Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Monthly Archives: October 2014

Au Burkina Faso, Compaoré s’accroche au pouvoir et évoque une “transition”

altL’armée burkinabè a pris le pouvoir jeudi, au terme d’une journée d’émeutes contre le vote d’un projet de réforme constitutionnelle. Le président, Blaise Compaoré, refuse de quitter le pouvoir.

L’armée a pris le pouvoir jeudi 30 octobre au soir au Burkina Faso, après que le pays s’est embrasé à Ouagadougou et en province. Le président Blaise Compaoré refuse toujours de quitter le pouvoir malgré les appels lancés par les manifestants et la tête de file de l’opposition, Zéphirin Diabré.

Selon l’opposition, le bilan de cette journée d’émeutes serait d’une trentaine de morts et plus de cent blessés, mais personne n’a précisé s’il s’agissait d’un bilan national ou seulement de la ville de Ouagadougou. L’AFP n’a pu confirmer que quatre morts et six blessés graves, ces derniers étant tous soignés à l’hôpital Blaise Compaoré, à Ougadougou.

Alors que les députés étaient rassemblés à l’intérieur de l’Assemblée nationale jeudi matin pour voter un projet de loi qui devait permettre de modifier l’article 37 de la Constitution, les manifestants se sont introduits dans le bâtiment avant de l’incendier. La télévision publique a été prise d’assaut. Des violences ont également éclaté en province, notamment dans la ville de Bobo Dioulasso, à l’ouest du pays, assorties d’appels à la démission du président.

Une mesure que ce dernier exclut toujours même s’il a déclaré au cours d’une allocution télévisée avoir “compris” le message de la population et pris “la juste mesure des fortes aspirations au changement”. Le chef d’État contesté s’est dit “disponible” pour “ouvrir des pourparlers” pour “une période de transition” à l’issue de laquelle il “(transmettra) le pouvoir au président démocratiquement élu”.

Ces déclarations ont fait bondir Bénéwendé Sankara, un ténor de l’opposition, pour qui le départ du président est “un préalable non négociable”. Arrivé au pouvoir par un coup d’Etat en 1987, cela fait 27 ans que Blaise Compaoré est à la tête du Burkina Faso.

“Nous voulons Lougué”

Des tirs se faisaient encore entendre jeudi soir aux abords de la présidence. Des soldats de la garde présidentielle, très nerveux, en interdisaient l’accès. Un couvre-feu est désormais imposé “sur l’ensemble du territoire de 19h à 6h”. A l’inverse, le président burkinabè a levé jeudi soir l’état de siège qu’il avait lui-même décrété dans l’après-midi.

Le pouvoir est actuellement aux mains de l’armée mais les manifestants ont appelé jeudi un homme à prendre le pouvoir : Kouamé Lougué. Cet ancien chef d’état-major et ministre de la Défense a été limogé en 2004. Des dizaines de milliers de manifestants lui ont demandé de prendre le pouvoir dans un rassemblement jeudi après-midi. “Nous voulons Lougué”, a déclaré une femme, qui a souhaité garder l’anonymat.

L’ancien militaire, qui a rencontré les plus hauts gradés du pays, s’est aussi entretenu avec une autorité coutumière très respectée dans le pays, le Mogho Naba, le “roi” des Mossi, l’ethnie la plus nombreuse au Burkina.

Blaise Compaoré appartient à cette ethnie. En faisant voter au Parlement un projet de réforme de la Constitution, il espérait pouvoir se maintenir aux affaires après 2015. Le projet devait faire passer de deux à trois le nombre de mandats consécutifs que pourrait effectuer un chef de l’Etat.

Plus tôt dans la journée de jeudi, le régime a tenté de calmer les esprits en annonçant l’annulation du vote du projet de révision constitutionnelle. Mais cela n’a pas suffit à calmer les manifestants, déjà descendus dans la rue mardi pour une manifestation historique. Les opposants se prenaient même, ces derniers jours, à rêver d’un renversement du régime, longtemps considéré comme l’un des plus stables de la région.

