Monthly Archives: June 2017
IDRISS DEBY : « JE NE SUIS PAS UN AVENTURIER, UN GUERRIER, JE SUIS UN HOMME SEUL »
Dans un entretien au « Monde », RFI et TV5, le président du Tchad démontre qu’il peut s’en prendre durement à la France, alors que Paris le considère comme son allié le plus sûr au Sahel.
Depuis plus de trente ans, le président du Tchad Idriss Déby Itno combat : la Libye de Mouammar Kadhafi ; son prédécesseur à la tête du Tchad, Hissène Habré, qu’il a renversé en 1990 après l’avoir servi ; les rebelles qui voulaient le chasser du pouvoir ; les groupes djihadistes. Désormais, c’est une autre bataille qu’il doit mener et à laquelle cet ancien soldat de 65 ans, dont près de vingt-sept au pouvoir, est moins préparé : la crise économique qui touche le Tchad depuis la chute des cours du pétrole.
Lire nos reportages sur le sujet : Tchad, la fin du mirage
« Le Monde Afrique » a rencontré Idriss Déby à N’Djamena pour un entretien réalisé avec TV5 et Radio France internationale, dans le cadre de l’émission Internationales. Le président du Tchad, que Paris considère comme son allié le plus sûr dans un Sahel objet de toutes les inquiétudes, y démontre qu’il est aussi un partenaire indocile.
Une résolution a minima a été votée mercredi aux Nations unies pour le déploiement d’une force antiterroriste dite du G5 Sahel (composée du Burkina Faso, du Mali, de la Mauritanie, du Niger et du Tchad). Vous sentez-vous seul dans la lutte contre le terrorisme islamiste ?
Idriss Déby Le terrorisme n’est pas de l’Islam. Tout musulman qui est attaché à la philosophie de l’Islam doit le combattre de la manière la plus farouche. (…) Nous sommes allés au Mali pour empêcher ce terrorisme de s’étendre au sud du Sahara. (…) Nous nous sommes engagés avec tout ce que cela suppose comme conséquences, sans demander de contrepartie.
Le Tchad est un petit pays qui n’a pas de moyens, qui a connu d’énormes problèmes dans son histoire récente. Il est donc du devoir de tous ceux qui ont plus de moyens de l’aider sur le plan militaire, matériel, logistique, financier.
En dehors de renseignements de temps en temps, de formations, depuis notre intervention au Mali, au Cameroun, au Nigeria, au Niger, nous n’avons pas été soutenus sur le plan financier. Le Tchad a déboursé sur ses propres ressources plus de 300 milliards de francs CFA (plus de 457 millions d’euros) pour la lutte contre le terrorisme sans un soutien quelconque de l’extérieur. Jusqu’à aujourd’hui, nous sommes seuls dans cette lutte.
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Vous êtes donc déçus par les Occidentaux ?
Je suis absolument certain que les Tchadiens sont déçus et estiment que le Tchad en a trop fait, qu’il doit se retirer de ces théâtres-là pour se protéger et éviter que la situation sociale se dégrade davantage. (…) Nous sommes arrivés au bout de nos limites. Nous ne pouvons pas continuer à être partout, au Niger, au Nigeria, au Cameroun, au Mali et surveiller 1 200 kilomètres de frontière avec la Libye. Tout cela coûte excessivement cher et, si rien n’est fait, le Tchad sera malheureusement dans l’obligation de se retirer.
Vous avez déjà un calendrier de retrait ?
L’idée est à l’étude mais nous estimons que l’année 2018 va être déterminante. Je pense que fin 2017 début 2018, si cette situation devait perdurer, le Tchad ne serait plus en mesure de garder autant de soldats à l’extérieur de son territoire. Progressivement, une partie de nos soldats devra alors regagner le pays.
Vous pensez abandonner le projet de cette force du G5 Sahel ?
On ne peut pas avoir des forces dans le G5 Sahel et en même temps dans une autre mission sur le même théâtre. Pour les chefs d’Etat de la région, le plus important, ce sont les forces du G5. Le Tchad ne peut pas avoir 1 400 hommes au Mali – dans la Mission des Nations unies – et en même temps 2 000 soldats dans le G5. Même si les financements arrivaient, il y a un choix à faire.
Lire aussi : G5 Sahel : vote à l’arraché sur le déploiement d’une force africaine
Depuis janvier 2013, vos soldats sont déployés au Mali. Dans ce pays et chez les voisins, les attentats sont de plus en plus fréquents. Pourquoi la réponse sécuritaire ne marche pas ?
Je crois qu’en Afrique, nous n’étions pas préparés à vivre ce genre de situation. (…) Moi-même en tant que dirigeant, je n’avais pas pensé que nous serions balayés par cette forme de violence où des enfants du sud du Sahara deviennent une menace pour leur propre pays et leur propre région. C’est une menace que nous n’avions pas vu venir.
Quand la France est intervenue au Mali, tout le monde dormait, personne n’imaginait une menace sur Bamako. Il a fallu que la France stoppe la marche des terroristes sur Bamako pour que l’on se réveille.
Est-ce que la situation en Libye, toujours aussi chaotique, demeure un motif de colère contre les pays occidentaux ?
