Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Daily Archives: 29/01/2014

Vers une nouvelle stratégie de l’opposition avant la présidentielle: A la recherche du temps perdu

altL’opposition démocratique, composée de la COD, de l’AP et du parti Tawassoul se concerte, depuis quelque temps, en vue de mettre en place, laisse-t-on entendre, une nouvelle stratégie pour la prochaine élection présidentielle prévue, semble-t-il, en juin prochain. C’est dans ce cadre qu’elle organisera, prochainement, un forum où seront évaluées les conséquences des dernières municipales et législatives que la COD et certains partis d’AP ont boycottées, avant d’harmoniser sa position pour la prochaine échéance, capitale.

Il s’agit, à tout le moins, d’éviter la Bérézina. A cet égard, l’unité est impérative. C’est peu dire que la moindre défaillance l’affaiblirait. Le risque est carrément de perdre la face devant le camp du pouvoir que pourraient renforcer les partis de la Coalition pour une Alternance Pacifique (CAP), formée de l’APP, El Wiam et Sawab. L’opposition engagée dans ces démarches se doit de les faire aboutir à des résultats forts et très concrets, faute d’être laminée en juin. Du coup, la question fondamentale semble simple : saura-t-elle sortir de ce forum avec une candidature unique, seule chance, selon certains, de mettre en ballotage le président de la République en exercice qui briguera, de toute évidence, un second mandat ?

 

Le syndrome de la division

Comme on s’en souvient, les tentatives d’harmoniser les positions de l’opposition, de manière générale, et de la COD, en particulier, se sont presque toutes soldées par un échec. Lors de la présidentielle de 2007, elle a raté l’occasion de renvoyer, définitivement, les militaires dans leurs casernes. Fautes de compromis entre Ould Daddah et Ould Boulkheïr, ce dernier finit par soutenir Sidi Ould Cheikh Abdallahi, pourtant suspecté de rouler pour les généraux, notamment Mohamed Ould Abdel Aziz. Un soutien qui engendra une forte inimitié, entre Ould Daddah, estimant avoir raté l’occasion, en or, de conquérir le Palais gris, et Messaoud Ould Boulkheir, arrivé en quatrième position. Résultat : certains refuseront, en 2009, de soutenir celui-ci, alors candidat du FNDD. L’opposition échouera, également, à aller unie au dialogue avec la majorité, en 2011, et, en 2013, aux municipales et législatives. Après moult conciliabules, Tawassoul a fini par présenter des candidats et s’en est sorti avec un nombre non négligeable de mairies et de sièges à l’Assemblée nationale.

L’opposition saura-t-elle, à présent, conjurer le syndrome de la division qui la mine depuis des années ? La question taraude ses militants et sympathisants, à quelques mois de la fatale échéance. Une division qui fait, évidemment, l’affaire du pouvoir qui s’est toujours employé, avec grand succès, à la promouvoir. Aujourd’hui, c’est l’enjeu de la présidence de la CUN et de la Chambre basse du Parlement qui risque de jeter, dans les bras de la majorité, les trois partis dialoguistes, APP, El Wiam et Sawab, réunis au sein de la CAP. Messaoud Ould Boulkheïr, qui a fort bien compris qu’en politique, il n’y a que des intérêts, et non des états d’âme, pourrait saisir l’opportunité que lui offre le pouvoir de se repositionner, ceci en dépit des scores de son parti, lors des dernières élections municipales et législatives. Reconquérir le perchoir de l’Assemblée nationale et compter, qui sait, des ministres, dans le prochain gouvernement ? Il serait, alors, le principal gagnant des dernières élections.

Le marchandage en coulisses, depuis quelques jours, avec le pouvoir et la sortie des nouveaux députés de l’UPR ont fini de prouver que celui-ci tient plus à la Communauté Urbaine de Nouakchott (CUN) qu’au perchoir, ce qui ne manquera pas de faire grincer les dents de ceux qui espéraient, avec la victoire de leur parti, hériter de ce poste éminemment politique et même stratégique mais électoralement moins payant qu’une CUN en « symbiose » avec la présidence de la République.

