Daily Archives: 10/01/2014
Le Président de la République préside la cérémonie de prestation de serment du président de la Cour des comptes
Le Président de la République Monsieur Mohamed OuldAbdel Aziz a présidé, jeudi, au palais présidentiel, à Nouakchott, la cérémonie de prestation de serment du président de la Cour des comptes M. Mohamed Lemine Ould Mamy, annonçant le début de son exercice officiel dans ses fonctions pour un mandat de 5 ans.
Le Président de la République a invité à cette occasion le président de la Cour des comptes M. Mohamed Lemine Ould Mami a prêté le serment suivant :
” Je jure par Allah l’Unique d’accomplir mes fonctions avec loyauté et neutralité, en respect de la consitution et des lois, de garder le secret de délibérations et d’agir en juge honnête et fidèle “.
Le Président de la République a déclaré au terme de cette investiture M. Mohamed Lemine Ould Mamy dans ses nouvelles fonctions.
La cérémonie de prestation de serment du président de la Cour des comptes s’est déroulée en présence du Dr Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, Premier ministre; de MM. Messaoud Ould Boulkheir, président de l’Assemblée nationale ; Mohamed El Hacen Ould El Hadj, président du Sénat ; Sy Adama, ministre secrétaire général de la Présidence de la République, Sidi Ould Zein, ministre de la justice, Me Sghair Ould M’Bareck, président du Conseil Constitutionnel ; Yahefdhou Ould Youssef, président de la Cour Suprême, Ahmed Hacen Ould Cheikh Mohamed Hamed, président du Haut Conseil islamique, Brahim Ould Daddah, conseiller à la Présidence de la République et Ahmed Ould El Weli, Procureur Général près de la Cour Suprême.
Source: ami
Conflit au Soudan du Sud: négociations au point mort et communication à outrance
A Addis Abeba, les négociations pour régler le conflit au Soudan du Sud sont au point mort depuis le mardi 7 janvier. Les rebelles représentant Riek Machar exigent en effet comme préalable la libération des prisonniers accusés de tentative de coup d’Etat, mais le gouvernement de Salva Kiir refuse catégoriquement d’accéder à cette demande. Les médiateurs étaient mardi et mercredi à Juba pour tenter de débloquer la situation, mais hier, il n’y a même pas eu de face-à-face direct entre les deux délégations ennemies. Le combat se fait donc sur le terrain, et par médias interposés. Récit d’un blocage.
Au Soudan du Sud, l’armée avance lentement sur Bentiu dans l’Etat de l’Unité, alors que les négociations semblent dans l’impasse à Addis-Abeba. Pour Reik Machar, la cause est entendue : tant que les onze responsables du SPLM, le Mouvement populaire de libération du Soudan, sont en détention, il ne signera pas de cessez-le-feu. Plus qu’une question de principe, c’est une question politique. Ces hommes sont des poids lourds du parti au pouvoir et sont opposés au président Kiir. Leur parole et leur poids politique justifient de fait l’insurrection de Riek Machar
A leur retour de Juba, les médiateurs ont annoncé que les prisonniers politiques faits par le gouvernement, et qu’ils avaient pu rencontrer, ne considéraient pas leur libération comme la condition sine qua none à la poursuite des négociations.
« A nous de décider »
« Les prisonniers nous ont dit que [ça] ne devait pas servir de prétexte pour repousser la conclusion d’un cesser le feu. Et nous pensons que c’est un grand progrès », précisait ainsi à RFI le secrétaire exécutif de l’Igad, l’organisation régionale, Moalim Maboub. Les discussions allaient-elles donc pouvoir reprendre ?
Non, car Hussein Mar Nyot, le porte-parole des rebelles, est venu renier cette position : « Si vous êtes menacés par arme, si vous êtes à la merci d’un dictateur et que vous avez peur de mourir à chaque minute, vous pouvez dire ça, simplement pour sauver votre peau. Mais je n’y crois, et c’est de toute façon à nous, les délégués présents ici, de décider si on abandonne ou si on avance. Mais nous les voulons avec nous pour les négociations. »
Des négociations qui n’ont pas avancé ce jeudi. Mais s’il ne se passe rien d’officiel à Addis Abeba, les rebelles ne se privent pas pour donner des informations sur la situation sur le terrain.
Les rebelles chargent l’Ouganda
Ainsi, ils réussiraient à se renforcer, et critiquent violemment l’Ouganda, qui soutiendrait militairement le gouvernement, notamment grâce à quatre appareils militaires qui auraient bombardé et tué des civils dans trois zones du pays.
Cette stratégie de communication est dénoncée par le gouvernement sud-soudanais. « Ce qui est fait par l’autre camp est en violation flagrante des règles que nous avons établies ensemble, détaille Michael Makuei, ministre de l’Information et chef de délégation. Il ne doit pas y avoir de propagande hostile. Nous, dans l’intérêt de ces négociations, nous avons décidé de ne répondre à aucune des allégations qui ont été prononcées. Cependant, je ne crois pas non plus à un échec des négociations. Nous sommes venus pour parler de paix, et nous ramènerons donc la paix pour notre peuple. » Une perspective qui semble cependant encore lointaine.
