Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Daily Archives: 21/06/2011

Sénégal :Le vice de Wade

altLes Sénégalais ont une périphrase pour résumer le fantasme du moment dans la classe politique:la dévolution monarchique du pouvoir”. Cela signifie que le président Abdoulaye Wade chercherait par tous les moyens à imposer son fils Karim à sa succession. Wade nagerait-il dans les mêmes eaux que Laurent Désiré Kabila, Gnassingbé Eyadema et Omar Bongo, qui ont vu leur fils reprendre le flambeau paternel —quitte à l’arracher des mains des opposants? Beaucoup le redoutent, et le président sénégalais n’a rien fait jusqu’à présent pour dissiper les ambiguïtés —bien au contraire. Si bien qu’à Dakar, chaque geste, chaque mot,  chaque attitude du président et de son fils est passé au tamis médiatique, décortiqué, analysé pour être finalement classé «à charge» ou «à décharge».

L’affaire du «ticket» présidentiel

L’adoption en Conseil des ministres, jeudi 16 mars 2011, d’un projet de loi constitutionnelle visant à créer un «ticket» président /vice-président, élus en même temps au suffrage universel, est la dernière trouvaille en date d’Abdoulaye Wade. Un bel os à ronger sur lequel se sont instantanément jetés les opposants au chef de l’Etat. Les Sénégalais, qui ont érigé la politique au rang de sport national, en ont sans doute pour des mois à débattre du bien fondé ou non d’une telle réforme, et surtout de sa finalité.

A première vue l’affaire est simple. Depuis la réforme de 2009, un poste de vice-président est prévu dans la Constitution sénégalaise. Il est nommé par le chef de l’Etat qui lui délègue une partie de ses pouvoirs. A écouter le porte-parole du Parti démocratique sénégalais (PDS), Abdoulaye Wade aurait simplement voulu donner davantage de légitimité à la fonction de vice-président.

Babacar Guèye ajoute que la perspective d’un «ticket» présidentiel possède aussi une dimension politique importante, dès l’instant «où le vice-président est choisi pour ce qu’il apportera au candidat du PDS en terme de voix» pour la présidentielle de 2012. Bref, le vice-président serait un colistier porteur de voix et dont la légitimité permettrait de renforcer la démocratie en cas de vacance du pouvoir ou d’empêchement du président.

Seulement —et c’est là où les choses se compliquent— l’opposition rappelle que jusqu’à présent, en cas de vacance du pouvoir, il est prévu par la loi fondamentale d’organiser des élections dans un délai de trois mois. Permettre à un vice-président d’assurer l’intérim reviendrait à autoriser Wade à choisir son successeur.

«A l’imposer aux Sénégalais», précise la porte-parole du Parti socialiste sénégalais, Aïssata Tall Sall. Pour elle, c’est un véritable «coup d’Etat» auquel se livre Wade qui modifie, «grâce à sa majorité» une Constitution pourtant adoptée par référendum. Toute l´opposition sénégalaise a réagi de la même facon, dénonçant une manœuvre politicienne à quelques mois de l’élection présidentielle, prévue le 26 février 2012.

Les constitutionnalistes sont déjà divisés sur la possibilité offerte ou non à Wade de se présenter en 2012. La Constitution limitant à deux le nombre de mandats possible, faut-il compter ceux de Wade à partir du tout premier, c’est-à-dire sous l’ancienne Constitution? Il briguerait alors son troisième mandat. Ou faut-il plutôt démarrer à partir de la réforme constitutionnelle de 2001, auquel cas il ne s’agirait que d’un deuxième mandat? Finalement, la question est anecdotique; chacun sait bien que rien n’empêchera Wade de se présenter en 2012 et surtout pas «son» Conseil constitutionnel.

Logique de succession

Ce qui inquiète profondément l’opposition, impatiente d’arriver aux affaires, serait de voir Wade régler sa succession et faire en sorte que le PDS lui survive d’une façon ou d’une autre à la tête du pays. Imaginons le scénario suivant: Wade et son vice-président sont élus en 2012. Wade quitte le pouvoir deux ans après, laissant son successeur terminer un mandat de sept ans au total. L’opposition se retrouverait alors piégée et le PDS aurait toutes les chances d’assurer sa pérennité au pouvoir avec un nouveau président qui serait déjà passé devant les électeurs.