Ceux de l’APP qui se hâtaient de pointer l’« ingratitude » de Mohamed Ould Abdel Aziz vis-à-vis de leur mentor, trouveront, si Ould Boulkheïr rempile, l’occasion de se taire. De fait, l’opinion selon laquelle Messaoud a rendu beaucoup de services au pouvoir n’est pas tout-à-fait dénuée de fondement. Il a, notamment, contribué à enrayer le Printemps arabe en gestation avec le mouvement du 25 février et les manifestions de la COD,  avant de couper court aux folles rumeurs sur l’état de santé du Président hospitalisé en France, son incapacité à gouverner et la vacance du pouvoir, puis en acceptant d’aller aux dernières élections, sans aucune garantie de transparence. Un point de vue que ne partage, évidemment pas, l’intéressé. N’a-t-il pas déclaré, dans une récente interview qu’il a bien voulu accorder au Calame, parue dans l’édition n° 910 du 17 décembre 2013 : « Je pense que ce discours a été tellement développé qu’il n’accroche plus, parce qu’il a été démontré et prouvé que l’intérêt général du pays et de ses habitants a toujours été au centre de mes préoccupations et de mes positions. Tout le monde s’acharne à faire, de moi, une copie de tout le monde, mais je suis différent et je ne ressemble qu’à moi-même, n’en déplaise à mes détracteurs et à mes ennemis ».

Reste à savoir ce que le même pouvoir offrira à Sawab et, surtout, à El Wiam de notre pachyderme national. Boydiel ne cache pas ses ambitions de voir son parti siéger au gouvernement et ses nombreux cadres obtenir des promotions. Bref, le pouvoir et la CAP jouent, chacun de son côté, leur va-tout, sur fond de présidentielle. Le compromis pourrait-il conduire le président Messaoud à ne pas briguer le fauteuil présidentiel ? Cela semblerait logique mais, selon certains de ses proches, cette éventualité est totalement inenvisageable.

Dalay Lam

Source: Le calame

Un ancien ministre de l’intérieur au perchoir

altAprès moult supputations sur la reconduction de Messaoud ould Boulkheir, les députés de la majorité ont porté à la tête de l’Assemblée Nationale, Mohamed Ould Boilil, un cacique du régime, ancien ministre de l’intérieur qui était opposé à Ould Ghoulam de Tawassoul et  Moustapha Ould Abdel Aziz, député du parti action  et  dignité de la majorité présidentielle. Ce natif du Trarza a fait le plein de voix de ses collègues de la majorité, laissant loin dernière lui ses  concurrents.
Mais dans la chambre basse, l’ambiance n’était à la fête. Les rares applaudissements dans la salle  provenaient  des amis de Messaoud et de Bodiel. L’heureux élu qui discutait avec son collègue de Tidjikja, Sidi Ould Didi a bénéficié de beaucoup d’égards et des députés et des confrères de la presse.
Il faut signaler que le groupe de l’opposition (APP, Wiam, AJD ) est entré avec un retard. Il était dirigé par le président Messaoud Ould Boulkheir, suivi de Bodiel Ould Houmoid, Ibrahima Sarr et Ould  Moussa, ce qui a provoqué une grande agitation dans la salle, les nombreux cameramen et photographes voulaient immortaliser l’arrivée du président sortant de la chambre basse du parlement. Il semble que les députés de l’opposition ont tous voté pour le candidat de Tawassoul. Les conseillers de ces partis voteront-ils pour le candidat Tawassoul à la présidence de la CUN ? Wait and see.
Notons enfin que la séance d’ouverture a été président par le doyen d’âge, Mohamed Ould Abou el Maali d’APP.
 
Source: Le calame

Urgent:Des mauritaniens de Centre Afrique refugiés à la frontière camerounaise lancent un appel de détresse

altDes  citoyens mauritaniens fuyant les violences en Centrafrique ont pu gangner la petite ville de l’est du Cameroun Kenzou.

