Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Monthly Archives: August 2015

Mauritanie: confirmation de la peine de deux ans ferme contre trois militants anti-esclavagistes

Mauritanie: confirmation de la peine de deux ans ferme contre trois militants anti-esclavagistesAFP – Une cour mauritanienne a confirmé jeudi en appel la peine de deux ans de prison ferme prononcée en janvier contre trois militants anti-esclavagistes pour notamment appartenance à une organisation non reconnue et rébellion, ont indiqué à l’AFP une source judiciaire et un avocat des prévenus.

La Cour d’appel d’Aleg (centre de la Mauritanie), qui a examiné le recours des trois prévenus, a confirmé les peines de deux ans de prison ferme à leur encontre, a affirmé à l’AFP la source judiciaire jointe dans cette ville à environ 250 km de Nouakchott, la capitale.

La décision de la Cour d’appel d’Aleg a été confirmée par Me Brahim Ould Ebetty, chef du collectif des avocats des prévenus, qui l’a assimilée à un recul des libertés en Mauritanie.

Les condamnés sont Biram Ould Dah Ould Abeid, président de l’Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste (IRA), une ONG anti-esclavagiste, son adjoint Brahim Ould Bilal, ainsi que Djiby Sow, président d’une ONG qui lutte pour les droits culturels.

Biram Ould Dah Ould Abeid a été candidat au scrutin présidentiel de juin 2014 face à Mohamed Ould Abdel Aziz, qui a été réélu.

Le parquet avait demandé la confirmation de la peine de deux ans ferme. L’audience s’est tenue en l’absence des trois prévenus.

MM. Biram et son adjoint avaient demandé à leurs avocats de boycotter l’audience pour exiger un procès devant leur juge naturel, la cour d’appel de Nouakchott dont relève le tribunal correctionnel de Rosso (sud) qui les avait condamnés en janvier.

M. Sow, jugé, condamné à Rosso et conduit à Aleg en même temps que MM. Ould Abeid et Ould Bilal, avait ensuite été transféré à la prison de Nouakchott pour des soins intensifs. Il a bénéficié en juin d’une mesure de liberté provisoire pour raison de santé, selon sa famille.

C’est un recul des libertés dans notre pays, une démonstration de la soumission des autorités judiciaires aux injonctions de l’exécutif, a déclaré Me Brahim Ould Ebetty.

La parodie de justice ainsi montée a condamné les abolitionnistes à un moment où une nouvelle loi fait de l’esclavage un crime contre l’humanité, a-t-il ajouté, en référence à un nouveau texte adopté le 11 août par le Parlement.

Aux termes de la nouvelle loi, qui remplace un texte de 2007, les peines maximales encourues pour pratiques de l’esclavage passent à 20 ans de prison ferme assorties d’amendes, contre cinq à dix ans d’emprisonnement auparavant.

Dans une lettre ouverte publiée jeudi, M. Ould Abeid accuse le gouvernement d’avoir adopté des lois qui menacent toute personne investie dans l’exploitation d’esclaves de sanctions, mais en pratique, il ne fait que piétiner nos efforts pour mettre fin à l’esclavage.

Il appelle notamment l’Union européenne (UE) et les Etats-Unis à mobiliser tous les moyens légaux et diplomatiques pour éradiquer l’esclavage en Mauritanie.

La confirmation de la sévère condamnation montre clairement que la Mauritanie n’a pas l’intention de mettre fin à la répression contre les défenseurs des droits humains, affirme jeudi Amnesty International dans un communiqué reçu par l’AFP à Dakar.

C’est écœurant que cette décision injuste et sévère ait été confirmée, a dit Alioune Tine, responsable d’Amnesty pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, cité dans le communiqué.

