Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Monthly Archives: May 2014

La CENI annonce les dates d’ouverture et de clôture de la campagne électorale

La CENI annonce les dates d'ouverture et de clôture de la campagne électoraleLa Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) a annoncé que la date d’ouverture de la campagne électorale de l’élection présidentielle prochaine sera le vendredi 6 juin 2014.

La CENI souligne dans un communiqué rendu public samedi soir et dont une copie est parvenue à l’Agence Mauritanienne d’Information (AMI) que les programmes de campagne des candidats en lice doivent être déposés auprès des structures territorialement compétentes de la CENI, cinq (5) jours au moins avant l’ouverture de celle-ci.

Voici le texte intégral de ce communiqué :

La Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) informe les candidats à l’élection présidentielle que, conformément aux dispositions du décret 118.2014/PR, du 20 avril 2014, portant convocation du collège électoral pour l’élection du Président de la République, la campagne électorale sera ouverte le vendredi 6 juin 2014 à zéro heure et close le jeudi 19 juin 2014 à minuit.

A cet effet, il y a lieu de rappeler que, conformément à la réglementation en vigueur, les programmes de campagne des candidats doivent être déposés auprès des structures territorialement compétentes de la CENI, cinq (5) jours au moins avant l’ouverture de celle ci.

 

Source: AMI

Les pétro-dollars à l’assaut de l’Afrique

Les pétro-dollars à l’assaut de l’AfriqueMondafrique – Le séisme politique qui a secoué le monde arabe ces dernières années a consacré un peu trop vite la victoire du Qatar, ennemi juré de l’Arabie saoudite, fer de lance du “printemps arabe” et principal soutien des frères musulmans en Tunisie et en Egypte.

Aujourd’hui, le vent tourne. Les revers cinglants essuyés par les mouvements islamistes annoncent la contre offensive du royaume saoudien. L’Afrique sub-saharienne et le Maghreb, minés par l’absence d’Etat et les inégalités, en sont le théâtre privilégié.

Indifférent aux premiers souffles du fameux printemps arabe, le Royaume saoudien va réagir aux soubresauts que connaissaient les pays frères avec un sens aigu de l’hospitalité.

Le chef de l’Etat tunisien, le général Ben Ali, chassé du pouvoir le 14 janvier 2011, trouve accueil et réconfort auprès de feu son ami le prince Nayef, alors ministre de l’Intérieur. Le Royaume wahhabite manifeste de grands égards envers Hosni Moubarak, chassé du pouvoir en Egypte.

Dès que les premiers grands mouvements populaires se produisent sur la place Al-Tahrir, le roi Abdallah Ibn Saoud téléphone immédiatement au président égyptien pour lui témoigner de son total soutien. Durant cet échange, le monarque saoudien stigmatise « les contestataires qui instillent leur haine destructrice ».

Attention au « diésel » saoudien !

C’est peu dire que le Royaume saoudien témoigne d’une haine viscérale contre « le vilain petit Qatar », qui aura été le bras armé financier des soulèvements successifs du printemps arabe. A Ryad, on ne parle ironiquement que de « l’Empire » à propos du minuscule Emirat. Malheur au printemps arabe ! Place à la contre attaque !Le roi Abdallah se sent doublement défié.

Traditionnellement méprisé par ses voisins, le Qatar revendique désormais un leadership dans la région du Golfe. Surtout, l’Emirat prétend prendre la place d’enfant chéri des Américains. Or cette place, ce sont les Saoudiens qui l’occupent depuis 1945. La rencontre historique au bord du croiseur Quincy, entre le fondateur du Royaume, Abdelaziz Ibn Saoud, et le président américain, Franklin D.Roosevelt avaient scellé l’alliance : le pétrole saoudien contre l’assurance vie américaine.

La contre offensive du roi Abdallah, 90 ans, ne sera pourtant pas immédiate. L’Arabie Saoudite est une gérontocratie de type diésel, qui prend du temps pour se mettre en mouvement. « L’armada saoudienne, une fois lancée, peut aller fort loin. Ce qui n’est pas le cas du Qatar, petit, souple et rapide, mais qui n’est pas forcément doué pour le marathon », note le chercheur Naoufel Brahimi El Mili dans son ouvrage « le printemps arabe, une manipulation ? ».