Le président de l’association des commerçants mauritaniens de centre Afrique Mohamed El Moustapha Ould Cheikh Ould Abderrahmane que nous avons pu joindre au téléphone ce mardi matin, nous a déclaré  qu’ils sont dans une situation desesperée et qu’ils ont traversé beaucoup de difficultés et qu’ils ont du sacrifier le fruit de plusieurs années de labeurs pour sauver leur vie et rejoindre le Cameroun. Il nous a aussi déclaré qu’il voulait remercier les autorités camerounaises qui ont laissé les mauritaniens entrer alors qu’ils n’ont ni visa ni papiers d’identité. Au moment ou nous l’avons contacté Mohamed El Moustapha nous adit qu’il était entrain de recenser l’ensemble des mauritaniens qui sont parvenus à Kenzou et qu’il évalue à une centaine d’individus.  Le seul secours que ces mauritaniens ont reçu jusqu’ici c’est celui que certaines ong internationales et les autorités camerounaises ont bien voulu leur apporter. Il nous a par ailleurs affirmé, que grande fut leur déception, lorsque à leur arrivée à la frontière camerounaise ils ont trouvé que tous les pays concernés (Nigeria, Sénégal, Burkina Faso, Mali etc) avaient envoyé des émissaires pour recevoir leur ressortissant alors qu’il n’y avait personne pour les mauritaniens.  Selon Mohamed El Moustapha lui et son groupe sont hors de dangers parce qu’ils avaient les moyens de payer des rançons pour parvenir jusqu’au Cameroun mais dit-il dans la ville centrafricaine de Berberati, il y a encore des centaines de mauritaniens pris au piège du conflit et qui n’arrive pas à s’en extirper. C’est cette ville, située dans la préfecture de Mambéré-Kadéï dont elle constitue l’une des trois sous-préfectures et qui  par sa population est la troisième plus importante ville du pays qui abrite la plus forte colonie de mauritaniens. Ce sont des citoyens mauritaniens et le gouvernement a le devoir de tout mettre en œuvre afin de leur apporter assistance poursuit-il. Il a ajouté que les mauritaniens de Centrafrique sont en danger et que si les autorités du pays ne réagissent pas au plus vite, beaucoup d’entre eux risquent de perdre leur vie.

 

Source: mauriweb

Kadiata Malick Diallo: “Ould Abdel Aziz a ramenés les Mauritaniens à 14 ans en arrière”

alt“Le malheur, c’est que Ould Abdel Aziz nous a ramené à presque 14 ou 15 ans en arrière (…) Les dernières élections municipales contestées étaient celles de 1999. Ensuite, il y a eu les élections de 2001, toute la classe politique y avait participé ; les résultats étaient acceptés, même s’ils n’étaient satisfaisants. C’était la même chose en 2006. Hélas, c’est la troisième élection et on revient à la contestation”, a regretté Kadiata Malick Diallo, 4é vice-président du parti d’opposition mauritanien (UFP). Elle était l’invitée de Alakhbar, dimanche. (Interview).

ALAKHBAR : Il y a une crise au sein de votre parti (UFP). On parle d’un retrait de confiance en Mohamed Ould Mouloud. Qu’elle est votre position ?

Kadiata Malick Diallo: Jusqu’à ce matin, (Dimanche : Ndlr) je n’ai pas entendu parler d’une crise dans notre parti ou d’un retrait de confiance en Mohamed Ould Mouloud. C’est qu’il y’a eut c’était un débat, au moment des élections législatives et municipales, sur la position du parti: est-ce qu’il fallait participer ou pas à ces élections. Il y avait ce débat, comme dans tout parti démocratique. Les positions étaient clairement exprimées et une décision était prise et appliquée. Les élections sont terminées. Maintenant c’est l’heure du bilan.

ALAKHBAR : Est-il confirmé que l’UFP travaille avec l’«Alliance Patriotique-AP» pour exiger la transparence de la prochaine élection présidentielle?

 Kadiata Malick Diallo : Nous avons toujours exigé  la transparence.

ALAKHBAR : Pouvez-vous nous dire concrètement ce qui  en train d’être préparé en ce  sens ?

Kadiata Malick Diallo : Je vous ai précisé que nous sommes à l’heure du bilan. Avant de passer à une étape suivante, c’est mieux, pour tout le monde, de savoir où est ce qu’on en est ? Sur quelle base faut-il repartir ?  Mais, l’exigence de la transparence est permanente. Si les élections étaient transparentes, on n’irait pas aujourd’hui à la recherche d’une transparence.

