Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Les affrontements à l’université soulèvent un tollé au sein de la classe politique

altLes violents affrontements ethniques entre membres de syndicats estudiantins rivaux qui ont eu lieu mercredi et jeudi à l’Université de Nouakchott suite à des élections très mouvementés faisant plusieurs blessés et des arrestations parmi les étudiants continuent de soulever un tollé au sein de la classe politique. Dans un communiqué rendu publique jeudi, le RFD note que «le dépouillement des résultats du vote en cours à l’université, entre les organisations estudiantines, a malheureusement dégénéré en violentes échauffourées ayant pris un caractère racial dans un climat d’absence et d’indifférence des services universitaires chargés de diligenter les opérations de vote et une lenteur injustifiée des services de sécurité, ce qui laisse planer des doutes sérieux sur les vrais instigateurs de cette crise.»

Dans ce communiqué signé de la Direction de la Communication: «Le RFD, tout en déplorant ces actes de violences visant l’unité d’action et la cohésion des étudiants, met en garde contre de tels agissements et appelle tous les acteurs à la responsabilité et à la préservation de l’unité de notre peuple, unité qui est notre bien le plus précieux en même temps que le gage essentiel de paix et de sécurité dans notre pays. »

Au cours d’une conférence de presse tenue le même jour, Ahmed Ould Daddah a déclaré: «Je crois que tous les mauritaniens honnêtes et sincères qui constituent l’écrasante majorité ne peuvent se taire face à ces événements. Si on commet l’erreur impardonnable du silence, ça pourrait prendre des dimensions incontrôlables et, on se mordrait les doigts pour n’avoir pas agi et agi à temps pour dire stop à ce qui touche à l’unité nationale, à la cohésion de notre peuple qui est sacrée.» Et le leader de l’opposition de souligner : «Nous ne pensons pas que ce fut quelque chose d’innocent. Nous avons au contraire le sentiment que les étudiants à eux seuls, n’avaient pas de problèmes majeurs. Nous avons le fort sentiment très désagréable que des forces ont été derrière ce dérapage, des forces ont alimenté ce dérapage et ont voulu dresser des mauritaniens contre des mauritaniens. C’est inacceptable et ne pouvons l’accepter. Nous avons supporté la marginalisation…. Mais quelque soit le prix à payer nous ne supporterons pas que l’on casse ce pays.»

De son côté, le parti islamisteTawassoul a énergiquement réagi en condamnant vivement ce qui s’est passé, déplorant le nombre élevé de blessés (plus d’une vingtaine selon lui) et invitant «toutes les personnes sensées et ceux animés par un sentiment patriotique à réagir rapidement pour empêcher des développements inattendues au sein ou à l’extérieur de l’université.» Le parti a par ailleurs invité les autorités «à prendre leurs responsabilités».

L’Union des forces de progrès (UFP), a pour sa part déclaré que les troubles de l’Université de Nouakchott «ont montré l’ampleur du danger qui continue de menacer l’unité nationale et la paix sociale».
L’UFP s’est interrogé «à qui profite l’exacerbation des tentions ethniques en ce moment précis, et pourquoi l’université en devient le théâtre?», doutant ainsi sur le glissement qui peut mener «la remise en cause d’une élection estudiantine vers une tension ethnique».

Le Rassemblement pour la Démocratie et l’Unité (RDU) note dans un communiqué que «ces incidents qui ont pour cause apparente des divergences autour des résultats d’élections internes et pour mobile réel des visées politiques criminelles, ont vite pris une dimension ethnique détestable.»
Le RDU «invite tous les étudiants mauritaniens à s’éloigner du racisme et de la discorde et à faire face aux manœuvres visant à semer la zizanie en leur sein pour détourner leur attention de la détérioration du système éducatif et celle de l’opinion publique des souffrances qu’endurent les citoyens frappés de misère à cause de la gestion piteuse par le régime des politiques du pays.»

ANI

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