Avec ses réseaux salafistes, son coffre fort et ses alliances traditionnelles, la contre attaque du Royaume est spectaculaire. Au Maghreb comme en Afrique, les Saoudiens sont devenus des acteurs majeurs du jeu politique et religieux. Et cela sans que la diplomatie française et européenne, à la recherche de la manne financière saoudienne, s’en alarme particulièrement. Peu importe que Ryad, ce Royaume des ténèbres, véhicule des valeurs morales moyennageuses. Le coffre fort est bien rempli !

Soutien des djihadistes

C’est au Mali notamment qu’on a vu en œuvre, ces dernières années, l’influence des réseaux islamistes rétrogrades financés par les Saoudiens et fort proches des jihadistes violents. L’homme de Ryad à Bamako n’est autre que l’Imam Mahmoud Dicko, président du Haut Conseil Islamique (HCI) qui prône un Islam wahhabite. Du genre à créer un atelier sur « les conditions raisonnables d’application » de la Charia. Du genre encore à acheminer des convois humanitaires en direction des groupes djihadistes durant les dix mois d’occupation du Nord Mali.

Durant les événements dramatiques du Nord du Mali qui vont provoquer l’intervention française, la complicité du Haut Conseil Islamique, financé par Ryad, avec les rebelles du Nord Mali ira beaucoup plus loin que des aides humanitaires. Le dimanche 29 juillet 2012 au matin, les responsables d’Ansar Dine ordonnent de lapider un homme et une femme. Aux lendemains de ce rituel barbare, qui a inspiré le film du mauritanien Abderramane Sissiko présenté au Festival de Cannes cette année, l’Imam Dicko se déplace à Gao pour rechercher la voie d’un compromis avec les leaders des groupes jihadistes.

« En janvier 2012, deux jours avant le début de la rébellion touareg, Mahmoud Dicko s’est déclaré en faveur d’une République islamique au Mali, si les maliens le désirent, explique Gilles Holder, anthropologue au CNRS. C’est la première fois qu’une telle personnalité intervenait sur le sujet ». La plus grande mosquée du pays, construite sur les bords du fleuve Niger sera fiancée par des fonds venus du Golfe.

Au Nigeria, le mouvement terroriste Boko Haram, qui vient de se livrer au rapt de 220 jeunes filles, apparaît bien comme « un monstre utile », financé notamment par Ryad. La médiatisation de ces jihadistes permet d’affaiblir encore d’avantage le pouvoir central de Lagos, pieds et mains liés aux intérêts occidentaux, notamment au sein de l’OPEP.

« Dans un tel contexte, explique Alain Chouet, ancien haut responsable des services français, il n’est pas surprenant que l’on évoque avec de plus en plus de précision les allers-retours, entre Ryadh et Kano, de porteurs de valises remplies de beaux dollars chargés de soutenir l’action du Robin des Bois du Califat de Sokoto, ce sultanat djihadiste et esclavagiste (…).

On a vu des valises identiques avec des porteurs différents se promener un peu partout (Soudan, Afghanistan, Libye, Syrie, Mali, Tunisie, etc.) dans les endroits où l’Arabie ou le Qatar le jugeaient utile à leurs intérêts.»

La diplomatie du chéquier

Dans d’autres pays comme le Tchad, la Mauritanie ou le Sénégal, la force de frappe des Séoudiens est avant tout financière. Dans l’entourage du président tchadien Idriss Deby on retrouve un dénommé Abakar Tahir Moussa, surnommé Almanna, du nom du groupe dont il est PDG. Cet homme d’affaires est un membre influent du parti au pouvoir au Tchad, le Mouvement patriotique du salut. Avant de s’imposer dans l’entourage du président, il a passé une grande partie de sa vie en Arabie Saoudite et aurait grandi à Ryad.