Avec AFP

France24

Burkina : retour sur les événements de la journée historique du 30 octobre

Blaise Compaoré à Ouagadougou, le 23 janvier 2013. À la suite de la manifestation et des heurts qui ont conduit à l’abandon du vote du projet de loi sur la modification de la Constitution burkinabè, le chef de l’État, Blaise Compaoré, a annoncé la dissolution du gouvernement et décrété l’état de siège. Retour sur le déroulement d’une journée historique.  

Le Burkina Faso a vécu des heures sous haute tension jeudi 30 octobre. Alors que les 127 députés de l’Assemblée nationale devaient de se prononcer, jeudi 30 octobre, sur le projet gouvernemental de révision de la Constitution, qui doit permettre à Blaise Compaoré de se présenter à la présidentielle de 2015, des manifestants ont pris d’assaut l’Assemblée nationale. Après plusieurs heures de tractations, le chef de l’État a annoncé la dissolution du gouvernement et décrété l’état de siège.

 

23h00 – Blaise Compaoré s’est exprimé ce soir sur une chaîne de télévision privée, Canal 3. Il a annoncé la dissolution du gouvernement pour installer un nouveau gouvernement de transition. Il affirme vouloir terminer son mandat et remettre le pouvoir au président démocratiquement élu. Il appelle l’opposition à la négociation. À la suite des déclarations précédentes de l’État major des armées, il demeure difficile de savoir qui détient le pouvoir ce soir au Burkina.

20h40 – La situation est confuse ce soir à Ougadougou. L’armée semble avoir la main, après l’annonce faite par le chef d’Etat major de dissoudre le gouvernement et de mettre en place un organe transitoire. Blaise Compaoré est aux abonnés absents depuis le début de la journée. Le nombre précis de victimes n’a pas été communiqué et l’opposition n’a pas réagi officiellement à l’annonce de l’armée.

20h02 – Une déclaration du Chef d’État-major général des armées du Burkina, Honoré Nabéré Traoré, annonce la dissolution de l’Assemblée nationale ainsi que du gouvernement. Un organe transitoire sera mis en place pour assurer un retour à la normale dans un délai de 12 mois, ajoute-t-il encore. Enfin, un couvre-feu est décrété sur toute l’étendue du territoire de 19h à 6h à compter de ce jour.

 

19h45 – La présidente de la Commission de l’UA, Nkosazana Dlamini Zuma, a “exprimé sa profonde inquiétude concernant la situation au Burkina”. Elle “appelle au calme et à la retenue les parties concernées”.

19h40 – Dans une déclaration lue à son siège, Zéphirin Diabré rejette l’état d’urgence, demande la démission de Blaise Compaoré et maintient la désobéissance civile.

19h25 – Selon le correspondant de RFI à Ouagadougou, la foule tente d’entrer dans l’enceinte de l’État-major général des armées.

19h24 – La journée du 30 octobre en photos.

 

19h15 – De source diplomatique française, Blaise Compaoré fera une allocution ce soir à 20h (heure locale) à la radio.

19h02 – Déclaration de Sébastien Brabant, porte-parole de la chef de la diplomatie de l’Union européenne sur RFI : “Nous sommes évidemment très préoccupés par la situation actuelle et par les informations faisant état de victimes à la suite des violentes manifestations de la journée. Mais maintenant que la proposition de loi sur la révision de la Constitution a été retirée, l’Union européenne appelle toutes les parties à s’abstenir de recourir à la violence et à engager rapidement un dialogue constructif. Évidemment, l’Union européenne est prête à intervenir pour faciliter le processus.”

18h39 – Roch Kabore, leader du Mouvement du peuple pour le progrès, parti d’opposition, annonce sur Twitter qu’il discutera avec le président Blaise Compaoré.

