Monthly Archives: January 2014
Effondrement de l’armée malienne au nord : Ce sont les mutins putschistes et non ATT que l’on doit juger pour « haute trahison »
Le lundi 20 mars 2012, ATT, en tant que président de la république avait présidé avec le président de la commission de l’Union Africaine, une session spéciale du conseil de paix et de sécurité de l’union africaine.
L’ordre du jour était : la coalition qui comprenait le MNLA, An-sardine, Aqmi. Ces groupes armés avaient attaqué le Mali depuis le 17 janvier 2012 à 4 heures du matin notamment les villages de Tessalit, d’Aguel hoc, de Tin-sawatten à la frontière algérienne, ANderaboukane à la frontière du Niger, léré à la frontière de la Mauritanie.
Après analyse de la situation, les conférenciers ont pris les mesures suivantes : Le conseil de paix et de sécurité condamne l’agression du Mali et des pays voisins du sahel.
L’ensemble des pays africains et des amis du continent ont pris des engagements fermes pour soutenir le Mali au plan politique et diplomatique, au plan matériel et en équipement, au plan financier et renseignements militaires.
Toutes ces décisions ont été prises à Bamako, le lundi 20 mars 2012 et le 22 mars 2012 le coup d’Etat a eu lieu et qu’on a essayé de changer en mutinerie, cela par le vote à l’assemblée nationale au mois d’Avril et Mai 2012.
Une mutinerie est une révolte partielle ou totale d’une troupe vis-à-vis d’un chef ou des chefs militaires. Tandis qu’un coup d’Etat, c’est la prise du pouvoir par la force, par l’interruption du processus démocratique. C’est à cela que nous avons assisté le mercredi 22 mars 2012 à 12h 30mn, avec l’arrestation à Gao de tous les officiers de l’Etat major opérationnel, commandé par le Général de Brigade Kalifa Keïta.
L’ensemble des officiers ont été détenus et emprisonnés par les soldats mutins sur instruction des auteurs du coup d’Etat depuis Kati et cela pendant 4 jours. La chaîne de commandement militaire était alors interrompue, les troupes sur le terrain étaient laissées à elles mêmes, sans ordre, ni instruction.
Ce jour même à 17h 30mn des groupes venant de Kati composés de BRDM/II, des chars et mitrailleuses, avaient commencé à tirer sur le Palais Présidentiel qui a été complètement détruit, bureaux et appartements calcinés. Par cet acte, ils empêchaient le président de la République élu démocratiquement d’exercer sa magistrature, et mieux qui était en fin de mandat. Il ne lui restait que deux mois d’exercice du pouvoir.
Cela portait interruption de la chaîne présidentielle et institutionnelle. Alors, la chaine de commandement rompue au nord, la chaîne institutionnelle rompu dans la capitale, le Mali allait à la dérive. C’est ce que les rebelles ont très bien compris et 5 à 6 jours plus tard ils partaient à la conquête de Kidal, Gao, et Tombouctou. Six mois plus tard Douentza et en février 2012 ce fut la tentative de conquête de Mopti pour s’ouvrir le chemin de Bamako. Alors, après votre lecture dites nous ceux qui ont trahi le Mali.
Par Boubacar Sangaré, enseignant à la retraite à Magnambougou Bamako
Source: Le 26 Mars
Source: cridem
Nations Unies : « Les groupes armés se réorganisent au Nord Mali »
Le Conseil de Sécurité a déclaré dans un communiqué que les derniers événements indiquent que les terroristes et certains groupes armés ont réorganisé leurs rangs et ont de nouveau acquis une capacité de mouvement au nord Mali. Le Conseil de Sécurité a manifesté son inquiétude face à ce nouveau redéploiement qui fragilise la sécurité au nord Mali et a demandé l’envoi rapide d’une mission onusienne visant à protéger les villes et les civils. Le CS a demandé au gouvernement malien de procéder rapidement à une réconciliation politique avec les groupes Touaregs et Arabes du Nord. Le CS a réitéré dans son communiqué, unanimement adopté, l’organisation de négociations inclusives et crédibles entre toutes les parties ayant pour objectif la garantie d’une solution politique durable de la crise. Le gouvernement malien avait signé en juin 2013 à Ouagadougou un accord avec les groupes armés du Nord quia permis l’organisation d’élections présidentielles sur l’ensemble du territoire national. Mais les dispositions de l’accord n’ont pas été totalement appliquées. A ce sujet, le CS a demandé au gouvernement du Mali de veiller à l’application de la globalité des clauses de cet accord, notamment celles relatives au positionnement des groupes armés. Une force onusienne avait alors remplacé la force africaine mobilisée dans le cadre de l’opération militaire française Serval déclenchée en janvier 2013 et qui a aidé Bamako a reprendre le contrôle sur les villes du Nord que des groupes islamistes avaient occupées en 2012 pendant plusieurs mois. Le ministre français de la défense, Jean Yves le Drian avait déclaré jeudi dernier que des unités françaises avaient entrepris deux opérations militaires de lutte contre le terrorisme au Nord Mali où les rapports des Nations Unies font état de la présence de 5539 soldats des 11200 que le Conseil de Sécurité a décidé de mobiliser au Nord Mali.
