Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Daily Archives: 08/06/2011

Parachèvement du règlement du passif humanitaire Solder les comptes du passé

altA l’occasion de sa réunion du jeudi 2 mai, le gouvernement a suivi et adopté une communication relative au règlement du passif humanitaire dont furent victimes des membres des forces armées nationales (armée, gendarmerie et garde nationale). Dans une démarche exclusivement politique, le pouvoir, aux commandes du pays, depuis le 6 août 2008, jette un regard sur le rétroviseur et tente de solder les nombreux comptes d’un passé douloureux, au sein d’une Grande «muette» qui a pris la fâcheuse habitude de faire entendre sa voix, à travers les coups d’Etat, depuis un certain 10 juillet 1978 de triste mémoire. Commentant la nouvelle, à l’occasion d’un point de presse, le ministre de la Défense nationale, Ahmedou Ould Ideye Ould Mohamed Radhi, a indiqué que la décision du gouvernement a été prise sur la base d’instructions du président Mohamed Ould Abdel Aziz, avec, pour objectif, «d’engager le pays sur la voix d’une véritable réconciliation». Ce qui suppose «des mesures concrètes, en vue du règlement, apaisé, de tous les différends qui, sous les régimes précédents, ont ébranlé la cohésion nationale et entravé la marche du pays vers le progrès». En fait, dans l’optique du pouvoir, la communication du week-end dernier visant le «parachèvement du règlement du passif humanitaire», au sein de l’armée, apparaît comme la suite, logique, du discours historique du chef de l’Etat, prononcé, à Kaédi, le 25 mars 2009. Une allocution suivie de la «prière pour la mémoire des absents», victimes des orgies sanguinaires qui perdirent la mesure de tout sens humain. Cette première étape fut suivie de la mise en place, par le ministère de la Défense nationale, d’une commission «chargée de trouver une solution, globale et définitive, aux problèmes liés aux différents événements qui ont secoué les forces armées nationales», pendant les années de référence. Dans le cadre de ses investigations, la commission a engagé de larges enquêtes, avec les états-majors de tous les corps concernés, une opération de vérification, la mise en état des listes, l’évaluation de tous les préjudices et la classification des cas de 974 militaires. Au-delà des réparations aux familles des militaires négro-mauritaniens arrachés à la vie, par des exécutions extrajudiciaires, entre septembre 1990 et février 1991, le gouvernement compte, également, «alléger les souffrances» de ceux qui ont été rayés des effectifs de l’armée, de la gendarmerie nationale et de la Garde, pour diverses raisons, mais invariablement privés de toute pension de retraite, entre 1980 et 2004, 24 longues années, donc, couvrant les règnes des colonels Mohamed Khouna Ould Haidalla et Maaouya Ould Sid’Ahmed Taya.

