Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Monthly Archives: April 2014

Mauritanie : la longue marche des rapatriés du Sénégal de Boghé à Nouakchott

altLes rapatriés du Sénégal au sud de la Mauritanie sortent du silence et ils ont entamé cette semaine une marche à l’initiative de l’Association des Rapatriés du Sénégal pour protester contre les conditions difficiles auxquels ils sont confrontés depuis leur retour au bercail. Partis de Boghé les volontaires se dirigent vers la capitale. Au total 400 km à parcourir. C’est la plus longue marche des oubliés du règlement du passif humanitaire depuis 2008. Les autorités de Nouakchott avaient interrompu le processus de rapatriement en 2012 en commun accord avec le HCR , le Sénégal et la Mauritanie.

Les rapatriés du Sénégal disséminés dans les régions du Sud se mobilisent cette semaine à l’initiative de l’Association des Rapatriés du Sénégal pour une longue marche de 400 kilomètres de Boghé à Nouakchott pour protester contre les conditions difficiles des familles. Parmi le cortège de ces centaines de personnes sorties des camps de fortune ou tout simplement sympathisants ou appartenant à des mouvements citoyens ou de libération le secrétaire national des FLAM qui connaît bien cette dure réalité pour avoir été le responsable du camp de Ndioum au Sénégal lors des événements de 89. Wane Mamadou est au cœur de la volonté de son mouvement à prendre au sérieux le règlement du passif humanitaire abandonné par le régime de Ould Aziz depuis 2012 quand il avait interrompu le processus de rapatriement des réfugiés du Sénégal en accord avec les autres parties le HCR et le Sénégal. C’est clair que la participation des FLAM à cette marche a une portée nationale très significative. Le redéploiement engagé depuis deux années est une réalité. Secret de Polichinelle. Le président mauritanien a tourné la page même pour le reste des contingents qui continuent de vivoter au Sénégal. Officiellement ils sont plus de 20 000 à rentrer en Mauritanie. Et depuis aucune promesse n’a été tenue par celui qui pourtant avait demandé pardon à Kaédi en 2008 à la communauté négro mauritanienne pour les crimes commis par le régime de Ould Taya. La marche entamée cette semaine à Boghé interpelle Ould Aziz sur la transparence de la cohabitation et vise à sensibiliser l’opinion nationale sur cette situation insupportable pour des mauritaniens qui ont vécu 25 années d’exil et considérés aujourd’hui comme des étrangers chez eux dont beaucoup n’ont même pas leurs papiers et par conséquent n’accompliront même pas leur devoir de citoyen le 21 juin prochain. Quoique les autorités de Nouakchott fassent ce mouvement devrait laisser des traces pour relancer le débat sur la réconciliation nationale.

Yaya Cherif KANE-Journaliste.

 

Commémoration des déportations à Paris: Communiqué du collectif: Non au génocide des Noirs en Mauritanie

altAu moment où un décret portant organisation des élections présidentielles le 21 juin 2014 en Mauritanie est promulgué, plus de 60% des populations noires de Mauritanie ne se sont toujours pas fait enrôler et 95% des ressortissants Négro-mauritaniens en Europe ne le seront pas du fait de l’exigence de la présentation d’une carte de séjour européenne et d’un recensement 98 qui ne dit pas son nom. La Mauritanie sous la férule de ses gouvernants est résolument raciste, anti noirs et esclavagiste.

Réunis ce 26 avril 2014 pour commémorer les 25 années de déportation des nôtres au Sénégal et au Mali, nous Associations, organisations, mouvements et partis politiques représentés au sein la diaspora des Mauritaniens en France dénonçons le racisme dont sont toujours victimes les Bamanas, Haapulaar’en, Soninko et Wolof.

Depuis 1989 date des déportations, les familles des négro-mauritaniens expulsées de chez elles réclament justice. Et les principaux membres de la junte actuellement au pouvoir savent, dans le détail, la nature et l’ampleur de la tragédie que recouvre la situation de ce grand désastre que vivent les non arabes en Mauritanie. Ils ont été, sans discontinuité, au cœur du dispositif sécuritaire, tant central que local de la Dictature qui s’impose aux Noirs de Mauritanie depuis des décennies et qui fait de la répression brutale le principal levier de commande du système. Certains de ces hauts gradés de l’armée ont directement mis la main à la pâte de l’infamie raciste qui a marqué cette répression raciale sanglante.

Si la chute de Mawouya WulSid’AhmedTaya avait permis un quelconque espoir, aujourd’hui les négro-mauritaniens déchantent. Mouhamed Wul Abdel Aziz, loin d’avoir soldé les crimes racistes, le génocide persiste à rendre les rescapés des années de braise apatrides. Nous le dénonçons lui et les mesurettes qu’il a initiées pour solder par pertes et profits la souffrance de la petite minorité des nôtres rendus réfugiés chez eux.