Source: Le Calame
La présidence convoque une session parlementaire extraordinaire
Le nouveau parlement est convoqué, lundi 27 janvier 2014 pour une session extraordinaire, selon un décret présidentiel rendu public, jeudi soir.
Au cours de la dite session, le parlement va élire son nouveau bureau et examiner aussi certains projets urgents.
Source: Alakhbar
Débat: Contribution à la proposition d’autonomie des FLAM
Avant toute chose, bonne et heureuse année 2014, à l’équipe du Calame, à ses lecteurs, ainsi qu’à la Mauritanie dans toute sa diversité ! J’aimerais contribuer, ici, au débat sur la décentralisation, via l’autonomie que les FLAM comptent proposer aux Mauritaniens. Une contribution un peu pédagogique, je le précise d’emblée, pour aider à la clarification de certaines terminologies.
L’offre politique sur l’autonomie que proposent les FLAM est une initiative très intéressante. Mais elle ne peut se réaliser que dans un processus de décentralisation, elle-même passage obligé pour tout pays qui aspire au développement, en acteur de la mondialisation, au lieu de la subir, comme c’est le cas, actuellement, pour la Mauritanie. Ce qui est étonnant, c’est que même les partis politiques qui se réclament de l’opposition ne parlent jamais de la nécessité d’une réforme territoriale en Mauritanie. Pourtant, tout le monde sait que l’ancrage dans la démocratie ne peut se réaliser que localement : c’est au quotidien, dans son environnement quotidien et ses rapports avec chacun, qu’on devient citoyen responsable. La décentralisation, c’est l’affaire de tous les Mauritaniens et Mauritaniennes. Aussi devons-nous éviter que cette question soit monopolisée par les politiques, elle ne doit pas être l’objet de leurs marchandages.
Nous avons peur des mots. On entend autonomie et l’on pense, aussitôt, autodétermination. Ce sont pourtant deux concepts très différents. Cet abus de langage est cependant compréhensible car nous n’avons connu que de régimes d’exception, surtout militaires, où tous les pouvoirs sont concentrés sur une seule personne. En fait, autonomie, région, commune, canton… ne sont que des appellations. Le plus important, c’est le contenu ; c’est-à-dire, l’ampleur du pouvoir de décision qu’on donne à ces entités territoriales. La commune, connue pour être le premier échelon territorial, en Belgique, c’est, tout simplement, un Etat ; le canton, qui n’est autre qu’un département, est également considéré, en Suisse, comme un Etat et l’autonomie, en Espagne, signifie la région. Ce qui m’amène à donner quelques définitions qui nous aideront à mieux cerner le sujet.
Fédéralisme : mode de regroupement de collectivités politiques tendant à accroître leur solidarité, tout en préservant leur particularisme. Autonomie : possibilité, pour un territoire, un groupe ou une communauté, de s’administrer librement, dans le cadre prédéfini d’une entité plus large, régie par un pouvoir central. Ce droit est limité par la tutelle administrative ou constitutionnelle du pouvoir central. Régionalisation : c’estune forme de décentralisation au profit des régions auxquelles l’Etat accorde une autonomie administrative et transfère certaines de ses prérogatives.
Etat de la décentralisation en Mauritanie
La fondation, en 1986, des communes mauritaniennes n’était pas plus une volonté politique du pouvoir public de l’époque qu’une aspiration populaire. La communalisation en Mauritanie fut la conséquence des pressions des bailleurs de fonds que sont le FMI et la Banque mondiale. C’est donc un autre abus de langage que de parler du processus de décentralisation en Mauritanie car les populations n’y ont pas été associées. Si tel avait été le cas, on aurait abouti à l’érection des deux échelons territoriaux manquants (département et région) en collectivités territoriales. Nous avons, aujourd’hui, un « ministère de la Décentralisation » qui n’existe que sur le papier, alors que la Mauritanie n’a même pas entamé le processus qui doit aboutir à un fonctionnement efficient des communes, départements et régions, en tant que collectivités territoriales ou locales, avec, à leur tête, des équipes élues au suffrage universel direct. Ce que nous avons aujourd’hui, c’est un ministère de l’Intérieur et de la « déconcentration » et non un ministère de l’Intérieur et de la décentralisation.