Officiellement, l’esclavage a été aboli en 1981 en Mauritanie mais le phénomène y perdure néanmoins, selon des ONG.

http://www.romandie.com/news/

Biram et Brahim condamnés en appel à deux ans ferme

altLa Cour d’Appel d’Aleg a confirmé ce jeudi 20 Aout, lors d’une audience, la condamnation de Biram Dah Abeïd et de Brahim Bilal Ramdane à deux ans de prison ferme et à cent mille Ouguiyas d’amende. Après avoir mis en délibéré pour deux heures d’horloge l’audience ouverte en l’absence des prévenus et du pool des avocats, le président de la Cour  Daouda Moussa Diallo d’un ton hésitant a suivi le réquisitoire du procureur de la République, Mohamed Lemine Ould Teyib qui avait d’un trait lors de la lecture, demandé la condamnation à deux ans des prévenus.

Biram et Brahim sont restés fermes dans leur position en refusant de comparaître. Une absence constatée par le commissaire de police de Bababé Soumbara Ould Moud  chargé d’extraire les deux prévenus.

Quelques échauffourées avaient opposé les militants de IRA qui avaient assiégé la capitale du Brakna aux forces de l’ordre peu avant l’ouverture du procès en appel. Un important dispositif sécuritaire avait pris d’assaut tôt le matin le palais de justice bloquant le passage de la route de l’espoir.

 

le calame

Necrologie: Doudou Ndiaye Rose, le mathématicien des rythmes s’est éteint

Necrologie: Doudou Ndiaye Rose, le mathématicien des rythmes s'est éteintOn n entendra plus le rythme de son tambour major. Doudou Ndiaye Coumba Rose vient de s éteindre à l âge de 85 ans. Admis aux urgences à l hôpital Le Dantec, il a finalement succombé laissant orpheline la grande famille des artistes et des griots.
De son vrai nom Mamadou Ndiaye, Doudou Ndiaye Coumba Rose est l un des musicien africain les plus célèbres du XX esiècle: Surnommé le mathématicien des rythmes, le grand maitres des tambours , il était capable de diriger cent batteurs sur plusieurs rythmes en même temps.
Né en 1928 à Dakar, il est issu d une famille de griot. Véritable virtuose du tambour, il s intéresse au sabar et au percussions à l âge de 7 ans.
Récemment, la 4e édition du festival Deggi daaj lui a consacré un hommage particulier durant deux semaines pour fêter ses 85 ans.

Source:http://www.seneweb.com

M. Samba Thiam, président des FPC (ex-FLAM) : ‘’La décision du rejet de notre parti est arbitraire et illégale à tous égards …’’

altLe Calame : Votre parti vient de clôturer sa première université d’été à Nouakchott. Quelle évaluation vous  faites au terme de ces trois jours de débats ?

Samba Thiam : Je crois que ces journées de formation ont été, à bien des égards, positives ; bénéfiques pour les militants et les sympathisants qui  ont afflué   massivement, montrant ainsi un engouement certain. Je crois que nous avons répondu, pour une bonne part, à leurs attentes. Au delà des volets formation et information,  je crois également que ces journées ont permis de tisser de nouvelles relations, de  ressouder les rangs et les liens de solidarité, et  surtout de créer un esprit de famille…

C’est ici l’occasion pour moi de remercier chaleureusement l’ensemble des  participants, les organisateurs, en particulier les animateurs sans lesquels ces journées n’auraient pu se tenir.  

-A  propos de l’histoire de la Mauritanie,  Mamadou Samba Diop alias Murtudo  disait, en  1984/85 à un étudiant  de la faculté d’Histoire,  qu’on  n’enseigne pas l’histoire de la Mauritanie mais des histoires. Partagez-vous son avis  vous qui venez de traiter l’histoire de la Mauritanie au cours de cette université d’été ?

-Le thème sur «  l’histoire de la Mauritanie » proprement dit ne me revenait pas ; il avait été traité par monsieur Sidibe ; traité et bien traité ! Cela dit, le jeu de mots de feu Murtodo  ne me semble pas dénué de sens, au regard de notre réalité.