Encensé par un portrait dans le numéro spécial sur le Tchad du magazine « Jeune Afrique », dans lequel il est aussi annonceur, Almanna est au Tchad ce que Rafic Hariri était au Liban, un businessman politisé bien connecté.

A N’Djamena, la capitale tchadienne, son groupe s’est vu confier plusieurs grands chantiers officiels dont des ministères mais surtout la grande télévision nationale. Petite main des relations tchado-saoudiennes, il est notamment très proche de la communauté tchadienne de Médine qui l’a récompensé pour « toutes ses aides ».

Après le Tchad, la Mauritanie n’est pas le dernier pays à profiter de la manne financière saoudienne. Ainsi la Banque Islamique de Développement (BID), bras armé financier du Royaume, finance à fonds perdus de nombreux projets, dont l’extension de la centrale électrique à Nouakchott.

Cette proximité entre Ryad et Nouakchott explique les liens difficiles que le pouvoir mauritanien entretient avec le mouvement Tawassoul, certes d’obédience islamiste, mais proche du Qatar, comme l’explique un correspondant de « Mondafrique », Kaci Racelma.

En témoigne la déclaration attribuée le décembre 2013 au ministre mauritanien de la Santé, Ahmedou Ould Hademine Ould Jelvoune, lors d’un meeting de l’UPR, le parti du président mauritanien : « Les frères musulmans échoueront en Mauritanie et en Turquie, comme ils ont échoué dans d’autres pays ».

Le relais des Fondations

Au Sénégal, les Saoudiens étaient au mieux avec l’ex président Wade. Alioune Aïdara Sylla, le plus proche émissaire sénégalais du roi Abdallah avait été arrêté en décembre 2012 à l’aéroport de Dakar lors de sa descente d’avion en provenance de Dubaï. Il était en possession d’un chèque de 2,5 milliards de CFA au nom d’Abdoulaye Wade. Depuis, le climat est nettement moins bon entre Dakar et Ryad.

L’actuel chef d’Etat, Macky Sall, a été reçu par l’émir à Doha, en février dernier, grâce à l’entremise de l’homme d’affaire franco-marocain Richard Attias, l’époux de Cecilia. Les Qataris lui ont promis monts et merveilles, ce qui a fortement déplu à Ryad. Il reste que depuis le milieu des années 1980 est apparue au Sénégal une myriade d’associations et d’organisations islamistes d’inspiration wahhabite: « Al-Falah », mouvement ouvertement wahhabite financé par des donateurs saoudiens; « l’Istiqamat », organisation concurrente agissant sur le même terreau idéologique, avec des fonds eux aussi saoudiens.

De même au Niger, un fort mouvement de réislamisation est financé depuis une vingtaine d’années par les Saoudiens. On assiste à la multiplication des mosquées, universités, associations islamiques, centres de santé, médias, qui sont liés au mouvement dit « réformiste ».

Autant d’initiatives financées par l’Arabie saoudite, à travers la « zakat » (aumône), qui témoignent de l’influence grandissante de cette puissance dans le pays. Le pèlerinage à la Mecque connaît par ailleurs un engouement de plus en plus important chez les Nigériens.

Des alliances traditionnelles

A l’exception de la Tunisie, où le Qatar joue un rôle déterminant auprès des dirigeants islamistes du mouvement Ennhadha, le Maghreb est sous influence saoudienne. Le roi Abdallah Ibn Saoud, qui passe ses vacances dans sa somptueuse propriété marocaine, est régulièrement consulté par Mohamed VI. La plupart des princes saoudiens ont une affection particulière pour le Royaume enchanté marocain où ils cultivent des liens nombreux, y compris familiaux.

A l’exception du dossier syrien, où ils sont manifestement en désaccord, Alger et Ryad partagent la même hostilité face aux changements provoqués par le printemps arabe. En Libye notamment, les deux pays semblent soutenir l’ascension du nouvel homme fort, le général Khalifa Haftar, adoubé par les Américains.

