Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Daily Archives: 14/06/2017

Lettre à Yahya Ould Hademine

Lettre à Yahya Ould HademineCher Yahya,

D’après Alkhbar et d’autres journaux mauritaniens, vous auriez tenu les propos suivants : « Nous avons pris soin de ne pas installer le débarcadère de Ndiago et le canal de Lemseidi dans la Vallée, malgré que les avantages économiques seraient plus considérables dans la vallée.
L’État a une vision stratégique claire qui s’agit de ne pas développer les zones de la Vallée du fleuve Sénégal.
Car il est probable que dans l’avenir cette partie de la Mauritanie devienne une terre exclusive aux Noirs. Elle pourra même être arrachée pour les Noirs. La question des Noirs est le plus grand défi dont fait face l’État (mauritanien) ».
Ces propos sont d’une extrême gravité et pourraient être lourds de conséquence dans un État de droit. Vous avez tout dit et en même temps vous ne nous apprenez rien. A vous entendre, vous seriez devenu un flamiste de la première heure, poussé par le désespoir et qui ne trouve de refuge que dans le mensonge et le racisme anti-maure. Bien sûr, de telles révélations furent l’objet de vives dénonciations de la part des Flam qualifiés pour ce fait de racistes et ennemis de la Mauritanie. Comment vous, Premier Ministre si je ne me trompe et si vous l’êtes réellement, en tant que Maure, avez-vous osé donner raison aux racistes noirs (nos ennemis)?
En fait, nos ennemis, c’est nous! Avec ces aveux, vous démontrez la mort dans l’âme et une bonne fois pour toutes, que votre volonté d’exclusion des Noirs est viscérale sinon elle aurait cessé avec les multiples changements de régime. Or, ce qu’on constate depuis Moktar le fondateur à Aziz le liquidateur, c’est la même politique, avec des pics majeurs d’accaparement des terres du sud (lois domaniales à l’appui) et le génocide béni du mois de ramadan (les rescapés vous écoutent depuis le Mali, le Sénégal, la France, les USA…).
J’ai toujours cru non sans naïveté à une Mauritanie qui se relèvera de la bêtise humaine, et à ce que nous avons convenu d’appeler l’unité nationale. Ces valeurs qui nous bercent et qui font l’idéal des grandes nations, ne signifient pour vous que scission et idéologie d’hommes civilisés (si civilisation il y a).
Cher Ould Hademine, je sais que le Mauritanien en général, n’a pas le sens de la nation. Les Noirs ont leur Walo et les Maures leurs chameaux, chacun survit de ce qu’il trouve sur cette terre hostile. L’Unité Nationale, c’est quand on vit dignement de son travail, on partage les mêmes valeurs éthiques et on respecte les mêmes règles de droit. En entravant le processus de développement d’une partie de son pays, au seul motif racial, on lance un boomerang. En fait, je pensais que seuls les Noirs avaient ce penchant suicidaire à prier pour que le navire dans lequel ils sont embarqués chavire, parce qu’il appartient à leur cousin, oubliant qu’ils pourraient périr en même temps avec cette perte. Erreur, erreur, je comprends désormais que ça fait partie de la condition humaine, les Maures aussi ont le même problème que les Noirs.
