Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Daily Archives: 10/04/2014

Litiges fonciers dans la vallée du fleuve : Ould Abdel Aziz reste muet sur la problématique, pourquoi ?

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Les terres de la vallée du fleuve font encore jaser. Elles font parler d’elles du fait de l’expropriation illégale quasi discontinue dont elles sont l’objet. La situation ne date pas d’aujourd’hui mais depuis qu’Ould Abdel Aziz a tordu le coup à la constitution, le phénomène a pris de l’ampleur.
 Une affaire récurrente, si l’on peut dire. Il ne se passe pas un jour sans que l’opinion ne soit interpellée par cette problématique, à savoir : les terres de culture de la vallée du fleuve. Pour l’heure les gémissements viennent de la localité de Donaye situé dans l’arrondissement de Dar El Barka à l’ouest du département de Boghé. Dans cette localité, les populations crient au loup.


Apparemment, ils peinent à être entendu par le président de la république pour ce qu’ils veulent. Ils réclament du chef de l’Etat, le respect de leur dignité, ni plus ni moins. Face à l’impunité qui sévit toujours et à l’absence de justice pour lire le droit et rien que le droit, le magistrat suprême qui a été interpellé sur ce problème, continue de garder un silence coupable d’une certaine complicité à première vue.


De quoi s’agit-il ?

Il s’agit d’une expropriation foncière au bénéfice d’un nommé Hamdou Saleck au détriment des villageois de Donaye avec la complicité des autorités régionales, départementales et d’arrondissements. Ainsi, le PMC qui semble prendre la question en charge, réclame la démission du ministre de l’intérieur, le limogeage du wali du Brakna et la relève de leurs fonctions le Hakem de Boghé et chef arrondissement de Dar El Barka.

Parce qu’au terme d’une entrevue entre le responsable politique du PMC, M. Bâ Alassane Hamadi dit Balas et le wali du Brakna, rien de sérieux et de véridique n’a été apportée pour trancher le problème litigieux. Rappelons que les Forces de libération africaine de Mauritanie (FLAM) avaient publié une déclaration dénonçant la vente après expropriation, des propriétaires autochtones des terres de la vallée du fleuve Sénégal à des businessmen d’origine saoudienne.

Equivalant, au total, à 31 000 hectares, ces terres se situent à Boghé, localité distante de 300 km au sud-est de Nouakchott. C’est le gouvernement mauritanien qui les a cédées à des hommes d’affaires saoudiens qui entendent investir une enveloppe d’un milliard de dollars dans l’agriculture, l’aquaculture et la production d’aliments pour bétail.

Selon la déclaration « la décision du gouvernement ignore l’avis, les intérêts des populations et constitue un déni du droit de propriété et aura pour effet de transformer celles-ci en ouvriers agricoles sur leurs terres ». Tout en exigeant «une véritable réforme agraire nationale », cette mouvance s’en est également prise à la législation foncière en vigueur dans le pays, qu’elle assimile à « un texte à deux vitesses ».

Les FLAM ont soutenu, dans le même document, que la terre doit d’abord «revenir aux Mauritaniens issus du terroir, puis aux autres nationaux » avant les « investisseurs sous-régionaux et internationaux » et ce, dans le respect du cadre environnant.

Le plus inquiétant, ce n’est pas la première dénonciation de ce genre. Les populations de la vallée du fleuve Sénégal avaient eux-mêmes pris l’initiative de saisir le chef d’Etat mauritanien à propos de cette mesure. Ce problème est vieux de plus de trois décennies, les premières revendications datent d’avant 1983. Au cours de cette année, le pouvoir en place avait adopté une ordonnance, servant de justificatif à l’expropriation.

Diop Moussa- LE QUOTIDIEN DE NOUAKCHOTT.