Evitons de reproduire, par mimétisme, ce qui se fait ailleurs. Mais cela ne nous empêche, évidemment pas, de nous en inspirer. L’important est de toujours penser et agir à partir et en direction des réalités de notre pays. La décentralisation doit être un acte prioritaire de la réforme de l’Etat mauritanien, avec l’objectif, prioritaire, de promouvoir une véritable politique de développement et de mise en valeur des potentialités de chaque territoire, à travers la territorialisation des politiques publiques.
C’est à partir de ce principe, central, que le processus de décentralisation devra être mis en marche, à une cadence soutenue, et les différents acteurs, à tous les niveaux (populations, pouvoirs publics, société civile, politiques…), doivent manifester le plus grand intérêt pour cette réforme d’une très grande amplitude, qui bouleversera, à terme, profondément l’architecture institutionnelle de notre pays. L’appropriation de la réforme par les populations est la condition même de sa réussite. Si la Mauritanie veut accomplir sa décentralisation, il faut une volonté politique du pouvoir central, l’implication directe des populations et la mobilisation de la société civile.
Cette réforme doit fixer une nouvelle architecture du territoire, diviser le pays, en communes, départements et régions géographiques, de façon fonctionnelle et viable, en matière de développement. Comme je viens de le dire, cela va également bouleverser l’architecture institutionnelle sur laquelle notre pays reposait jusqu’ici. Pour tenter d’éclaircir les idées, j’aborderai, successivement, trois points : l’approche territoriale du développement, les principaux axes stratégiques et, pour terminer, les perspectives d’une telle réforme.
Approche territoriale du développement
Tirant le bilan de la gestion catastrophique du pays durant ces trois dernières décennies, caractérisée par un émiettement et une atomisation de l’espace territorial, il me paraît nécessaire de faire émerger, en Mauritanie, des territoires viables, compétitifs et porteurs de développement durable. La territorialisation des politiques publiques induit la nécessité d’initier des alternatives susceptibles de corriger les déficiences et produire, simultanément, des progrès significatifs à l’échelle nationale et locale.
Ainsi se pose la nécessité d’une refondation majeure de l’action territoriale de l’Etat, qui va puissamment contribuer à bâtir le développement de notre pays, à partir des opportunités, atouts et potentialités de chaque territoire, autour de trois objectifs :
l’ancrage de la cohérence territoriale, par une architecture administrative simplifiée ; la planification des compétences, entre l’Etat et les collectivités territoriales ; le développement de la contractualisation, qui rendra plus lisible les échelles de la gouvernance, par une réhabilitation de la déconcentration. En ce cas, mon souhait, c’est de voir nos gouvernorats purement et simplement supprimés et nos préfectures transformées en délégations représentant l’administration centrale, avec, comme seule mission, le contrôle des collectivités territoriales mais un contrôle a posteriori et non a priori.
Axes stratégiques et perspectives
En ce qui concerne les axes stratégiques, il me suffira, ici, d’en énoncer les titres : modernisation de la gestion publique territoriale, incluant réforme résolue des finances locales, promotion des ressources humaines de qualité, revalorisation du statut des administrateurs locaux, élus et fonctionnaires. En pratique, il s’agit d’accroître les ressources financières des collectivités et de la gouvernance locales qui seront renforcées par la mise sur pied de véritables cadres de concertation, en vue de promouvoir le dialogue participatif et le contrôle citoyen, à tous les niveaux. Les trois axes prioritaires ci-dessus énumérés, corrélés à la réhabilitation de l’aménagement du territoire, marqueront une rupture, décisive pour la consécration d’une gouvernance territoriale en Mauritanie. Il s’agira, à travers cette réforme, d’organiser le pays en territoires viables, dotés de ressources financières consistantes et porteurs de croissance et de développement durable.