Si le sud se développait, le nord en souffrirait d’une décadence incommensurable, puisque le nord est très développé. Si on abandonnait le projet de spolier les terres de la vallée, les Noirs n’auraient plus besoin de s’exiler, parce que ce grenier à lui seul peut nourrir tout le pays.
Cher Ould Hademine, que signifie l’unité nationale? Quel sens revêt le mot patrie pour vous? Comptez-vous emporter avec vous un champ de walo dans votre tombe? Ne pensez-vous pas que cette terre mère est là pour produire et nourrir des êtres humains sans distinction de race et d’origine? Si vous vous en doutez, ce qui semble être le cas, d’où proviennent le riz, le blé, le thé, le sucre et toutes les denrées alimentaires que vous dilapidez pendant que vos concitoyens meurent de faim? Empêcher l’exploitation des terres, c’est simplement combattre la vie.
Cher Ould Hademine, vous n’êtes pas coupables de ces faits dont vous n’êtes qu’un dernier maillon, mais vous restez comptables de vos mots. Lorsque je dis que nos mots sont nos maux, ce n’est point un slogan, c’est une conviction profonde que les gens s’expriment parce qu’ils souffrent. Je lis cette souffrance dans votre esprit d’homme dépendant, votre folle envie de poursuivre un chantier mal engagé et qui finira Dieu le sait dans la douleur et la désolation.
Si nous étions des Musulmans, nous aurions pu compter sur Dieu et solliciter ses bienfaits. Il a plus qu’une terre à nous offrir et un bonheur sans contrepartie. Penser que son bonheur dépendra du malheur de son voisin, c’est une autre façon de s’enraciner dans le mal. Si nous avions des esprits d’êtres humains, nous aurions pu penser à développer tous les coins de notre pays, à prendre le chemin des nations en marche, à construire et non à détruire ou étouffer le poussin dans l’œuf. Pendant que certains s’efforcent à coller les morceaux, vous vous attelez à les jeter dans l’océan.
Cher Ould Hademine, la Mauritanie vous a entendu. Certains exprimeront leur colère, d’autres vous féliciteront en coulisses, et ça pourrait s’appeler Unité Nationale à votre sens. Puisque vous n’avez rien de positif à proposer à la Mauritanie, je vous prie cher Ould Hademine, d’abandonner cette veuve avec ses larmes. Il n’y a jamais eu de mariage de raison entre vous et la Mauritanie, ce viol n’a que trop duré et, le mois de ramadan est devenu l’occasion pour prêcher la mauvaise parole et faire le mal, une autre façon de jeûner et se rapprocher de Dieu.
A la lumière de vos propos, une question me vient à l’esprit : êtes-vous réellement mauritanien? Si oui, rendez votre démission et reprenez les études, car il n’est jamais trop tard pour se former. Voyez-vous que moi, j’apprends en ce moment? J’apprends de vos bêtises et du grand livre de la vie. J’apprends de l’humanité, cette chose sacrée qui mérite dignité et respect lorsqu’on pense y appartenir.
Très fraternellement de la part de Bacca.

