Daily Archives: 25/11/2016
Le Président de la République supervise la cérémonie de pose de la première pierre d’une station d’énergie solaire à Nouakchott
AMI – Le Président de la République, Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz a supervisé, vendredi dans la moughataa de Toujounine, la cérémonie de pose de la première pierre pour la réalisation du projet de construction d’une station solaire photovoltaïque d’une capacité de 50 mégawatts, et ce dans le cadre des festivités commémorant le 56eme anniversaire de l’indépendance nationale.
Le projet s’inscrit dans le cadre des objectifs fixés par le gouvernement dans le domaine de l’énergie, notamment la généralisation de l’accès des populations à l’électricité et l’amélioration de la qualité de fourniture d’énergie électrique ainsi que l’intégration à grande échelle des énergies renouvelables pour la réalisation d’un mix énergétique optimal.
Ce projet contribuera à la sécurisation de la fourniture d’énergie électrique et à la couverture de la demande en électricité de la ville de Nouakchott à court, moyen et long terme.
Sur place, le Président de la République, a pris connaissance des données relatives à cet important projet avant d’écouter des explications sur les composantes et les objectifs du projet visant à rendre disponible une énergie propre contribuant à renforcer les efforts de développement.
Le Président de la République a ensuite dévoilé la plaque commémorative du projet pour procéder ensuite à la pose de la première pierre, donnant ainsi le coup d’envoi aux travaux.
Ce projet vise la construction d’une station solaire photovoltaïque d’une capacité de 50 mégawatts.
Ses principales composantes sont:
– les ouvrages de génie civil nécessaires
– un ensemble de 156 240 panneaux solaires produisant une puissance totale de 50 MW
– les dispositifs de contrôle commande
– les équipements électriques nécessaires au fonctionnement de l’installation
– un poste d’évacuation de l’énergie 33 kV
Le coût du projet est estimé à 18 milliards d’ouguiyas, sur financement conjoint de la Mauritanie et du Fonds Arabe de Développement Economique et Social (FADES).
Les travaux qui dureront 13 mois sont exécutés par deux sociétés française et allemande.
Le Président de la République, Son Excellence Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz a fait l’objet à son arrivée sur le site du projet d’un accueil chaleureux de la part des populations de la moughataa de Toujounine qui ont tenu à louer les efforts déployés pour améliorer les conditions des citoyens et assurer leur accès aux services de base, dont l’électricité.
Le Président de la République a tenu à descendre de sa voiture pour parler directement aux populations et s’informer sur leurs préoccupations avant de les remercier pour l’intérêt qu’elles accordent aux affaires publiques et au développement du pays.
La cérémonie de pose de la première pierre de la centrale s’est déroulée en présence du président de l’Assemblée Nationale, des membres du gouvernement, des hautes personnalités de l’Etat, du corps diplomatique accrédité à Nouakchott et de nombreux autres invités.
AMI
Mauritanie: quand l’élite a honte de son identité berbère
Le360 – Au moment où le Maroc assume toutes ses identités, arabe et berbère voire africaine, en Mauritanie l’élite a honte de ses origines et aimerait ne conserver que l’arabité. “Chez Vlane”, célèbre blogueur mauritanien, dénonce ce complexe des gens qui refusent le terme “arabo-berbère”.
Au Maroc, le festival Gnawa d’Essaouira permet de revendiquer les racines africaines d’un royaume synonyme de creuset. Toujours au Maroc, le berbère est devenu une langue officielle. Encore dans ce royaume chérifien, l’identité sahraouie est défendue par le sommet de l’Etat. Mais cela c’est le Maroc, la Mauritanie a choisi une toute autre voie, dénonce Chez Vlane, l’un des plus célèbres blogueurs mauritaniens. Ici, l’élite a honte de ses racines berbères et refusent de fait, l’appellation “arabo-berbère”.
Le débat sur l’identité culturelle est une question récurrente en Mauritanie où cohabitent plusieurs communautés. Les dirigeants politiques ont contribué à entretenir ce débat pour des questions purement politiciennes. Beaucoup estiment qu’il faut “diviser pour mieux régner”, critique Chez Vlane. Le terme arabo-berbère pour qualifier la composante maure du pays fait couler beaucoup d’encre.
Pourtant, dans certains pays du Maghreb, l’identité arabo-berbère est clairement assumée. Le roi Mohammed VI, rappelle le blogueur, a consacré un point de l’agenda de la première session ordinaire du Conseil consultatif royal sur les affaires sahariennes au thème: “le hassania en tant que composante de l’identité marocaine”.
Une démarche justifiée par le fait “qu’il s’agit d’une question majeure dans le cadre du projet de développement” marocain. Ce dernier “ne pourrait être complet que dans la mesure où il est capable d’accueillir toutes les composantes culturelles de notre identité nationale”.
Une option culturelle stratégique du “grand voisin du Nord avec laquelle la Mauritanie se trouve en net décalage”, déplore le blogueur mauritanien.
