Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Regard critique post- dialogue (suite) : les vraies conclusions : par SAMBA THIAM président des FPC

altAu cours de ce dialogue national , deux ateliers ont essentiellement polarisé l’attention générale (où j’ai consacré les ¾ de mon temps ); l’un portait sur les réformes constitutionnelles et l’autre sur  l’Unité nationale ( question négro-africaine et question haratine ) ; la question de l’Unité fut débattue longuement , avec passion, tout le long des assises . Dans le premier atelier, les points ayant fait objet de consensus , à tout le moins de  majorité, forte , étaient le  sénat  ( dissolution ), le  3e mandat (rejet , même dans les rangs de l’Upr , à l’exception des caciques et griots de l’Udp), le refus d’ouvrir  la limite d’âge (75 ans ) pour les candidats à la présidentielle . D’autres points sont restés clivants ,  tels le changement de drapeau et de l’hymne national  -points  de details – auquel j’avais  souscrit,  mais pour des raisons totalement différentes  de celles de l’Upr, telle, enfin, la création du  poste de vice-président  …Pour ce poste , la conclusion fut  tirée de manière originale par un compatriote arabo-berbère qui, avec humour et ironie, la résuma ainsi : ‘’Je constate que tous les Arabes qui se sont exprimés sur la question sont contre l’institution de la vice -présidence , et que la quasi-totalité  des  Négro-africains sont , au contraire, pour . Les premiers sont contre , pensant que si le poste était crée,  il le serait pour les  Négro-africains , et  ces derniers  étaient  pour , pensant que si la  vice-présidence  était retenue , elle leur reviendrait, tout naturellement  …’’.  La  salle rit , mais  d’une rire jaune , car  cet  ‘’état d’esprit’’ , subtilement  ressorti par ce compatriote , traduisait  le  malaise réel qui  relançait , avec  amertume,  l’acuité de  la question du ‘’ vivre-ensemble’’. (Notons au passage que  les haratines furent divisés sur la question… )

Dans le second atelier ‘’ l’Unité nationale’’ retint l’attention ; elle fut débattue , longuement , avec passion , pour aboutir à la conclusion –  toutes opinions transversales confondues – sur  la nécessité d’enseigner  et d’officialiser les langues nationales d’une part et , d’autre part, résoudre la question haratine .

Voilà , en résumé , les points essentiels, focaux, qui furent les véritables conclusions du dialogue national . D’autres  points ont été  portés récemment à la connaissance du public ,  mentionnés  dans le projet de révision constitutionnelle en perspective du référendum , entre autres, la redistribution des membres du conseil constitutionnel – qui constitue une illusion, un leurre pour mieux ferrer l’opposition ; en effet la neutralité du conseil constitutionnel pendant les compétitions électorales ne peut découler, véritablement, que de l’indépendance totale de la justice et non de ce type  d’artifice…les cas du Burundi , de la Côte  d’Ivoire et récemment  du Gabon sont là pour le prouver .  On note dans ce projet  d’autres points  comme  la fusion d’institutions islamiques – point  superficiel –  qui  fut  sans intérêt pour la majorité des participants .

A l’exception du point relatif à la dissolution du Senat , tous les autres points présentés dans ce projet  de révision constitutionnelle sont de pure invention ,  et résultent  de négociation menée en catimini et dans l’opacité totale ; ils ne reflétaient donc ni les conclusions véritables des assises , ni  l’avis de la commission générale de suivi du dialogue national . Il  ne  s’agit donc là ,  ni plus ni moins,  que d’une  supercherie… L’esprit et la lettre des assises nationales ont été trahis…

Au vu de ces manœuvres du régime, iL appartiendra donc , à partir de maintenant, aux uns et autres de juger et décider de l’attitude à adopter  face  au  référendum, en perspective, au contenu  falsifié , très éloigné des conclusions réelles du dialogue national …

Pour notre part c’est tout décidé .

 

Samba Thiam Pr des FPC

Nouakchott, le 24 Novembre 2016

 

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