En Afrique francophone comme en Egypte ou dans le Golfe, il est difficile de jouer trop longtemps avec « les moustaches du lion », selon l’image utilisée par un dicton arabe à propos du Royaume.

Par La rédaction de “Mondafrique

16 pays africains convergent vers Dakar pour échanger sur les déclarations de patrimoine des responsables publics

16 pays africains convergent vers Dakar pour échanger sur les déclarations de patrimoine des responsables publicsDakar, le 25 Mai – Du 26 au 28 mai 2014, une Conférence régionale réunit à Dakar les représentants de 16 pays de l’Afrique de l’Ouest et Centrale pour échanger sur les régimes des déclarations de patrimoine des responsables publics. Présidée par S.E M. Macky Sall,  président de la République du Sénégal, la Conférence a pour objectifs de faire un état des lieux des différentes législations en la matière, de partager des expériences techniques de vérification des déclarations, d’adopter des principes directeurs, ainsi qu’une stratégie de recherche et plaidoyer pour améliorer les dispositifs actuellement en place.

Si aujourd’hui la plupart des pays de la sous-région ont adopté des législations en matière des déclarations de patrimoine, souvent celles-ci ne sont pas satisfaisantes. Une récente enquête a révélé que 65% de ceux qui sont responsables des systèmes des déclarations de patrimoine dans leur pays respectif considèrent que leurs systèmes actuels ne sont pas efficaces.

En effet, il s’avère, qu’au sein de la région de l’Afrique de l’Ouest et Centrale, il y a trop peu de responsables publics qui déclarent leurs patrimoines. Il y a peu de vérification qui se fasse par les institutions chargées de vérifier les déclarations de patrimoine. Par ailleurs, il n’y a quasiment pas de sanctions effectives pour ceux qui ne soumettent pas leur déclaration de patrimoine ou en soumettent une fausse. Dans toute la sous-région, il y a moins de 5 pays où des sanctions ont été prises pour des déviances en matière de déclaration des patrimoines. Enfin, très peu de contrôles se font par la société civile, les médias et les élus sur la véracité des déclarations de patrimoine étant donné qu’elles restent majoritairement confidentielles.

Prendront part aux échanges, les agents publics chargés des déclarations de patrimoine, les parlementaires portant un intérêt particulier à la question, les chercheurs universitaires et les représentants de la société civile, ainsi que des experts venus d’autres régions du monde.

La rencontre est organisée par l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) en partenariat avec l’Office National pour la Lutte contre la Fraude et la Corruption du Sénégal (OFNAC), la Banque Mondiale (BM), le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), le Centre d’Études et de Recherche-Action sur la Gouvernance (CERAG), Open Society Initiative for West Africa (OSIWA), le Programme Gouvernance et Paix de USAID au Sénégal (USAID/PGP) et l’Ambassade de France.

Pour plus d’informations, contactez M. Samuel De Jaegere, ONUDC au samuel.de.jaegere@unodc.org Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. et M. Njoya Tikum, PNUD au njoya.tikum@undp.org

 

Source: le calame

 