ALAKHBAR : La COD n’a donc rien de concret sur la question de la  transparence de l’élection présidentielle.

Kadiata Malick Diallo : Les conditions de transparence réclamées par la COD pour les dernières élections restent valables (autorités de supervision et de recours, neutralité de l’administration etc.

 

 ALAKHBAR: L’opposition ne regrette-elle pas d’avoir boycotté des élections qualifiées de  “libres et transparentes” par les observateurs internationaux ?

 Kadiata Malick Diallo : L’observation extérieure est importante, mais,  le plus important, je crois, c’est notre observation, nous Mauritaniens. Il est clair que ceux qui ont participés aux dernières élections législatives et municipales, y compris l’UPR (Parti au pouvoir : Ndlr) et les autres qui ont boycottés sont tous d’accord qu’il y a eu de graves manquements et qu’il n’y avait pas la transparence. Tawassoul a déclaré qu’il allait aux élections tout en reconnaissant qu’elles ne seront pas transparentes.

ALAKHBAR : malgré tout l’appréciation des observateurs était positive. Vous avez l’exemple de l’Union africaine ?

 Kadiata Malick Diallo : En dehors des zones où il y a eu des conflits postélectoraux  violents, il est très rare de voir les observateurs étrangers ceux de l’Union africaine  en particulier, remettre en cause un processus électoral.

Alakhbar: Quel avenir voyez-vous du parlement et des communes issus des dernières élections ?

Kadiata Malick Diallo : Par rapport à la crédibilité, le malheur, c’est que Ould Abdel Aziz nous a ramené à presque 14 ou 15 ans en arrière. Depuis 2001, il n’y a pas eu de contestations des élections législatives et municipales.  Elles étaient toujours  inclusives, même si elles n’étaient pas totalement transparentes, au moins,  la bataille électorale était inclusive. Les dernières élections municipales qui ont été contestées étaient celles  de 1999.  Ensuite, il y a eu les élections de 2001, toute la classe politique y avait participé ; les résultats étaient acceptés, même s’ils n’étaient pas tout à fait satisfaisants. C’était aussi la même chose en 2006.  Hélas, c’est la troisième élection et on revient à la contestation.  C’est donc un recul de la démocratie.  Ces élections auraient gagné en crédibilité s’il n’y avait pas de boycott d’une partie de la classe politique et contestations de l’autre. Ceux qui y ont participés ont dit qu’elles étaient entachées de fraudes. Les autres n’ont même pas accepté d’y participer. Maintenant, sur le fonctionnement, par rapport aux municipalités, le problème ce n’est pas que les élections soient transparentes ou pas, c’est plutôt  l’absence de décentralisation, c’est l’absence de compétences qui leur sont attribuées. L’élément le plus fondamental, qui était la décentralisation, on en parle plus. La compétence première, qui était l’état civil, on l’a leur  ôtée. Qu’est ce qui reste ! On ne sait plus qu’est qui constitue les compétences des communes et où s’arrêtent celles-ci.  

Cheikh Ould Horma, ancien ministre et nouveau membre de la COD constate que 37 des 50 plus grands hommes d’affaires du pays sont des proches du président Ould Abdel Aziz.  Comment peut-on comprendre cela?

 Kadiata Malick Diallo : Nous avons toujours décrié la gestion de Ould Abdel Aziz.  Nous avions montré que quand il s’attaquait à des hommes d’affaires c’était pour des règlements de comptes.  Il s’appuie sur les moyens de l’Etat pour créer et faire propulser une minorité d’hommes d’affaires qui lui sont très proches et fidèles. Cela risque de mener le pays vers la dérive. Nous ne sommes plus aux années où on pouvait accepter le monolithisme.  Ce n’est plus admissible. Nous sommes maintenant  à l’heure de l’ouverture et de prise de conscience. Tout le monde cherche à participer et à se sentir appartenir à quelques choses et avoir sa place. Mais si on veut nous ramener à une situation où une poignée de plus en plus réduite va s’accaparer des biens de l’Etat de tout ce que possède le pays, vous savez bien que cela ne pourra pas  fonctionner.

Alakhbar : L’on constate dans le même sens que les huit plus grands importateurs de produits alimentaires sont des proches du président.