 Coffre-fort sollicité pour 1,2 milliard Les différentes catégories de militaires concernés par les nouvelles mesures d’indemnisation, suivie de l’octroi d’une pension de retraite, appartiennent aux groupes suivants: en un, les victimes d’exécutions extrajudiciaires dont le seul crime était leur appartenance ethnique, dans un contexte de vive tension avec le Sénégal. En deux, les acteurs des tentatives de coup d’Etat du 16 mars 1981 et du 8 juin 2003; en trois, les complots de 1987 et 2004. Pour faire face aux engagements, une enveloppe globale de 1,2 milliard d’ouguiya est prévue. Un montant d’un peu plus de 850 millions devrait, ainsi, servir à boucler les procédures d’indemnisation déjà engagées, en faveur, notamment, des ayant-droits des victimes d’exécutions extrajudiciaires, fin 1990-début 1991. Une pension généralisée de retraite sera attribuée, à titre exceptionnel, aux militaires et officiers ne totalisant pas quinze années de service effectif. Cette nouvelle étape, dans le processus global de règlement du passif humanitaire, intervient après une série de frémissements et signaux. Exit le négationnisme? Le plus récent de ses signes fut l’annonce du gouvernement, le 18 mai dernier, d’une vaste opération de localisation des sépultures de tous les individus disparues dans des conditions «ambiguës», depuis l’indépendance. Cette décision suit les conclusions du rapport 2010 de la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH), remis, au chef de l’Etat, en mars, recommandant le parachèvement du règlement du passif humanitaire. Quelques jours plus tard, la CNDH a organisé un séminaire sur la justice transitionnelle, avec la participation de la société civile et le soutien de la représentation, en Mauritanie, du Haut Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme, qui a ouvert un bureau, à Nouakchott, au cours des derniers mois. La prochaine étape de ce long et difficile processus de règlement devrait concerner les victimes civiles des années de braise. Autant d’éléments qui renvoient à une nouvelle volonté politique de vaincre les nombreux obstacles qui entravent l’unité de la Mauritanie. Le nouveau pouvoir de Nouakchott aurait-il, donc, retenu l’expérience et les leçons du passé? Exit, le discours, stupide, bâti sur les dénégations, grossières, de la réalité du passif humanitaire, devant les instances internationales, qui ont, fortement, écorné l’image du pays, au cours des années 1990 et jusqu’au milieu des années 2000. Toutefois, en dépit de cette résolution et de la bonne volonté du pouvoir qu’il faut saluer à sa juste mesure, on reste encore loin du quitus final. Car la question des massives exécutions extrajudiciaires, ethniquement ciblées, de la fin 1990-début 1991, ne peut se résoudre par de simples indemnisations pécuniaires. Le devoir de vérité et de justice, sur la responsabilité des uns et des autres, reste un impératif catégorique, pour éviter le piège, mortel, de l’impunité et redonner toutes ses chances à une cohabitation communautaire harmonieuse. Si ceux qui commettent de menus larcins se retrouvent en prison, les présumés auteurs d’actes oscillant entre le génocide – s’il est prouvé qu’il existait un plan préétabli – et le crime contre l’humanité – à défaut de celui-là – doivent bien une explication à la Nation, notamment sur leurs véritables motivations. C’est après, seulement, que la page pourra être tournée et toute l’énergie du peuple consacrée au développement, dans le cadre d’un véritable Etat de Droit.

Amadou Seck-LE CALAME

A quelle sauce notre poisson sera-t-il mangé ?

altAprès une vive polémique à l’assemblée nationale, la convention de pêche liant la Mauritanie à la Chine a été votée. Avec une majorité des voix!Les chinois peuvent ainsi se frotter les mains et opérer dans nos côtes à volonté.Selon les députés hostiles à cet accord, ce dernier profite largement à la partie chinoise comparée à l’apport que cela générera à l’économie mauritanienne. A titre d’exemple, ils relèvent dans un passage du texte de ladite convention des garanties énormes qui frisent la complaisance accordée à l’investisseur chinois.

aux membres de son conseil d’administration, aux actionnaires et aux personnes non mauritaniennes qu’il emploie légalement de ne faire l’objet, en aucun cas, d’un quelconque mauvais traitement, matériel ou moral soit-il … . Les armateurs chinois sont réputés par leur agressivité à l’égard du personnel mauritanien à bord, objet de toutes sortes de mauvais traitements et de disparitions provoquées en haute mer. Cette sorte de chèque en blanc offre à cet investisseur étranger une occasion rêvée de renflouer ses caisses au grand dam de nos ressources halieutiques en voie d’épuisement et d’abuser de la main –d’œuvre nationale comme ils veulent Les députés de l’opposition mauritanienne semblent s’aligner sur la même position de leurs collègues européens qui avaient, on se rappelle en novembre fait part de leur inquiétude par la forte présence d’armateurs et de pêcheurs chinois, qui ont fait des eaux mauritaniennes un terrain de pêche à ciel ouvert. Selon les eurodéputés, ‘’les Chinois profitent largement des ressources de la Mauritanie sans les contrôles rigoureux auxquels sont soumis les armateurs européens’. Les européens soupçonnent donc les chinois de pêcher sous pavillon mauritanien. L’UE a versé, pour la période 2008-2012, 305 millions d’euros à la Mauritanie en échange de l’accès à ses eaux maritimes, très riches en poisson. En contrepartie de ce marché juteux accordé aux chinois un investissement de 100 millions de dollars est prévu pour mettre en place deux unités de traitement de produits de pêche, une usine de fabrication de glace d’une capacité de production de 100 tonnes par jour, un dépôt de stockage frigorifique d’une contenance de 6.000 tonnes, une unité de fabrication de farine de poisson, un laboratoire de contrôle interne, un atelier de construction des pirogues de pêche artisanale et un centre de formation .En plus , la société chinoise s’engage à créer 2463 emplois permanents, avec une priorité accordée à la main d’œuvre mauritanienne qui bénéficiera aussi de la formation . Ces quelques bonifications valent-elles de livrer nos richesses à des bateaux dangereux, suréquipés et échappant à tout contrôle sérieux. Les réseaux mafieux qui se développent depuis des années ont affecté considérablement notre écosystème maritime, perturbé les niches procréatives et poussé à l’émigration des espèces très recherchées de nos produits halieutiques. Une fois de plus par cette convention, la Mauritanie a manqué de « sang froid » devant des fonds chinois qui, loin de faire le bonheur de notre économie ne fera qu’enrichir la sauce de l’investisseur chinois par nos espèces très prisées. Alors que nos plats souffrent de soupe au poisson. Paradoxal n’est-ce pas ?