Plaidoyer pour une réintégration de la Mauritanie à la CEDEAO

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Jeudi, 29 Mai 2014

La Mauritanie est l’un des seize pays fondateurs de la Communauté Economique Des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CDEAO), le 28 mai 1975. Elle est également signataire du traité constitutif de l’Union du Maghreb Arabe (UMA) du 17 février 1989. Ces deux sous-régions constituent son encrage naturel de par son histoire et sa géographie. Ces deux organisations ont pour objectifs le développement de la coopération et l’intégration des économies des états qui les composent.  Elles constituaient et constituent encore un véritable espoir pour les peuples de cette partie de l’Afrique. L’importance de la coopération et de l’intégration économique régionale  pour accélérer et renforcer le développement économique et social est reconnue depuis longtemps par les autorités mauritaniennes.
C’est ainsi que notre pays a été fondateur de l’Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA) en 1962, de l’Union Douanière des Etats d’Afrique de l’Ouest (UDEAO)  en 1966 et de la Communauté Economique de l’Afrique de l’Ouest (CEAO) en 1973. La sortie de notre pays de la zone monétaire ouest africaine en 1973 correspondait à des choix politiques de l’époque que beaucoup de mauritaniens avaient salués.
Même ex post, cette mesure peut être économiquement défendue. Sans l’instrument monétaire que cette décision a permis au pays de recouvrer, les ajustements liés aux périodes difficiles qu’a connues notre économie auraient été beaucoup plus douloureux pour les couches les plus démunies de nos populations et notre situation économique serait moins bonne qu’elle ne l’est maintenant (difficile d’imaginer plus difficile que maintenant).
Notre économie est la moins diversifiée de toutes les autres économies de la zone monétaire et la plus exposée aux aléas du climat et des prix de ses produits d’exportation (fer et poisson). Cette monnaie nationale est aujourd’hui un acquis économique et politique majeur que peu de gens peuvent contester.
S’il est possible d’avoir le plus grand consensus possible sur la question monétaire, la décision de quitter la CDEAO constitue à tous les points de vue une erreur grave qui doit être corrigée le plus rapidement possible. Il faut d’abord noter que non seulement nous avons le droit d’appartenir simultanément aux deux organisations sous-régionales,  mais aussi,   que notre intérêt nous le recommande vivement.
Sur les 54 pays africains, 27 sont membres de deux groupements régionaux, 18 appartiennent à trois groupements et 1 pays est membre de quatre groupements. L’appartenance à ces groupements économiques constitue un atout majeur pour notre économie et contribuera à accélérer le développement économique et social de notre pays. L’intégration au niveau de ces marchés permet à notre économie de surmonter les problèmes structurels auxquels elle est confrontée et de renforcer ses capacités productives.
La plupart des économistes s’accordent sur le rôle de l’intégration des marchés aussi bien sur l’allocation (une plus grande efficience en raison des « effets d’échelles et de variétés ») que sur l’accumulation (croissance liée aux circuits de l’investissement et du commerce), particulièrement pour les petits marchés (Baldwin 1997). Au fur et à mesure que les défis de la mondialisation et de l’interdépendance se sont imposés aux pays africains, avec le risque d’une marginalisation du continent, l’objectif d’intégration est devenu prioritaire.
Notre appartenance à l’un des groupements ne peut pas remettre en cause l’appartenance à l’autre. Notre double intégration aux deux organisations sous-régionales constitue non seulement un atout pour notre pays mais elle favorise également l’intégration des deux régions. La situation actuelle nuit considérablement à nos intérêts économiques. Non seulement, nous avons quitté la CEDEAO en 2000, mais l’Union du Maghreb Arabe (UMA) n’a jamais existé dans les faits. Nous ressemblons à celui qui a vidé ses outres parce qu’il a vu des nuages.
Certains expliquent notre sortie de la CDEAO par notre entrée à l’UMA alors que d’autres  évoquent l’imminence, à l’époque, du statut pétrolier. Notre décision de quitter la CEDEAO est une erreur quelque soit le motif invoqué. Nous avons intérêt à reconsidérer cette décision et à approcher nos frères et voisins du sud pour leur demander notre réintégration dans cette organisation sous-régionale qui devient de plus en plus dynamique et qui a un véritable avenir.
