Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Daily Archives: 27/06/2011

TOUCHE PAS A MA NATIONALITE !

altCréation du mouvement ” TOUCHE PAS A MA NATIONALITE ” pour dire non à la mascarade du recensement organisé dans le seul but d’écarter les noirs de Mauritanie.
Rendez-vous  est donc pris pour un premier sit in, Jeudi 30 Juin à 10 Heures devant l’agence de recensement de sebkha pour dire NON à l’injustice, NON aux mensonges. Rappelons que ce front regroupe plusieurs associations culturelles négro-africaines et mouvements politiques du pays.

 Venez très nombreux. La lutte continue !

Destin post-électoral à plusieurs variantes

altLa classe politique nationale est à la recherche de son destin. Presque deux ans après l’élection présidentielle, elle n’a pas encore vu le bout du tunnel.Déroutée par l’impact de la défaite sévère infligée par l’homme qu’elle avait combattu de toutes ses forces pendant et après le coup d’Etat militaire, sans armes efficaces, l’opposition démocratique est sortie titubante comme un homme qui a du mal à retrouver ses jambes.Elle a, dans un réflexe de conservation de son rang, tenté de se réorganiser dans un cadre de concertation qui ne lui a pas assuré son unité et sa personnalité.

Malgré une expérience appréciable et des atouts nombreux, les forces de l’opposition ne se sont pas données les moyens de réorienter le jeu politique, de redéfinir les concepts et d’influencer les décisions. A défaut de renverser la balance et de décrisper la scène politique par des offensives de charme, l’opposition est restée figée sur une position fainéante en faisant tantôt du surplace tantôt en donnant l’impression de déranger le président de sa tanière sans le faire réellement . Ould Abdel Aziz à qui il ne reste plus qu’à maquiller son putsch par une élection présidentielle où il est sorti vainqueur, veut colorer son édifice par une ouverture à l’opposition. Plusieurs fois ce ballon d’essai fut lancé dans la cour de la COD sans être saisi par une opposition ne croyant pas à la sincérité de l’homme fort du pays. Dans un long bras de fer qui opposa le bloc Aziz à celui de la COD, le chemin du dialogue devenait de plus en hypothéquer par l’intransigeance réciproque. Mais , en dépit de sa position de favori , le président Aziz semble comprendre que sans ouverture démocratique, le pays ne sera pas à bout de crises politiques préjudiciables à la paix et à l’unité nationale. Il a beau prendre des décisions, entamer des chantiers, s’attaquer à la gabegie, mais sans la participation de l’opposition à tout ce processus de construction, l’œuvre que veut réaliser la nouvelle équipe dirigeante ne se sera pas une tâche aisée. Pour sa part l’opposition est condamnée soit à mettre de l’eau dans son sirop, sinon à s’enfermer dans un radicalisme viscéral. Accepter de dialoguer n’est pas une perte de temps. Tant que les arguments développés servent à faire avancer la machine, les acteurs politiques doivent continuer à débattre pour la recherche de solutions idoines. En outre le dialogue n’est pas une alternative qui se résume à deux termes antinomiques : accepter ou à refuser. C’est un processus de concertation entre les acteurs engagés dans une volonté de se retrouver autour d’un cadre de discussion avec des avancées et de reculades qui peuvent à la longue aboutir à des conclusions constructives. L’essentiel n’est pas de tirer un bénéfice politique personnel mais de débarrasser le paysage politique de ses pesanteurs et le placer dans une dynamique transformation. Il s’agit donc moins d’un marché à signer dans une sorte de partage des richesses du pays mais de gérer ensemble les atouts par les idées et les expériences des uns et des autres.

Cheikh Tidiane Dia -LE RÉNOVATEUR

Le jeune Gaye Amadou Tidjane admis en classe supérieure mais exclu quand-même!!!

altSi l’admission en classe supérieure est un motif de satisfaction, l’élève Gaye Amadou Tidjane, inscrit en 3ème A, titulaire du matricule 2756, au Lycée Privé du Sahel, ne s’en délectera pas. Et pour cause, il est déclaré admis en classe supérieure mais exclu par une mesure sans appel prise par son directeur qui a préféré user de son autorité pour mettre son cachet sévère sur un bulletin orné d’un travail honorable attesté par les mentions des professeurs. Deuxième de sa classe, avec une moyenne générale de 11,68, il se retrouve sans autre forme de procès bouté hors de la classe (voir fac-similé du bulletin), par la volonté d’un homme qui s’appelle Daniel Lobé qui n’est rien d’autre que le proviseur de ce lycée, qui apparemment a ses propres lois qui le singularise du reste des écoles.

