Daily Archives: 24/11/2016
Regard critique post- dialogue (suite) : les vraies conclusions : par SAMBA THIAM président des FPC
Au cours de ce dialogue national , deux ateliers ont essentiellement polarisé l’attention générale (où j’ai consacré les ¾ de mon temps ); l’un portait sur les réformes constitutionnelles et l’autre sur l’Unité nationale ( question négro-africaine et question haratine ) ; la question de l’Unité fut débattue longuement , avec passion, tout le long des assises . Dans le premier atelier, les points ayant fait objet de consensus , à tout le moins de majorité, forte , étaient le sénat ( dissolution ), le 3e mandat (rejet , même dans les rangs de l’Upr , à l’exception des caciques et griots de l’Udp), le refus d’ouvrir la limite d’âge (75 ans ) pour les candidats à la présidentielle . D’autres points sont restés clivants , tels le changement de drapeau et de l’hymne national -points de details – auquel j’avais souscrit, mais pour des raisons totalement différentes de celles de l’Upr, telle, enfin, la création du poste de vice-président …Pour ce poste , la conclusion fut tirée de manière originale par un compatriote arabo-berbère qui, avec humour et ironie, la résuma ainsi : ‘’Je constate que tous les Arabes qui se sont exprimés sur la question sont contre l’institution de la vice -présidence , et que la quasi-totalité des Négro-africains sont , au contraire, pour . Les premiers sont contre , pensant que si le poste était crée, il le serait pour les Négro-africains , et ces derniers étaient pour , pensant que si la vice-présidence était retenue , elle leur reviendrait, tout naturellement …’’. La salle rit , mais d’une rire jaune , car cet ‘’état d’esprit’’ , subtilement ressorti par ce compatriote , traduisait le malaise réel qui relançait , avec amertume, l’acuité de la question du ‘’ vivre-ensemble’’. (Notons au passage que les haratines furent divisés sur la question… )
Dans le second atelier ‘’ l’Unité nationale’’ retint l’attention ; elle fut débattue , longuement , avec passion , pour aboutir à la conclusion – toutes opinions transversales confondues – sur la nécessité d’enseigner et d’officialiser les langues nationales d’une part et , d’autre part, résoudre la question haratine .
Voilà , en résumé , les points essentiels, focaux, qui furent les véritables conclusions du dialogue national . D’autres points ont été portés récemment à la connaissance du public , mentionnés dans le projet de révision constitutionnelle en perspective du référendum , entre autres, la redistribution des membres du conseil constitutionnel – qui constitue une illusion, un leurre pour mieux ferrer l’opposition ; en effet la neutralité du conseil constitutionnel pendant les compétitions électorales ne peut découler, véritablement, que de l’indépendance totale de la justice et non de ce type d’artifice…les cas du Burundi , de la Côte d’Ivoire et récemment du Gabon sont là pour le prouver . On note dans ce projet d’autres points comme la fusion d’institutions islamiques – point superficiel – qui fut sans intérêt pour la majorité des participants .
A l’exception du point relatif à la dissolution du Senat , tous les autres points présentés dans ce projet de révision constitutionnelle sont de pure invention , et résultent de négociation menée en catimini et dans l’opacité totale ; ils ne reflétaient donc ni les conclusions véritables des assises , ni l’avis de la commission générale de suivi du dialogue national . Il ne s’agit donc là , ni plus ni moins, que d’une supercherie… L’esprit et la lettre des assises nationales ont été trahis…
Au vu de ces manœuvres du régime, iL appartiendra donc , à partir de maintenant, aux uns et autres de juger et décider de l’attitude à adopter face au référendum, en perspective, au contenu falsifié , très éloigné des conclusions réelles du dialogue national …
Pour notre part c’est tout décidé .
Samba Thiam Pr des FPC
Nouakchott, le 24 Novembre 2016
Face au complexe mauritanien : le Maroc fait main basse sur le hassania…
Pour le pouvoir mauritanien comme pour une grande partie de l’élite, les racines et la culture berbères en Mauritanie sont de l’histoire ancienne quasiment un gros mot. Chaque fois qu’un Thiam Samba des FPC comme tous les historiens, anthropologues de bonne foi parlent des arabo-berbères pour qualifier la masse maure en Mauritanie, les complexés se braquent comme s’ils avaient été insultés ou dénaturés.
