Monthly Archives: February 2016
Retour à la réalité pour l’économie de l’Afrique
La baisse mondiale du prix des matières premières et le ralentissement économique de la Chine ont mis à genoux plusieurs économies africaines : il est à présent clair que « l’ascension » du continent était un mythe. Le moment est venu de réexaminer les fondements du récent « boom » de l’Afrique et de passer de la rhétorique du sentiment de bien-être à l’action en vue d’une véritable transformation économique.
Les exportateurs de matières premières comme l’Angola, le Ghana, le Nigeria, l’Afrique du Sud et la Zambie sont sous le choc. Les cours de leurs monnaies descendent en flèche depuis que les prix des matières premières comme le pétrole et le cuivre ont commencé à baisser fortement. En outre, les politiques budgétaires et monétaires sont en plein désarroi, avec une augmentation du risque de troubles sociaux si la tendance ne s’inverse pas à court ou à moyen terme.
Voici le nœud du problème : les pays africains ont pris un boom de super-cycle des matières premières pour une transformation économique durable. Mais un boom implique une bonne fortune passagère : mieux vaut en profiter tant qu’elle dure, ou bien économiser les bénéfices pour les jours de vache maigre. La plupart des gouvernements africains ont choisi la première option.
L’Afrique a assurément bénéficié d’une plus forte croissance du PIB et de meilleures opportunités au cours de la dernière décennie. Mais des centaines de millions d’Africains doivent encore être sortis de la pauvreté. La Chine a accompli cet exploit et a ouvert la voie à d’autres pays asiatiques comme l’Inde et le Vietnam.
Sans aucun doute, de nombreux individus en Afrique sont devenus immensément riches et jouent un rôle de plus affirmé dans le monde des affaires. L’entrepreneuriat est en hausse, surtout chez les jeunes Africains : une telle dynamique remplace progressivement l’impasse de l’aide étrangère. Mais la grande majorité des Africains reste à la traîne.
Malgré la propagation de la démocratie officielle sur le continent, la nature de la politique nationale dans la plupart des pays africains n’a guère changé. Un véritable leadership implique non seulement de mobiliser le vote des citoyens en faveur des candidats, mais aussi une gestion efficace, de la stratégie et la mise en œuvre de l’action du gouvernement. Malgré tout cela, le pouvoir est souvent recherché pour lui-même ou pour assurer le contrôle des ressources de l’État pour le compte d’une ethnie ou de certains coreligionnaires. La politique n’est pas encore, (comme elle devrait l’être dans l’idéal), un concours d’idées et de programmes qui touchent tous les citoyens. La corruption prospère dans un tel environnement.
En outre, une bonne compréhension de l’économie est nécessaire. Le continent et ses dirigeants ont jusqu’ici échoué à comprendre (ou s’ils les ont comprises, ont échoué à tirer) les leçons de l’histoire quant à la manière dont est créée la richesse des nations. Au lieu de cela, nous assistons souvent à une acceptation non critique et égoïste des idées reçues de la mondialisation.
Parvenir à la prospérité dans le contexte général de la mondialisation implique de créer une économie concurrentielle, fondée sur la production et l’exportation à valeur ajoutée. Mais cela implique également un engagement préférentiel dans des accords internationaux qui favorisent les bons producteurs concurrentiels actuels, au détriment des pays en développement qui sont de plus en plus souvent des marchés pour ces produits. Certains de ces accords confisquent la possibilité même pour les pays africains de se joindre à des chaînes de valeur mondiales, ce qui entrave leur développement.
C’est pour cette raison précise que la plus grande folie de l’Afrique est de croire que les ressources minières et les autres matières premières sont automatiquement une source de richesse. Cette fausse idée est la raison pour laquelle l’Afrique est le plus riche continent du monde en termes de dotations en ressources, mais en même temps le plus pauvre du monde en termes de revenus par habitant.
La compétitivité et la prospérité à venir de l’Afrique se trouvent dans les possibilités offertes par la science, la technologie et l’innovation. À Nairobi, à Lagos et à Johannesbourg, des centres d’innovation voient le jour. Cela n’a rien de surprenant. Nous assistons à la renaissance moderne des anciens talents scientifiques de l’Afrique, dont témoignent les pyramides de Gizeh, l’astronomie de la tribu Dogon du Mali ancien et les césariennes pratiquées au XIXème siècle en Ouganda.
Les dirigeants africains des secteurs public et privé ont la possibilité de mettre fin aux blocages politiques qui empêchent la commercialisation des inventions africaines, en particulier dans les grandes économies du Nigeria, de l’Afrique du Sud (qui a une politique d’innovation plus avancée que le reste du continent) et du Kenya. Il faut déployer l’innovation dans les secteurs rentables de l’industrie et des services.
Le ralentissement des matières premières ne doit pas arrêter le développement de l’Afrique. Mais si une prospérité durable doit être atteinte, il faut alors envisager les défis actuels comme une chance de remettre les économies du continent sur une trajectoire véritablement transformationnelle.
Par Kingsley Chiedu Moghalu
Kingsley Chiedu Moghalu, ancien vice-gouverneur de la Banque centrale du Nigeria, professeur de pratiques commerciales internationales et de politique publique à la School of Law and Diplomacy, Tufts University, auteur de Emerging Africa: How the Global Economy’s ‘Last Frontier’ Can Prosper and Matter.