La CEDEAO comporte aujourd’hui quinze états membres avec un marché de 300 millions d’habitants et un produit intérieur brut (PIB) de l’ordre de 600 milliards de dollars des Etats Unis (Parité des Pouvoirs d’Achat), soit  la 25ième puissance économique du monde. Au cours des dernières années, la CDEAO a connu un dynamisme économique avec des taux de croissance économiques supérieurs à 6%.
Le sommet extraordinaire de la CEDEAO tenu à Dakar en octobre 2013 a décidé d’instaurer un tarif douanier extérieur commun dès le premier janvier 2015. Pour les partenaires extérieurs, l’accès au marché de la CEDEAO sera désormais unifié. Si les taxes sont prélevées à l’entrée de l’un des pays membre de la communauté sur une marchandise, celle-ci pourra circuler librement dans tous les autres pays de la zone.
Ce sommet a donc jeté les bases d’un véritable marché commun ouest africain. Les pays de la CEDEAO ont également entrepris ces dernières années d’importants investissements structurants, des infrastructures pour l’intégration, comme les autoroutes, la boucle ferroviaire d’Afrique de l’Ouest, le réseau électrique interconnecté, le West African Power Pool (WAPP), les ports, etc.
L’Union Economique Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), un des principaux sous ensemble de la CEDEAO, partenaire naturel de la Mauritanie, représentant plus du tiers du revenu et de la population de la Communauté, connait une accélération de la croissance économique et une avancée considérable en matière d’intégration économique, avec la normalisation de la situation en Côte d’Ivoire.
La situation économique de notre pays nous permet de tirer le plus grand avantage  de l’intégration à ce marché. Nous avons un niveau de croissance économique comparable (plus de 6%), des niveaux d’équilibres internes et externes confortables, une plus grande convergence avec les normes UEMOA en matière de pression fiscale, de rapports entre les recettes fiscales et la masse salariale, d’endettement, de niveau d’investissements publics, etc. Nous avons un vaste programme d’investissements en cours au niveau des infrastructures qui peut contribuer considérablement à notre intégration à ce marché et à en tirer le maximum de profit (les projets de l’OMVS, la ligne électrique Nouakchott – Saint Louis, la centrale électrique à partir du gaz naturel, le Pont de Rosso, les routes Adel Begrou – Nara et Seilibaby – Kaye, etc.). D’importants projets, en cours ou à l’étude au nord du pays comme la ligne électrique Nouakchott – Nouadhibou et la route Tindouf – Zouerate,  peuvent contribuer à l’intensification des échanges économiques entre les deux sous régions au nord et au sud de la Mauritanie avec tous les avantages pour notre économie.
Au niveau politique, le contexte est largement favorable. Nous présidons l’Union Africaine et nous jouons un rôle de plus en plus important au niveau de la sécurité de la région et du règlement des conflits. Nous présidons le G5 sahélien pour la sécurité et notre position au niveau de l’OMVS, avec trois des principaux pays de la communauté, favorise notre intégration au marché ouest africain.
Nos relations privilégiées avec les partenaires internationaux de la CEDEAO constituent un autre atout pour faciliter notre réintégration à la Communauté. Nous devons donc sans tarder entamer le processus de réintégration avec l’objectif d’être un membre à part entière de la CEDEAO dès le premier janvier 2015. Les craintes liées à l’immigration et à ses corollaires d’insécurité et  de déséquilibre démographique ne se justifient plus.
Nous disposons désormais d’un état civil fiable et d’un contrôle effectif sur les frontières qui peuvent garantir, avec la collaboration de nos partenaires sous-régionaux et européens, une maitrise de l’immigration, une immigration qui pourra être mise au service des besoins de notre économie.
En effet, notre marché du travail connait un déséquilibre structurel en matière d’insuffisance d’offre de main d’œuvre qualifiée que certains pays de la communauté peuvent receler alors que dans le secteur commercial où nos compatriotes semblent développer une expertise au niveau de la sous région, nous avons de façon structurelle une offre excédentaire que les pays de la Communauté peuvent absorber. 
Nous disposons d’un nombre important d’hommes d’affaires entreprenants qui peuvent largement profiter d’un tel marché. Ils sont déjà présents sur le marché ouest africain, malgré l’handicap que constitue le fait d’appartenir à un pays étranger à la Communauté. Il faut souligner également que cette réintégration à la CEDEAO ne gênera en rien notre rôle et notre place au niveau de l’UMA, si cette zone économique sera relancée un jour. Nous serions alors au centre de deux groupes économiques qui se complètent et dont nous favorisons l’intégration à leurs avantages communs. 
Yahya Ould El Waghf