La question des prisonniers est loin d’être réglée et elle n’est que le prémisse aux discussions sur la cessation des hostilités, voire sur la recherche d’une solution à long terme.
■ VU DES ETATS-UNIS : « Pas de preuve que Machar ait tenté un coup d’Etat »
La commission des affaires étrangères du Sénat américain a tenu hier, jeudi 9 janvier, une audition sur le Soudan du Sud, au cours de laquelle divers experts de l’Afrique se sont exprimés. Le gouvernement était notamment représenté par la secrétaire d’Etat adjointe pour les affaires africaines, Linda Thomas-Greenfield.
La « madame Afrique » américaine a déploré la tragédie du plus jeune pays du monde en danger d’éclatement. Si l’administration Obama avait jusqu’à présent soutenu le président Salva Kiir, démocratiquement élu, elle a donné l’impression hier de prendre ses distances. Linda Thomas-Greenfield a en effet déclaré que les Etats-Unis n’ont pas vu de preuve d’une tentative de coup d’Etat de la part de Rieck Machar.
Intérêts géopolitiques
Ils ne sont pas prêts pour autant à soutenir l’ancien vice-président dont les partisans ont commis beaucoup d’atrocités. Washington souhaiterait que Kiir libère 11 prisonniers politiques afin de faire avancer les négociations en cours en Ethiopie car l’objectif premier est de parvenir à un cessez-le-feu. Les sénateurs ont prêté une oreille attentive aux déclarations des experts, car des intérêts géopolitiques sont en jeu : la majorité chrétienne du sud s’est séparée du nord musulman, les Américains ne veulent donc pas voir les extrémistes islamistes profiter du conflit pour s’infiltrer dans la place, comme ils l’ont fait ailleurs dans la région.
C’est pourquoi Washington tout en excluant l’envoi de troupes au sol pour rétablir l’ordre, pourrait envisager de fournir une aide militaire à des pays tels que l’Ouganda, l’Ethiopie ou le Kenya pour le faire.
Source: rfi
« Et j’ose espérer en Mauritanie, un jour très très proche, si ce n’est pas cette année, les autorités promulguent une loi
…qui va mettre un terme aux violences faites aux femmes » dit Me Fatimata M’Baye.
L’année 2013 a été surtout marquée par des crimes perpétrés contre les femmes. Des viols suivis d’assassinats qui ont fini par semer la psychose au sein des populations. Des situations qui ont soulevé un tollé général des Mauritaniens.
Me Fatimata Mbaye, avocate au barreau de Nouakchott et présidente de l’Association mauritanienne des droits de l’homme (Amdh), membre de la FIDH, revient ici sur tous les aspects liés aux crimes et viols perpétrés contre les femmes. Entretien.
L’Eveil Hebdo : Me Fatimata Mbaye, vous êtes avocate au barreau de Nouakchott, aux côtés des mineurs ou autres personnes nécessiteuse. L’année 2013, selon nos informations, s’est achevée avec à la clé 508 viols à ce jour. Quel commentaire vous inspire cette situation ?
Me Fatimata Mbaye : Merci beaucoup. Je vous dis à priori que les 508 viols ne sont qu’une seule façade. Parce qu’on n’a pas parlé des femmes qui n’ont pas parlé ou de celles qui ont été découragées par les auteurs mêmes ou par les familles des auteurs ou tout simplement celles victimes par des procédures lentes de la justice.
Nous pensons que la Mauritanie est à un tournant très difficile et que la femme reste la principale victime. Dans tous les cas, les viols ou les victimes de viols dans tous les lieux et les endroits, que ce soit chez elles, dans la rue ou dans leurs lieux de travail, parce qu’il y a un viol moral dont on ne parle jamais.
Et très souvent, la femme est obligée de faire avec pour ne pas perdre son travail ou au risque de redevenir une femme au foyer. Et là elle ne peut pas échapper à toute avance aux non désirés. En tout état de cause, c’est un comportement qui touche à sa dignité.Nous déplorons qu’il n’y ait pas de loi coercitive qui peut tout simplement sanctionner les personnes qui perpétuent le viol et les violences faites aux femmes.
Nous sommes encore à un stade de balbutiement où les autorités judiciaires, politiques ne sont pas prêtes à prendre cette problématique depuis la base et de mettre en place un arsenal juridique qui permet de lutter légalement contre toutes formes de violence à l’égard des femmes.
L’année 2013 a montré que la femme est de plus en plus vulnérable. Comme vous le savez, il y a eu des cas de meurtre d’une jeune femme de 19 ans qui a été violée et assassinée alors qu’elle était en état de grossesse de 2 mois.Une petite fillette de 6 ans qui a été violée et tuée par ses auteurs. Sans compter les autres filles qui n’ont pas eu le courage de venir dévoiler ou que les parents préfèrent enterrer l’affaire.
Ou bien des filles qui se retrouvent avec des grossesses indésirables et qui tentent par un acte désespérer en essayant de se débarrasser de ces dernières (grossesses) et qui prennent finalement la place de leurs bourreaux parce qu’elles se retrouvent en prison.