Si le pauvre petit Gaye n’a pas compris les mobiles de ce renvoi, chose normal, (car rien à ses yeux ne le justifie), ses parents eux ont une altexplication à fournir. Toutes les appréciations faites par les professeurs sont unanimes pour louer le travail de cet élève. Le problème est tout autre. Il s’agirait d’un règlement de compte entre le directeur du Lycée privé du Sahel et la mère de Gaye Amadou Tidjane. Madame Sall ex-employée dans cette école privée, laquelle servait comme directrice de la Maternelle de ce groupe scolaire avant d’ouvrir sa propre structure, « Le Paradis des enfants » qui, aux yeux de son ancien employeur est un concurrent de taille. N’approuvant pas cette initiative de la part d’une femme qui veut gérer ses propres affaires, Lobbé fidèle à ses humeurs vengeresses, dont il est si bien reconnaissable n’a eu d’autre arme que de se déchaîner sur le parcours excellent d’un élève à travers lequel il porta une gifle à un système lui qui se moque de ses institutions. L’élève qui en toute évidence, a tous les atouts pour s’inscrire ailleurs que dans cette école qui répugne le bon travail se souviendra encore longtemps, devenu même adulte que l’injustice est l’ennemi de la réussite.

Amadou Diaara-LE RÉNOVATEUR

Recensement des populations : J’ai honte et je proteste… par Me Lo Gourmo Abdoul

altL’urgence nous prend à la gorge. Notre pays s’enfonce, dans l’indifférence quasi générale et la connivence d’une partie des élites, dans les sables mouvants du chaos. Le recensement à vocation d’état-civil présenté par le pouvoir comme une panacée pour mettre fin au désordre administratif supposé régner en la matière, nous installera fatalement dans le tourbillon des incertitudes et les risques de confrontation identitaire. Car, c’est bien cela l’enjeu réel du processus engagé par le pouvoir. Et c’est bien cela qui, seul, peut expliquer cette ambiance étrange qui règne autour de l’opération administrative la plus calamiteuse de l’histoire de ce pays qui en a vu pourtant bien d’autres…

Des dizaines de milliers de Hal pular, wolofs et soninkés, des milliers d’autres mauritaniens ou mauritaniennes aux noms à consonance « étrangère » sont d’ores et déjà soumis à la question, écartés avec mépris et voués à la dérive apatride dans leur propre pays par la stupidité d’obscurs petites mains chauvines, à l’œuvre dans l’ivresse immodérée de la toute puissance bureaucratique. S’il n’ya plus de bornes, il n’y a plus de limites…

Dans les « centres d’accueil citoyen » sont installés des comités ad hoc qui opèrent à la hache, à visage découvert, pour remettre systématiquement en cause la nationalité des négro-africains et installer ainsi la « vraie Mauritanie », une Mauritanie réduite à sa plus simple expression, la « Mauritanie Nouvelle » tant attendue par les thuriféraires du putschisme, singulièrement négro-africains, qui rasent désormais les murs, hagards, comme sonnés par l’ampleur de leur complicité au crime qui est là maintenant et qui se préparait depuis longtemps…

Où sont-ils donc qui nous avaient promis, à l’ombre de cette Mauritanie- là, la fin des ambigüités chauvines, l’instauration d’une ère d’égalité nationale et de paix civile, la refondation d’un Etat pour tous ? Une prière à Kaëdi pour des morts sans sépultures et voilà lâchée la machine de l’anesthésie générale qui autorise d’opérer sans coup férir la rupture d’identité de notre patrie…

J’ai été profondément blessé d’entendre poser à un cadre du pays, désemparé et honteux, la question de savoir « pourquoi tu ne parles pas arabe ». A cet autre vieillard, s’il avait des parentés au Sénégal, s’il se rendait souvent « dans ce pays étranger ». A un militaire de haut rang à la retraite de l’armée nationale, comment il a gagné ses galons et s’il connaissait le commandant Soueidatt. A une femme sexagénaire, où a été enterré son père. A un jeune, quels versets de Coran il récite.