Le rôle des pouvoirs publics
L’action du Gouvernement sera principalement marquée par les options stratégiques suivantes : consolidation des bases d’une gouvernance démocratique transparente, plus rigoureuse et plus efficace, basée sur la satisfaction des besoins prioritaires des populations et la lutte contre les injustices sociales ; renforcement de la décentralisation des politiques publiques, en vue de donner une plus forte impulsion au développement des territoires ; correction des déséquilibres entre les régions, en menant une politique de subsidiarité. L’objectif est de faire, des collectivités, des espaces de gouvernance territoriale efficiente, d’impulser le développement local harmonieux et durable du territoire national, dans le cadre d’un Etat unitaire, décentralisé, attaché à la valorisation des potentialités des régions géographiques et de promouvoir la solidarité nationale et l’accès de tous aux services sociaux de base.
Il s’ensuit l’impérieuse nécessité de prendre en compte les besoins exprimés par les populations à la base, dans chaque territoire, pour bâtir une politique de développement territorial durable et équilibrée, adossée à une gouvernance concertée. Pour impulser le développement à la base, on misera sur l’exploitation et la valorisation de toutes les potentialités humaines, socio-économiques et les savoir-faire locaux dont regorge notre pays. La communalisation intégrale, la départementalisation et la régionalisation répondent à l’impératif d’une gestion de proximité des problèmes de populations et une participation des acteurs locaux à l’impulsion et à la mise en œuvre des stratégies de développement territorial.
La départementalisation
La recherche d’un espace pleinement vécu, comportant une homogénéité socioculturelle et économique, associée à un vif sentiment d’appartenance, justifie la volonté de réinvestir les départements, afin d’en faire un puissant vecteur pour une bonne politique de décentralisation. Les départements pourraient offrir l’opportunité de mettre en exergue des valeurs très fortes, porteuses de sentiments d’appartenance et d’identification. Les liens forts, entre l’acteur et son espace, doivent-être sollicités, pour construire de nouveaux espaces politiques, fondés sur une autonomie réelle, une démocratie et une administration de proximité territoriale.
Ainsi, le département assurerait le maillage territorial nécessaire à la construction de la communalisation intégrale. Dans une démarche de coopération intercommunale, le département permettrait, d’une part, d’adapter la planification élaborée, au niveau régional, en vue de faciliter son appropriation par les échelons communaux, et, d’autre part, de servir de cadre de mise en œuvre des projets territoriaux et des politiques publiques, dont la réalisation dépasse le cadre d’une commune, par la mutualisation des ressources, des énergies et des moyens de toutes les communes du département.
La régionalisation
La régionalisation doit constituer une étape décisive dans la politique de décentralisation, au regard de l’ampleur des compétences que l’Etat devra transférer aux collectivités territoriales. L’érection de la région au rang de collectivité territoriale devrait être un des points forts de la réforme. La mission essentielle assignée à celle-ci est de promouvoir le développement écologique, économique et social de la région. La déconcentration et la décentralisation sont caractérisées par la cohabitation entre élus locaux qui forment les organes délibérants et exécutifs, d’une part, et, d’autre part, les représentants de l’Etat central qui exercent un contrôle de légalité a posteriori, comme on en a souligné, plus haut, la nécessité.
Collectivité territoriale, la région doit constituer la nouvelle assise du développement durable et du rayonnement des territoires. Il s’agit de procéder au regroupement des régions administratives actuelles, pour asseoir des territoires viables, compétitifs et porteurs de développement durable. Ce faisant, la région constituera l’échelon de mise en cohérence des outils de planification des actions de développement, dans un espace socio-économique et culturel d’ampleur régionale, homogène au plan géographique et économique.Les gouverneurs doivent être remplacés par des présidents de région, élus au suffrage universel direct, ce qui entraînera la suppression, pure et simple, des régions en tant qu’entités administratives déconcentrées. Il est insensé que la Mauritanie ait des gouverneurs, élus ou nommés, à la tête des régions car nous ne sommes pas un Etat fédéral comme les Etats-Unis ou le Nigéria. Il ne doit y rester que des délégués, représentant l’administration centrale au sein de chaque département.
Il ressort, de ce que nous venons de voir, que la Mauritanie n’a pas besoin d’un système fédéral, inadapté aux réalités du pays. Quant à la décentralisation à la française, teintée d’un fort jacobinisme (centralisé), elle ne mène qu’à l’impasse : si la France se trouve, aujourd’hui, dans de si grandes difficultés, c’est parce que le processus de décentralisation n’a pas été mené jusqu’au bout. On assiste à une superposition et une confusion des compétences, entre les entités territoriales, d’une part, et avec les services déconcentrés de l’Etat, d’autre part : c’est ce qu’il convient d’appeler le casse-tête des « millefeuilles » français. En fin de compte et tout bien considéré, nous devrions plutôt nous inspirer des exemples espagnol (autonomie) ou italien (région) qui me semblent bien mieux adaptés à notre pays.