C’est aussi l’autre face cachée de ce crime qui est le viol et qui n’est pas sanctionné. Je ne voudrai pas que la Mauritanie, un jour, prenne une décision inique telle que celle qui a été proposée au Maroc.
Fort heureusement elle n’a pas abouti. C’est une loi qui proposait de marier la victime à son violeur. Et là grâce aux militants des droits de l’homme, à la société civile marocaine, à la communauté internationale, les autorités marocaines ont été beaucoup plus sages en retirant tout simplement cette loi.
Et j’ose espérer en Mauritanie, un jour très très proche, si ce n’est pas cette année, les autorités promulguent une loi qui va mettre un terme aux violences faites aux femmes.
L’Eveil Hebdo : On a comme l’impression que la loi sur le viol est floue. Que les contours sont mal définis et que même les médecins éprouvent des difficultés pour s’en sortir. Votre lecture ?
Me Fatimata Mbaye : Oui, c’est la raison pour laquelle je vous ai dit qu’il faut qu’on ait une loi. Parce qu’il n’y a pas de définition dans le code pénal. Le viol peut se situer à plusieurs niveaux. Je vous ai parlé tout à l’heure du viol moral.
Je n’ai touché qu’un aspect en ignorant les autres. Par exemple quand on oblige la femme à faire un geste qui touche son corps, son intimité sans son consentement, c’est un viol même si elle est dans les liens du mariage.
Malheureusement quand on a une lecture sociale du viol d’une petite fille ou d’une femme, c’est que quand celle-ci n’arrive pas à se débarrasser de son agresseur, on prétend qu’elle a consenti au viol et elle se retrouve derrière les grilles.
C’est pourquoi nous exigeons une loi qui va définir de manière claire ce que cela veut dire viol, harcèlement sexuel. Une loi qui va définir clairement ce qu’on appelle atteinte à la dignité de la femme.
L’Eveil Hebdo : Est-ce que par rapport aux années précédentes, on peut dire que la Mauritanie a progressé en matière de reconnaissance des violences faites aux femmes ?
Me Fatimata Mbaye : C’est vrai qu’il y a une reconnaissance mais elle est de fait. Tant qu’il n’y a pas une loi qui sanctionne, c’est une reconnaissance de fait. Les femmes, la société civile avec quelques femmes politiques ont organisé des marches.
Mais ça s’arrête là. Jusqu’ici, il y a deux projets de loi qui sont sur la table du Ministère des Affaires Sociales, de l’Enfance et de la Famille (Masef), au niveau du FNUAP et l’association mauritanienne des droits de l’homme (Amdh) a travaillé sur ces projets de loi.
Tout comme l’association des femmes chefs de familles (Afcf), l’Association mauritanienne pour la Santé de la Mère et de l’Enfant (Amsme) ont travaillé sur ces projets de loi. Donc les initiatives ne manquent pas. Mais ce qui nous manque aujourd’hui, c’est une volonté politique sans laquelle, l’autorité judiciaire ne peut rien faire.
L’autorité judiciaire ne peut pas réagir si elle n’est pas dotée d’arsenal juridique qui lui permet de sanctionner ou de prendre des mesures contre ce genre de comportements.C’est vrai, la Mauritanie a ratifié la convention internationale contre toutes les formes de violences faites aux femmes. Mais cette CEDEF n’est pas mise en conformité avec les lois nationales. Donc ce n’est pas suffisant.
Nous avons besoin d’une loi spéciale qui sanctionne de manière claire et stricte tout ce qu’on appelle viol ou violence faite aux femmes. La femme n’a que son corps, sa dignité. Et quand on la dépouille de cette dignité, elle n’existe plus.
Et tout ce que nous savons dans nos sociétés rétrogrades, la femme jouit d’une classe très minime, très petite mais que les conservateurs gardent jalousement. Il est aussi très facile de lui rejeter la faute, l’ascenseur en disant que c’est parce qu’elle n’a pas su garder sa dignité, sa personnalité, sa moralité, qu’elle est victime de viol. Je dis très exactement que c’est une fuite en avant. C’est trop facile de laisser la victime seule face à ses bourreaux.
L’Eveil Hebdo :Justement où en est-on avec le dossier de feue Penda Sogué que vous avez pris gracieusement en charge ?
Me Fatimata Mbaye : Le dossier de Penda Sogué avait été programmé à la fin du mois de décembre. Moi, je n’ai pas été informée parce que j’étais absente du pays. Mais même s’il est programmé, la famille n’a pas encore fini sa procédure. C’est-à-dire qu’elle doit faire une procuration à l’avocat pour que ce dernier puisse représenter la partie civile.
Parce que si l’avocat a la possibilité de se constituer d’office pour un accusé, l’inverse n’est pas possible. Il faut impérativement que la famille donne mandat à l’avocat pour qu’il représente dûment la partie civile. C’est la raison pour laquelle ce dossier a été renvoyé jusqu’à la prochaine session criminelle. J’ose espérer qu’il sera programmé pour cette prochaine session inchallah.
Propos recueillis par Moulaye
Source: cridem