Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Yearly Archives: 2011

Déclaration de la FONADH: Avril 1989, avril 2011 : vingt deux ans déjà ! Vingt deux ans de souffrance et d’amertume.

altDepuis avril 1989, une partie de la population mauritanienne vit le calvaire des conséquences désastreuses de ce qu’il est convenu d’appeler la crise sénégalo-mauritanienne. Ces évènements ont été marqués par des violations très graves de droits humains (exécutions extra – judiciaires, déportations, licenciements abusifs, extorsions de biens, viols, etc.). Tous ces crimes et délits ont été commis contre la personne des populations négro-africaines, dans un mouvement soutenu de délit de facies, sous-tendu par une politique de chauvinisme officiel. Pendant plusieurs années, ces crimes ont été couverts par le régime sanguinaire du dictateur, le Colonel Maouya Ould Sid’Ahmed Taya. En dépit des dénonciations par les victimes ellesmêmes, la communauté internationale et différents démocrates à traves le monde, le colonel / dictateur a développé la politique de l’omerta en direction de la composante arabo – berbères de la population mauritanienne, justifiant ainsi les pratiques discriminatoires et d’exclusion, maintes fois dénoncées par des pans entiers de la population négro – africaine. Et, pour couronner la politique d’impunité, le dictateur a fait adopter une loi d’amnistie en 1993, en faveur des criminels.

Cette politique a été malheureusement inculquée aux jeunes générations, qui étaient déjà officiellement séparées par un système scolaire à deux vitesses (arabophone pour les arabo- berbères et soit disant francophone pour les Négro – Africains). Ce système a grandement contribué à isoler les composantes négro-africaines de la population hassanophone. En effet, pendant plus de deux décennies, les enfants arabo- berbères et négro-africains ne se croisaient même plus dans des cours de récréation…Et, tout le système éducatif était bâti sur le terreau

du chauvinisme d’Etat : « la Mauritanie est un pays arabe ». Même si des démocrates sincères arabo- berbères n’approuvaient pas ce raisonnement, leurs voix discordantes étaient étouffées par la clameur raciste.

Aujourd’hui encore, on peut dire avec une observatrice avertie de la scène politico-sociale de la Mauritanie que « les Négro – Africains sont translucides pour les Maures », pour souligner la non prise en considération de cette composante dans les schémas mentaux de la plupart des compatriotes arabo- berbères.

C’est une des raisons qui explique que les lourdes conséquences des douloureux évènements sont presque exclusivement portées par les seules populations négro – africaines et, particulièrement, les principales victimes parmi elles. En effet, si jusqu’en 1992, des pans entiers de l’opinion arabo- berbères était abusée par la propagande du chauvinisme officiel, force est de constater qu’avec l’éclosion de la presse privée et du multipartisme, des révélations importantes ont été portées à l’opinion publique nationale et internationale. Toutefois, hormis des déclarations sporadiques de certains partis d’opposition, seules les organisations de droits humains et les associations de victimes ont

bravé l’hostilité du régime dictatorial de Taya, pour dénoncer ce qui est un véritable génocide.

Aujourd’hui encore, les victimes de ces douloureux évènements attendent toujours des solutions adéquates, susceptibles de renforcer réellement la cohésion entre les différentes composantes de la population mauritanienne.

En effet, si le discours du Président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdellahi, du 29 juin 2007 était un acte courageux, d’une part et la prière de l’absent du Président Mohamed Ould Abdel Aziz du 25 mars 2009, un acte symbolique d’autre part, force est de constater qu’aucune demande de pardon, de la part d’un des responsables des nombreux crimes et exactions n’a été enregistré depuis 1989.

En outre, si le retour organisé des déportés mauritaniens au Sénégal a permis un petit soulagement de la part des victimes, c’est grâce à une action concertée de l’Etat mauritanien, celui du Sénégal et du HCR ; et ce, en dépit de la mauvaise volonté manifeste des représentants locaux des pouvoirs publics. Comment en effet expliquer que depuis 2008, début des opérations de rapatriement volontaire, aucun rapatrié ni aucune communauté de rapatriés n’ont récupéré un lopin de terre de culture. Or, les terres du bassin du fleuve Sénégal, leurs terroirs d’origine, sont réputées être leurs terres ancestrales. Nulle part le geste symbolique du député Ghassem Ould Bellali, qui a rendu 220 ha de terres irrigables au Trarza, n’a été imité…

Il est en effet pour le moins curieux de constater qu’aucun règlement de litige foncier, depuis 2008, n’a abouti à une restitution de terre cultivable à des rapatriés, en dépit des vociférations quotidiennes sur la nécessité de l’unité nationale (…) et des montages alambiqués d’opérations pompeusement baptisées « prévention et gestion de conflits… » .