 

18h15 – L’émissaire envoyé par l’ONU est Mohamed Ibn Chambas. Il est attendu au Burkina Faso vendredi, au sein d’une mission de paix conjointe avec l’Union africaine et à la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

18h09 –  Dans un communiqué lu à la radio, la présidence annonce “l’état de siège” sur tout le territoire, la dissolution du gouvernement et l’engagement de pourparlers avec l’opposition. “En ces instants douloureux que traverse notre peuple (…), je voudrais dire que j’ai entendu le message, j’ai dissous le gouvernement afin de créer les conditions d’une nouvelle perspective (…)  Je lance un appel au leader de l’opposition pour permettre un retour au calme. J’engage des pourparlers avec les différents acteurs pour une sortie de crise (…) J’en appelle au calme et à la retenue”, indique Blaise Compaoré dans ce communiqué.

17h58 – Selon le site burkinabè Lefaso.net, le général Honoré Traoré, chef d’État-major des armées, et le général Kouamé Lougué viennent d’arriver au siège du chef de file de l’opposition pour des concertations.

17h43 – Les tractations se poursuivent au siège de l’État major des armées entre les hauts gradés militaires. Les journalistes présents sur place attendent toujours la déclaration du chef d’État major, le général Honoré Traoré, initialement annoncée à 14h heure locale.

17h07 – Les militaires de la garde présidentielle ont établi un périmètre de sécurité tout autour du palais de Kosyam. La situation s’est calmée mais des milliers de manifestants maintiennent la pression en restant dans les environs.

16h52 – Le général Kouamé a été acclamé par la foule sur la place de la Nation, à Ouagadougou. Il devait ensuite aller s’entretenir avec des hauts gradés au ministère de la Défense pour évoquer la suite des évènements.

16h40 – En attendant la déclaration du chef d’état-major, retrouvez l’interview de Blaise Compaoré à Jeune Afrique, en juillet dernier : “Il faudra bien partir un jour…”

16h20 – L’ambassadeur de France s’est rendu au siège du chef de file de l’opposition situé tout près de son ambassade. Tous les leaders de l’opposition y sont présents.

16h12 – Selon un manifestant, des milliers de personnes sont toujours présentes aux abords du palais présidentiel de Kosyam.

15h35 – Déclaration de l’opposant Bénéwendé Sankara. Il affirme à l’AFP que l’armée burkinabè s’est “soudée avec le peuple” contre le président Blaise Compaoré. Il annonce par ailleurs que des responsables de l’opposition doivent rencontrer prochainement le général à la retraite Kouamé Lougué.

15h10 – L’Union africaine appelle les Burkinabè à rester calmes et annonce l’envoi d’une mission conjointe avec la CEDEAO et l’ONU.

14h55 – Des émetteurs radio, dont celui de RFI, ont été coupés à Ouagadougou.

14h50 – Le chef d’état-major général, le général Honoré Nabéré Traoré, devrait s’exprimer à 14 h (heure locale).

14h40 – Zephirin Diabré, Rock Marc Christian Kaboré et Ablassé Ouédraogo se sont entretenus avec le Mogho Naba, roi d’Ouagadougou.

14h30 – Tous les vols au départ et à l’arrivée de l’aéroport de Ouagadougou sont annulés.

14h15 – Les États-Unis se disent “très inquiets de la situation”.

14h05 – La France appelle au calme et demande à toutes les parties de faire preuve de retenue

14h00 – Selon un habitant du quartier, le domicile du président de l’Assemblée nationale, Soungalo Appolinaire, vient d’être pillé.

13h45 – François Compaoré a été arrêté à l’aéroport de Ouagadougou

13h40 – Le général à la retraite Kouamé Lougué est présent place de la Nation en tenue militaire. Les manifestants attendent qu’il s’exprime.

13h35 – Plusieurs ressortissants français, joints par Jeune Afrique, démentent l’information selon laquelle la France regroupe actuellement ses ressortissants à son ambassade de Ouagadougou.