Dire l’histoire et dire des histoires ça n’est effectivement pas la même chose. Cette boutade me fait penser à une  remarque de  Nietzsche portant sur certains individus ou groupes chez lesquels, dit-il, on note « une tentative de se donner a posteriori un passé dont on voudrait être issu, par opposition à celui dont on est vraiment issu ». Feu Mohamed Ould Cheikh ne disait pas autre chose, seulement il l’exprimait en des termes plus caustiques. 

Murtodo ne me semble donc pas avoir tout à fait tort, dans son affirmation

Parmi les autres thèmes,  figure la  réforme foncière. Que reprochez-vous aux concepteurs de ce texte? Quelles sont, à votre avis, ses insuffisances? 

-Cette réforme foncière  dans son essence constitue, à mon sens,  un texte mal pensé, sous-tendu par des desseins obscurs, au delà de bonnes intentions déclarées ou supposées. Cette reforme, telle qu’elle s’applique, est porteuse de tous les  dangers ; ses aspects négatifs dépassent de loin ses aspects positifs supposés. La solution juste sur la question foncière réside dans notre proposition de réforme, découpant la bande fluviale en trois zones d’exploitation (waalo, moyen dierri, et haut dierri) affectées respectivement aux résidents locaux, au hommes d’affaires nationaux et régionaux et au grand capital international, qui doterait les résidents de moyens d’exploiter normalement leurs terres    

-Quels sont les chantiers en vue  du parti dans les jours et semaines ou mois à venir ?

-Pousser vers l’accomplissement du droit, violé allègrement  par le pouvoir du Président Abdel Aziz. Nous battre pour le recouvrement de nos droits, constitutionnels, bafoués.

-Vous voulez parler de la décision de rejet de votre parti ?

-Oui. Décision arbitraire, illégale à tous égards …

En effet, il faut le souligner,  le ministère de l’intérieur continue d’imposer, arbitrairement,  une pratique – délivrance de récépissé – contraire à l’esprit de cette loi 91-024  au régime déclaratif, qui régit les partis politiques.

Par ailleurs, nous devons encore le rappeler, avec cette décision, tombée huit mois plus tard, le délai légal imparti à l’Administration – deux mois net- a été largement dépassé.

Enfin, nous ne nous reconnaissons pas dans la raison invoquée, telle que formulée, qui manque totalement de clarté: « Le parti ne répond pas aux dispositions de l’article 11 de la constitution et 06 de la loi 91-024 », régissant les partis politiques, disent-ils. Nous nous érigeons en faux contre cet argument fallacieux, parce que notre parti n’a jamais, à aucun moment, remis en cause ni la République, ni l’intégrité du territoire ou l’unité de la ‘’nation’. les FPC ne sont pas, non plus, fondées sur une base  « raciale, tribale, régionale, confrérique, ou de sexe ». Notre parti est transversal ; nous avons toujours plaidé  pour l’unité nationale, pour une unité véritable, recadrée mieux pensée qui préserverait la paix et la stabilité du pays.

Pour clore ce chapitre, et balayer leur argumentation, demandons au ministre  pourquoi avoir attendu huit mois (8) treize jours pour répondre, s’il était intimement convaincu que  ’’ nous ne répondions pas aux dispositions des articles précités ?’’ Deux jours auraient largement suffi, au vu de notre déclaration de politique générale  assortie de la liste des membres fondateurs !

Pour tout dire, il y a la loi, il y a le  prince ; en effet un préfet nous confiait pendant nos démarches administratives : «  je sais ce que dit la loi mais j’ai reçu des instructions…» !  Il y a donc les lois de la République   d’un côté, et de l’autre les pratiques du prince. …Nous sommes dans quelle République ?

C’est par chauvinisme, rien que par chauvinisme que nous avons été déboutés, et par rien d’autre !