D’ailleurs, il faut préciser que les promesses de restitution de biens, avant le début des opérations, les dispositions de la Circulaire No 003, du 04 mai 2009 du Ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation répétant les mêmes promesses, n’ont abouti à aucun règlement à ce jour. Pourtant, les populations rapatriées, ainsi que la plupart des populations d’accueil, ne manquent pas de manifester leur bonne volonté, pour des solutions apaisées. Il suffit simplement de constater qu’aucun acte de vengeance ou de justicier n’a été commis par les victimes depuis 1989…

 Il est aussi affligeant de constater que près de la moitié des rapatriés, dans le cadre de l’Accord tripartite de novembre 2007, attend toujours de recevoir ses pièces d’état civil.

Quant aux réfugiés rapatriés avant l’Accord tripartite (soit auto – rapatriés, soit rapatriés dans le cadre du Programme Spécial d’Insertion Rapide), ils n’ont pas fini de ronger leurs freins. Non seulement ils n’ont reçu aucune assistance de la part de l’Etat, mais encore, ils courent toujours derrière la récupération tantôt d’un champ, tantôt d’une demeure, tantôt encore d’un emploi, tantôt enfin d’une pièce d’état civil.

On ne peut pas nier qu’avec l’ANAIR, les rapatriés bénéficient de quelques réalisations non négligeables (forages, aménagements hydro-agricoles, acquisition de vaches laitières, boutiques communautaires, etc.) ; même si ces réalisations sont en-deçà de leurs attentes.

Toutefois, les programmes d’insertion durable restent à être réalisés. D’une façon générale, les conséquences néfastes des évènements de 1989 demeurent intactes : les déportés ne sont pas tous rapatriés et ceux qui le sont, vivent dans une certaine précarité.

Ceux qui sont au Mali, leur cas n’a même pas encore été examiné. Et on déclare la fin des opérations de rapatriement…

Les victimes des exécutions extra – judiciaires (rescapés, veuves et orphelins) vivent une profonde amertume, après une opération de cosmétique politique de soit disant indemnisation des veuves. Cette opération n’a concerné qu’un nombre réduit de victimes. Et on déclare clos le dossier du passif humanitaire…

 La régularisation de la situation administrative des fonctionnaires et agents de l’Etat est annoncée avec grand tapage, après une opération de recensement terminée depuis plus d’un an, les intéressés attendent toujours.

Le recrutement parmi ces victimes de 94 personnes relevant du ministère chargé de l’Education Nationale, n’a même pas permis un début de réparation. Et on déclare que la situation des enseignants est réglée.

 Quant aux autres victimes, les plus nombreuses du reste, leur situation n’a même pas été évoquée à ce jour. En examinant l’ensemble de cette question, on peut déclarer que le pouvoir politique fait semblant de régler une situation, de plus en plus dure pour les victimes. Plusieurs d’entre elles vont même jusqu’à déclarer qu’il vaut mieux refuser d’aborder cette douloureuse question, plutôt que de faire semblant de s’en préoccuper. C’est pourquoi et en raison des réactions au pourrissement de situations économiques, politiques et sociales dans les pays qui nous entourent, il est urgent d’écouter enfin la voix des victimes et de chercher des solutions négociées, seules garantes du renforcementde la cohésion entre les composantes de la population de la Mauritanie. Une véritable réconciliation ne peut se faire sans justice.

 Les organisations signataires: 

1. Association des Femmes Chefs de familles (AFCF),

2. Association Mauritanienne des Droits cde l’Homme (AMDH),

3. Association Mauritanienne pour la Promotion de la Langue et de la Culture SOONINKE

(AMPLCS),

4. Association pour la Renaissance du Pulaar en RIM (ARPRIM),

5. Association pour le Renforcement de la Démocratie et de l’Education Citoyenne (ARDEC),

6. Comité de Solidarité avec les Victimes des Violations des Droits Humains en

Mauritanie(CSVVDHM),

7. Groupes d’Etudes et de Recherches sur le Démocratie et le Développement Economique et

Social (GERRDES),

8. Ligue Africaine des Droits de l’Homme (Section Mauritanie)

9. Ligue Mauritanienne des Droits de l’homme (LMDH),

10. Regroupement des Victimes des Evénements de 1989- 1991 (REVE),

11. Mouvement des Veuves, des Rescapés, Unis pour la Dignité Humaine (MVRUDH),

12. SOS – Esclaves.

WWW.FLAMNET.INFO

 

