Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Commémoration des déportations à Paris: Communiqué du collectif: Non au génocide des Noirs en Mauritanie

altAu moment où un décret portant organisation des élections présidentielles le 21 juin 2014 en Mauritanie est promulgué, plus de 60% des populations noires de Mauritanie ne se sont toujours pas fait enrôler et 95% des ressortissants Négro-mauritaniens en Europe ne le seront pas du fait de l’exigence de la présentation d’une carte de séjour européenne et d’un recensement 98 qui ne dit pas son nom. La Mauritanie sous la férule de ses gouvernants est résolument raciste, anti noirs et esclavagiste.

Réunis ce 26 avril 2014 pour commémorer les 25 années de déportation des nôtres au Sénégal et au Mali, nous Associations, organisations, mouvements et partis politiques représentés au sein la diaspora des Mauritaniens en France dénonçons le racisme dont sont toujours victimes les Bamanas, Haapulaar’en, Soninko et Wolof.

Depuis 1989 date des déportations, les familles des négro-mauritaniens expulsées de chez elles réclament justice. Et les principaux membres de la junte actuellement au pouvoir savent, dans le détail, la nature et l’ampleur de la tragédie que recouvre la situation de ce grand désastre que vivent les non arabes en Mauritanie. Ils ont été, sans discontinuité, au cœur du dispositif sécuritaire, tant central que local de la Dictature qui s’impose aux Noirs de Mauritanie depuis des décennies et qui fait de la répression brutale le principal levier de commande du système. Certains de ces hauts gradés de l’armée ont directement mis la main à la pâte de l’infamie raciste qui a marqué cette répression raciale sanglante.

Si la chute de Mawouya WulSid’AhmedTaya avait permis un quelconque espoir, aujourd’hui les négro-mauritaniens déchantent. Mouhamed Wul Abdel Aziz, loin d’avoir soldé les crimes racistes, le génocide persiste à rendre les rescapés des années de braise apatrides. Nous le dénonçons lui et les mesurettes qu’il a initiées pour solder par pertes et profits la souffrance de la petite minorité des nôtres rendus réfugiés chez eux.

Nous  condamnons l’ignominie dont s’est rendue coupable l’Etat raciste mauritanien en déportant sur une base raciale et raciste près de 200 000 Mauritaniens Haalpulaaren, Soninko, Bamanan et Wolofs et dont les blessures et plaies sont toujours béantes.

En outre il est à noter que depuis 2010 cette ignominie  contre la population négro mauritanienne est en train d’être installée à travers un enrôlement qui n’a d’autre motif que de perpétrer un génocide biométrique qui suit le génocide physique des années 80.

Nous condamnons avec la plus grande énergie les conditions inhumaines, dégradantes de misères et d’indignité qui ont entouré le rapatriement des Négro-mauritaniens suite aux accords tripartites entre le HCR et les gouvernements de la Mauritanie et du Sénégal.

Nous disons que la grande farce raciste que le régime de Wul Abdel Aziz s’apprête à organiser pour pérenniser l’exclusion et les discriminations sont et seront pour nous nulles et n’auront nul effet pour freiner notre lutte pour l’avènement d’une Mauritanie où toutes ses composantes seront égales devant la loi.

Et nous réaffirmons  que  la construction de la Mauritanie ne se fera qu’en réhabilitant l’ensemble des victimes du racisme dans leur droit légitime que nulle tyrannie raciale ne peut aliéner. Revoyons la copie de ce pseudo enrôlement dont le seul but est d’écarter la composante noire de ce pays qui est autant le leur que celui de ceux qui le dirigent et l’ont toujours dirigé.

Nous, Collectif des organisations mauritaniennes, l’OTMF et les membres de la Diaspora:

Exigeons que le retour effectué soit officialisé par des actes et le rétablissement plein et entier, de tous ceux qui sont revenus, dans leur droit et une indemnisation de tous les préjudices subis.

Demandons à la communauté internationale d’user de tous les moyens en sa possession pour amener la Mauritanie, dès lors qu’elle a reconnu sa pleine responsabilité dans les déportations d’avril 1989, à assumer concrètement les engagements pris devant les communautés nationales et internationales

– Appelons tous nos compatriotes à un réel sursaut patriotique contre cette injustice qui n’a que trop duré.

Et disons:

– Si le silence est complice, l’inaction est coupable

– Agissons ensemble car l’heure est grave

 

Les signataires du Collectif :

 

AFMAF, ARMPES, CAMME, FLAM, GMR, ID, IRA-France, PLEJ, OCVIDH, ODH, MAPROM, OTMF, TAWASSOUL, TPMN.

 

La lutte continue !

 

 

 

Paris, le 26 avril 2014

Partagez