Le président sénégalais est donc entré dans une logique de succession et se comporte un peu de la même façon que Senghor (1960-1980) en son temps, qui avait modifié la Constitution afin de permettre à son Premier ministre, Abdou Diouf, de le remplacer. L’histoire retiendra que le jeune Abdoulaye Wade s’était élevé avec véhémence contre cette réforme constitutionnelle, dénonçant alors les dérives monarchiques du pouvoir sénégalais.

La grande question qui agite les Sénégalais n’est pas tant de savoir si la réforme dite «du ticket» va entrer en vigueur, (selon toute vraisemblance le Congrès, chambre d’enregistrement, sera chargé d’adopter la modification) mais plutôt de savoir quels tickets les Sénégalais auront en mains en février prochain.

Un ticket Abdoulaye/Karim, ou «Wade au carré» selon le bon mot de Hélène Tine de l’Alliance des Forces du Progrès, serait perçu comme un véritable tremblement de terre politique. Et toute la sophistication dont sait faire preuve la classe politique sénégalaise ne suffirait pas à enlever de la bouche des électeurs cet arrière-goût de cuisine familiale —qui est plutôt une spécialité de leurs voisins.

Les électeurs sénégalais sont-ils prêts à voter pour cette incongruité politique que serait un ticket formé du père et du fils? Rien n’est moins sûr. En tous cas, s’il réalise cet exploit, Abdoulaye Wade s’inscrira dans l’histoire politique mondiale aux côtés de personnages comme Caligula, qui donna le titre de Consul à son cheval. 

Le porte-parole du PDS jure que le président n’a pas de telles intentions mais souhaite trouver un colistier capable de lui faire gagner la bataille. Verra-t-on émerger un ticket Abdoulaye Wade/Idrissa Seck, qui aurait le mérite de rassembler la famille libérale et de mettre le PDS en ordre de bataille? Mais alors, le président prendrait le risque de mettre une partie de son pouvoir entre les mains de quelqu’un en qui il n’a plus aucune confiance… Et surtout, rien ne dit que son parti le suive sans broncher. Idrissa Seck a sans doute plus d’ennemis au sein du PDS qu’à l’extérieur.

Provoquer le débat

Dans l’opposition, là aussi, le petit jeu des tickets risque de donner des sueurs froides. Moustapha Niasse et Ousman Tanor Dieng pourraient-ils former un duo? Rien n’est certain, et les leaders de la coalition Benno Siggil Sénégal devraient disserter longtemps sur les possibles combinaisons politiques offertes par la réforme Wade.

C’est d’ailleurs sans doute l’un des effets recherchés par le président sénégalais: provoquer un débat et tester les lignes de résistance au sein de la classe politique. Mais les Sénégalais savent aussi que Wade ne recule généralement devant rien —surtout pas devant l’opposition. Lui qui a humilié quasiment tous ses ex-Premiers ministres en les envoyant pour certains de longs mois en prison et qui a réformé la Constitution sans consulter le peuple, n’a pas pour habitude de renoncer.

Une chose au moins semble acquise à ses yeux: il fera tout pour gagner la présidentielle de 2012. Dans cette optique, le vice-président, dauphin ou pas, doit être un atout et non un handicap.

Alex Ndiaye- SLATES-AFRIQUE

Où se cachent les mallettes de nos présidents ?

altChez nous, il est difficile de dissocier le pouvoir des affaires tant les frontières sont tenues, les liens étroits et surtout les appétits insatiables. Entre le pouvoir politique et la propension à la richesse facile, il n y a qu’un pas à franchir.Cette vieille cohabitation entre le monopole des décisions par la volonté d’un homme qui confond le palais à la maison familiale, les deniers publics à un patrimoine héréditaire et l’usage à sa guise des biens collectifs par le prince et sa clique est une habitude qui continue de sévir dans les régimes africains et arabes.