L’état, c’est le cas de le dire, de ce complexe mauritanien est unique dans la région où tout autour on trouve des pays peuplés de gens fiers de leur lignée berbère et qui pour rien au monde n’aimeraient être qualifiés d’arabes. Entre ceux-là et ceux qui se disent de sang pur arabe, on trouve le monde Maghrébin à majorité arabo-berbère.
Partout dans le Maghreb, qu’il faut préciser arabe, la berbérité a droit de cité, les pouvoirs arabo-berbères ont fini par tolérer et respecter ceux qui refusent un quelconque lien avec les arabes car ils savent qu’ils n’ont pas à rougir de leur culture. En Mauritanie, le berbère semble n’avoir jamais existé et s’il a existé, il a disparu, il a été arabisé comme karchérisé, il a été anobli, il est devenu arabe exclusivement, ne jamais le traiter d’arabo-berbère.
Dans ses gênes, dans ses traditions, dans ses rites jusqu’à nos jours, on ne trouverait plus rien de berbère. Pourtant, chez nous, ce qui fait notre fierté, notre mode de vie, les rites du mariage jusqu’à la mariée qui se fait symboliquement enlever, la liberté de nos femmes et mille autres choses de la vie courante sont de tradition berbère jusqu’aux noms de certaines villes, certains points d’eau jusqu’au hassania, langue métisse arabo-berbère par excellence.
Tout ça est en train d’être détruit par les terroristes de la culture qui veulent faire de la Mauritanie une île d’arabité tombée du ciel. Face à la démission intellectuelle et religieuse collective, ils ont fini par coloniser notre islam par un islam de plus en plus wahhabite à force de collaboration et de corruption financière venant d’Arabie saoudite. Même les noms des quartiers se sont arabisés mais toujours du même coin de l’Arabie, celui qui tient la bourse.
Nous assistons à un génocide culturel sans précédent dont le but ultime est de tuer le hassania arabo-berbère, métis pour le remplacer par l’arabe comme si la cohabitation officielle était impossible. Pourtant tuer une langue, c’est tuer une culture, un état d’esprit c’est le grand remplacement. A terme, en Mauritanie, le peuple sous éduqué pour longtemps encore sera sous la coupe d’arabisants connectés à l’Arabie Saoudite pays du pire obscurantisme qui soit. Le peuple ne pourra plus comprendre les débats, il sera infantilisé et rendu complexé face à son ignorance entretenue.
Pendant ce temps, le Maroc qui ne dort pas voit de plus en plus le grand Maroc à portée de main… Toute une rhétorique à base de retour à la mère patrie pour parler des terres du Sud, qui vont jusqu’à Rosso, est largement mise en place. Le hassania que notre élite méprise, ce hassania à qui ils refusent une place dans notre constitution comme langue nationale, ce hassania est en train d’être gazré par le Maroc qui le reconnaît officiellement comme une part de l’identité marocaine. Une part à protéger, une part à respecter, une part à déposer bientôt à l’Unesco comme d’origine contrôlée…
Quand tout cela sera fait et que partout dans le monde jusqu’au cœur du Maroc on aura admis que le hassania est marocain alors le peuple mauritanien se sentira bien plus proche du Maroc que de l’élite complexée arabisée de force pour mieux détruire la culture arabo-berbère de la majorité du peuple mauritanien.
Voilà où nous mènent les complexés terroristes de la culture actuellement à la manoeuvre en Mauritanie, dopés par un délire identitaire contagieux qui rappelle dans ses excès l’usage arabique du captagon…
Mauritanie : un ex-condamné siège au Conseil constitutionnel
Un ex-condamné dans une affaire de drogue et un fédéraliste du parti au pouvoir ont été nommés au Conseil constitutionnel mauritanien.
L’ex-condamné a été jugé et condamné à deux ans de prison dans une affaire de drogue qui remonte aux années 90. Le fédéraliste occupe ce poste au sein du parti au pouvoir (Union Pour la République -UPR) au niveau de la wilaya du Gorgol (Sud).
Un nouveau projet de loi constitutionnelle portant révision de l’actuelle constitution de la Mauritanie propose l’interdiction de nommer au conseil constitutionnel des personnes militant au sein d’instances dirigeantes de parti politique.
alakhbar