13h30 – Selon plusieurs sources, des militaires sortent du camp Guillaume Ouédraogo, situé place de la Nation, pour rallier les manifestants.

13h25 – Dans un nouveau communiqué, Zéphirin Diabré déclare : “Une dizaine de morts jonchent les rues. (…) Nous demandons la démission pure et simple du pdt Compaoré.”

13h19 – C’est au tour de Blaise Compaoré de s’exprimer sur son compte Twitter. Le président y “lance un appel au calme et la sérénité” à ses compatriotes burkinabè.

13h12 – “Nous nous opposons totalement à un coup d’État au Burkina. Notre État doit rester démocratique”, affirme Zéphirin Diabré, le chef de file de l’opposition, sur son compte Twitter.

13h00 – À Banfora, c’est la maison du porte-parole du gouvernement, Alain Édouard Traoré, qui a été saccagée par les manifestants.

12h45 – Le domicile de François Compaoré, frère cadet du président Compaoré, a aussi été saccagé par les manifestants.

12h41 – Boukari Le Lion, ancien bras droit de Thomas Sankara, annonce “la fin du régime de Compaoré” à la radio nationale tenue par les manifestants.

12h36 – Selon Bénéwendé Stanislas Sankara, un des leaders de l’opposition, le président Blaise Compaoré doit “tirer les conséquences” de l’assaut contre l’Assemblée nationale à Ouagadougou.”Le peuple a montré qu’il est un peuple volontaire et intègre”, a observé Me Sankara, qui avait personnellement appelé la population burkinabè à “marcher sur le Parlement” jeudi. 
 
12h31 – Selon une source diplomatique à Ouadadougou, “la majorité des manifestants a quitté le centre-ville” pour se diriger vers le palais présidentiel de Kosyam.

12h19 – L’AFP annonce qu’un homme a été tué par balles à Ouagadougou.

12h17 – Des manifestants se rapprochent du palais présidentiel de Kosyam.

12h14 – Le site burkinabè Lefaso.net annonce que la mairie de la ville de Bobo-Dioulasso a été saccagée par des manifestants.

11h54 – Dans un communiqué publié sur son site, le gouvernement informe “l’ensemble des populations de l’annulation de l’examen du projet de loi portant révision de la Constitution” et appelle “les populations au calme et à la retenue”.

11h50 – Les manifestants se regroupent sur la place de la Révolution. Les forces de sécurité ont fui la plupart des grands axes de la capitale.  

11h38 – La radiotélévision nationale, envahie par des manifestants, a cessé d’émettre.

11h32 – Le cabinet de la présidence tient actuellement une réunion de crise au palais de Kosyam.

11h26 – Selon plusieurs témoins, le siège du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), le parti de Blaise Compaoré, a aussi été saccagé par des manifestants.

11h17 – Des manifestants vont et viennent dans le siège de la radio télévision nationale.

11h12 – Les militaires ont dégagé l’avenue de l’Indépendance, laissant les manifestants libres de leurs mouvements.

11h09 – Selon un député interrogé par Jeune Afrique, “les militaires laissent faire les manifestants”.

11h06 – Les députés ont été exfiltrés de l’Assemblée et ont été emmenés à la direction de la Police nationale. Des manifestants se dirigent vers la radio télévision nationale.

11h01 – Une fumée noire monte s’élève au-dessus de l’Assemblée nationale.

10h59 – D’après l’un d’entre eux, contacté par Jeune Afrique, des manifestants se dirigent vers la Primature.

10h57 – Selon plusieurs témoins, des manifestants sont entrés dans l’Assemblé nationale. Un début d’incendie a été signalé.

