Daily Archives: 30/06/2011
Pétition internationale: Touche pas à ma nationalité!
Depuis quelques semaines les autorités Mauritaniennes ont entrepris un recensement à vocation d’état civil appelé « enrôlement des populations ». Cependant, depuis le début de l’opération, plusieurs milliers de Mauritaniens parmi les plus modestes, particulièrement ceux issus des communautés négro-africaines, ont vu leurs nationalités remises en cause ; en outre, ils font l’objet de pires humiliations, et de manière quotidienne.
Plusieurs organisations de défense des droits humains ainsi que de nombreuses personnalités de la société civile ont ainsi dénoncé cette chasse aux sorcières qui finirait par exclure encore davantage les populations négro-africaines de la société Mauritanienne. Par ailleurs, certaines de ces organisations ont demandé l’arrêt immédiat de ce recensement. Malgré toutes ces dénonciations et indignations, les autorités Mauritaniennes font la sourde oreille et opposent un refus catégorique.
Nous, signataires de cette pétition, demandons l’arrêt pur et simple de ce recensement contre-productif qui oppose des citoyens Mauritaniens à d’autres. Cet arrêt permettrait entre autre de réviser les procédés utilisés pour ce type de recensement mais aussi de sauvegarder la paix civile dans notre pays.
Nous, signataires, sollicitons le soutien et l’adhésion de tous les compatriotes, de l’intérieur comme de l’extérieur, à notre cause. Il s’agit de sauvegarder l’unité de tous les Mauritaniens et la paix civile dans notre pays.
Pour se joindre à nous, prière de bien vouloir nous envoyer un email et nous indiquer votre nom, prénom, profession, ville et pays de résidence à:
contre.recensement.rim@gmail.com
LES INITIATEURS:
1. Ba Yacouba – Nouakchott-Mauritanie
2. Kaaw Touré– Kalmar-Suède
3. Ba Mamadou Kalidou– Nouakchott-Mauritanie
4. Ba Aboubackry– Nouakchott-Mauritanie
5. Abdoul Baila Wane– Nouakchott-Mauritanie
6. Dia Alassane– Nouakchott-Mauritanie
7. Yacouba Diakité– Nouakchott-Mauritanie
8. Sileye Bâ– Nancy- France
9. Pr Toka Diagana– Washington DC – USA
10. Deffa Wane– Nouakchott- Mauritanie
11. Ing Ibrahima Ba – Colorado – USA
12. Dr Tidiane M’Pally Koita – Paris – France
13. Dr Abderrahmane Ngaidé – Dakar – Sénégal.
Mauritanie: Mobilisation en France contre le nouveau recensement général
Paris, France – Les forces de libération africaines de Mauritanie (FLAM) et l’Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste (IRA) ont mis en garde, séparément, jeudi à Paris contre les conséquences du recensement général en cours en Mauritanie, estimant qu’il conduirait à l’exclusion d’une catégorie importante de la population. ‘La composition de la commission de recensement traduit très clairement la volonté d’exclure une partie de la société mauritanienne de ce recensement, nous ne nous reconnaissons pas dans cette manœuvre politicienne’, ont affirmé les FLAM dans une résolution transmise à la PANA. Un responsable des FLAM, Ibrahima Diallo, a détaillé les craintes de son mouvement, citant l’exemple d’un officier supérieur connu de l’armée mauritanienne qui n’a pas réussi à se faire recenser au motif d’une ‘nationalité douteuse’.
‘le colonel Anne Amadou Babali a participé à tous les coups d’Etat militaires de ces dernières années en Mauritanie ; il a occupé de hautes fonctions militaires. Et pourtant, il n’a pu se faire recenser sous prétexte que sa nationalité mauritanienne serait à prouver. Imaginez donc la difficulté qu’aurait un quidam à se faire recenser’, a argumenté , chargé de la communication des FLAM pour l’Europe.
Les mêmes craintes sont partagées par le président de l’IRA, Biram Ould Abeid, qui voit dans l’organisation matérielle du nouveau recensement une volonté de conforter les partisans d’une Mauritanie exclusivement ‘arabo-berbère’.