Nous  condamnons l’ignominie dont s’est rendue coupable l’Etat raciste mauritanien en déportant sur une base raciale et raciste près de 200 000 Mauritaniens Haalpulaaren, Soninko, Bamanan et Wolofs et dont les blessures et plaies sont toujours béantes.

En outre il est à noter que depuis 2010 cette ignominie  contre la population négro mauritanienne est en train d’être installée à travers un enrôlement qui n’a d’autre motif que de perpétrer un génocide biométrique qui suit le génocide physique des années 80.

Nous condamnons avec la plus grande énergie les conditions inhumaines, dégradantes de misères et d’indignité qui ont entouré le rapatriement des Négro-mauritaniens suite aux accords tripartites entre le HCR et les gouvernements de la Mauritanie et du Sénégal.

Nous disons que la grande farce raciste que le régime de Wul Abdel Aziz s’apprête à organiser pour pérenniser l’exclusion et les discriminations sont et seront pour nous nulles et n’auront nul effet pour freiner notre lutte pour l’avènement d’une Mauritanie où toutes ses composantes seront égales devant la loi.

Et nous réaffirmons  que  la construction de la Mauritanie ne se fera qu’en réhabilitant l’ensemble des victimes du racisme dans leur droit légitime que nulle tyrannie raciale ne peut aliéner. Revoyons la copie de ce pseudo enrôlement dont le seul but est d’écarter la composante noire de ce pays qui est autant le leur que celui de ceux qui le dirigent et l’ont toujours dirigé.

Nous, Collectif des organisations mauritaniennes, l’OTMF et les membres de la Diaspora:

Exigeons que le retour effectué soit officialisé par des actes et le rétablissement plein et entier, de tous ceux qui sont revenus, dans leur droit et une indemnisation de tous les préjudices subis.

Demandons à la communauté internationale d’user de tous les moyens en sa possession pour amener la Mauritanie, dès lors qu’elle a reconnu sa pleine responsabilité dans les déportations d’avril 1989, à assumer concrètement les engagements pris devant les communautés nationales et internationales

– Appelons tous nos compatriotes à un réel sursaut patriotique contre cette injustice qui n’a que trop duré.

Et disons:

– Si le silence est complice, l’inaction est coupable

– Agissons ensemble car l’heure est grave

 

Les signataires du Collectif :

 

AFMAF, ARMPES, CAMME, FLAM, GMR, ID, IRA-France, PLEJ, OCVIDH, ODH, MAPROM, OTMF, TAWASSOUL, TPMN.

 

La lutte continue !

 

 

 

Paris, le 26 avril 2014

Communiqué de TPMN: Répression

altLe mouvement Touche Pas a Ma Nationalité TPMN  a été victime, ce samedi 26 avril, d’une brutalité sans précédent par les forces de l’ordre du système raciste et esclavagiste du Président Mohamed Ould Abdel Aziz et ce, à l’occasion du 25ème anniversaire des déportations des Noirs de Mauritanie, qui devait se concrétiser par une marche qui devait avoir lieu à partir du comptoir américain jusqu’à la présidence. Suite à cette agression sauvage, nous avons déploré des blessés atteints par des projectiles jetés a bout portant par « les agents du désordre » dans le but de blesser nos militants. Nous déplorons aussi des arrestations de nos militants au nombre de quatre dont le chargé des relations extérieures du mouvement en la personne de Houssein Diallo dit Baba Diallo. Cette répression disproportionnée contre une marche pacifique destinée à commémorer les pages les plus sombres de notre histoire et conjurer les démons de la division entretenus par l’enrôlement raciste et discriminatoire du régime de Mohamed Ould Abdel Aziz en dit long sur le visage barbare du pouvoir en place en particulier quand il s’agit de « broyer du noir ».

Nous, le mouvement TPMN, dénonçons avec fermeté cette violence aveugle dont nos militants ont été l’objet et exigeons la libération immédiate et sans conditions de nos camarades

Nous profitons de l’occasion pour rappeler à ce pouvoir raciste et esclavagiste que ce ne sont pas ces agressions ni des mascarades d’entrevues organisées à la présidence qui nous feront reculer et que le temps de l’impunité est révolu.

 

Fait à Nouakchott le 26/04/2014

Pour le Bureau Exécutif- Le Président  

Dr Alassane Dia.