La Libye constitue une menace. Le soutien à Boko Haram se fait par des structures terroristes qui sont en Libye et qui ont la possibilité de bénéficier de l’argent du pétrole, de la drogue, de la vente des êtres humains. Cet argent sert à grossir les rangs de Boko Haram, d’AQMI (Al Qaïda au Maghreb islamique). La menace est réelle.
Est-ce pour ramener la stabilité que vous soutenez en Libye Khalifa Haftar, l’homme fort de la Cyrénaïque ?
Je n’ai pas d’agenda en Libye. Je savais très bien ce qu’allait devenir ce pays sans Kadhafi. J’étais un des rares chefs d’Etat à protester contre l’intervention de l’OTAN et à annoncer que les conséquences seraient dramatiques. Les Occidentaux sont totalement responsables. C’est le manque de vision de l’Occident qui a créé cette situation.
Saïf Al-Islam Kadhafi serait désormais libre. Pensez-vous qu’il puisse faire partie de la solution en Libye ?
Je ne pense pas qu’il puisse être la solution unique en Libye. C’est un pays compliqué, un pays d’ethnies, de petits groupes de gens où chacun a son mot à dire. (…) Kadhafi n’a pas géré des institutions mais des chefs de tribus qui avaient chacun leur budget à la fin de l’année. Ce pays est parti en éclats et aujourd’hui certains parlent de la division de la Libye en deux ou trois Etats, ce serait une aventure qui ne réglerait rien. Le pétrole ne se trouve pas partout et ceux qui n’en ont pas n’accepteront jamais la division de la Libye.
Pourquoi n’arrivez-vous pas à venir à bout de Boko Haram ?
Ils ont été affaiblis mais nous avons à faire face à un nouveau chef, Barnaoui, qui est un intellectuel lié à l’organisation Etat islamique (EI). La Force multinationale mixte – avec le Cameroun, le Niger, le Nigeria – a fait un excellent travail mais il y a un élément qui a peut-être joué négativement sur nos résultats, c’est que le président du Nigeria, Muhammadu Buhari, est absent depuis quatre mois du pays. Nous n’avons donc pas d’interlocuteur sérieux dans ce pays.
Autre voisin à problème, la Centrafrique. Votre armée est mise en cause par un rapport des Nations unies pour des exactions commises dans ce pays. Comment réagissez-vous à ces accusations et ne craignez-vous pas qu’un jour, la justice internationale vienne vous demander des comptes ?
Ce rapport, qualifié de rapport des Nations unies, a été fait par des hommes politiques et des organisations de la société civile de la République centrafricaine (RCA). Je ne peux pas croire que l’armée tchadienne soit bonne au Mali et mauvaise en RCA.
Quoi qu’il en soit, puisque ce rapport a été rendu public, la justice a été saisie et une enquête ouverte pour savoir ce qui s’est réellement passé. (…) Mais vous savez, il y a des pays dont les soldats ont fait des bêtises et qui jugent mal le rôle du Tchad alors que celui-ci était neutre.
Lire aussi : Entre Maïduguri et Boko Haram, une lutte à mort
Vous pensez à la France et aux soldats de Sangaris ?
Il y a les soldats français, les soldats congolais. Le Tchad a joué un rôle neutre alors que les autres ne l’ont pas été. Qui a armé les anti-balaka avec des grenades, des kalachnikovs ? Qui a créé les affrontements entre chrétiens et musulmans ? Ce n’est pas le Tchad. Il faut demander à la France de faire une enquête.
On a étiqueté le Tchad pour ne pas être accusé seul. C’est malhonnête. L’homosexualité, la pédophilie, ça n’existe pas dans nos traditions. Si l’on s’en prend au Tchad, c’est parce qu’il existe une haine contre notre armée qui a fait des sacrifices énormes pour protéger les intérêts des Occidentaux dans tous ces pays. Il y a des gens, des pays, des organisations qui nourrissent une haine contre le président Déby et contre l’armée tchadienne et c’est pour eux un moyen de se faire payer.
Vous avez reçu Marine Le Pen pendant la campagne électorale en France. Comprenez-vous que cela a pu choquer certains ?
(Rires) J’ai reçu Marine Le Pen mais si un autre candidat était venu, je l’aurais reçu. Je ne vois pas où est le mal. Ça a pu choquer l’opinion africaine, l’opinion tchadienne, mais je ne m’ingère pas dans la politique française. Ce ne sont pas mes affaires. C’est votre problème à vous, Français. Moi, je n’ai aucun problème avec un homme politique français.
Lire aussi : L’armée tchadienne s’attaque à Boko Haram
Comment envisagez-vous vos relations avec la France après l’élection d’Emmanuel Macron ?
Le Tchad a toujours eu des relations excellentes avec Paris, même si nous estimons que les questions de « pré carré », de « Françafrique », doivent être arrêtées. Les Français n’en veulent pas, les Africains non plus.
Le président de la Guinée, Alpha Condé, a dit qu’il faut couper ce cordon. Je suis du même avis et que nous ayons désormais des relations amicales, basées sur les intérêts réciproques. (…) Nous ne pouvons plus avoir des relations de maître à élève ou de maître à sujet.
Faut-il mettre un terme au franc CFA ?
Il y a une convention entre la France et les pays africains qui a été faite au lendemain des indépendances. Le président François Hollande était ouvert à une renégociation. Il appartient maintenant aux chefs d’Etat africain, comme je le pense, de renégocier cette convention qui nous lie à une monnaie qui n’est pas la nôtre avec une parité fixe.