La Mauritanie est un de ces modèles de personnification du pouvoir que même la démocratie a du mal à dissiper. Sous des formes diverses, cette confusion de la gestion politique de l’Etat avec les instincts d’un homme régentera pendant longtemps l’appareil supérieur des institutions du pays. Le citoyen lambda considère sans risque de se tromper que les clés du pays, sont entre les mains de son chef. Et ce n’est pas pour rien que les citoyens s’adressent toujours au président, lui font porter toutes les responsabilités bonnes ou mauvaises. Normal étant donné que c’est lui le chef suprême et le premier magistrat du pays et à qui la constitution accorde des pouvoirs énormes. Ainsi le triptyque pouvoir, politique, affaires fait planer les soupçons sur tout président qui s’installe au perchoir. Le chef a beau lutter contre les pratiques malsaines comme la corruption ; le détournement des dénier publics, le favoritisme, il n’est pas exempt de tomber dans les mêmes travers pour lesquels des individus ont été inculpés. Mais son immunité politique ainsi que ses pouvoirs de dissimilation de ses affaires personnelles empêchent de découvrir le pot aux roses. Et il suffit de quitter le trône par un coup d’Etat ou par une élection présidentielle (chose non encore arrivée en Mauritanie) pour que des révélations incroyables éclatent au grand jour. Les exemples de Ben Ali, de Moubarak sont édifiants à ce sujet. Pour ce qui est de la Mauritanie, les fortunes des présidents ne sont pas directement estampillées propriété de « Vlan ». Elle passe par l’intermédiaire de cousins, de proches qui servent de prête-nom. Et comme la tribu est le cadre par lequel passent les affinités et se font les affaires, ce tunnel sert généralement de drainage des trésors de la République. La caverne de Ali Baba se constituera alors de marchés de complaisances attribués à tel homme d’affaires qui joue au courtier occulte du chef, de tel beau frère du boss qui roule pour la première dame, de tel banquier qui jouit de privilèges énormes etc.…c’est de cette façon subtile qu’un président arrive à se faire passer pour un pauvres alors qu’il sait comment remplir ses mallettes et où les garder. Difficile aujourd’hui de dire où se cache la fortune de Taya, l’homme dont on a dit sans preuve qu’il n’est pas trop cupide mais dont l’épouse a été soupçonnée d’être au centre de dossiers ténébreux. Personne en Mauritanie ne s’intéresse à ses avoirs financiers occultés par le passif humanitaire dont il n’est pas le seul coupable d’ailleurs. L’ex-président du CMJD dont la fortune colossale est un secret de polichinelle n’a jamais été inquiété de façon officielle. Sidioca n’a pas été mêlé dans un scandale lors de son renversement mais son épouse et son fils ont été traînés et même humiliés pour des raisons plus politiques que judiciaires. L’homme qui dirige aujourd’hui le pays fait de la lutte contre la gabegie son cheval de bataille. L’histoire nous dira la suite de son odyssée qui ne fait que commencer. « En Kalfini Booy » !

Cheikh Tidiane Dia -le Rénovateur

Progrès du dialogue politique : Faire semblant d’avancer sans bouger?

altAprès avoir accordé de premières audiences aux leaders de l’App et d’El Wiam, le président de la république a reçu hier le dirigeant du parti Adil, l’ancien Premier ministre Yahya Ould Ahmed El Waghef.Objectif:impulser le dialogue en associant le maximum possible d’acteurs politiques et en montrant aux récalcitrants de la COD ; finalement favorables à la feuille de route d’ouverture politique du régime, que la concertation aura bel et bien lieu, qu’elle nécessite même une exception pour confirmer la règle.