‘Ne nous méprenons pas : ce recensement n’est pas effectué pour dénombrer le nombre exact de Mauritaniens ; il vise à minorer la composante négro-africaine de la Mauritanie et à légitimer son exclusion de la gestion du pays. Nous ne laisserons pas faire’, a averti le président de l’IRA, de passage à Paris.
Selon les statistiques officielles disponibles, la Mauritanie compte environ 2,5 millions d’habitants repartis entre maures, alpulars, soninkés et haratines .
Depuis plusieurs années, la répartition exacte de la population entre les différents groupes ethno-linguistiques constitue une vraie pomme de discorde entre les partisans d’une Mauritanie arabo-africaine et les tenants d’une Mauritanie arabo-berbère, essentiellement tournée vers le Maghreb et le monde arabe.
Pana 30/06/2011
Sebkha : Sit in de protestation contre l’enrôlement sélectif
Des centaines de jeunes négro mauritaniens ont protesté vigoureusement ce jeudi 30 juin , dans le département de Sebkha,durant quatre heures d’horloges,contre l’enrôlement sélectif qui prévaut au sein des centres dits d’enrôlement, à travers toute la Mauritanie. Première d’une série, cette action qui a été soutenue par le Mouvement du 25 février, a mobilisé une grande partie de la jeunesse mauritanienne. Des hommes politiques toutes tendances confondues et des leaders de la société civile ont répondu à un appel lancé, depuis quelques jours sur le réseau social mondial face book. Ils ont brandi es slogans appelant à l’arrêt de cette farce et à la prise en compte de la citoyenneté de toutes les franges de la composante sociale du pays. Gonflés à bloc, les jeunes ont crié leur rage en assenant « Aziz dégage », « carton rouge à Ould Abdel Aziz et à Ould Boilil ».Ils ont appelé à l’enrôlement de tous les citoyens mauritaniens et ont condamné le racisme flagrant qui prévaut en Mauritanie et la volonté des autorités d’exclure d’immenses composantes de ce pays. Sur les banderoles, on pouvait lire également « Ensemble mobilisons nous pour dire non à la négation de notre citoyenneté » ; « Nous n’avons qu’une seule patrie : la Mauritanie ».Selon eux, il est nécessaire que la justice et l’égalité prévalent dans une Mauritanie débarrassée de la discrimination. Il y a eu un impressionnant déploiement des forces de l’ordre (garde et police) qui ont bouclé une bonne partie des axes menant au centre d’enrôlement de Sebkha. La réputation de ce centre est ternie par des sombres histoires d’exclusion et de refus délibéré d’enrôlement des populations négro mauritaniennes. Les organisateurs ont diffusé une déclaration où ils affirment que « depuis son élection au mois de juillet 2009, le Général Mohamed Abdel Aziz a décidé de suspendre l’établissement des pièces d’état civil. Cette décision appliquée par des agents particulièrement zélés, a privé de nombreux enfants noirs (Poulaar, soninké, wolof, Haratin et bambara) de pièces d’état civil, pourtant un droit pour tout citoyen. Le démarrage des opérations d’enrôlement n’a fait que corroborer déplore les initiateurs du sit in, les soupçons selon lesquels le recensement est Destiné uniquement à priver les négro mauritaniens de leur citoyenneté. Cette situation était prévisible dans la mesure où sur des centaines d’agents recenseurs, les noirs ne représentent que 1 % et sur douez cadres devant gérer l’agence nationale de recensement, un seul est noir. Aujourd’hui, tout noir est considéré, regrette le Mouvement, comme forcément d’origine étrangère. Ce problème épineux est aggravé par le cas des déportés de retour qui sont encore des étrangers dans leur pays. Le « Mouvement touche pas à ma Nationalité » s’insurge contre cette discrimination appelle tous les Mauritaniens épris de justice et de liberté à dire non à cette injustice. Un deuxième sit in de protestation se déroulera, le jeudi prochain (7 juillet) devant l’agence d’enrôlement d’El Mina.