Cheikh Tidiane Dia-LE RÉNOVATEUR

Mauritanie: le chef de l’opposition pas concerné par les législatives

altNOUAKCHOTT – Le chef de l’opposition mauritanienne, Ahmed Ould Daddah, a affirmé mercredi à Nouakchott qu’il ne se sentait pas concerné par les élections législatives dont le président Mohamed Ould Abdel Aziz a annoncé lundi la tenue à la date prévue du 1er octobre. Nous ne sommes pas concernés par ces législatives tant que les choses se passent de façon unilatérale, solitaire de la part du chef de l’Etat dans sa tour d’ivoire, a déclaré M. Ould Daddah dans un entretien accordé à l’AFP au siège de son parti, le Rassemblement des forces démocratiques (RFD).
Le président Ould Abdel Aziz a déclaré lundi dans une interview à l’AFP qu’il tenait à organiser les législatives à la date prévue du 1er octobre, pour ne pas laisser un vide juridique.

Nous, le RFD, nous ne sommes concernés que par des choses qui sont discutées, dont les conditions sont arrêtées en commun, a affirmé M. Ould Daddah. Nous serons concernés par des élections dont toutes les conditions de transparence, de sérénité, d’honnêteté, de crédibilité, seront convenues ensemble et seront cogérées, a-t-il ajouté.

Personnellement je ne vois pas très bien comment, dans les conditions actuelles, il serait possible d’organiser des élections, a-t-il affirmé.

M. Ould Daddah a affirmé qu’il n’entendait pas engager de dialogue avec le chef de l’Etat comme ce dernier l’a proposé à l’opposition. Il faut un minimum de confiance pour que le dialogue ait la moindre chance d’aboutir à quelque chose, a-t-il dit, réclamant au chef de l’Etat un certain nombre de signes positifs pour créer un climat de dialogue.

Il lui a demandé de cesser d’empêcher les manifestations pacifiques, d’ouvrir, non pas en fonction de l’humeur du moment, mais de façon continue et dans des conditions convenues, les médias officiels aux partenaires politiques et à la société civile et de permettre l’accès à la fonction publique et aux marchés publics selon les règles de la compétence et de la transparence.

La manière dont le chef de l’Etat en personne s’adresse à l’opposition et à ses leaders n’est pas du tout de nature à laisser penser qu’il est dans une posture favorable aux négociations, aux discussions, a-t-il reproché.

Il a qualifié le régime de M. Ould Abdel Aziz de régime totalitaire qui prend seul ses décisions, qui ne se concerte pas avec son opposition et qui n’a aucun respect pour les citoyens.

Sur la lutte contre Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qui a multiplié ces dernières années attentats et enlèvements en Mauritanie, le chef de l’opposition a jugé que les résultats obtenus par le gouvernement n’étaient que des coups d’épée dans l’eau ou le sable.

Nous sommes, bien sûr, pour une lutte appropriée contre le terrorisme, a-t-il dit, ajoutant: s’il n’y a pas une politique de cohésion nationale, d’unité nationale, s’il n’y a pas un consensus dans cette lutte, elle n’a aucune chance d’aboutir.

Selon lui, dans un pays où 75% de la population a moins de 29 ans vit en majorité sans emploi, sans écoles, sans formation professionnelle, où il n’y a même pas de respect entre les citoyens et son gouvernement, vous êtes exposés à toutes les sirènes possibles et imaginables.