Mais, comme les interlocuteurs du chef de l’Etat avaient défilé, il y a quelques mois, au palais ocre pour les mêmes fins sans progresser d’un iota dans leurs ambitions de siéger dans le gouvernement ou dans les autres fonctions de l’Etat, cela a conduit certains analystes à accuser le pouvoir de jouer, en fidélité à sa tradition, à l’ouverture tout en restant hermétique.
Certes, il est incontestable que pour réussir un dialogue politique, il faut des interlocuteurs de l’opposition, de préférence crédibles comme l’App et dans une moindre mesure El Wiam dont le centrisme séduit de plus en plus des cadres et des intellectuels de l’opposition et de la majorité, presque arrivés à leurs dernières réflexions pour rallier ce parti.
Toutefois, Adil qui a été le premier à être convoqué à la présidence de la république, pour des buts liés au dialogue politique, ne satisfait pas au gabarit des formations politiques qui peuvent être perçues par l’opinion publique nationale et international comme crédibilisant une concertation politique sincère et équilibrée, qui devait réunir autour de la même table des pourparlers, deux mammouths ennemis de la scène nationale comme l’Upr pour la majorité et le Rfd, l’App, l’Ufp, Tawassoul et la CDN pour l’opposition.
Les autres partillons n’étant que des groupuscules éternisés uniquement par leur assiduité dans les meetings et dans les conférences de presse, ne disposant pas d’élus ni dans le parlement, non plus dans les mairies.
Ainsi pour dire, passer l’aval de ces interlocuteurs, il reste aussi l’engagement sincère du pouvoir dans le dialogue politique, auquel il s’essaye depuis plusieurs mois sans jamais faire le premier pas, même si le tapage officiel fait sur la franchise de cette main tendue est médiatisé à tous les niveaux de l’appareil Etat, avec des rencontres accordées également par le chef du gouvernement aux leaders des partis politiques pour baliser le terrain de la concertation et assurer son succès.
Chaque fois, la montagne accouche d’une souris et les partenaires gâtés hier par des cérémonies entourées du grand soin par les officiels se retrouvent le lendemain sans interlocuteur, ayant cru dans le dialogue politique avant de réaliser que ce n’est qu’un mirage détenu par des mains astucieuses, l’arborant pendant les périodes de crises, avant de le ranger dans tiroirs une fois le calme revenu.
Mais, cette fois la COD prend son mal en patience et s’investit dans la dernière chance à accorder au régime de Ould Abdel Aziz, pour s’épargner les accusations de blocage du dialogue politique.
En effet, au terme de débats houleux tenus dimanche soir dernier, les partis de la COD ont convenu à l’unanimité, la feuille de route du dialogue politique comme base de la concertation avec le Chef de l’Etat.
Une décision courageuse qui a souffert déjà du manque d’intérêt officiel à cette main tendue, dés lors où au lieu de faire une déclaration de bonne intention et de la suite à donner à cette heureuse évolution, les autorités ont plutôt préféré cherché à se concerter avec des tiers.

Amadou Diaara-le Rénovateur.

L’administration de l’hôpital met fin au contrat de travail du professeur Soumaré parce qu´il est opposant?

altSelon des sources informées, l’administration de l’hôpital militaire a procédé , mardi, de façon inattendue, à l’annulation d’un contrat de travail liant cet établissement au professeur chirurgien et opposant Otoma Soumaré. Selon une source proche du parti de l’Avant-garde du changement, auquel appartient le Pr Soumaré, ce dernier a été convoqué, ce matin, par le directeur de l’hôpital militaire qui lui notifia que, conformément aux instructions émanant de hautes autorités, il est mis fin à tout contrat le liant à cet établissement. Ces mêmes sources ont ajouté que le chirurgien a fait savoir à l’administration de l’hôpital qu’il a déjà programmé des opérations chirurgicale pour des malades. Ce qui n’a pas empêché le directeur de cet établissement de revenir pour insister sur le caractère irréversible de la décision prise à son encontre et qu’il ne peut plus traiter des malades à l’hôpital militaire.
Le Pr Otoma Soumaré est membre de la direction politique du parti d’opposition de l’Avant-garde du changement, dont le vice président, Moulay El Arby Ould Mhamed, ancien DG de la SONIMEX, actuellement en prison, est en attente de jugement pour « abus de confiance et escroquerie ». .

ANI