Fermeture de l’Université de Nouakchott jusqu’au 2 Mai prochain

altDes sources dignes de foi ont indiqué à ANI que l’Université de Nouakchott sera fermée devant les étudiants dont les cours seront suspendus à partir de ce 23 avril et ce jusqu’au 2 mai prochain. Ces mêmes sources ont précisé que la décision de cette fermeture, signée par le recteur de l’Université de Nouakchott ce samedi 23 avril, fait suite aux violents affrontements ethniques entre membres de syndicats estudiantins rivaux qui ont éclaté mercredi dernier au milieu du vote pour l’élection de leurs représentants aux conseils d’administrations des facultés de l’université.

ANI

Commémoration des déportations: appel à manifester à Paris ce dimanche 24 avril

altPour commémorer le vingt deuxième anniversaire des déportations des Noirs de Mauritanie vers le Sénégal et le Mali à partir du 24 avril 1989, déportations organisées par le régime du Colonel Maouya Ould Sid’Ahmed Ould Taya qui avait été accompagné dans cette politique chauvine, raciste et esclavagiste arabe par le colonel Ely Ould Mohamed VALL et l’actuel général Mohamed Ould Abdel Aziz, actuel président illégitime, nous : AHME, ARMEPES, CAMME, FLAM, IRA-France, OCVIDH, OTMF, PLEJ appelons toutes les Mauritaniennes et tous les Mauritaniens, toutes les militantes et tous les militants des droits humains de toute origine à participer à la marche de soutien et de travail de mémoire que nous organisons le dimanche 24 avril 2011 à partir de 13 heures 30 de la Place du Trocadéro à l’ambassade de la Mauritanie.

La présence de tous est vivement souhaitée.

La lutte continue !

Les affrontements à l’université soulèvent un tollé au sein de la classe politique

altLes violents affrontements ethniques entre membres de syndicats estudiantins rivaux qui ont eu lieu mercredi et jeudi à l’Université de Nouakchott suite à des élections très mouvementés faisant plusieurs blessés et des arrestations parmi les étudiants continuent de soulever un tollé au sein de la classe politique. Dans un communiqué rendu publique jeudi, le RFD note que «le dépouillement des résultats du vote en cours à l’université, entre les organisations estudiantines, a malheureusement dégénéré en violentes échauffourées ayant pris un caractère racial dans un climat d’absence et d’indifférence des services universitaires chargés de diligenter les opérations de vote et une lenteur injustifiée des services de sécurité, ce qui laisse planer des doutes sérieux sur les vrais instigateurs de cette crise.»

Dans ce communiqué signé de la Direction de la Communication: «Le RFD, tout en déplorant ces actes de violences visant l’unité d’action et la cohésion des étudiants, met en garde contre de tels agissements et appelle tous les acteurs à la responsabilité et à la préservation de l’unité de notre peuple, unité qui est notre bien le plus précieux en même temps que le gage essentiel de paix et de sécurité dans notre pays. »

Au cours d’une conférence de presse tenue le même jour, Ahmed Ould Daddah a déclaré: «Je crois que tous les mauritaniens honnêtes et sincères qui constituent l’écrasante majorité ne peuvent se taire face à ces événements. Si on commet l’erreur impardonnable du silence, ça pourrait prendre des dimensions incontrôlables et, on se mordrait les doigts pour n’avoir pas agi et agi à temps pour dire stop à ce qui touche à l’unité nationale, à la cohésion de notre peuple qui est sacrée.» Et le leader de l’opposition de souligner : «Nous ne pensons pas que ce fut quelque chose d’innocent. Nous avons au contraire le sentiment que les étudiants à eux seuls, n’avaient pas de problèmes majeurs. Nous avons le fort sentiment très désagréable que des forces ont été derrière ce dérapage, des forces ont alimenté ce dérapage et ont voulu dresser des mauritaniens contre des mauritaniens. C’est inacceptable et ne pouvons l’accepter. Nous avons supporté la marginalisation…. Mais quelque soit le prix à payer nous ne supporterons pas que l’on casse ce pays.»