Pour dessécher le recrutement d’Aqmi, il faut que les gens aient le sentiment d’être dans un Etat de droit et non pas dans un Etat de répression, de corruption, qu’ils aient le sentiment que le bien commun est le fait d’abord des gouvernants, a-t-il affirmé.

(©AFP / 08 juin 2011 18h41)

 

VII Congrès des Flam:«Dictature raciste et arrogante»

altLa salle des fêtes de l’hôtel Ibis de Champs-sur-Marne (près de Paris) a abrité, le samedi dernier (28 mai 2011), la cérémonie d’ouverture du VIIème congrès des Forces de Libération Africaines de Mauritanie (FLAM). L’ambiance était bonne, pas de tension perceptible comme le prétendait certains internautes sur la toile. Les Flams sont décidés à travailler dure pour un réel changement des choses en Mauritanie. Nous pensons qu’il y aura des bonnes décisions qui seront prises, accompagnées par des mesures drastiques pour concrétiser le programme du mouvement. Toutes les consciences politiques des différentes tendances et associations des droits humains étaient invités d’honneurs. En tout cas l’ouverture du septième congrès sur le plan organisationnel est une réussite totale incontestable. Le discours des uns et les autres convergent tous vers l’unité d’action commune.
Le président Samba Thiam a, dans son discours, rappelé que les « congrès étaient un moment de pause… destinés à faire le point, à ouvrir des perspectives et à réajuster, au besoin, méthodes et stratégies de lutte ». Le ton est donné. Ce congrès ne sera pas comme les autres.
Très remonté contre le président Mohamed Ould Abdel Aziz qui « au tout début de sa prise de pouvoir avait suscité quelque espoir », Samba Thiam dénoncera l’absence d’équilibre dans la représentativité dans la haute administration, l’évacuation de la question du passif humanitaire, l’arrêt brutal du retour des réfugiés, la spoliation des terres de la Vallée, et le laxisme dans la gestion de la question de l’esclavage. Pour le président des FLAM, le constat est clair et amer : « le régime, par toutes ces pratiques, est entrain de révéler sa vraie nature : une dictature camouflée, arrogante, répressive et raciste, qui œuvre à préserver le même Système discriminatoire, à l’origine des régimes militaires arabo-berbères qui l’avaient précédé ! Comme ces derniers, le Régime du président Mohamed Ould Abdel Aziz élude les questions centrales pour n’aborder, au petit bonheur la chance, que les questions périphériques, techniques, secondaires ». Il reviendra ensuite sur les violences contre les étudiants noirs à l’université de Nouakchott avant de minimiser la portée de la décision prise par les autorités mauritaniennes de répertorier les tombes des disparus depuis l’indépendance.
La charge est violente contre le régime. Elle le sera à peine moins pour « les forces de la résistance ». Samba Thiam ne se montre pas tendre en effet avec ces organisations, les FLAM comprises, qui se livrent à une querelle de clochers, « jouant au leader », organisant leurs propres manifestations… Il fustigera également la gestion des sites électroniques sur fond de chasse aux visiteurs, regrettant qu’elles donnent dans l’auto flagellation au lieu de s’attaquer au Système.
« A situation nouvelle, stratégie nouvelle », lance Samba Thiam. La salle retient son souffle. Le fantôme du congrès de Cincinnati qui a vu l’organisation traverser une sévère crise semble s’éloigner. Samba Thiam poursuit en appelant à « l’unité la plus large possible avec les forces patriotiques, démocratiques et progressistes qui partagent, avec nous, les mêmes aspirations… S’unir ou périr tel est le sens et l’alternative de l’instant, tel est l’enjeu du moment ». Les lignes semblent bouger. Et pas de peu. Et le président des FLAM de déplorer l’autosatisfaction et la condescendance auxquelles son organisation a pu céder par moments. C’est qu’après avoir rendu un hommage appuyé aux martyrs qui ont donné leur vie et aux militants qui font preuve de persévérance, Samba Thiam en est arrivé à la conclusion qu’ « il serait illusoire de croire qu’une seule organisation, même toute puissante, au vu des conditions internes de plus en plus difficiles et complexes, fut en mesure de venir à bout, toute seule, du Système en cours ». L’auditoire saisit la portée de la déflagration et la couvre de ses applaudissements. Un véritable tournant s’annonce. Ce congrès ne ressemblera décidemment pas aux autres. Pour ceux qui ne l’auraient pas compris, le président des FLAM martèle qu’il faudra se préparer à « prendre les décisions courageuses qu’impose l’évolution de notre organisation, voire sa survie ». Un autre tabou va tomber : le mouvement va se redéployer en Mauritanie. C’est l’objet d’une vieille querelle qui vole en éclats. Désormais, plus rien ne sera comme avant. En se débarrassant de ces écueils, les FLAM renvoient habilement la balle dans le camp des autres organisations et partis. Les FLAM se disent prêtes pour le rassemblement et le combat sur le terrain.
Tous les invités qui prendront la parole abonderont dans le même sens et encourageront les FLAM à aller jusqu’au bout de ces résolutions. Une absence de taille assombrit cependant le concert : la section française de l’AJD/MR n’a pas répondu à l’invitation des FLAM.
Rendez-vous est pris le huitième congrès à Nouakchott ».les congressistes vont mettre en musique la feuille de route tracée par le président. Les conclusions seront attendues avec impatience. Une page est entrain d’être tournée.