THIAM Mamadou- LE CALAME
Les populations de Sylla opposées aux tentatives d’expropriation de leurs terres
Les populations de Sylla, un village de la commune de Néré Walo (situé à 10 km à l’Ouest de Kaédi) dénoncent depuis quelques jours «une nouvelle tentative d’expropriation» de leurs terres situées dans le Dièri, selon plusieurs témoignages recueillis par le Calame mercredi.
Acord, une ONG spécialisée dans le soutien au développement de l’agriculture, est engagée dans un projet d’aménagement de 90 hectares au profit des populations d’un village voisin, Bir El Barka. Un village, proche de Sylla, où sont installés des compatriotes, suite à la tourmente de l’année 1989, marquée par de graves troubles et exactions à caractère ethnique.
Les habitants de Bir El Barka sont arrivés sur ces lieux avec un statut de «rapatriés» du Sénégal. Une prétention vivement contestée par les populations des villages environnants, qui soutiennent qu’ils sont« instrumentalisés pour servir de couverture» à de gros pontes «dans l’unique but de faire main basse sur des propriétés traditionnelles» appartenant aux ressortissants du Hirnagué Bossea.
Une opération à travers laquelle est vivement dénoncée « la complicité » de l’administration illustrée par « un détournement » de la loi sur le foncier rural.
En 1991, une tentative d’expropriation avait été à l’origine d’un grave incident dans ce village, avec un bilan de plusieurs morts et de nombreuses arrestations.
Entre un recensement à vocation d’état civil, au mode opératoire fortement décrié et la vieille bombe à retardement que représente l’expropriation des terres de la vallée du fleuve au détriment des populations négro africaines, la Mauritanie tarde décidément à reprendre le chemin salutaire d’une unité nationale, pourtant préalable à l’instauration de tout système démocratique, capable d’orienter toutes les énergies vers le développement.
Un gros hiatus entre les promesses et la réalité, qui renvoie le reflet d’un pays traînant dangereusement les pieds au risque de se faire rattraper par ses vieux démons.
LE CALAME
Les organisations de la société civile écrivent au ministre de l´intérieur
Forum des Organisations Nationales des Droits Humains en Mauritanie (FONADH)
Réseau d’Organisations de la Société Civile pour la Promotion de la Citoyenneté (RPC)
Publiez Ce Vous Payez (PCQVP)
Nouakchott, 23/06/2011
A Monsieur le Ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation
Objet : Enrôlement des populations
Monsieur le Ministre,
Dans un Pays qui a été marqué, dans un passé récent par une politique d’exclusion et de discrimination, dont la manifestation criminelle suprême, fut la déportation de dizaines de milliers de citoyens, dans la violence et l’humiliation, au seul prétexte qu’ils ne sont pas arabo-berbères donc pas Mauritaniens, nous venons, par la présente lettre, attirer votre attention sur les conditions déplorables dans lesquelles se déroulent les opérations d’enrôlement des populations sur le Registre d’Etat Civil dans les Moughataa du District de Nouakchott.
Nous avions, à l’époque, lors du démarrage de cette opération et à travers une pétition et des canaux divers, souligné notre préoccupation quant aux conditions opaques dans lesquelles s’effectue le recensement. Notre inquiétude était grande car la composition des membres des Centres d’Accueil des Citoyens (CAC) ne reflétait pas la Mauritanie plurielle. En effet, sur les 54 membres devant diriger les opérations dans les différentes moughattas du pays, on note avec regret, seulement 4 citoyens négro-mauritaniens. il nous parait important de rappeler à l’attention des pouvoirs publics que pour entamer avec des chances de succès notre nécessaire réconciliation, pour l’émergence d’une Nation mauritanienne riche de nos diversités, tous les espaces de vie et de travail doivent être partagés. A cela s’ajoute l’absence de textes clairs et précis expliquant et réglementant le processus de cet enrôlement.