Pour le reste, j’attends de voir l’offre politique officielle des FLAM, pour me prononcer avec précision. Je pense que c’est la confrontation d’idées qui pourra faire avancer notre pays et non des rencontres avec la diaspora dans des salles cossues, dont l’ouverture d’un registre, pour les experts mauritaniens vivant à l’extérieur du pays, semble être la seule conclusion importante à avoir été retenue. Je reviendrai sur ce sujet, prochainement incha Allah.
Samba Ardo
LE CALAME
Après les législatives et avant la présidentielle : Quel gouvernement pour quelle politique ?
Les élections municipales et législatives de 2013 ont vécu. Le gouvernement et ses satellites ont remporté, sans surprise mais non sans peine, la majorité. Les partis de l’opposition ayant pris part au scrutin, comme Tawassoul et El Wiam ont obtenu, malgré la fraude qu’ils ont dénoncée, des résultats relativement satisfaisants. Et le pouvoir a réussi, pour le moment, un de ses plus importants paris : mettre la Coordination de l’Opposition Démocratique (COD) hors d’état de lui « nuire ». Mais il doit se rendre à l’évidence : la bataille électorale n’a pas été de tout repos. Un avertissement pour les échéances à venir, diront certains. Seule, la majorité déjà constituée autour de l’UPR remporterait difficilement une élection présidentielle libre, démocratique et transparente, ce que l’actuelle CENI est incapable de garantir, au vu de son bilan très mitigé et fortement contesté.
Aujourd’hui, la majorité des Mauritaniens continuent à trimer pour survivre. Les conditions de vie deviennent de plus en plus difficiles, et c’est probablement pour cette raison que bien peu de citoyens s’intéressent à la formation de la nouvelle équipe gouvernementale. Seule l’élite et les opportunistes tapis dans l’ombre guettent les signaux venus du Palais gris. Le gouvernement n’a pas démissionné, en dépit de la règle constitutionnelle et de la jurisprudence démocratique. Beaucoup s’attendent donc à un simple remake. Autrement dit, du neuf avec du vieux… Au revoir les slogans genre « Président des pauvres », « changement constructif », « lutte contre la gabegie » ! En somme, l’immense espoir suscité, pour certains, par l’élection de Mohamed Ould Abdel Aziz finit de se faner. Le temps d’une rose. Quoique cela ne le dédouane en rien, on peut, cependant, lui reconnaître des circonstances atténuantes : opposition virulente, concentration excessive des pouvoirs, ce qui bloque, par moments, le travail du gouvernement, « péché originel » d’avoir renversé un pouvoir élu démocratiquement, corruption « présumée », survivances pesantes du régime d’Ould Taya, etc. C’est une fin de mandat particulièrement difficile, pour ne pas dire bilan très mitigé, même si l’on affiche, du côté du Palais, un satisfecit béat : taux de croissance de 6%, caisses de l’Etat pleines, gabegie « endiguée » et tutti quanti. Un inventaire que le président aura à défendre, lors de la présidentielle de juillet prochain.
En attendant, force est de se demander quelle couleur prendra le prochain gouvernement. Sera-t-il, contrairement au précédent, plus ouvert à la pluralité de la majorité, voire à d’autres partis ? Le président ferait-il appel aux intellectuels et technocrates du pays dont on vient de vanter les mérites, lors de l’assemblée constitutive du collectif des cadres expatriés mauritaniens ? Aura-t-il l’audace de mettre fin à l’inique règle des quotas ethniques? Poursuivra-t-il son opération de charme vis-à-vis des Haratines, en portant, à la Primature, un homme de couleur ?
Il faut être dans les secrets du Raïs pour répondre à ces questions. Et encore : l’homme a l’habitude des coups de tête de dernière minute. Pendant que les uns et les autres cogitent, les sénateurs concernés par le renouvellement partiel de leur chambre affutent déjà leurs armes. L’élection aurait lieu après l’investiture des nouveaux maires et conseils municipaux. En février ou mars, avancent certains. Des élections qui risquent fort, en tout cas, faire couler, à flots, l’Ouguiya…
DL
Source: Le calame