Le seul intérêt du franc CFA, c’est d’avoir quatorze pays avec une monnaie commune. Il faut que les quatorze restent regroupés et qu’ils renégocient pour que le Trésor français ne nous gère plus. C’est à nous de gérer notre monnaie avec notre banque centrale.
Au niveau du conseil d’administration de notre banque centrale, nous avons trois Français qui siègent avec le droit de veto. Où est alors la souveraineté monétaire ? Comment voulez-vous que l’Afrique se construise ? D’ailleurs, nos collègues d’Afrique anglophone, lusophone, arabophone nous disent que si nous connaissons aujourd’hui des malheurs, c’est à cause de vous, francophones.
Depuis bientôt quatorze ans, le Tchad exporte son pétrole. Est-ce que les questions qui se posent autour de la gestion de la rente pétrolière incombent aussi aux Occidentaux ?
En ce qui concerne les ressources pétrolières, la France n’a rien à se reprocher. Si des bêtises ont été faites, c’est nous, Tchadiens, les responsables. (…) Pour être honnête, on aurait dû mieux faire. Au lieu de construire 3 000 kilomètres de route, on aurait dû faire 2 000 kilomètres de route et placer le reste dans l’agriculture et l’élevage.
Par méconnaissance, nous n’avons pas assez diversifié le tissu économique. Nous avons compris nos erreurs mais il faut aussi savoir que c’est avec la manne pétrolière que nous sommes allés sauver ces pays de la région. (…) Et puis l’argent a servi à construire 80 centres de santé, des écoles.
Aujourd’hui, les rentrées dans les caisses de l’Etat sont faibles en raison du prêt de près de 2 milliards d’euros contracté avec la société Glencore pour racheter les parts détenues par Chevron. Du fait de la chute des cours, Glencore absorbe la quasi-totalité des ventes du pétrole tchadien pour se rembourser…
Je dois reconnaître que le prêt obtenu de Glencore était une démarche irresponsable. Comment est-ce arrivé ? Au moment où le Tchad avait sérieusement besoin de ressources et où tous les chantiers étaient à l’arrêt, il nous fallait des ressources pour au moins finir les chantiers que nous avions commencés.
Nous avons trouvé une opportunité avec la sortie d’une société du consortium qui exploite le pétrole tchadien. Nous nous sommes dit qu’il fallait acheter les 25 % détenus par Chevron car nous n’étions pas impliqués dans la production de notre pétrole. C’était un marché de dupe et aujourd’hui, je me rends compte qu’il y a eu un délit d’initiés car deux semaines après que nous avons acheté les 25 % de Chevron, le pétrole a chuté de 100 dollars – le baril à 40 dollars.
Si le cours était resté à 100 dollars, nous aurions remboursé notre dette à Glencore en quelques mois. Aujourd’hui, avec le soutien de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, nous sommes en négociation avec cette société pour restructurer la dette. Nous avons aussi saisi nos avocats pour voir s’il n’y a pas eu un délit d’initiés.
Mais votre entourage proche est aussi accusé de s’être enrichi grâce à l’argent du pétrole ?
Quand j’ai reçu ici le président-directeur-général de Glencore, je lui ai demandé : est-ce qu’il y a des gens à qui vous avez donné des commissions ? J’ai vu à sa réaction que c’est une question qu’il n’a pas aimée. Il y a une enquête qui est maintenant en cours. Elle va nous clarifier sur qui a fait quoi.
Est-ce que vous comprenez la frustration des Tchadiens qui voient que les fonctionnaires ont leur salaire amputé et qui, au même moment, entendent parler d’argent placé à l’étranger ?
Quand je suis venu au pouvoir en 1990, les fonctionnaires avaient six mois d’arriérés et un demi-salaire. On a relevé un pays à terre et on l’a ouvert alors qu’il n’existait ni syndicats, ni organisations de la société civile. A chaque fin d’année budgétaire, ils ferment tout, les écoles, les centres de santé pour dire : augmentez ! Leur salaire a été multiplié par 300. C’est avec l’arrêt de l’argent du pétrole qu’il a fallu réduire les dépenses.
Mais quand des mouvements de la société civile appellent à des journées villes mortes, ils se retrouvent arrêtés puis condamnés pour complot. Pourquoi cette nervosité du pouvoir ?
Le pouvoir n’est pas nerveux, il est face à une situation économique et financière dramatique. Les ressources hors pétrole ne permettent pas de couvrir les salaires annuels. Evidemment que les fonctionnaires ne sont pas contents que l’on réduise leur salaire. Ils ont raison. (…) Mais l’Occident finance des groupuscules pour déranger les gouvernements africains, surtout les francophones. (…) Quand le Tchad arrête, juge, emprisonne une personne, il ne fait qu’appliquer ses lois.
Vous êtes arrivé au pouvoir il y a bientôt vingt-sept ans, vous aviez alors quasiment le même âge qu’Emmanuel Macron. Est-ce que vous entendez demeurer président à vie ?
Je ne suis pas un homme heureux et je ne l’ai jamais été. Je n’ai pas eu de jeunesse, comme tout le monde. Ma jeunesse s’est faite dans la guerre et au sortir de la guerre, j’ai cette responsabilité – de diriger le pays. J’aurais souhaité m’arrêter en 2006 après mon second mandat. J’aurais alors cédé le pouvoir.