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Source: http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAWEB20141030140220/burkina-politique

Hamidou Baba KANE, président du MPR: ‘’Sauf à changer de constitution, l’article 27, limitant les mandats présidentiels, introduit un verrou invulnérable à toute idée ou tentative juridique d’amendement’’

altLe Calame : Comment se prépare  la rentrée politique du MPR ?

-Kane Hamidou Baba : Par la convocation d’une réunion extraordinaire du Bureau Exécutif, élargie aux membres résidents à l’intérieur du pays, le 2 novembre 2014. Cette réunion donnera l’occasion de célébrer le 5ème anniversaire du Parti. Nous aurons également à faire une évaluation d’ensemble du chemin parcouru depuis que nous avons pris la décision de quitter la majorité et de marquer notre ancrage au sein de l’opposition. Cette réunion du BE sera surtout un moment de partage d’idées, d’orientation et d’action sur les questions de la démocratie et de l’unité du pays. Au regard des problèmes que traverse le pays et des propositions de solutions sur lesquelles les politiques sont attendus, le MPR est également interpellé. Le BE est donc invité à discuter et à orienter l’action du Parti sur des choix importants qui vont conditionner son devenir. A titre d’exemple, il ne vous échappe pas qu’une réflexion est engagée depuis plusieurs mois entre une dizaine de formations politiques dans le but d’étudier les voies et moyens permettant de créer un vaste rassemblement susceptible de redonner espoir au peuple mauritanien. Ma conviction est établie, de longue date, que pour un « petit pays » d’à peine 4 millions d’habitants, plus il y a de partis politiques, moins on sert la démocratie ! Or, nous avons crevé le plafond de la centaine de partis !

Pendant vos vacances à  l’étranger, le président Mohamed Ould Abdel Aziz, réélu pour  son dernier  mandat à la tête du pays a prêté  serment,  s’est choisi  un nouveau PM et a formé un nouveau gouvernement. Que vous inspirent ces évènements ?

Il s’agit là de deux épiphénomènes, presque superfétatoires, relevant d’une grave méprise, d’une lourde faute politique, commise par Mohamed Ould Abdel Aziz, d’organiser des élections présidentielles non crédibles, non consensuelles, dans une fuite en avant unilatérale. Si on fait des élections, c’est pour régler des problèmes liés à la légitimité, à l’enracinement de la démocratie, à la création d’un environnement favorable à la paix civile et permettant de remettre le pays au travail. Aujourd’hui on est loin du compte ! Je m’étonne de cette cécité politique, alors que bien des exemples autour de nous montrent que des pays qui ont connu des conflits armés ont quand même trouvé le moyen, j’allais dire l’intelligence, d’organiser des élections législatives et présidentielles consensuelles.     

Avec l’ancien premier ministre Ould Mohamed Lagdhaf,  l’opposition (FNDU) avait des rapports qu’on peut qualifier de courtois. Pensez-vous qu’Ould Hademine pourrait  être un bon  interlocuteur dans le cadre de la recherche d’un rapprochement  avec le pouvoir ?

Pardonnez-moi, mais je crois que cette question est « mal posée », car dans notre dispositif institutionnel le pouvoir exécutif, voire le Pouvoir tout court, du moins dans sa pratique, relève essentiellement, je dirai même exclusivement, du Chef de l’Etat et donc de Mohamed Ould Abdel Aziz. Il y aura un bon interlocuteur le jour où Mohamed Abdel Aziz se décidera à être un bon interlocuteur.

Le FNDU est en train, semble-t-il,  de se restructurer, presqu’une année après sa mise en place. Que prépare-t-il  pour sa rentrée politique ?

Le FNDU a fait son bilan depuis sa création, ainsi que le bilan du régime. Contrairement à ce qu’une certaine presse a voulu accréditer, le FNDU n’a point chômé pendant la période des vacances. Le Forum a mis en place des commissions sectorielles qui ont bien travaillé et qui ont produit des documents de qualité, tant sur le diagnostic sans complaisance sur l’auto-évaluation que sur la crise aigüe et multiforme que traverse le pays. Une stratégie et un plan d’action devant nous conduire jusqu’aux prochaines assises du Forum ont été élaborés. Ces documents font l’objet d’un processus de validation qui est presque à son terme et les nouvelles structures dirigeantes seront mises en place dans les prochains jours.