Source : Ousmane DIA

 

Sénégal : 3 cas de fièvre de Crimée-Congo en provenance de la Mauritanie

ALAKHBAR (Nouakchott)- Le Ministère sénégalais de la Santé a détecté trois cas de fièvre hémorragique de Crimée-Congo (FHCC). Les patients sont tous venus de la Mauritanie voisine, ont rapporté des sources d’Alakhbar.

Le dernier cas concerne une femme qui est arrivée récemment dans la capitale sénégalaise Dakar en provenance Nouakchott. Elle vivait au quartier Teyarett situé dans l’Est de la capitale mauritanienne.

Il y a un mois, les deux autres cas de fièvre de Crimée-Congo ont été infirmés à l’Hôpital de l’Amitié et dans une clinique privée de Nouakchott. Transférées à Dakar pour des analyses approfondies, la présence du virus a été confirmée chez les personnes concernées.

Les autorités sanitaires sénégalaises ont informé l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

Selon l’OMS, la fièvre hémorragique de Crimée-Congo (FHCC) est une maladie courante provoquée par un virus (Nairovirus) de la famille des Bunyaviridés, transmis par les tiques. Il provoque des flambées de fièvre hémorragique virale sévère, avec un taux de létalité de 10 à 40%.

EDITORIAL DU CALAME: Ecrire l’Histoire

altDans une précipitation pour le moins douteuse, la Mauritanie a décidé, subitement la semaine dernière, de rompre ses relations diplomatiques avec le Qatar, celui qu’elle appelait, il y a peu encore,  un  « pays frère et ami ». Savez-vous pourquoi ? Ce « pays frère et ami » nous a-t-il agressé ? A-t-il financé une rébellion ou un mouvement armé pour nous déstabiliser ? Un de ses dirigeants nous a-t-il attaqués verbalement ? Al Jazeera, qu’il finance, a-t-elle mené campagne contre nous ? A-t-il été le premier à  rompre nos relations, pour qu’on fasse jouer la réciprocité ? Que nenni ! Nous l’avons fait, tout simplement, parce que l’Arabie saoudite nous a demandé de la suivre, dans une escalade dangereuse pour la stabilité de cette région du monde. Nous avons, du coup, mis le doigt dans un engrenage dont les conséquences nous échappent, un jeu de grands où nous n’avons rien à faire, une querelle de leadership où nous n’avons rien à voir. Si l’Arabie saoudite, les Emirats et Bahreïn accusent le Qatar de chercher à normaliser ses relations avec l’Iran, de financer le terrorisme (le Hamas devient, du coup, une organisation terroriste) et de chercher à déstabiliser le monde arabe, par la voix d’Al Jazeera, de quoi se mêle la Mauritanie ? Notre guide, sûrement pas éclairé cette fois, obéit, au doigt et à l’œil désormais, au royaume wahhabite et ne s’est  pas fait prier pour rompre avec le Qatar, dont l’émir, accueilli, en grandes pompes, l’été dernier, pour le Sommet arabe, n’était pas aussi infréquentable que ça. Il avait tenu à rehausser ce Sommet de sa présence, contrairement à d’autres derrière lesquels on court à présent.

N’était-il pas plus juste et sage de marquer un temps d’arrêt, avant de prendre une décision aussi radicale ? De petits pays plus pauvres que nous, la Somalie et l’Erythrée, sollicités par l’Arabie saoudite et les Emirats, pour rompre avec le Qatar, contre un pont d’or, ont poliment décliné l’offre. Les deux Etats ont exprimé leur inquiétude, devant une situation qui divise, un peu plus, le monde arabe. Ils ont demandé, à ces Etats frères, de  privilégier la voie du dialogue et de la concertation, pour régler le différend. Le Maroc, allié stratégique de l’Arabie saoudite qui y investit des milliards de dollars, ne devrait, normalement, rien lui refuser. Il a pourtant décidé de « ne pas verser dans les déclarations publiques et les prises de position hâtives qui ne font que renforcer la discorde et approfondir les divergences », selon un communiqué de son ministère des Affaires étrangères. Une position pleine de bon sens qui aurait dû être adoptée par tout Etat doté d’un peu de… bon sens.

Il est vraiment loin le temps où notre diplomatie, sous la férule de feus Mokhtar ould Daddah et Hamdi ould Mouknass, réussissait à exclure Israël de l’Afrique, jouait les intermédiaires, entre l’Egypte de Nasser et la Chine, faisait réunir le Conseil de sécurité à Addis Abéba, pour discuter du problème de l’Apartheid. Mokhtar, symbole du désintéressement, n’avait qu’une seule chose en ligne de mire : l’intérêt de son pays et sa grandeur. Et il a réussi, au-delà de toute espérance, sans jamais négocier ou vendre une position qui allait porter préjudice à un pays auquel il a fait don de sa personne.

Que retiendra l’Histoire du règne azizien ? Les coups de tête et les fanfaronnades ou les coups bas et les trahisons ? Chacun écrit, certes, l’histoire qu’il peut. Mais quand on s’est hissé à la prétention d’écrire celle d’une nation, il faut, pour atteindre à la majuscule – celle de l’Histoire – une réelle élévation de cœur, d’intelligence et d’esprit ou, du moins, la volonté d’y parvenir. Ould Abdel Aziz a-t-il seulement celle-ci ?

Ahmed Ould Cheikh

LE calame