Mais la guerre a éclaté. Des mercenaires ont attaqué N’Djamena. Et alors que je ne le voulais pas, la France est intervenue pour changer la Constitution. Il y a un constitutionnaliste dont je ne connais même pas le nom qui est venu ici. J’ai dit que je ne voulais pas changer la Constitution mais ils sont passés par leurs arcanes et ils ont changé la Constitution.
Vous dites que Paris vous a forcé la main pour rester au pouvoir ?
Je dis qu’en tant que soldat, j’avais donné ma parole de quitter le pouvoir en 2006, mais deux choses sont intervenues : la guerre et la France. (…) Maintenant, ce sont ceux-là même qui ont changé la Constitution qui me critiquent. (…) La guerre s’est arrêtée en mai 2008. La longévité dans ces fonctions n’est pas une bonne chose mais il ne faut pas non plus laisser le pays dans un désordre. Entre deux maux, il faut choisir le moindre. (…) Le jour où le peuple tchadien me dira de partir, je partirai.
Depuis plus de trente ans, vous êtes en guerre. Pouvez-vous vivre et diriger sans combattre ?
Je n’aime pas le combat. J’ai perdu dix-sept de mes frères dans ces aventures. S’il y a un perdant dans tout cela, c’est d’abord ma famille. J’ai vu des enfants tchadiens mourir et vécu des moments difficiles où je n’avais aucune solution à apporter à mes blessés.
Que ce soit contre la Libye, dans le conflit entre mouvements politico-militaires tchadiens, contre les mercenaires, contre les djihadistes, j’ai horreur de la guerre car personne mieux que moi ne connaît les conséquences et les affres de la guerre. Des fois la nuit, je me réveille et je vois les morts des combats d’il y a vingt ou trente ans. Je ne suis pas un aventurier, je ne suis pas un guerrier, je suis un homme seul.
Source : Le Monde
Le Président de la République félicite les mauritaniens et appelle au renforcement de l’unité nationale et à la consolidation des acquis
Le Président de la République, Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz, a félicité, samedi soir, dans un important discours les mauritaniens et remercié les oulémas, les médecins et les médias nationaux à l’occasion de la fête d’Aïd El Fitr Al Moubarak,
en appelant au renforcement de l’unité nationale, à la consolidation des acquis réalisés en matière de sécurité, de stabilité et de développement économique et social ainsi qu’au rejet de la division, du fanatisme et de l’extrémisme. Voici le texte intégral de ce discours :
“Au nom d’Allah le Clément, le Miséricordieux et Prière et salut sur son Prophète.
Le Prophète, Prière et Salut sur Lui, a dit : “Celui qui jeûne le mois de Ramadan, animé par la foi et l’espoir d’une rétribution (divine) verra le pardon de ses péchés passés.”
Citoyens,
Citoyennes,
Nous accueillons demain la fête de l’Aïd El Fitr Al Moubarak après qu’Allah nous ait permis le jeûne du mois du Ramadan béni dans un climat caractérisé par la tolérance, la solidarité, l’esprit de fraternité et le rejet de la division, du fanatisme et de l’extrémisme.
La société mauritanienne s’est distinguée à travers les générations par ces valeurs heureuses et enracinées que nous nous devons tous de préserver et de protéger.
Je ne peux à cette importante occasion que présenter mes chaleureuses félicitations à tous les mauritaniens et mauritaniennes et à l’ensemble des musulmans à travers le monde.
J’adresse également remerciements et considération à nos oulémas, à nos médecins et à nos médias pour les efforts qu’ils ont consentis pour animer et célébrer ce mois béni. Efforts qui ont été couronnés par la réussite, Al Hamdoulilah.
Citoyens,
Citoyennes,
Il nous incombe à tous d’appréhender de l’école du Ramadan l’intérêt et la nécessité du renforcement de notre unité nationale et de la consolidation des acquis importants réalisés durant les dernières années en matière de sécurité, de stabilité et de développement économique et social.
A Allah, je demande de nous faire revivre ainsi qu’aux peuples arabes et islamiques ce mois béni dans le bonheur, la bénédiction et la baraka.
We esselamu aleykum we rahmetullah”.
AMI
Mauritanie : selon un rapport de l’ONU, les trois quarts du pays vivent dans une extrême pauvreté
Jeune Afrique – Un rapport de l’ONU pointe l’extrême pauvreté dans laquelle vivent les trois quarts de la population et l’exclusion qui frappe les Haratines. Mais les cercles du pouvoir persistent dans le déni…
C’est un rapport sévère que présentera à la 35e session du Conseil des droits de l’homme de l’ONU (6-23 juin) Philip Alston, rapporteur spécial sur les droits de l’homme et l’extrême pauvreté en Mauritanie, où il a effectué une mission du 2 au 11 mai 2016.
Les conclusions qu’il en a tirées ne sont pas réjouissantes, constatant que « si la Mauritanie avait réalisé des progrès notables dans la lutte contre la pauvreté ces dernières années », les trois quarts de la population vivent « dans un état de pauvreté multidimensionnelle ou dans un état proche ». Outre l’insuffisance de leurs revenus, ils affrontent des difficultés multiples.
Revenus
Selon une enquête gouvernementale de 2014, la pauvreté (revenu d’un ménage inférieur à 1,34 dollar par jour) a été ramenée de 42 % en 2008 à 31 % cette année-là ; 74 % des pauvres vivent dans les zones rurales. Le taux de pauvreté des ménages grimpe à 59,6 % quand le chef de famille est agriculteur.