FLAMNET-AGORA: Célébration des Evénements de 1989: Silence, on Réprime à la Medina 3

altCe matin, j’ai voulu participer à une marche commémorant les Evénements de 89. J’ai tenu à y participer pour trois raisons:

1. Ces évènements constituent à mes yeux le traumatisme le plus grave qu’ait vécu notre pays. Ils ont permis une destruction en biens et en vies humaines, nationales et étrangères sans précèdent chez nous – et ce durant un mois de Ramadan. Ces Evénements une fois confinés à une dimension nationale, ont justifié une épuration au sein du corps administratif de l’Etat – civil et militaire – qui a abouti à l’exécution de centaines de membres des forces armées et de sécurité et à une mise sous état d’urgence de la Vallée du Fleuve Sénégal. Ce couvre-feu dans la Valle a engendré une expulsion massive de populations Mauritanienne vers le Sénégal et le Mali et la mort par exécution sommaire et extra-judiciaire de civils Mauritaniens dans cette zone.

2. Cette manifestation, pour des raisons qui m’échappent, devait démarrer du Comptoir Américain pour la Présidence, selon ses organisateurs. Ce comptoir se trouve à moins de 100 mètres de la maison dans laquelle je vivais durant ce pogrom et à moins de 20 mètres de chez une amie intime à moi dont la maison fut mise à sac et que je n’ai pas revu depuis 25 ans. Je ne sais pas si elle a survécu au massacre organisé se déroulant devant les yeux passifs de la même police qui aujourd’hui réprime les jeunes.

3. Ces évènements appartiennent désormais à notre histoire. Ils doivent être célébrés, dans l’immédiat pour un devoir de vérité et de justice, et dans l’avenir pour rappeler à tous les Mauritaniens combien une politique raciste a failli détruire cette nation. Aujourd’hui, 25 ans après, notre Police et par extension nos dirigeants – à travers 3 pick-ups et 2 bus bondés d’éléments, nous rappellent qu’il ne nous sied pas de nous remémorer ces Evénements de la façon que nous jugeons appropriée. Et ce après que l’Etat ait reconnu sa responsabilité dans ces évènements et après qu’Aziz soit parti participer à la prière pour le mort à Kaedi.

Ce matin, la Police a procédé à un tir de gaz lacrymogène pour disperser le groupe. Ces projectiles furent tirés dans une rue commerçante dont l’une des allées mène vers une école privée où se déroulaient des cours. La police n’a fait preuve d’aucun discernement ni d’esprit de dialogue, comme l’aurait fait une force républicaine. Je pense que ce fut gauche de la part des autorités de réprimer ce groupe qui ne représentait aucun danger pour qui que ce soit. Ceux qui sont dangereux sont à l’abri des gaz lacrymogènes dans le confort benoit des salons climatisés payés avec des deniers en général volés. C’est dommage. Voilà mon coup de gueule d’aujourd’hui.

ALASSANE DIAKITÉ

Présidentielle en Mauritanie: l’AJD/MR proclame Ibrahima Sarr candidat

 altLe numéro 1 du parti d’opposition mauritanien AJD/MR, Ibrahima Moctar Sarr, a été proclamé candidat du parti à l’élection présidentielle de juin 2014. 

Il n’y a pas eu de vote. Les congressistes ont validé par proclamation la demande d’Ibrahima Moctar Sarr de représenter le parti à l’élection présidentielle. «Les congressistes ont entériné le choix du bureau politique », a rappelé un membre du parti à Alakhbar. 

Le candidat proclamé ne croit pas à la transparence de la prochaine élection présidentielle. « Mais nous allons y participer pour poser les questions nationales que les autres candidats éviterons», s’est justifié Ibrahim Sarr. 

Si l’AJD/MR ne peut pas empêcher l’élection de se tenir il ne va pas la boycotter a ajouté Sarr qui a précisé que sont parti ne sera toutefois pas contre le report du scrutin si cela fait l’objet d’un consensus entre le pouvoir et l’opposition. 

Le dialogue entamé la semaine dernière entre le pouvoir et l’opposition en vue d’une élection transparente et inclusive a échoué en raison du désaccord des deux parties sur le calendrier électoral, toujours maintenu au 21 juin 2014. 

L’opposition radicale, réunie dans le Forum National pour la Démocratie et l’Unité (FNDU) réclame un report de la date. La plupart des partis dans le FNDUavait boycotté les élections législatives et municipales de novembre-décembre 2013 faute de consensus avec le pouvoir sur ses conditions de transparence notamment la neutralité de l’Etat et l’indépendance des institutions électorales. 

Ibrahima Moctar Sarr 
est le troisième candidat déclaré à la prochaine élection présidentielle mauritanienne après le Prix des Nations Unies pour les droits de l’homme 2013, Biram Ould Dah Ould Abeid et le président sortant Mohamed Ould Abdel Aziz. Ce dernier a déposé jeudi sa candidature au Conseil Constitutionnel.

ALAKHBAR.INFO