BILADI

Congrès des FLAM : De l’exil au bercail ?

altLes Forces de Libération Africaines de Mauritanie (FLAM) avaient examiné, la semaine dernière, au cours de leur VIIème congrès ordinaire, à Champs-sur-Marne, en région parisienne, en France, leur retour en Mauritanie et les conditions d’une unité de l’ensemble de l’opposition du pays.
S’exprimant à l’ouverture du congrès, le président des FLAM, Samba Thiam, avait exhorté les militants de son organisation à débattre de la question du redéploiement général du mouvement à la lumière de 28 années de lutte.«Le congrès discutera, sans tabou, de cette question du redéploiement.
La uestion du retour des FLAM en Mauritanie, pour poursuivre le combat sur le terrain, sera naturellement discutée. Il appartiendra au congrès de donner une orientation claire sur ce retour qui nous paraît tout à fait envisageable, aujourd’hui», a-t-il dit.

Le président des FLAM a plaidé pour l’unité de l’opposition mauritanienne, estimant qu’il serait illusoire qu’une organisation puisse, à elle seule, mettre fin au système «discriminatoire et mono-ethnique» mauritanien. «Il n’y a plus de place pour la lutte en ordre dispersé devant la persistance d’un système discriminatoire à caractère raciste qui rend notre avenir, en Mauritanie, chaque jour, plus incertain. A situation nouvelle, stratégie nouvelle», a martelé M. Thiam qui vit en exil aux Etats-Unis. Il a estimé que les FLAM ne doivent plus assumer seules le poids de la lutte pour le nouvel ordre social et démocratique en Mauritanie fondé sur le caractère multiracial et multiculturel du pays. «Nous avons porté, presque seuls, pendant près de 20 ans, tout le poids de la lutte. Nous devons nous saisir maintenant de toute opportunité offerte d’en partager le fardeau avec d’autres forces, mieux, nous devons forcer ces opportunités», a déclaré M. Thiam.  «L’heure semble donc venue de travailler pour l’unité de la résistance dans la fusion des forces et des énergies, si nous voulons, ensemble, hâter la fin du système», a poursuivi l’ancien détenu à la tristement célèbre prison de Oualata. Selon lui, l’unité de l’opposition mauritanienne pourrait se faire autour de quelques points essentiels, parmi lesquels la réforme de l’armée, la haute administration et l’éducation pour tenir compte de l’identité «bi-ethnique et multiculturelle» du pays. «Ces questions ajoutées à la fin de l’esclavage, le renforcement de la démocratie nous semblent constituer une base naturelle de convergence», a affirmé M. Thiam.

Venus des Etats-Unis, d’Afrique et d’Europe, les délégués des FLAM débattront pendant trois jours de la situation socio-politique en Mauritanie, du passif humanitaire, du sort des réfugiés négro-mauritaniens au Sénégal et au Mali, de la question agraire dans la vallée du fleuve Sénégal et de l’esclavage. Ils procéderont, également, au renouvellement des instances dirigeantes de leur mouvement, dont le Conseil national et le Bureau national. Le congrès est dédié à feu Aboubakry Khalidou Bâ et Mamadou Amadou Sow, deux figures historiques de la lutte des FLAM.

 

Source : Eveil Hebdo (Mauritanie) via MALIWEB.COM