Accès à l’eau
« Dans les zones rurales où le rapporteur spécial s’est rendu, il constituait un problème majeur et persistant » : niveau des puits très bas contraignant les villageois à faire de longues queues, sources à des kilomètres du village, points d’eau partagés souvent à sec et hors de prix (504 dollars par an, soit plus que le seuil de pauvreté national, fixé à 474 dollars).
Alimentation
« Selon le Programme alimentaire mondial, le pays serait en proie à une insécurité alimentaire chronique et à une forte prévalence de la malnutrition » : d’après l’enquête de suivi de la sécurité alimentaire réalisée en juillet 2015, 26,8 % des ménages étaient confrontés à une insécurité alimentaire durant la période de soudure.
En zone rurale, ce taux montait à 34,7 %. Les wilayas de Hodh el-Charghi, Assaba, Gorgol, Brakna, Tagant et Guidimagha affichent des taux de malnutrition aiguë supérieurs au seuil d’urgence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Éducation
« Sur le plan international, la Mauritanie se situe dans la moitié inférieure des pays en ce qui concerne les dépenses consacrées à l’éducation en pourcentage du PIB. » Le taux de scolarisation dans le primaire était de 81,1 % en 2014-2015 et de 26 % dans le secondaire. La même année, seulement 380 écoles primaires sur 4 430 disposaient de l’électricité.
Santé
« Les difficultés pour accéder aux installations de santé ont été citées à maintes reprises parmi les préoccupations majeures », notamment en zone rurale : dispensaire très éloigné ou fermé et personnel de santé rare font que « le taux de mortalité maternelle est parmi les plus élevés du monde : d’après le recensement de 2013, il s’élève à 582 décès pour 100 000 naissances vivantes ». Le taux – « accablant » – de mortalité en 2015 chez les enfants de moins de 5 ans est de 84,7 décès pour 1 000 naissances, alors que le plan d’action 2010-2015 prévoyait 45 pour 1 000.
Exclusion sociale
Philip Alston analyse ensuite l’exclusion qui frappe les Haratines (Maures noirs descendants d’esclaves) et les Afro-Mauritaniens (Peuls, Soninkés, Wolofs). Alors qu’ils représentent plus des deux tiers de la population, ces deux groupes « sont systématiquement absents des postes de responsabilité et constamment exclus de nombreux aspects de la vie économique et sociale », écrit-il.
Il s’appuie sur un rapport de 2014 d’après lequel « seulement 5 des 95 sièges à l’Assemblée nationale étaient occupés par des Haratines et un seul sénateur sur 56 appartenait à ce groupe. De plus, seulement 2 des 13 gouverneurs régionaux et 3 des 53 préfets régionaux sont haratines ». Les proportions sont comparables chez les officiers de l’armée et les gradés de la police. La domination des Beydanes (Maures blancs) est écrasante.
Le rapporteur écrit que « les responsables gouvernementaux n’ont cessé [de lui] répéter qu’il n’existait pas de discrimination en Mauritanie » et de prétendre que « les statistiques citées plus haut n’avaient pas un caractère scientifique, mais sans en proposer d’autres ». Il en conclut que « le fait de nier l’importance que revêtent les origines ethniques et d’affirmer que tous les citoyens sont traités sur un pied d’égalité, en ne faisant aucun effort pour cibler spécifiquement les groupes désavantagés, permet de maintenir en place le système actuel ».
Trois facteurs perpétuent cette exclusion : la langue, le régime foncier et l’état civil. La langue officielle est l’arabe, que de nombreux Mauritaniens ne parlent pas. Ils ne comprennent donc aucune communication officielle et, souligne Philip Alston, « il n’est pas difficile de déterminer qui profite et qui pâtit d’une telle politique ».
Des situations inextricables
Ensuite, l’abolition du régime foncier traditionnel en 1983 associée à l’expulsion en 1990 vers le Sénégal de 50 000 Afro-Mauritaniens de la vallée du fleuve Sénégal puis à leur retour progressif ont créé des situations inextricables. Sans titre de propriété ni pièce d’identité, ils ne peuvent obtenir de prêts pour les semences et les engrais et sont souvent menacés d’éviction sans indemnisation par des propriétaires beydanes ou de grands groupes du Golfe.
Enfin, « les Haratines et les Afro-Mauritaniens constituent l’écrasante majorité de ceux qui n’ont pas pu obtenir une carte d’identité nationale, sans laquelle on ne peut pas faire grand-chose en Mauritanie », insiste le rapporteur. Sans carte d’identité, pas d’école après le primaire, pas de droit de vote, pas de droit de propriété, pas d’aides publiques.
« De nombreuses démarches administratives ont été introduites en droit et dans la pratique, ce qui a pour effet de dissuader un grand nombre de demandeurs, essentiellement des Haratines et des Afro-Mauritaniens », ajoute-t‑il.
En conclusion, Philip Alston préconise que, préalablement à toute stratégie de lutte contre la pauvreté, le pays se dote d’une base de données de recensement « qui reconnaisse l’appartenance ethnique ». Cette stratégie suppose aussi des « consultations approfondies et authentiques avec un large éventail de la société civile », dont le pouvoir a trop tendance à se méfier.