-Certaines rumeurs croient savoir que l’ex PM, Dr Moulaye Ould Mohamed Laghdaf  aurait reçu mandat  du président  de la République  pour  rechercher  les voies et moyens  pour  renouer le contact avec l’opposition et que certains leaders de celle-ci  dont vous auraient  déjà été approchés ? Qu’en est-il ?

 Il n’en est absolument rien! Il est regrettable qu’une certaine presse, dont nous ignorons les mobiles profonds, se mette à produire ou à reprendre des articles imaginaires, sans prendre la précaution de vérifier auprès des personnes qu’elle cite, d’autant plus que mes camarades et moi, avons toujours fait preuve de disponibilité vis-à-vis de cette presse.

-Dans des déclarations récentes, les  présidents du RFD et de l’UFP ont exprimé  leur refus d’accepter  un « semblant de dialogue » avec le pouvoir. Aujourd’hui que les  élections sont derrière nous, sur quoi devrait porter  un  « dialogue franc  et sincère » avec le pouvoir ? 

Décidément, vous soldez à bon compte ce simulacre d’élections! Ma conviction est que ces élections ne sont pas derrière nous, mais devant nous. Quand ? Comment ? Sous quelle forme ? Ce sont là les seules questions à poser! Il me semble également que tout le monde devrait refuser “un semblant de dialogue”, à commencer par le pouvoir qui a vu vers quoi nous ont conduit les “semblant de dialogue” qu’il a tenté d’initier. Nous avons aujourd’hui reculé avec des institutions qui tournent à vide, sans prise sur les dures réalités économiques, sociales et politiques. Je sais cependant que pour qu’il y ait un dialogue, encore une fois, sérieux, cela suppose au moins l’une des deux conditions suivantes: que le pouvoir en ressente la nécessité et/ou qu’il subisse des pressions l’obligeant à dialoguer. Les ingrédients de la première condition sont là, mais un proverbe bien de chez nous, dit bien: “qu’il est plus facile de réveiller celui qui dort, que celui qui fait semblant de dormir.” Quant à la seconde condition, nous travaillons à cela. 

-Dans son discours d’investiture, le président de la République a déclaré son intention de poursuivre la lutte contre la gabegie. C’est  un bon engagement ?

