Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Daily Archives: 29/06/2017

L’AMM réclame l’application rigoureuse de la loi contre les auteurs de « discours racistes ou ethnicistes »

altLe bureau exécutif de l’association des maires de Mauritanie (AMM) demande aux pouvoirs publics de sévir contre les auteurs de « discours racistes ou ethnicistes »  qui prolifèrent, hélas, depuis quelque temps dans  le discours politique et relayés par les  médias de la place. Cette déclaration, sous forme de pétition, a été  rendue publique,  ce jeudi midi  au cours d’une conférence de presse, tenue au siège de l’Association.

 L’AMM se dit très inquiète de ces  discours «gravissimes», parce qu’ils   constituent  une dangereuse menace  pour l’unité et le fondement de notre pays dont  la diversité constitue  une richesse  plutôt qu’une division. L’AMM condamne énergiquement toute déclaration de haine et de division, d’où qu’elle vienne et appelle à la  communion des cœurs afin de préserver notre unité nationale et notre cohésion sociale et assurer le développement de notre pays et la prospérité de notre peuple.

Répondant aux questions des journalistes, le président de l’AMM,  Cheikh Ould Baya, également maire de Zouerate  a   traité ces discours qu’on entend partout, dans les meetings et les médias, de « haineux  et d’extrêmement  dangereux »  pour  l’unité et la cohésion de la Mauritanie. Il impute  la responsabilité à de politiciens de petites pointures  qui, après avoir pillé les ressources  du pays, attisent de l’extérieur les divisions pour assouvir leurs  ambitions.  « Ils financent les meetings et  dictent le contenu des discours », ajoute-t-il. Ould Baya met en garde contre un tel discours parce qu’on sait  seulement  quand est-ce que le feu prend, mais on ne sait pas  là où il peut s’arrêter.  Le maire de Zouerate  a cité des pays qui ont eu à pâtir de tels discours (Libéria, Burundi, Rwanda, Sud Soudan, Mali…). La Mauritanie est différente de ces pays, nous devons par conséquent faire très attention, prévient-il.  Il a exhorté tous les patriotes mauritaniens à s’ériger et à dénoncer ces discours porteurs de division et de haine entre les composantes et communautés du pays que la Mauritanie n’a jamais connus même pendant les grandes dictatures qu’elle a vécues.

Face à cette situation à haut risque, l’Association des maires de Mauritanie demande aux pouvoirs publics de prendre toutes les mesures pour y mettre fin. Il ne s’agit pas, indique Ould Baya, de restreindre les libertés, qui constituent un important acquis pour  notre pays, mais d’en faire le bon usage, à travers l’application rigoureuse de la loi. Il appartient donc aux pouvoirs publics d’en faire usage pour arrêter  cette dérive à laquelle nous assistons. Il y  va de l’intérêt de tout le monde, donc de la Mauritanie, conclut le président de l’AMM.

le calame

L’EDITORIAL DU CALAME: Honni soit qui mal y pense !

altIl a renversé un président civil, tenu son pays en laisse pendant plus de vingt ans, pillé ses maigres ressources, avec la complicité de son épouse et de son entourage, organisé des élections pour les gagner haut la main, avant d’être obligé de céder le pouvoir, après avoir reconnu sa défaite, lors de la seule élection où il y eut un semblant de transparence. Il, vous l’avez sans doute reconnu, c’est Yaya Jammeh, le fantasque dictateur gambien qui, comme tout bon militaire, s’est accroché, jusqu’au bout, à son pouvoir, avant de le lâcher, lorsque les bruits d’autres bottes atteignirent les portes de Banjul. Défait par un candidat qui n’était ni le principal leader de l’opposition (qui se trouvait, à ce moment, en prison), encore moins une lumière, Jammeh est en train de connaitre les affres de l’exil et, bientôt, de la solitude.
Sa fortune en Gambie a été saisie par les nouvelles autorités. Quatre-vingt-six comptes bancaires et cent trente-et-un biens immobiliers et autres entreprises sont venus renflouer un Trésor public que sa gestion calamiteuse avait rendu exsangue. Dernier épisode en date, dans cette descente aux enfers : sa femme Zeynab vient de demander le divorce. Sentant l’étau se resserrer autour d’elle, celle que les Gambiens appelaient la « pilleuse d’or » ou la « diablesse a préféré jeter l’éponge. Elle en a apparemment assez des frasques de celui qui sera bientôt son ex-mari. N’ayant plus le pouvoir, il n’a plus, comme tous les dictateurs de son acabit, aucun attrait.
Un belle leçon de vie pour ceux qui ont démis et renversé des présidents, s’incrustent au pouvoir, en font leur chasse gardée, méprisent leur opposition, organisent des élections entachées de fraude, piétinent le texte fondamental et les lois de leur république, comme bon leur semble, confondent biens publics et propriétés privées, font, de l’attribution des marchés de gré à gré au profit de leur clan, leur sport favori, négocient comme s’ils étaient des hommes d’affaires, construisent hôtels et marchés, prennent des participations dans les banques et les sociétés, au vu et au su de tout le monde ; bref, s’enrichissent ostensiblement, alors que l’écrasante majorité ploie sous le fardeau d’une vie de plus en plus impitoyable. Pensant, à tort, que ce qui est arrivé à Jammeh n’arrive qu’aux autres, ils dorment sur leurs lauriers, jusqu’au jour où tout s’écroule sur leur tête, comme un château de cartes. Ni l’armée, ni les forteresses, ni, encore moins, la fortune amassée avec boulimie ne peuvent alors endiguer le flot. Quand la roue de l’Histoire tourne, elle écrase tout son passage. Kadhafi, Moubarak, Ben Ali, Compaoré et, plus récemment, Jammeh, en savent quelque chose.
Toute ressemblance avec notre pays est évidemment fortuite. Depuis 2008, la Mauritanie est devenue un paradis sur terre. Sa démocratie marche à merveille et son Président, très peu intéressé par les biens matériels de ce bas-monde, n’a d’autre souci que le bien-être de ses concitoyens. Il fera ses deux mandats et se retirera en douceur. Les amendements constitutionnels qu’il propose ne sont destinés qu’à corriger des imperfections. Et honni soit qui mal y pense !
Ahmed ould Cheikh