinguisme s’est renforcé au nom de l’unité ?)
• Le passif humanitaire est un frein. (Mais que disait-il quand l’État faisait dans l’oubli organisé ?)
• La corruption est destructrice. (C’est donc maintenant que l’on réalise que la voiture publique est détournée vers le domicile privé ?)
On pourrait presque croire qu’il a lu un rapport d’ONG… ou une chronique écrite par les gens qu’on accusait hier d’être des perturbateurs anti-républicains.
Un legs d’éthique… à géométrie variable
À travers ses mémoires, Kane Ousmane dit vouloir transmettre un héritage d’éthique et de rigueur à la jeunesse. Fort bien. Mais de quelle rigueur parle-t-on ?
• Celle du fonctionnaire compétent qui exécute sans broncher, même quand le politique déraille ?
• Celle du cadre prudent, qui pense dans sa tête mais se tait dans les journaux ?
• Celle de l’ambitieux discret, qui ne se découvre une conscience qu’au moment où les ambitions ne passent plus ?
Le courage politique, ce n’est pas de parler quand on est à la retraite, c’est de prendre position quand on est encore utile, visible, et influent.
Mémoires d’un silence stratégique
Dans le fond, Kane Ousmane est le symbole élégant du haut fonctionnaire mauritanien : compétent, intelligent, loyal… mais terriblement prudent.
Il n’est ni corrompu, ni médiocre. Mais il a été utile au système en gardant le silence quand il fallait parler, et en parlant quand ce silence n’avait plus de prix à payer.
Alors oui, son témoignage est utile. Mais à condition que la jeunesse ne l’imite pas. Qu’elle parle plus tôt. Qu’elle dérange plus fort. Qu’elle serve avec conscience, sans attendre que le fauteuil se vide pour devenir courageuse….wetov
Sy mamadou
*Naissance d’un espoir : le PAREN VE, un cri pour la justice et le vivre-ensemble en Mauritanie*

Le 14 juin 2025, dans une salle chargée de mémoire et d’émotion, le président Mamadou Moustapha Bâ a officiellement lancé le Parti de la Renaissance pour le Vivre Ensemble (PAREN VE). Un mouvement politique inédit qui se veut l’alternative pour une Mauritanie réconciliée avec son histoire, sa diversité et son avenir. Entre hommage vibrant à Kane Hamidou Baba, dénonciation des injustices structurelles et appel à la jeunesse, ce discours fondateur marque un tournant.
Dans l’atmosphère solennelle de la salle polyvalente de la CASE, symbole de résistance et de mémoire, le président Mamadou Moustapha Bâ a donné naissance au Parti de la Renaissance pour le Vivre Ensemble (PAREN VE). Plus qu’une simple création partisane, l’événement s’est voulu un acte de rupture, une proclamation de foi politique pour une Mauritanie nouvelle : plurielle, juste et rassemblée.
Un parti, un projet, une promesse
« Lorsque les vents de l’Histoire soufflent, il revient aux consciences éveillées de dresser les voiles », déclare le président Bâ en ouverture. D’entrée de jeu, le ton est donné : le PAREN VE ne se positionne pas comme un parti classique, mais comme une réponse à une urgence nationale. Une renaissance. Un réveil.
Ce nouveau mouvement s’ancre dans un contexte politique tendu, où le tribalisme, la corruption, l’exclusion et la confiscation de l’État par une minorité sont dénoncés sans détour. Mamadou Moustapha Bâ fustige « des élites qui ont confondu pouvoir et privilège », des institutions « au service des forts », et une Mauritanie « encore incapable de faire coexister harmonieusement ses composantes nationales ».
Un héritage assumé : hommage à Kane Hamidou Baba
Dans un moment d’intense émotion, le président Bâ rend un hommage appuyé à feu Dr Kane Hamidou Baba. L’homme, figure emblématique de la lutte pour la justice et l’égalité en Mauritanie, plane sur le lancement du parti. « Il est là, dans chaque mot de ce discours, dans chaque cœur sincère », affirme-t-il. Le choix du lieu n’est pas anodin. Il s’agit de « marquer la mémoire » d’un combat inachevé.
Un programme de rupture et d’espérance
Le PAREN VE se veut un parti de gauche patriotique, moderne, panafricaniste, profondément ancré dans les valeurs africaines. Il ambitionne une refondation à tous les niveaux :
*Une justice indépendante*,
*Une école publique équitable,*
*La promotion de toutes les langues nationales,*
*La reconnaissance des crimes historiques (déportations, purges…),*
*Une véritable réforme foncière,*
*Une politique étrangère souveraine et digne.*
Mais au-delà des programmes, c’est l’approche qui frappe : consultative, inclusive, intergénérationnelle et décentralisée. Le parti promet des universités populaires, des ateliers citoyens, un rôle actif pour la diaspora, une parité réelle et une jeunesse au centre du dispositif.
*Un appel à la jeunesse et à toutes les Mauritanies*
Le président Bâ s’adresse longuement à la jeunesse, qu’il exhorte à « refuser d’être les spectateurs résignés d’un film que d’autres ont écrit pour eux ». Il appelle à un sursaut, un engagement collectif, une renaissance des consciences. Dans une envolée lyrique, il martèle : « S’unir ou périr – vivre ensemble ou mourir séparés. »
*Ecrire une page d’histoire*
Le discours se clôt sur une vision grandiose : faire du PAREN VE le parti de la dernière chance pour l’unité nationale. Il ne s’agit pas simplement de faire de la politique, mais de réparer une nation. Le président Bâ convoque même Aimé Césaire pour l’inspiration : « Il est grand temps de rallumer les étoiles. »
En somme, le lancement du PAREN VE marque un moment politique fort en Mauritanie. Porté par une parole rare et une vision ambitieuse, ce parti entend redonner voix à ceux que l’histoire a oubliés. Reste à voir si, au-delà des mots, la dynamique militante suivra. Mais une chose est certaine : le 14 juin 2025 entre dans l’histoire.
#senalioune