Un tel engagement prêterait à sourire si la situation du pays n’était pas dramatique. Qu’est-ce que la gabegie? Le détournement des deniers publics? Sans doute! Il y a plus grave que cela, c’est le détournement de la volonté du peuple, la confiscation du pouvoir par des moyens illégitimes à travers un putsch, fut-il électoral. Comme conséquence à cela, le fameux discours d’investiture sonne creux. Puisqu’il ne reste au pouvoir que des courtisans, on se retrouve avec des figures imposées où chacun fait semblant, à commencer par Mohamed Ould Abdel Aziz lui-même. On fera donc semblant de lutter contre la gabegie, en jetant de la poudre aux yeux de l’opinion, quitte à s’en prendre au menu fretin. En tant que parlementaire, de la commission des Finances, j’avais toujours ferraillé contre le chapitre fourre-tout des dépenses communes, parce qu’il vidait la loi des finances de son sens, représentant souvent 33% du budget général de fonctionnement de l’Etat. Par cette pirouette de l’Exécutif, le contrôle budgétaire par le Parlement était ainsi réduit, voire anéanti. Mais, cela se faisait tout de même à travers la loi. Passez-moi l’expression, sous Aziz, on a cassé tous les verres! D’importantes ressources (don Saoudien, don Libyen, etc.) n’ont tout simplement pas été budgétisées. Et pourtant, nous avions posé des questions. Les réponses furent agacées, en tout cas insuffisantes, non satisfaisantes. La gabegie, c’est aussi une question de légalité et de qualité des dépenses engagées par l’Etat. On a créé deux départements (N’Beiket Lehwach et Chami) par le fait du prince. On y a englouti des sommes considérables, dont l’audit reste à faire. Mais le plus grave réside dans le fait que cela s’est fait au mépris de la loi, qui seule aurait dû créer ces deux départements. Nous ne discutons même pas du principe de nécessité, mais de la procédure hors-la-loi, du détournement des ressources; mais aussi du manque de vision, car en fait, durant tout le mandat, le pays a fait du surplace en matière de réforme territoriale, alors qu’on aurait dû et pu revoir notre architecture institutionnelle, devenue anachronique et inadaptée, tant du point de vue du découpage administratif que communal. Comme dans bien des domaines, on a fait dans le cosmétique! La gabegie c’est enfin l’inefficacité et l’inefficience dans l’allocation des ressources et des marchés. On a confié de grands travaux (aéroport international, routes, hôpitaux, immeubles, etc.) à des entreprises qui n’en ont aucune compétence. Comme conséquences à cela, les travaux s’éternisent et les “entreprises” adjudicataires, par manque de qualification, d’avenant en avenant, finissent par grever les ressources publiques et s’endetter lourdement auprès du secteur bancaire. Peu d’emplois ont été créés et ceux qui le sont, sont dans un état de précarité totale.          

-Pensez-vous, comme  il l’a dit à la presse que Mohamed Ould Abdel Aziz  quittera le pouvoir au terme de son second mandat, conformément à l’article 27 de notre constitution  et son serment ?

A sa place, je me serais posé une autre question: comment gérer un mandat que le peuple ne m’a pas donné? Quant au respect de la constitution ou du serment, quand je revisite le bilan, je doute des propos tenus à la presse. On peut faire semblant de quitter sans partir! Mais, enfin, c’est à lui qu’il faut reposer la question.

 -Ne craignez-vous pas que le syndrome burkinabé gagne notre pays  au terme du dernier mandat de l’actuel président ?

Je n’ai aucune crainte sur ce point. Sauf à changer de constitution, l’article 27 introduit un verrou invulnérable à toute idée ou tentative juridique d’amendement. Sauf à assumer un statut de parjure, c’est avec la caution d’Aziz, à l’époque membre éminent du CMJD, que cet article avait été voté par référendum. Quant au syndrome burkinabé, il n’a pas fini de révéler ses secrets. D’autres pays sont d’ailleurs sur la trajectoire burkinabé, mais ce que je note également, pour le regretter, c’est que les stratagèmes pour confisquer le pouvoir finissent souvent par des épisodes sanglants. Le pire n’est jamais sûr.

-Dans  son  discours d’investiture, le président  Aziz a déclaré  qu’il  s’opposera  farouchement aux tenants des visées racistes, particularistes, tribalistes ou grégaires qui menacent notre cohésion sociale et notre unité nationale ? Qu’en pensez-vous ?

Vaste programme! Mais il faudra qu’il balaie devant sa propre porte pour convaincre les autres de sa volonté. Sinon, il ne fera qu’ajouter de nouvelles injustices à d’autres injustices. Ce qui menace notre unité nationale et notre cohésion sociale, c’est: l’exclusion. Ce sentiment largement partagé est porteur de tous les dangers lorsqu’il recoupe une dimension raciale et ethnique. La Mauritanie est sur un arc de crise qui traverse l’Afrique d’Est en Ouest. On a déjà vu les effets désastreux en Ethiopie, au Soudan, au Tchad, au Niger et plus près de nous, au Mali. Il faut se rendre à l’évidence: les zones de contact sont potentiellement des zones de rupture; et ceci, d’autant plus que les pouvoirs et les élites refusent d’assumer la diversité de leurs peuples ou se mettent à instrumentaliser l’Etat au bénéfice d’une communauté. L’idée que la construction d’un Etat-nation est faisable constitue un dangereux mythe et une illusion. En Afrique, l’Etat ne peut être que multinational! Si on peut comprendre les risques que représentent des revendications jugées particularistes, attaquons nous d’abord aux causes plutôt qu’aux conséquences. Il est vrai cependant, qu’une société n’est pas naturellement portée à se regarder dans une glace; et lorsque celle-ci renvoie une image hideuse, on a tendance à briser le miroir. Est-ce bien ça que Mohamed Ould Abdel Aziz menace de faire? 