Celui-ci note avec une pointe d’amertume que “pour le pouvoir mauritanien comme pour une grande partie de l’élite, les racines berbères relèvent de l’histoire ancienne”. Beaucoup en ont honte.
Chez Vlane explique qu’à chaque fois que Samba Thiam, président des Forces progressistes pour le changement (FPC), une des mouvances de la communauté négro-mauritanienne (composante non arabe), parle des arabo-berbères, “les complexés se braquent comme s’ils avaient été insultés ou dénaturés”.
Ce complexe mauritanien est unique dans la région. Les peuples berbères du Maghreb sont fiers de leur lignée. Pour rien au monde, ils n’aimeraient être qualifiés d’Arabes. “Entre ceux-là et ceux qui se disent de pur sang arabe, on trouve le monde maghrébin à majorité arabo-berbère”, explique le blogueur.
Partout dans le Maghreb, la berbérité a droit de cité. D’ailleurs, «les pouvoirs arabo-berbères ont fini par tolérer et respecter ceux qui refusent un quelconque lien avec les Arabes, car ils savent qu’ils n’ont pas à rougir de leur culture et de leurs origines.
En Mauritanie, la culture berbère semble n’avoir jamais existé. Du moins, on fait tout pour. Comme on nie l’identité des noirs qui pourrait même constituer la majorité du pays.
Si cette culture berbère a existé, on essaie de la faire disparaître par tous les moyens. Elle a été arabisée pour la réduire à sa plus simple expression.
Ce complexe est nuisible à la culture mauritanienne et à la culture arabo-berbère du pays, prévient toujours le blogueur. Car, “chez nous, ce qui fait notre fierté, notre mode de vie, les rites du mariage jusqu’à la mariée qui se fait symboliquement enlever, la liberté de nos femmes et mille autres choses de la vie courante sont de la tradition berbère. A cela s’ajoutent les noms de certaines villes, certains points d’eau qui sont également tirés de la langue et de la culture de ce premier peuple de la région Nord-Africaine. Même le hassania, n’est autre qu’une langue métisse arabo-berbère”, explique-t-il.
Malheureusement, tout ce patrimoine est en train d’être anéanti par “les terroristes de la culture, qui veulent faire de la Mauritanie une île d’arabité tombée du ciel face à une démission collective sur le plan intellectuel et religieux”.
Depuis le putsch du 10 juillet 1978, la Mauritanie vit sous la férule de régimes militaires dont les chefs se sont recyclés dans la politique. Durant cette période, plusieurs mouvements “nationalistes” arabes ont fortement investi et même noyauté l’appareil d’Etat, selon l’avis de nombreux observateurs.
“Tout ceci mérite une grande attention et devrait inciter à la réflexion”, commente le Pr Gourmo Abdoul Lô, vice président de l’Union des forces de progrès (UFP-opposition). Une manière de dire que ce n’est pas seulement l’identité berbère qui est niée, mais aussi l’africanité de la Mauritanie toute entière, alors que les Haratines, Peulhs, Wolofs, Soninkés sont déjà majoritaires dans le pays.
Par notre correspondant à Nouakchott
Cheikh Sidya
Ce que je crois : Donald Trump est-il dangereux ? | Par Béchir Ben Yahmed
C’est la mère des questions ou la question à un million de dollars. Depuis dix jours chefs d’État, chancelleries et rédactions du monde entier se la posent. Sans lui trouver de réponse.
Quel genre de Président sera Donald Trump et que fera-t-il de l’énorme pouvoir dont il héritera dans deux mois ? Son action sera-t-elle bénéfique pour les États-Unis et le monde, comme certains le pensent et l’espèrent ? Ou bien aussi néfaste que beaucoup le craignent ?
Et qui peut nous assurer qu’un événement imprévu ne se produira pas au début de sa présidence pour la façonner ? George W. Bush et sa présidence n’ont-ils pas été métamorphosés par les attentats du 11 septembre 2001 à New York et à Washington ?
Pour venger l’affront, ce prédécesseur de Donald Trump a engagé son pays et le monde dans une guerre sans fin contre le terrorisme.
Il a envahi l’Afghanistan puis l’Irak, a changé leurs régimes. Et y a enlisé son pays, qui y guerroie depuis une quinzaine d’années.
Ce que nous avons vu de Donald Trump au cours des derniers mois, ce que nous apprenons sur lui depuis dix jours et ce que nous savons des États-Unis ne nous permettent pas de répondre à la question que tout le monde se pose. Seulement d’y voir un peu plus clair et d’exclure ce qui n’a aucune chance d’arriver.
Les États-Unis sont une démocratie et, de plus, une république fédérale de 50 États avec, pour chacun, un gouverneur-chef d’État, un Parlement et une législation.
Son 45e président, Donald Trump, et le Parti républicain disposent à la Chambre des représentants et au Sénat d’une (courte) majorité. De ce Parlement, ils obtiendront beaucoup. Mais pas tout, car, aux États-Unis, le pouvoir législatif est un vrai contre-pouvoir. Il en va de même pour le pouvoir judiciaire.