 Kadiata Malick Diallo : Les dockers qui manifestaient au port le disaient. Cela veut dire que la situation malheureuse du pays n’échappe à personne. On voit que les autres hommes d’affaires ont plus peur. On parle beaucoup de la fuite des capitaux que les hommes d’affaires essayent de sécuriser leurs biens en dehors de la Mauritanie et ça c’est le pays qui en souffre.

ALAKHBAR : Avez-vous un autre exemple d’homme d’affaires qui n’est pas celui de Bouamatou qui a fui la Mauritanie pour protéger ses biens ?

  

Kadiata Malick Diallo : L’exemple le plus patent et qui illustre le plus c’est celui de Bouamatou. Bouamatou bénéficiait  jusqu’à un passé récent de la confiance de Ould Abdel Aziz. Il lui était un proche.  Ça veut dire que même les plus proches ne sont pas épargnés.  Les autres aussi;  n’oublions pas la misère qu’il a fait subir à  certains hommes d’affaires qui aujourd’hui peut-être se taisent pour préserver leur biens. En tout cas, on sent que la crise économique  est là, on sent aussi qu’il y a un malaise social. Peut-être que cela ne s’exprime pas encore de manière violente, mais un dirigeant doit toujours se préoccuper de ce qui est en train de couver.

ALAKHBAR : Le prédisent du Sénat est de la même tribu que le président Ould Abdel Aziz. Cela ne vous parait pas-t-il bizarre ?

 

Kadiata Malick Diallo: Je crois que c’est un fait de hasard même s’il y a dysfonctionnement des institutions. Celui qui est aujourd’hui président du Sénat l’est parce que son prédécesseur est décédé. Il n’est pas dit quelque part que deux personnalités de l’Etat qui appartiennent à la même tribu ne peuvent pas en même temps occuper ces deux instances ; parce qu’il s’agit de fonctions électives. Maintenant, le dysfonctionnement réside dans le fait qu’il n’a pas été prévu une possibilité de remplacement, en cas de disparition. Quand moi j’ai posé la question,  on m’a  dit que le remplacement du  président du Sénat  n’est prévu que lorsqu’il y il y a le renouvellement du tiers de la chambre, alors qu’il y a une vacance de pouvoir. C’est maintenant qu’on a essayé de  combler le vide en disant que celui qui le supplée dans l’ordre de préséance le remplace automatiquement.  Normalement, dans une institution aussi importante que le sénat, on doit prévoir un mécanisme  de remplacement définitif. Un remplacement temporaire est différent d’un remplacement définitif surtout pour un poste aussi important. Il faillait à mon avis qu’il y ait ce mécanisme de remplacement en cas de vacance du pouvoir qui exige un retour à la base c’est-à-dire une nouvelle élection du président.

ALAKHBAR : Ce hasard ne risque-t-il de renforcer l’emprise tribale sur la politique ?

Kadiata Malick Diallo: Ce qui donne de l’importance aux tribus au détriment des institutions  c’est surtout la politique qui est menée, la manière de gouverner,  le népotisme et le favoritisme

ALAKHBAR : La COD ne sera ni à au Parlement ni dans les commune parce qu’elle a boycotté les élections. Pourra-t-elle survivre en dehors des institutions ?

 Kadiata Malick Diallo: l’avenir nous le dira. L’avenir nous montrera si la COD sera en mesure de survivre. Je rappelle tout simplement qu’en 2011,  2012 quand Abdoul Aziz dialoguait avec certains partis de la COD,  il pensait que la COD allait être « out » et qu’elle n’allait plus pouvoir peser sur la scène politique.  Qu’est ce qu’on a vu après ?  La COD a continué à se développer et à maintenir la place qu’elle occupait. Je crois que dans ce pays, en tout cas jusqu’à présent, je ne pense pas qu’on puisse tirer d’un trait sur la COD.

ALAKHBAR : Donc, c’est une question d’avenir ?

Kadiata Malick Diallo : C’est une question d’avenir, c’est une question aussi de positionnement et du programme que la COD proposera.

ALAKAHBAR:  vous allez attendre cinq ans, c’est-à-dire jusqu’aux prochaines élections, pour proposer ce programme ?

