Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Destin post-électoral à plusieurs variantes

altLa classe politique nationale est à la recherche de son destin. Presque deux ans après l’élection présidentielle, elle n’a pas encore vu le bout du tunnel.Déroutée par l’impact de la défaite sévère infligée par l’homme qu’elle avait combattu de toutes ses forces pendant et après le coup d’Etat militaire, sans armes efficaces, l’opposition démocratique est sortie titubante comme un homme qui a du mal à retrouver ses jambes.Elle a, dans un réflexe de conservation de son rang, tenté de se réorganiser dans un cadre de concertation qui ne lui a pas assuré son unité et sa personnalité.

Malgré une expérience appréciable et des atouts nombreux, les forces de l’opposition ne se sont pas données les moyens de réorienter le jeu politique, de redéfinir les concepts et d’influencer les décisions. A défaut de renverser la balance et de décrisper la scène politique par des offensives de charme, l’opposition est restée figée sur une position fainéante en faisant tantôt du surplace tantôt en donnant l’impression de déranger le président de sa tanière sans le faire réellement . Ould Abdel Aziz à qui il ne reste plus qu’à maquiller son putsch par une élection présidentielle où il est sorti vainqueur, veut colorer son édifice par une ouverture à l’opposition. Plusieurs fois ce ballon d’essai fut lancé dans la cour de la COD sans être saisi par une opposition ne croyant pas à la sincérité de l’homme fort du pays. Dans un long bras de fer qui opposa le bloc Aziz à celui de la COD, le chemin du dialogue devenait de plus en hypothéquer par l’intransigeance réciproque. Mais , en dépit de sa position de favori , le président Aziz semble comprendre que sans ouverture démocratique, le pays ne sera pas à bout de crises politiques préjudiciables à la paix et à l’unité nationale. Il a beau prendre des décisions, entamer des chantiers, s’attaquer à la gabegie, mais sans la participation de l’opposition à tout ce processus de construction, l’œuvre que veut réaliser la nouvelle équipe dirigeante ne se sera pas une tâche aisée. Pour sa part l’opposition est condamnée soit à mettre de l’eau dans son sirop, sinon à s’enfermer dans un radicalisme viscéral. Accepter de dialoguer n’est pas une perte de temps. Tant que les arguments développés servent à faire avancer la machine, les acteurs politiques doivent continuer à débattre pour la recherche de solutions idoines. En outre le dialogue n’est pas une alternative qui se résume à deux termes antinomiques : accepter ou à refuser. C’est un processus de concertation entre les acteurs engagés dans une volonté de se retrouver autour d’un cadre de discussion avec des avancées et de reculades qui peuvent à la longue aboutir à des conclusions constructives. L’essentiel n’est pas de tirer un bénéfice politique personnel mais de débarrasser le paysage politique de ses pesanteurs et le placer dans une dynamique transformation. Il s’agit donc moins d’un marché à signer dans une sorte de partage des richesses du pays mais de gérer ensemble les atouts par les idées et les expériences des uns et des autres.

Cheikh Tidiane Dia -LE RÉNOVATEUR

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