 Mais nous nous battrons jusqu’au bout pour que le droit prévale, même si nous évoluons dans une République bananière, même si cela devait durer des années. …

Ils viennent peut-être de gagner une bataille, mais pas la guerre …   

-Le dialogue  que le pouvoir et l’opposition tentaient de nouer  s’est comme  estompé. Cela vous surprend ?

– Non, certainement pas, comme du reste un bon nombre de mauritaniens ; au vu de certains  comportements, de certains petits jeux au chat et à la souris, au regard des intérêts et calculs opposés des deux camps. Estompé dites-vous ? Mort-né me semble mieux convenir ; mais qui sait ? La Mauritanie ne colle à aucune grille de lecture ou d’analyse, et vouloir prévoir dans ces cas….

  Propos recueillis par DL

 

le calame

Biram et Brahim boycottent leur procès en appel

Biram DAH Abeid et Brahim Bilal Ramdane ont décidé de ne pas comparaître, jeudi 20 Aout devant la Cour d’Appel d’Aleg, récusant cette juridiction. Les conseils des détenus n’ont pas manqué de suivre leurs clients  dans leur démarche. Les deux dirigeants de IRA condamnés à deux ans de prison par la Cour Correctionnelle de Rosso, le 15 janvier dernier et transférés à la prison civile d’Aleg entendent ainsi manifester leur « opposition aussi bien dans le fond que la forme à un prétendu jugement à Aleg loin des aspirations légale et légitime de tous les points de vue».

« Nous n’irons pas au procès à moins qu’on amène de force au palais de justice. Nous ne descendrons pas des voitures  de nous-mêmes. Si on nous amène de force  à la barre, nous ne répondrons pas aux questions du juge », ont annoncé, ce 19 aout, Biram et Bilal à la prison civile d’Aleg.

  Ce procès  ne vise pas, selon Biram, lors d’une rencontre avec des journalistes, dans le pavillon de son lieu de détention, à trouver un règlement apaisant et apaisé de la très grande question nationale qui est celle de l’esclavage, le racisme contre les haratines. « Une question dont dépend la réalisation de tous ce qui est souhaité et bénéfique pour la Mauritanie c’est-à-dire la fin de l’impunité, de l’esclavage, le racisme, la réalisation de l’Etat de droit et de l’équité en Mauritanie dont la réalisation d’un vivre ensemble, d’une paix durable entre toutes les communautés. C’est cette noble aspiration qui interpelle tous les mauritaniens quelque soit leur race, leur ethnie, leur tribu. C’est cette aspiration que le pouvoir de Mohamed Ould Abdel Aziz doit tendre et non  à vouloir tenir un simulacre de procès », indique le leader abolitionniste.

Biram et Brahim, loin d’être ébranlés  par huit mois de détention,  réfutent le tribunal d’Aleg et le juge unique qui sont à la solde du pouvoir. « Ils ne sont pas aptes à recevoir, à traiter et à décider d’une question aussi importante dont dépend la survie et le bien-être de tout un peuple. Cette question sacrée requiert une conférence  nationale ou des états  généraux nationaux auxquels  doivent participer tous les acteurs de la communauté nationale mauritanienne. «Nous n’allons pas offrir au pouvoir une porte de sortie. Le régime cherche à se dédouaner à travers un procès politique », ont précisé les célèbres détenus d’Aleg. Biram a révélé à la presse les tentatives menées par certains éléments proches du pouvoir visant à trouver une issue à cette affaire. Il a néanmoins tenu à faire remarquer que la première des doléances n’est pas de les libérer. Pour nous, il existe des dossiers d’importance majeure que le pouvoir devra résoudre en premier lieu notamment l’esclavage, l’unité nationale…».

A 24 heures du procès en appel des dirigeants de IRA, la ville d’Aleg est sous étau sécuritaire. Des renforts de police et de gendarmerie ont été dépêchés de Nouakchott pour épauler les forces de l’ordre. Des militants de IRA venus  des différentes villes ont assiégé la capitale du Brakhna.

Le calame