Kadiata Malick Diallo : Les cinq ans, vous savez on ne sait pas ? Ça pourra être cinq ans,  mais tout peut se passer en Mauritanie. En tout cas la COD ne compte pas hiberner et attendre cinq ans.

ALAKHBAR : Qu’allez-vous faire alors ?

Kadiata Malick Diallo: La COD va pouvoir déterminer cela ; j’ai confiance en la direction de la COD.

 ALAKHBAR : dégagez-nous les grandes lignes.

 Kadiata Malick Diallo : Les grandes lignes, je leur laisse le soin de les déterminer.

ALAKHBAR : donnez-nous au moins un exemple.

Kadiata Malick Diallo : je ne pourrais pas vous dire plus.

ALAKHBAR : Une idée  alors?

 

Kadiata Malick Diallo : je vous ai dit que je laisse le soin à la direction de la COD.

 

Source: Alakhbar

L’éditorial La Nouvelle Expression : A la diaspora mauritanienne

altVous vous êtes engagés, il y a plus d’une année (24 novembre 2012, c’est la date de votre 1ère manifestation) dans un combat sans relâche. Vous vous êtes engagés pour la Mauritanie, votre patrie qui vous a tout donné, même si aujourd’hui vous vous êtes expatriés.

Grâce à vous, des milliers de Mauritaniens ont échappé à la faim, à la précarité existentielle et à l’ignorance. Par vos moyens, des écoles ont été construites, des dispensaires ont vu le jour et ont été équipés quoique qu’ils restent parfois sans médecin.

Des forages, des barrages, beaucoup des réalisations socioéconomiques ont été crées et mis en place pour venir en aide à des populations délaissées par l’Etat central et rackettées, voire triturées par les administrations locales ou régionales. Pour l’amour que vous avez pour votre pays, la Mauritanie, vous êtes devenus des ambassadeurs partout où vous vous trouvez.

Et c’est pourquoi, pour cet amour que vous vouez à votre patrie, vous refusez d’abandonner votre nationalité comme le veut la politique actuelle du pays qui conduit un enrôlement discriminatoire des citoyens mauritaniens ; une politique d’un régime qui ne comprend pas l’expression effective de la souveraineté d’un pays. Et vous le lui faites savoir de fort belle manière.

A ces gouvernants qui dévaluent et ‘’illégitimisent’’ les papiers d’identités mauritaniens pour une carte de séjour étrangère, vous avez dis non. Car pour vous, vous êtes Mauritaniens d’abord avant d’avoir un titre de séjour étranger pour un but bien déterminé.

Un document dont la validité ou l’utilité dépend intégralement de l’espace et du temps contrairement au document de la citoyenneté. On est mauritanien par l’histoire et la géographie ; la mauritanité est formalisée par des lois mauritaniennes sur tout le territoire national, symbolisant l’indépendance du pays.

Voilà pourquoi depuis plus d’une année vous luttez. Un combat contre la discrimination dans l’enrôlement biométrique des citoyens expatriés. Dans ce combat, vous faites de la bonne résistance. La résistance pour une Mauritanie indépendante et digne. Une Mauritanie pour la citoyenneté mauritanienne de droit et de devoir.

Une Mauritanie pour l’expression effective des dispositions légales régissant la citoyenneté d’un pays malmené et trituré par ses gouvernants qui n’ont de la Mauritanie que leur épanouissement individuel. Ces sangsues ont abusé de la mère patrie. A cause de leur turpitude, la Mauritanie se classe dans le dernier peloton des pays civilisés car pour ces sangsues le pays ne s’analyse qu’en termes de division des citoyens.

Leur Mauritanie à eux est une Mauritanie de haine, de pillage, de honte, de mensonge et d’hypocrisie… Mauritaniens de la diaspora, vous faites honneur à la Mauritanie juste. La victoire pour la Mauritanie que vous luttez est proche, très proche. Vous êtes à un pas du but : la déconstruction d’un système monstrueux qui cultive l’iniquité.