A moi-même, si je connaissais « l’avocat Ould Abdel Kader, Immeuble El Mamy, à Nouakchott » et si ma langue était le poular…Il y’en a de bien plus tristes encore dans ce florilège indécent et qui désemparent et désorientent après des heures et des heures passées à attendre son tour… pour le purgatoire.

Cette opération de recensement apparaît bien comme un traquenard, un véritable acte de trahison de l’Etat à l’égard des citoyens humbles, et spécialement des négro-africains accourus par milliers pour ne pas être en reste, car depuis plus d’une vingtaine d’années, ils vivent en permanence sous la pression cauchemardesque des vexations et des rackets pour défaut de pièces d’état-civil, qu’ils en possèdent ou qu’ils les aient perdu, sur toutes les routes et tous les chemins vicinaux de ce pays. Ils se savent spécialement visés pour toute opération de ce genre, depuis plusieurs décennies.

Ils sont venus donc, munis des pièces d’état-civil valables, établis par leur administration nationale et locale. Mais, ce ne sont pas ces pièces qui sont à l’ordre du jour dans ces « centres d’accueil citoyens » ! Ce qui est à l’ordre du jour, c’est leur parcours personnel, leur identité profonde, leur mauritanité fatalement ambiguë, forcément douteuse.

Il ne s’agit pas comme l’impose le droit, d’une simple substitution de pièces nouvelles à de pièces anciennes comme ce fut le cas précédemment, lors de la délivrance des fameuses cartes d’identité infalsifiables à l’époque de M.Ould Taya, pour mettre fin à l’anarchie des pièces en carton jaune. Il s’agit maintenant d’une identification à forte teneur identitaire biaisée du pays.

Un calcul à somme forcément négative pour eux. Donc, dans cette logique, peu importe que le droit s’oppose à ce que de simples citoyens choisis suivant des critères illicites évidents, en raison de leur appartenance ethnique ou tribale, puissent se substituer aux seules autorités habilitées à mettre en cause la nationalité de n’importe lequel d’entre nous dans le cadre d’une opération nécessairement judiciaire.

L’esprit des lois a déserté ce pays, magistrats, policiers et autorités administratives régulières étant victimes de la même vindicte populiste pour laisser officier des groupes agissant désormais impunément, en nervis administratifs missionnaires.

Moi, j’ai honte surtout de ce silence assourdissant, accablant dans lequel se déploie à nouveau le rouleau compresseur de la bêtise, alimentée à feu vif par l’esprit d’improvisation et le laisser-aller des plus basses passions. Ceux, députés ou membres de la société civile, qui ont malgré tout protesté devant ce drame à ciel ouvert des communautés négro-africaines -qui n’ont, à ce jour, pas eu la justice qu’ils réclament suite aux crimes contre l’humanité dont ils furent victimes il y’a 20 ans- ne sont pas encore suffisamment audibles dans leur protestation ou le font, le plus souvent, dans la seule perspective des prochaines élections : le fichier qui en sera sorti sera-t-il ou non fiable ? Les inscriptions sont-elles transparentes etc. ?

Mais, là n’est pas, n’est plus le problème. Le vrai problème est de savoir si un recensement sur une base ethnique ou raciale est politiquement et moralement acceptable, en soi. D’évidence c’est non ! Pour notre sécurité commune, notre paix civile et pour l’unité de notre patrie, pendant qu’il est encore temps, il faut arrêter la machine à fabriquer la haine et la division.

Le monde dans lequel nous vivons n’est plus celui d’il y’a vingt ou trente ans, où l’on pouvait passer par pertes et profits politiques, l’anéantissement physique ou administratif des gens, en raison de leur peau, de leur langue, de leur religion ou de leurs opinions politiques. Notre époque est celle de l’indignation et de la résistance.

Pour les blessures faites à notre peuple, pour les risques très graves que fait peser cette parodie administrative à relents particularistes sur la pérennité et l’intégrité de notre Etat, Je proteste avec véhémence et réclame pour tous, le respect de la loi républicaine et de la dignité humaine !

Me Lo Gourmo Abdoul-Avocat.