-Les FLAM, devenues  les Forces  Progressiste du changement (FPC) ont  mis sur la table un projet d’autonomie qui a fait hérisser certains poils. Comprenez-vous cette  posture ?

Au MPR, nous n’avons pas l’habitude de crier avec les loups. Derrière cette levée de boucliers contre les FLAM devenus FPC, il y a d’abord un imaginaire collectif façonné par un matraquage d’idées reçues sur les FLAM. Il y a ensuite, tous ceux qui invoquent l’unité nationale et sa cohésion sociale, comme pour se dédouaner à bon compte, mais sans initiatives, ni projets. Il y a enfin, que les FLAM posent un vrai problème, mais n’apportent pas de réponse satisfaisante. Je me garderai, ici, d’entrer dans les détails, mais le projet d’autonomie est une source d’équivoques. Cela dit, ils ont le mérite de verser leur idée dans un débat national démocratique que le pays attend toujours. 

Propos recueillis par Dalay Lam

Mauritanie: Le conseil constitutionnel confirme Tawassoul au poste du chef de file de l’opposition

altALAKHBAR (Nouakchott)- En Mauritanie, le conseil constitutionnel a confirmé, mercredi, le parti Regroupement National pour la Réforme et le Développement (Tawassoul) au poste du chef de file de l’Opposition Démocratique, selon une source au sein du parti.

Le conseil constitutionnel a transmis une lettre au parti dans laquelle il a confirmé le Maire du parti à Arafatt, Hassan Ould Mohamed chef de file de l’Opposition Démocratique.

Le parti Tawassoul qui a obtenu le plus grand nombre de députés à l’Assemblée Nationale suite aux élections locales de novembre 2013, avait décidé de choisir le maire d’Arafat pour occuper la fonction.

Selon le statut de l’opposition démocratique, celle-ci est dirigée par un conseil de supervision dont les membres sont des élus des partis de l’opposition représentés à l’Assemblée Nationale (parlementaires et conseillers municipaux) alors que la présidence de cette instance revient à l’un des élus du parti le plus représenté à l’Assemblée Nationale.

Les Mahadras bientôt dans le système d’enseignement général

altLa Mauritanie va bénéficier de l’assistance de l’Organisation Islamique pour l’Education, la Science et la Culture (ISESCO)  en vue de la création d’un centre pédagogique pilote dont l’objectif est  la réalisation d’un programme pilote d’insertion de l’enseignement des Mahadras (écoles coraniques traditionnels) dans le système d’enseignement général, a révélé mardi soir  le Directeur Général de cette organisation, Abdel Aziz Ethman Toueijiri.

Cité par la presse gouvernementale au terme d’une audience avec le président Mohamed Ould Abdel Aziz, le  haut responsable de l’ISESCO a expliqué que ce programme qui résulte de la signature de deux (2) conventions avec les autorités mauritaniennes,  sera financé par la Banque Islamique de Développement (BID), sans toutefois préciser le montant des ressources devant être allouées  à cette opération.

Par ailleurs, en collaboration avec divers organismes internationaux, l’ISESCO entend « élargir la coopération avec la Mauritanie  et les autres pays de l’environnement ouest africain  dans les domaines de l’éducation, de la science et de la culture ».

 

le calame