Merci de reprendre le combat au moment où l’élan de contestation dans le pays s’essouffle. Le front intérieur de cette Mauritanie qui se cherche est malade mais cela ne vous a pas diverti. Les méthodes de l’enrôlement décriées par la jeunesse sont encore d’actualité dans nos centres d’enregistrement biométrique.

Et la Mauritanie en souffre. Le Canard enchaîné l’avait prédit et Aziz vient de le prouver. La Mauritanie relevait de l’abstrait pour certains en 1960. Le journal satirique français avait immortalisé l’accession du nouveau pays à la souveraineté internationale par une caricature symbolisant notre pays par un homme assis sous une tente dans une étendue désertique à perte de vue.

Une tente dans l’immensité du désert, l’immensité d’un «nulle part». Ce Canard-là interprétait l’indépendance de notre pays comme une farce. Tout était à faire, ici. Mais l’équation fut résolue par les fondateurs de la Mauritanie.

Malheureusement, l’héritage de nos anciens n’a pas été fructifié : aujourd’hui, en bafouant les attributs de l’Etat, notamment la plus capitale, à savoir la souveraineté, on donne raison au Canard enchaîné.

Car refuser de reconnaître la nationalité de certains citoyens mauritaniens, sauf à présenter une carte séjour française, relève d’un dédit contre la souveraineté de la Mauritanie comme pays indépendant et légitimement reconnu sur le plan international comme tel. Novembre 2012-Janvier 2014, c’est, dis-je, plus d’une année de lutte pour la souveraineté de la Mauritanie.

Une année pour l’expression totale de la Mauritanie pour les Mauritaniens meurtris par des mesures injustes. En France, aujourd’hui, des Mauritaniens, soutiens de plusieurs familles, perdent leur travail parce que ne pouvant plus récupérer leur titre de séjour à la préfecture puisque n’ayant pas un passeport valide : pour disposer du nouveau passeport il faut s’enrôler et… on ne peut s’enrôler sans la carte de séjour.

Sacrée Mauritanie qui jette ses ressortissants dans un sombre labyrinthe, des ressortissants qui ont pourtant tout abandonné pour s’expatrier afin de venir en aide au pays en soutenant des populations vivant dans la précarité la plus noire. La diaspora mauritanienne en France interpelle le cercle décisionnel du pays depuis le 24 Novembre 2012, date de leur 1ère manifestation.

Est-il utile, sans exhaustive, de retracer les grandes dates de leur combat : Février 2013 : rencontre des Mauritaniens de France avec la Commission d’enrôlement ; 19 Mai 2013 : rencontre avec le Président de République. Ces fils de la Mauritanie ont aussi rencontré l’ambassadeur mauritanien en France, notamment les 1er Février, 10 Mai et 12 Juin 2013.

En désespoir de cause, les mercredi 4 Juin et samedi 23 Octobre 2013, l’ambassade a été occupée par ces militants d’une Mauritanie souveraine. Tous les mercredis et chaque dernier samedi du mois, la diaspora mauritanienne en France est sur le terrain… et attend toujours qu’une solution soit apportée à leurs préoccupations.Comme nous nous interrogions, il y a une année, a-t-on déjà vu un pays au monde reconnaître la citoyenneté de ses populations par la présentation d’un document étranger ?

Et pourtant cette aberration est en cours en Mauritanie dans le cadre de l’enrôlement des citoyens mauritaniens établis en France : la présentation de la carte de séjour est obligatoire, c’est une condition pour que la mauritanité d’un expatrié mauritanien dans ce pays soit acceptée et pour que ce dernier puisse se faire enrôler.

C’est comme si le Sénégal, la Tunisie ou le Mali exigeaient à leurs citoyens, avec l’introduction de la carte de séjour en Mauritanie, que l’obtention pour eux de la carte consulaire est tributaire de la présentation de la carte de séjour mauritanienne.

La décision de subordonner, de soumettre, l’enrôlement des expatriés mauritaniens en France à la présentation de la carte de séjour de ce pays, est abjecte. Ridicule. Humiliante. Incivique. Incongrue. Une décision inqualifiable dans les annales du monde moderne des pays souverains. Et pour cela, la Diaspora mauritanienne est dans la rue pour dire non, depuis plus d’une année. Et pour leur combat, nous disons du courage et bravo.

Camara Seydi Moussa