Malheureusement, le démarrage laborieux de cette opération à Nouakchott confirme nos craintes. De toutes parts, des plaintes des populations qui expriment leurs ressentiments et inquiétudes sont signalées quant à :
– l’attitude peu responsable des personnes chargées de cet enrôlement, qui agissent selon leur désir et à la tête de la personne qui se présente pour le recensement. Ils agissent comme de véritables comités de contrôle de la mauritanité qui rappelle les procédés de contrôle de l’ivoirité.
– le caractère provocateur des questions posées est notoire. Il s’agit de questions du genre : Etes-vous Peul ou Haal pulaar ? citez les quartiers de telle ville ? citez les noms des maires, sénateurs de telle localité ? ce qui, de notre avis, ne répond à aucune procédure légale, d’autant plus qu’il n’est pas de la mission de cette commission d’enquêter, encore moins de statuer sur la mauritanité (nationalité) de quelqu’un, qui reste du ressort de la justice.
– Le refus de recenser les personnes (surtout) les femmes mariées à des Mauritaniens depuis plus de vingt ans et qui ont acquis la nationalité selon les textes qui étaient en vigueur. Aujourd’hui, on veut leur appliquer le nouveau code de la nationalité alors que le principe de la rétroactivité dans ce cas n’est pas prévu par la loi.
– le fait de lier l’enrôlement des personnes adultes (plus de 45 ans) à l’enrôlement de leurs parents (père) ou la délivrance, le cas échéant, d’un certificat de décès est inadmissible parce que violant le droit et la liberté du citoyen de choisir librement sa nationalité.
Ce comportement inadmissible incite certains citoyens à déclarer le décès de leurs parents vivants pour pouvoir se recenser eux mêmes étant donné que leurs parents sont d’un âge très avancé ou vivent dans des zones enclavées.
Cette situation est d’autant plus grave qu’elle vise plus particulièrement, la composante négro-mauritanienne uniquement.
Par ailleurs, l’absence d’informations sur la procédure ouvre la voie au déchainement des passions, à la corruption et au passe-droit ; sans oublier la paralysie générale dans laquelle se trouvent tous ceux qui n’ont pas de pièces d’état civil ou dont les pièces ont expiré et qui doivent attendre obligatoirement que leurs parents soient recensés, alors que ces derniers se trouvent dans des lieux inaccessibles ;
Pour toutes ces raisons, et compte tenu du caractère discriminatoire de cette opération à l’égard de certaines composantes ethniques (principalement la composante négro- mauritanienne), faisant de cette opération qui devrait être citoyenne, un enjeu de division avec des relents sectaires, nous demandons :
– la vulgarisation des textes qui régissent l’enrôlement pour permettre à tous les citoyens de connaître leurs droits,
– la suspension pure et simple de cette opération en attendant la clarification du processus,
– l’ouverture d’un dialogue franc entre les principaux acteurs : société civile, partis politiques et administration pour redéfinir les conditions de l’enrôlement,
– le respect de la diversité dans le choix des responsables de cette opération.
Comptant sur votre compréhension, nous vous prions de recevoir, Monsieur le Ministre, nos meilleures salutations.
Les signataires :
Forum des Organisations Nationales des Droits Humains (FONADH)
1. Association des Femmes Chefs de familles (AFCF),
2. Association Mauritanienne des Droits cde l’Homme (AMDH),
3. Association Mauritanienne pour la Promotion de la Langue et de la Culture SOONINKE (AMPLCS),
4. Association pour la Renaissance du Pulaar en RIM (ARPRIM),
5. Association pour le Renforcement de la Démocratie et de l’Education Citoyenne (ARDEC),
6. Comité de Solidarité avec les Victimes des Violations des Droits Humains en Mauritanie(CSVVDHM),
7. Groupes d’Etudes et de Recherches sur le Démocratie et le Développement Economique et Social (GERRDES),
8. Ligue Africaine des Droits de l’Homme (Section Mauritanie),
9. Ligue Mauritanienne des Droits de l’homme (LMDH),
10. Regroupement des Victimes des Evénements de 1989- 1991 (REVE),
11. Collectif des Veuves,
12. Collectif des Rescapés Militaires
13. SOS – Esclaves.
Réseau d’Organisations de la société Civile pour la Promotion de la Citoyenneté (RPC)
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