 

Nord du Mali : Les non-dits du cessez-le-feu à Kidal

Nord du Mali : Les non-dits du cessez-le-feu à KidalL’Indicateur du Renouveau – Inédit ! C’est la branche militaire des groupes armés qui a signé l’accord de cessez-le-feu. Une façon de mettre en minorité les acteurs de l’accord de Ouagadougou de plus en plus désavoués par les hommes de terrain.

L’accord de cessez-le-feu obtenu par le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, après les combats meurtriers entre l’armée malienne et les troupes rebelles, jihadistes et terroristes le 21 mai à Kidal n’a pas fini de livrer tous ses secrets. Mieux, son contenu reste flou et comporte de véritables obstacles pour empêcher l’Etat malien d’avoir le monopole de la situation.

Au moment où le médiateur qui s’est, en quelque sorte, auto désigné faisait son entrée à Kidal, des milliers de combattants de la communauté berabich ont quitté son pays, la Mauritanie, pour rallier le Nord-Mali et une bonne partie à Kidal.

Ce qui cache mal des mystères, notamment le fait que ces combattants armés jusqu’aux dents vont être reversés dans les rangs du MNLA, du MAA et d’autres groupes armés. L’objectif en est que ces hommes armés vont être cantonnés et bénéficieront des avantages au moment venu.

En tout état de cause, la gestion des milliers de combattants arabes qui ont élu domicile en Mauritanie est lourde de conséquences pour Mohamed Abdel Aziz. Ainsi, lors de sa rencontre avec les différents groupes armés, il a été question de préparer le cantonnement qui ne concernera que les combattants de nationalité malienne. D’où, la signature de trois entités, le MNLA, le HCUA et le MAA.

En réalité, si les groupes armés ont osé ouvrir le feu, c’est parce qu’il y avait une complicité au sein des pays voisins d’où sont venus les renforts. Autre aspect non moins important à signaler, c’est l’implication directe de la branche dite armée des groupes armés. Ce qui démontre que la question a plus une connotation militaire que politique. Et c’est à ce niveau que réside tout le danger.

Dissension ou diversion !

Selon plusieurs sources, il y a un véritable climat de suspicions entre les responsables des différents groupes armés. C’est entre, notamment, ceux qui se présentent comme politiques et ceux qui se réclament hommes de terrain. Le constat est qu’il y a une incohérence dans les prises de position et décisions entre les hommes qui sont dans la région de Kidal et les leaders Bilal Ag Achérif, Mohamed Djeri, Moussa Ag Assarid et la bande à Mohamed Ag Najim (considéré comme chef des opérations militaires).

Ag Najim a la caution des hommes et peut compter sur d’autres éléments proches d’Iyad Ag Ghaly. Au regard de son influence et de son emprise directe sur les éléments, c’est lui qui a été démarché par le président mauritanien pour signer et garantir le cessez-le-feu. Sans broncher, l’implication d’Ag Najim constitue un désaveu pour les responsables politiques du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA).

Au sein du MNLA, certains ont le sentiment que Bilal Ag Achérif les utilise comme fonds de commerce. D’autres jurent la main sur le cœur qu’il a eu beaucoup d’argent au sortir de son audience chez le roi Mohammed VI du Maroc. Sans oublier le soutien qu’apportaient d’autres bailleurs du mouvement touareg basés en Arabie saoudite et dans d’autres pays du Golfe, entre autres.

Au regard de ces faits, le médiateur Mohamed Ould Abdel Aziz ne pouvait avoir mieux comme interlocuteur que les hommes armés. Donc, au détriment des autres responsables du MNLA qui sont désormais en déphasage avec la base dans l’Adrar des Ifoghas. Et c’est là où réside le soulagement des autorités du Mali qui ont accueilli favorablement l’accord de cessez-le-feu.

De ce fait, désormais, c’est plutôt avec la branche armée du MNLA et des autres groupes qu’il faut compter pour parvenir à une solution définitive de la crise. C’est une option qui permettra sans nul doute de mettre Ouagadougou en position de faiblesse. Du moins, avant le dernier mot de l’aile politique. Bien sûr, si celle-ci en a.

Nous y reviendrons

Alpha Mahamane Cissé
L’Indicateur du Renouveau

 

Source: cridem