Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Daily Archives: 17/11/2016

Mauritanie : 20 ans de prison requis en appel contre des militants anti-esclavagistes

Vingt ans de prison ont été requis ce mercredi contre des militants anti-esclavagistes mauritaniens. Ils étaient jugés en appel à Zouerate (Nord) pour participation à une manifestation violente contre l’évacuation forcée d’un bidonville en juin dernier.

 

Depuis lundi, la Cour d’appel de Zouerate, dans le nord de la Mauritanie, juge treize militants de l’Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste (IRA, ONG anti-esclavagiste) et sept habitants du bidonville de Ksar, dans le centre de Nouakchott. Leur déplacement forcé par les autorités, le 29 juin, avait provoqué des heurts entre des manifestants et la police.

Ils sont accusés de « rébellion, usage de la violence, attaque contre les pouvoirs publics, attroupement armé et appartenance à une organisation non reconnue ».

En août, les condamnations prononcées à leur encontre par un tribunal de la capitale s’échelonnaient de trois à 15 ans de prison. Cette fois-ci, le procureur a requis mercredi 16 novembre « 20 ans de prison ferme contre l’ensemble du groupe », a appris l’AFP de source judiciaire locale.

Il a soutenu que tous avaient « directement pris part aux événements », les accusant de « rébellion contre la force publique et de vandalisme », a précisé la même source. Sitôt le réquisitoire terminé, la défense a entamé ses plaidoiries.

« Sévices et tortures graves »

Dans la matinée, la Cour a entendu les derniers prévenus, qui ont tous plaidé non coupables et accusé la police de « sévices et tortures graves » à leur encontre durant leur détention préventive, indique l’AFP.

« Je suis un planificateur du développement et non un planificateur de la destruction. Je ne détruis pas », s’est insurgé le vice-président de l’IRA, Balla Touré, auprès de la presse locale, insistant sur le caractère « pacifique » de son mouvement.

En parallèle du procès, une plainte contre X a été déposée lundi 14 novembre au tribunal de grande instance de Paris pour « tortures et traitements cruels » par les avocats français de l’IRA. Elle vise de hauts responsables mauritaniens.

En première instance, les prévenus avaient affirmé avoir subi des tortures en détention, ce que le parquet avait démenti.

jeune afrique

 

Amendements constitutionnels: L’Opposition affûte ses armes!

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A l’orée de la célébration du 56ème anniversaire de l’Indépendance nationale, le drapeau mauritanien divise les mauritaniens au lendemain des propositions du régime visant à lui apporter des modifications pour «réhabiliter» par l’ajout de nouvelles couleurs rouge-sang symbolisant pour lui la résistance au colonialisme dans le pays.

C’est dans cette atmosphère de crise encore plus profonde qu’à la veille du dialogue censé sortir le pays de l’impasse politique, que le Fndu et le Rfd, principales forces d’opposition en Mauritanie au régime du président Mohamed Abdelaziz projettent de mener campagne contre une telle éventualité mais aussi contre le changement de l’hymne national et la dissolution de la Haute Cour de Justice.

Selon des sources informées, l’opposition, qui refuse aussi de se faire marginaliser après le dialogue « unilatéral » mené en Octobre par le régime en place, aurait mis en place une stratégie devant faire barrage aux changements prônés à l’issue de ces assises.

Notons que le dialogue avait prévu l’organisation d’un référendum sur ces questions à la fin de l’année en cours avant de faire machine-arrière et fixer le début de l’année prochaine pour une telle consultation.

Plusieurs raisons sont avancées à ce recul dont notamment le manque de moyens financiers pour garantir l’organisation matérielle du référendum mais aussi la tentation pour le Gouvernement d’user du Congrès du Parlement pour contourner le référendum populaire.  

 

mauriweb

Amendements constitutionnels : Vers le recours au Congrès ?

altLe dialogue politique d’Octobre dernier préconise quelques amendements constitutionnels. Ils devraient être soumis au peuple mauritanien pour trancher. Mais, à en croire diverses sources, le gouvernement recourrait, plutôt, au Parlement qui se réunirait en congrès, pour adopter lesdits amendements dont celui relatif, justement, à la dissolution de sa Chambre haute. La principale raison avancée serait le manque d’argent pour financer une opération électorale fort coûteuse. Certaines confidences laissent croire que les principaux bailleurs de fonds habituellement sollicités pour de telles consultations (UE et USA) auraient décliné l’appel mauritanien. Aussi et même si « les caisses de l’Etat sont pleines », comme s’en vante le gouvernement, financer un référendum sur le budget de l’Etat présenterait-il de gros risques, dans la difficile conjoncture économique actuelle.

Le recours au congrès devrait permettre, au gouvernement, de « maîtriser » le vote des désormais « ex-frondeurs », farouchement opposés à la disparition de leur Chambre ; autrement dit, de leurs intérêts. Cette décision se précise de plus en plus, depuis que ceux-là se sont, semble-t-il, aplatis. En effet, après avoir opposé une forte « résistance », ils ont été reçus par le président de la République qui aurait convaincu ses « appuis » de rentrer dans les rangs. Suite à cette audience, nos honorables cheikhs ont pondu un communiqué réaffirmant leur « soutien indéfectible » au président de la République et déclarant leur adhésion aux résolutions du dialogue politique d’Octobre dernier. Le pouvoir disposerait, donc, d’une majorité « mécanique » dont il entendrait user, à travers, pourquoi pas, un vote à main levée.

Signalons que le Parlement a ouvert sa première session le 14 Novembre. Le gouvernement ne devrait pas tarder à lui envoyer son texte, pour adoption puis promulgation, avant la fin de l’année 2016. Or certains partis dialoguistes souhaitaient que ces amendements ne soient approuvés que par le Parlement nouvellement élu, après les élections municipales et législatives préconisées dans l’accord d’Octobre. Il semble, aujourd’hui, que le gouvernement ne convoquera pas, avant le congrès, a contrario de ce qui était annoncé depuis quelque temps, le collège électoral pour le renouvellement de la Chambre haute… si, bien entendu, les « marchandages » et autres « compromis » n’affectent pas la volonté du Président de dissoudre le Sénat. Quoiqu’il en soit, les municipales et les législatives attendront, elles, la fin 2017 pour se tenir.  

le calame

Des bidons vides et des charrettes à l’accueil du Président Ould Abdel Aziz à Iguiffane

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Les habitants de la localité d’IguiffaneII, dans la wilaya du Tagant, ont marqué leur accueil populaire réservé au Président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, de passage dans la zone, par un alignement de bidons vides et de charrettes tirées par des ânes, pour exprimer leurs besoins urgents en eau potable au sommet de la pyramide Etat. 

Les habitants, informés de la route que le convoi présidentiel empruntera dans sa progression vers Moudjéria, ont toutefois tenu à souhaiter la bienvenue au Chef de l’Etat, tout en mettant en exergue le problème de l’eau posé aux autochtones. 

Igueffane se trouve sur la route menant de Rachid vers Moudjéria et Achram. 

Alakhbar traduit de l’Arabe par Cridem