De son côté, le parti islamisteTawassoul a énergiquement réagi en condamnant vivement ce qui s’est passé, déplorant le nombre élevé de blessés (plus d’une vingtaine selon lui) et invitant «toutes les personnes sensées et ceux animés par un sentiment patriotique à réagir rapidement pour empêcher des développements inattendues au sein ou à l’extérieur de l’université.» Le parti a par ailleurs invité les autorités «à prendre leurs responsabilités».

L’Union des forces de progrès (UFP), a pour sa part déclaré que les troubles de l’Université de Nouakchott «ont montré l’ampleur du danger qui continue de menacer l’unité nationale et la paix sociale».
L’UFP s’est interrogé «à qui profite l’exacerbation des tentions ethniques en ce moment précis, et pourquoi l’université en devient le théâtre?», doutant ainsi sur le glissement qui peut mener «la remise en cause d’une élection estudiantine vers une tension ethnique».

Le Rassemblement pour la Démocratie et l’Unité (RDU) note dans un communiqué que «ces incidents qui ont pour cause apparente des divergences autour des résultats d’élections internes et pour mobile réel des visées politiques criminelles, ont vite pris une dimension ethnique détestable.»
Le RDU «invite tous les étudiants mauritaniens à s’éloigner du racisme et de la discorde et à faire face aux manœuvres visant à semer la zizanie en leur sein pour détourner leur attention de la détérioration du système éducatif et celle de l’opinion publique des souffrances qu’endurent les citoyens frappés de misère à cause de la gestion piteuse par le régime des politiques du pays.»

ANI

Le communiqué de presse du SNEM

altNous condamnons l’arrestation des étudiants Mauritaniens sans faire une distinction raciale, ethnique ou syndicale car avant tout se sont des fils de ce pays. L’attitude de la police nous inspire les méthodes de l’ancien régime et constitue une provocation de plus. C’est pourquoi nous exigeons leur libération immédiate, l’ouverture d’une enquête et l’annulation des élections sur la base de fraude massive.Nous invitons tous les fils de ce pays et les hommes de paix ou de sagesse à user de tous les moyens conforment aux principes de la République, à notre religion et aux bonnes mœurs pour garantir la stabilité et les intérêts suprême de la nation. Notre pays ne mérite pas le destin que s’efforcent de lui donner certains hommes politique et médias nationaux animés par des intérêts mesquins.

 Nous appelons tous les militants du S.N.E.M et des autres formations universitaires à reprendre les cours le dimanche dans une atmosphère de fraternité et de cordialité. Comme nous appelons à la bonne volonté et à la maturité des responsables syndicaux afin de trouver une solution apaisée et transparente aux graves injustices de fraudes, d’agressions et de complicité dont notre formation est victime.

 Nous tenons à éclairer l’opinion sur la déclaration conjointe publiée sur Cridem et dont la source comme vous pouvez vous en apercevoir reste à vérifier. Pour le SNEM l’heure n’est à l’indentification du coupable comme cela semble être le cas mais à la libération des camarades détenus arbitrairement.

 L’administration a sa part de responsabilité de même que ceux qui nous ont agressé et fraudé les élections. Cette déclaration « commune » nous inspire une tentative partisane pour étouffer la vérité et conduire l’opinion en erreur. Nous exigeons, une fois de plus, l’ouverture d’une enquête et l’annulation des élections et ceci après la libération immédiate de nos camarades

 Nous regrettons la trajectoire « raciale », « ethnique », et « extrémiste » que certains hommes politiques, journalistes ou idéologistes donnent aux événements et jugeons qu’ils doivent rester dans le contexte d’incident électoral universitaire. La presse est un pouvoir noble c’est pourquoi nous invitons ses serviteurs à relater les faits dans un esprit professionnel pour l’intérêt de la nation, de la justice et de la paix sociale conformément à la déontologie journalistique.

 Nous remercions les militants, les sympathisants et les esprits qui œuvrent pour une Mauritanie unie, de droit, de justice, de paix et de prospérité où tous les fils quelque soit leur couleur ou leur langue seront des citoyens avec les mêmes droits et les mêmes devoir.

 Bureau exécutif Syndicats National des Etudiants de Mauritanie

Comité des sages du Syndicats National des Etudiants de Mauritanie

Coordination extérieure du Syndicats National des Etudiants de Mauritanie

 S.N.E.M. le 23 Avril 2011