Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Où se cachent les mallettes de nos présidents ?

altChez nous, il est difficile de dissocier le pouvoir des affaires tant les frontières sont tenues, les liens étroits et surtout les appétits insatiables. Entre le pouvoir politique et la propension à la richesse facile, il n y a qu’un pas à franchir.Cette vieille cohabitation entre le monopole des décisions par la volonté d’un homme qui confond le palais à la maison familiale, les deniers publics à un patrimoine héréditaire et l’usage à sa guise des biens collectifs par le prince et sa clique est une habitude qui continue de sévir dans les régimes africains et arabes.

La Mauritanie est un de ces modèles de personnification du pouvoir que même la démocratie a du mal à dissiper. Sous des formes diverses, cette confusion de la gestion politique de l’Etat avec les instincts d’un homme régentera pendant longtemps l’appareil supérieur des institutions du pays. Le citoyen lambda considère sans risque de se tromper que les clés du pays, sont entre les mains de son chef. Et ce n’est pas pour rien que les citoyens s’adressent toujours au président, lui font porter toutes les responsabilités bonnes ou mauvaises. Normal étant donné que c’est lui le chef suprême et le premier magistrat du pays et à qui la constitution accorde des pouvoirs énormes. Ainsi le triptyque pouvoir, politique, affaires fait planer les soupçons sur tout président qui s’installe au perchoir. Le chef a beau lutter contre les pratiques malsaines comme la corruption ; le détournement des dénier publics, le favoritisme, il n’est pas exempt de tomber dans les mêmes travers pour lesquels des individus ont été inculpés. Mais son immunité politique ainsi que ses pouvoirs de dissimilation de ses affaires personnelles empêchent de découvrir le pot aux roses. Et il suffit de quitter le trône par un coup d’Etat ou par une élection présidentielle (chose non encore arrivée en Mauritanie) pour que des révélations incroyables éclatent au grand jour. Les exemples de Ben Ali, de Moubarak sont édifiants à ce sujet. Pour ce qui est de la Mauritanie, les fortunes des présidents ne sont pas directement estampillées propriété de « Vlan ». Elle passe par l’intermédiaire de cousins, de proches qui servent de prête-nom. Et comme la tribu est le cadre par lequel passent les affinités et se font les affaires, ce tunnel sert généralement de drainage des trésors de la République. La caverne de Ali Baba se constituera alors de marchés de complaisances attribués à tel homme d’affaires qui joue au courtier occulte du chef, de tel beau frère du boss qui roule pour la première dame, de tel banquier qui jouit de privilèges énormes etc.…c’est de cette façon subtile qu’un président arrive à se faire passer pour un pauvres alors qu’il sait comment remplir ses mallettes et où les garder. Difficile aujourd’hui de dire où se cache la fortune de Taya, l’homme dont on a dit sans preuve qu’il n’est pas trop cupide mais dont l’épouse a été soupçonnée d’être au centre de dossiers ténébreux. Personne en Mauritanie ne s’intéresse à ses avoirs financiers occultés par le passif humanitaire dont il n’est pas le seul coupable d’ailleurs. L’ex-président du CMJD dont la fortune colossale est un secret de polichinelle n’a jamais été inquiété de façon officielle. Sidioca n’a pas été mêlé dans un scandale lors de son renversement mais son épouse et son fils ont été traînés et même humiliés pour des raisons plus politiques que judiciaires. L’homme qui dirige aujourd’hui le pays fait de la lutte contre la gabegie son cheval de bataille. L’histoire nous dira la suite de son odyssée qui ne fait que commencer. « En Kalfini Booy » !

Cheikh Tidiane Dia -le Rénovateur

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