La presse ? Quatre-vingt-dix pour cent des médias américains ont été anti-Trump, parfois avec excès et violence. Mais ils ont tous relayé sa parole, et il a été élu malgré eux, grâce à la publicité gratuite qu’ils lui ont faite.
Il découle de cela que le président des États-Unis dispose d’immenses pouvoirs. Mais pas de tous les pouvoirs.
Il ordonne et on lui obéit. Jusqu’à un certain point.
Il lui est interdit, par exemple, de nommer un membre de sa famille à un poste éminent : la famille de Trump sera influente, l’est déjà, mais dans l’ombre…
Trump s’apparente par son tempérament à Erdogan, Poutine et Xi Jinping. Mais il n’aura pas autant de marge de manœuvre qu’eux, ne pourra pas se permettre ce qu’ils se sont permis.
Comment cet homme qui a dit tout et son contraire, multipliant attaques, provocations et contre-vérités, a-t-il pu l’emporter, alors que lui-même ne s’y attendait pas ?
On connaît les chiffres, mais on ne s’explique pas encore pourquoi un aussi grand nombre d’Américains lui ont accordé leurs suffrages : plus de 61 millions de voix, 2 million de moins que Hillary Clinton, mais davantage de grands électeurs, 290 contre 228, ce qui l’a fait élire.
Contre tous les augures, confortablement.
Cinquante-quatre pour cent seulement des femmes ont donné leurs voix à la candidate démocrate, tandis que 56 % des hommes votaient Trump.
Parmi eux, 67 % des hommes blancs, 74 % des hommes blancs sans diplôme et 62 % de protestants.
Donald Trump est donc l’élu des hommes blancs (en particulier les moins éduqués) et des protestants.
Mais 29 % des Hispaniques, qu’il n’a pas ménagés, ont voté en sa faveur, et les Noirs ne l’ont pas massivement rejeté, comme le leur avaient demandé Barack et Michelle Obama.
En vérité, l’élection présidentielle américaine de 2016 est une lame de fond, le contrecoup de celle qui a porté, il y a huit ans, Barack Obama au pouvoir. Il ne s’agit pas d’une simple alternance entre deux partis mais d’un retour de bâton.
Tout se passe comme si l’Amérique se repentait de son audace de 2008, lorsqu’elle a élu son premier président noir, qui se trouve être un intellectuel de centre gauche, un homme instruit et policé. Elle le remplace, en 2016, par un Blanc de droite, businessman de son état, dont le langage et le comportement sont ceux d’un palefrenier.
À la Maison Blanche, il sera entouré d’hommes et de femmes de droite, voire d’extrême droite ; beaucoup d’entre eux sont racistes, certains ne cachent pas leur antisémitisme.
Après l’avoir rencontré, faisant contre mauvaise fortune bon cœur, Barack Obama nous a dit que son successeur est un homme pragmatique : « Laissons-le décider et agir. Nous verrons d’ici à deux ans si cela nous plaît ou non. »
Ceux qui le connaissent depuis son adolescence pensent que la consécration électorale et l’exercice du pouvoir le calmeront, lui apporteront la sérénité derrière laquelle il courait depuis longtemps.
« Quand nous étions à l’université, dit l’un d’eux, il n’avait que peu d’amis et ne cherchait pas à en avoir. Il est ce que les Américains appellent un loner, un solitaire, un de ces hommes qui n’écoutent que leur voix intérieure.
Après avoir été un démocrate classique pendant des années, il s’est brusquement rapproché de l’aile la plus à droite du Parti républicain. Non par conviction, mais mû par un ressentiment qui couvait en lui.
En dépit de sa richesse et de sa célébrité, Trump a toujours été une sorte de paria, un forban un peu rustre et fasciné par le clinquant. Il a tenté d’obtenir le respect de ses pairs, mais il n’a jamais pu se faire accepter dans les conseils d’administration, meilleur indicateur de statut social.
Ce qui le motive vraiment ? Un besoin maladif d’être respecté par des personnes qu’il respecte. C’est le bien précieux que son argent a été incapable d’acheter – mais ce respect est maintenant à portée de main.
Il pourrait réaliser son rêve en étant un Président qui apaise les divisions qu’il a contribué à aviver pendant la campagne, faisant preuve de magnanimité envers ceux qu’il a diabolisés et perpétuant l’engagement de l’Amérique à tenir son rang dans le monde.
Trump est une page blanche ; il n’a pas peur, n’a pas de convictions mais veut par-dessus tout qu’on le prenne au sérieux. »
Président de la plus grande puissance mondiale, élu à cette fonction par plus de 61 millions d’Américains, le voici enfin pris on ne peut plus au sérieux.
Il lui reste à nous montrer par ses actes et ses paroles qu’il a résolu ses problèmes psychologiques et qu’il est devenu raisonnable.
Nous ne tarderons pas à être fixés.
Béchir Ben Yahmed
jeune afrique