Enfin, il propose d’organiser « un dialogue national sur les questions foncières » qui donnerait à toutes les personnes concernées la possibilité de dire leurs difficultés. Ce dialogue devrait déboucher sur « une importante révision du cadre juridique du régime de la propriété foncière ».
Ce rapport est-il antigouvernemental, comme l’ont affirmé des ONG proches des autorités ? Non, ce qu’il met en lumière, c’est le déni des cercles du pouvoir, qui ne veulent pas voir les vraies causes de la grave pauvreté qui persiste dans leur pays, parce qu’il leur faudrait reconnaître que leur jeune nation est multiethnique.
Par Alain Faujas
jeune afrique
FLAMNET- RETRO : Message aux parlementaires européens…
Si j’avais à parler aux parlementaires européens en visite chez nous voilà ce que je leur dirais :
‘’ La Mauritanie fait face à plusieurs défis . Le défi de la pauvreté , celui de la bonne gouvernance , de la montée de l’islamisme radical-extrémisme réligieux-, de la sécurité .Mais le plus crucial et le plus explosif défi entre tous demeure celui de l’Unité nationale -ou de la cohabitation- résultat de l’exacerbation de la discrimination qui frappe les populations non arabes , doublée de la question haratine ( l’esclavage) ‘’ .
Derrière le calme apparent des populations noires victimes de toute sorte de discriminations, couve une explosion ; il suffit d’une étincelle ! comme pour le mal,’’ dans une période d’incubation avant l’éclatement de la fièvre’’ . Ces populations supportent de plus en plus mal l’exclusion systématique qu’elles vivent au quotidien dans tous les secteurs de la vie publique . Une Armée nationale mono-ethnique, une Police nationale mono-ethnique pour sécuriser l’ordre inique existant . Des grandes Ecoles spéciales telle l’école de médicine , l’école polytechnique , l’école des mines , l’école de la magistrature et de la haute Administration , l’école des officiers, l’école aéro-navale, le Prytanée militaire, quasiment mono-ethniques . Exclues de l’Administration , des médias , de la justice , totalement effacées du secteur économique, voilà que ces populations voient leurs terres de culture actuellement menacées. Un enrôlement biométrique vexatoire , conçu pour les déposséder de leur nationalité, fait beaucoup de victimes , dont maintenant des élèves et étudiants négro-africains contraints par l’Administration scolaire d’abandonner l’école , empêchés de passer examens et concours parce qu’ils n’ont pu se faire enrôler ; des mères , fraîchement accouchées, sont tenues de faire le rang sous le soleil pour enrôler le nouveau-né dans les bras !
Enrôlement exécuté par des commissions, techniques et de supervision, mono-ethniques chargées de recenser une population pluriethnique !!! Présentement plus des 8o centres d’enrôlement dans la vallée du fleuve sont fermés sous de faux prétextes et ceux qui restent ouverts rivalisent d’ardeur en tracasseries …
Les populations qui avaient été déportées au Sénégal en 1989 (120.000 dont 12.000 encore au Mali ) ont été, en partie, rapatriées mais sans pouvoir recouvrer leur nationalité, ni retrouver leurs terres de culture ou leurs villages d’origine, pour la majorité . S’y ajoute un passif humanitaire que le gouvernement refuse de solder correctement, que résument et la question des refugiés rentrés et celle des purges ethniques opérées au sein des forces armées et de sécurité, à travers des centaines d’exécutions extra-judiciaires dont le point culminant fut la pendaison de 28 soldats et officiers négro-africains un 28 novembre 1990 , en guise de célébration de notre accès à la souveraineté interne en 1960 . Aussi nos gouvernants et certains de nos compatriotes veulent que nous célébrions ensemble dans la joie cette date devenue pour nous autres une date-symbole du jour de deuil…
Le colonialisme Français , pour constituer la Mauritanie , a assemblé deux aires culturelles distinctes , deux peuples aux traditions et habitudes mentales différentes , deux entités politiques historiques avec chacune son organisation politique et sociale propre . Mais les régimes arabo-berbères , presque sans exception, et celui du Président ould Abdel Aziz en particulier , semblent oublier ou veulent méconnaître cette réalité historique en s’évertuant à gommer l’autre personnalité du pays pour en faire , à marche forcée , un pays exclusivement ‘’arabe’’…au mépris de l’identité factuelle de sa diversité . Cette situation, grave, interpelle la classe politique et intellectuelle arabo-berbère , l’élite en somme- qui doit sentir, si elle est capable de prendre le pouls du pays , cette tension maximale perceptible actuelle. Voilà pourquoi , en son sein, un débat interne sur la question du vivre-ensemble s’impose. Oui ou non voulons-nous vivre ensemble, partager un même devenir dans l’égale dignité ? Cette question lancinante doit être tranchée ! Ce débat interne constitue l’urgence du moment.
–La montée de l’Islamisme radical, autre défi …
Depuis l’avènement du régime actuel on observe dans les médias des discours à tonalité religieuse de caractère violent , intolérant ; dans les mosquées qui poussent tous les cent (100) mètres on entend des prêches faisant le lit du salafisme . Des associations ‘’d’amis du Prophète’’ surgissent , des marches appelant à l’exécution de ould Mkheitir- le bloggueur- se multiplient , des menaces ouvertes de l’assassiner sont proférées , proférées également à l’endroit de son avocat … Le port du niqab se répand à toute vitesse dans un territoire devenu un refuge pour les éléments du Mujao , Ansardine et consort . Une sorte de terrorisme intellectuel de ces islamistes s’installe, les penseurs libres sont harcelés , pris de peur . En exemple, mint el Moctar et plus récemment l’activiste mint Brahim sont attaquées ouvertement , tout cela au su et au vu des pouvoirs publics qui laissent faire …Tout comme ces intellectuels qui observent sans rien dire et qui finiront sûrement par s’y brûler pourtant !
En fait la lutte contre le terrorisme est plus proche du faire-semblant que de la réalité . Si en surface ce régime déclare lutter contre le terrorisme , dans les faits il semble plutôt flirter avec ceux qui le nourrissent ….
– Le 3e mandat – autre point explosif –
Le Président Abdel Aziz malgré ses déclarations publiques ne donne pas l’impression d’avoir totalement renoncé à briguer le 3e mandat . Il avait procédé par ballons d’essai , puis tenté d’y pousser à travers le dialogue national de septembre 2017 dont les résolutions essentielles ont été dévoyées , entre autres l’officialisation des langues nationales – point de consensus avéré -. Il chercherait actuellement à négocier ce 3e mandat par l’achat de consciences de certains élus et de quelques leaders de partis politiques . Or le 3e mandat constitue pour l’opposition arabo-berbère une ligne rouge à ne pas franchir. Ce serait donc, après la question négro–africaine, le point de rupture dominant, la source potentielle de turbulences et d’instabilité certaine …
– Diplomatie ambigüe, tâtonnante …
Une diplomatie ambivalente, suffisante et pleine de maladresses , qui se veut participative aux missions de maintien de la paix ( Centrafique , Côte d’Ivoire ) mais entretient un climat de suspicion et de tension avec ses voisins immédiats . Avec le Mali il y a un déficit de confiance –à juste raison ; déficit de confiance également avec le Maroc , tension larvée permanente avec le Sénégal, sciemment entretenue, problème de leadership avec l’Algérie que traduit une relation du ‘’ je t’aime moi non plus’’ …
–Obstacles à l’érection d’un Etat de droit
Ce régime ne respecte pas les libertés fondamentales. Le Président Ould Abdel Aziz n’arrive pas à se départir des réflexes du général qui éprouve un mépris souverain pour le Droit et la loi qu’il tourne en dérision. Avec une posture du genre ‘’la loi c’est moi et seulement moi’’ , il ne peut émerger un Etat de droit’’!Les généraux et les libertés font rarement bon ménage, c’est connu . Chaque jour nous assistons à une restriction croissante des libertés. Les libertés d’association , de manifestation et même de réunion dans des hôtels et domiciles privés sont empêchées ; une des premières victimes a été le parti FPC . Les récentes lois sur la cyber-criminalité s’inscrivent dans ce sillage . Des associations monoethniques de tir à la cible – milices déguisées- prolifèrent sous la bénédiction du pouvoir …Des opposants sont embastillés sans raison objective, comme les militants de l’IRA, dernièrement . Pour jouir de ces droits – pourtant garantis par la constitution- il faut faire allégeance au régime, tout comme pour être reconnu officiellement en tant que parti politique.
Mon parti politique- les Fpc – paie pour son indépendance. Après 23 ans d’exil , nous avons décidé de renoncer à la lutte illégale pour inscrire notre action dans la légalité, et dans le jeu démocratique ; voilà qu’on nous empêche de nous exprimer… Nous avons rempli toutes les conditions légales pour obtenir un récépissé de reconnaissance légale, voilà qu’on nous le refuse . Des pressions sont exercées sur des Associations reconnues et des médias privés pour nous empêcher de nous exprimer sur leurs plateaux.
–Perspectives anticipees (rencontres de groupes / commissions /ateliers /séminaires /colloques)
Dans les rencontres où vous serez invités, à titre d’hôtes, vous entendrez de la bouche de vos interlocuteurs que tout va bien dans notre pays. Que l’enrôlement des populations se déroule sans accroc, que la diversité culturelle est reconnue , respectée et observable… tant qu’on voit Négro-africains et haratines danser et chanter …comme des troubadours pendant nos festivals et cérémonials .
On vous dira que la torture est bannie, que la corruption est combattue avec force tout comme l’esclavage à travers structures et tribunaux, nouvellement créés…Qu’il y a des marches, des carnavals organisés en guise de célébration de la lutte contre la corruption. Ne vous y fiez pas ! Tout cela n’est qu’un écran de fumée, destiné à abuser les visiteurs et partenaires mauritaniens . Rien de sérieux, on fait semblant, comme toujours… La réalité est que la corruption gangrène l’administration, la Justice, l’ état civil , les contrôles aux frontières ou se produit un véritable racquet ; bref elle infeste tous les secteurs publics…On ne prend aucune mesure élémentaire adéquate sérieuse pour lutter contre le fléau, telle la déclaration de revenu pour les hauts responsables, telle la liberté et l’indépendance réelle de l’Inspection Générale d’Etat ( IGE), la mise en place de commissions secrètes chargées du contrôle et du suivi. Dans les opérations de contrôle menées jusqu’ici, les amis du Président sont épargnés , les opposants au régime ciblés et épinglés. On emprisonne ceux-ci , mais on libère ceux-là pourtant coupables avérés . Les mauritaniens et surtout nos gouvernants excellent dans l’art du faire- semblant et de la mystification de l’opinion extérieure .
Enfin , vous verrez , à travers groupes d’individus , ateliers , séminaires, colloques , invariablement , la même ’image, celle d’une Mauritanie ‘’blanche’’ qu’on veut faire naître au forceps; comme si les autres composantes nationales – perçues comme des appendices – n’avaient pas été à l’école… Vous verrez aussi une ombre entrer vous servir le the, puis sortir comme elle était venue , toujours la même… ou l’autre facette cachée et atténuée de la réalité de l’esclavage .
Dernier défi, peut- être pas tant explosif que ça, mais non moins destructeur : le désordre général – ce désordre fou, partout présent .- dans lequel ne peut se construire ni progrès ni développement . Sans l’Ordre il n’y a pas d’Etat tout court …
Tel est le visage de notre ‘’ bonne Gouvernance’’ et de notre république…
JOYEUX SEJOUR CHEZ NOUS .
Nouakchott 20-02-2017
Samba Thiam ( President des FPC)
Sécurité et service : deux mots au D.G de Mauritania Airlines International
Le chef de l’état ne rate pas une occasion de faire atterrir ces avions sur toute la planète au gré de ses déplacements intempestifs, il ne rate aussi aucune occasion d’inviter les mauritaniens à consommer local en choisissant notre compagnie nationale. Ayant de la suite dans les idées et imaginant certainement que Mauritania Airlines International fera de l’ombre dans le monde à Royal Air Maroc, le chef de l’état a fait construire cet aéroport lumineux hors de la ville en espérant y voir bientôt passer 2 millions de voyageurs.
Aziz est un visionnaire. En attendant que la vision arrive jusqu’à nous, puisque scientifiquement la vitesse de la lumière est limitée, l’aéroport est fantôme. Comme le faisait remarquer un sénateur l’autre jour la voix serrée, les toilettes ne sont pas opérationnelles et désormais les citoyens lambda sont parqués à l’extérieur ne pouvant accompagner quiconque ne serait-ce jusqu’à l’enregistrement comme partout dans le monde même s’il s’agit de femmes et d’enfants voyageant seuls.
Après les formalités de la police, on ne trouve pas la moindre boutique ne serait-ce que pour acheter une petite bouteille d’eau en attendant le départ ou pour éviter de mendier dans l’avion un verre d’eau de plus que le service prévu pour faire avaler la salade sèche ou le riz à la viande qui laisse à désirer.
Passons, ceci n’est pas le sujet.
Bien sûr qu’il y a des numéros de chaque agence mais vous savez très bien que depuis longtemps, ces téléphones sont mis soit en mode silence soit débranchés ; bilan ça sonne et personne ne décrochera jamais. Je vous invite à appeler Royal Air Maroc à Nouakchott, même quand l’opératrice parle avec un client, elle décroche, ce qui soit dit en passant est tout aussi désagréable car la priorité devrait être pour celles et ceux qui se déplacent mais cela ne l’empêche pas de continuer à pianoter pour votre dossier pendant qu’elle répond.
Nous vous invitons donc à mettre à disposition de tout le personnel en agence un tutoriel avec les instructions à suivre. Ce n’est pas diable et cela permet d’améliorer le service sans humilier ceux à qui on refuse l’information.
En parlant d’UM, je tiens à signaler un petit trafic scandaleux car il s’agit d’enfant. Quand vous arrivez pour payer le service autour de 50 euros, à moins d’insister, on vous explique que cela se fait à l’aéroport car là encore la majorité du personnel ne sait pas comment faire sauf qu’à l’aéroport, quelqu’un, dont je tairai le nom et le statut, vous prend les 50 euros qu’il met dans sa poche sans aucune trace écrite. Si le service qui suit était correct, on pourrait taire cette pratique sauf que ne pas laisser de trace oblige à ne pas se servir d’une pochette prévue à cet effet, censée être disponible, que l’enfant porte visible sur soi avec les informations utiles le concernant : destination, numéro de vol, langue parlée etc.
Au départ de Nouakchott, on a dû bricoler une pochette, on met les 50 euros dans la poche et on l’emmène dans l’avion. Est-ce sérieux ? Il peut se passer n’importe quoi dans un vol ou lors d’un atterrissage d’urgence, comment faire dans la panique pour distinguer les enfants non accompagnés ?
Nous savons que tout cela ne vous intéresse pas et que vous trouverez toujours des formules pour justifier l’injustifiable mais on doit vous le dire pour ne pas être complice de tous ces petits rien qui tuent une compagnie et finissent par en faire Mauritania Airnaze International alors que les avions sont corrects, le personnel à bord sympathique et compétent comme la majorité de ceux qu’on trouve dans les agences mais il y a toujours une minorité toujours mieux placée que les autres aux commandes dont le manque de conscience professionnelle réduit à néant le mérite de tous.
Croyez bien que je suis au regret d’écrire publiquement sur un sujet pareil car tout patriote tient à l’image de son pays sauf qu’on ne peut laisser ceux qui la salissent nous obliger à être complices de leur incompétence. Internet aurait dû servir à l’état depuis longtemps comme canal d’alerte, hélas il faut croire que le pouvoir trouve un malsain plaisir à jouer à l’innocent…
VLANE