Copyright: Project Syndicate, 2016.
www.project-syndicate.org
Afrique du Sud: Le Président Zuma à la tête du Comité de l’UA sur la crise au Burundi
Pretoria – Le président sud-africain Jacob Zuma se rendra au Burundi dans les prochains jours, à la tête du groupe de haut niveau de l’Union africaine (UA), qui vise à trouver solution à la crise politique installée dans ce pays d’Afrique centrale, a indiqué lundi la Presse Latine.
Zuma, représentant également les pays d’Afrique australe, a déclaré que sa nomination à la tête du groupe de cinq chefs d’Etat et de gouvernement obéissait au rôle qu’il a joué en tant que médiateur dans les pourparlers de paix qui ont mis fin à la guerre civile de 1993 à 2006 entre Hutus et Tutsis, ayant fait au moins 300 mille morts.
L’UA a refusé la décision initiale d’envoyer une mission de maintien de la paix à Bujumbura et à sa place a désigné un comité qui comprend entre autres, les présidents Mohamed Ould Abdel Aziz, de la Mauritanie (pour la région nord de l’Afrique), et Macky Sall du Sénégal (Afrique de l’Ouest).
A ces personnalités se joignent aussi, Ali Bongo Ondimba du Gabon (au centre) et le Premier ministre éthiopien, Hailemariam Desalegn, Afrique de l’Est.
Pour les Nations Unies (ONU), le pays est à risque d’entrer dans une nouvelle guerre civile, face à la dernière vague de violence qui a surgi après la réélection du président Pierre Nkurunziza, pour un troisième mandat.
Les manifestations ont entraîné le départ du pays d’environ 200 mille personnes.
AngolaPress
Départ de 225 éléments militaires pour la RCA
Un continent de 225 éléments mauritaniens a quitté Nouakchott dimanche à destination de la République Centrafricaine (RCA) dans le cadre d’une mission de maintien de la paix des Nations Unies (ONU).
« Vous êtes chargés de concrétiser l’engagement de la Mauritanie à contribuer aux efforts de maintien de l’ordre et de la sécurité internationale sur une terre africaine à la demande des Nations Unies (ONU) », a déclaré le ministre mauritanien de la défense, Diallo Mamadou Bathia, au cours d’une cérémonie marquant le départ du contingent organisée à l’aéroport de Nouakchott.
Le responsable gouvernemental mauritanien a exhorté les éléments du bataillon «à faire preuve de responsabilité pour matérialiser les nobles valeurs et idéaux qui sont les leurs, à savoir préserver l’intérêt du bien et défendre son image dans le concert des nations ».
Ces premiers éléments seront suivis à l’avenir d’un autre contingent de 225 militaires et 300 autres plus tard, pour atteindre un total de 750 éléments.
« Les équipements du bataillon formé sur les techniques militaires se rapportant aux opérations de maintien de la paix sont déjà en place dans la ville centrafricaine de Bombari » qui accueille le contingent mauritanien.
le calame
Des dissidents tirent à boulet rouge sur Biram et cie
Exclu le mercredi dernier de IRA, Saad Ould Louleid et d’anciens dissidents de IRA ont annoncé, dimanche (21 février), au cours d’une conférence de presse, la constitution prochaine d’une nouvelle organisation dénommée « IRA-Ere nouvelle» avec à sa tête une nouvelle direction. Au total, il n’y avait pas plus d’une trentaine de personnes venues prêter main forte à l’ancien porte-parole de IRA. Et aucune figure connue d’IRA n’y figurait sauf d’anciens dissidents.
Dans un communiqué lu et distribué à la presse, les dissidents ont exprimé leur volonté de combattre ce qu’ils qualifient de « culte de la personnalité », « la gestion personnalisée et dictatoriale du mouvement », « l’usage à des fins de commerce de la cause haratine notamment avec l’octroi de distinctions et prix. Les anciens dissidents ont promis de défendre les intérêts de la communauté haratine et de lutter contre l’esclavage. Ils se sont insurgés contre la mainmise des négro-mauritaniens sur l’organisation et ont dénoncé le trafic de visa (sic) auxquels se livrent les dirigeants de l’organisation. Ils n’ont pas eu de mots tendres à l’endroit de BiramDah Abeïd, président de IRA et l’homme à abattre, détenu à la prison centrale de Nouakchott
Les dissidents de IRA n’ont pas eu du mal à bénéficier des facilités des autorités en tenant leur conférence dans un hôtel de la place. Le ministère de l’intérieur avait pourtant interdit aux établissements hôteliers de la capitale d’abriter des réunions politiques ou de conférence sans
autorisation préalable.
Les réactions ne se sont fait pas attendre du côté des partisans du dirigeant abolitionniste. Samba Diagana affirme sans l’ombre d’un doute qu’il n’a «rien de nouveau à signaler. Une autre mascarade du pouvoir pour diviser et affaiblir le mouvement abolitionniste en Mauritanie. Le pire, est qu’il y a toujours des preneurs. Dommage pour la cause ».
Abidine Merzough, représentant du mouvement en Europe et avant lui Hamady Ould Lehbouss, le chargé de communication tranchent: «chacun est libre de choisir son camp. Les chiens aboient et la caravane passe».
Le scénario n’est pas d’ailleurs inédit, de l’avis de plusieurs analystes. « De toute façon, le fait que cette conférence de presse soit le prélude de l’union de tous les dissidents d’IRA, tous ceux qui à un moment ou à un autre ont répondu aux sirènes du pouvoir, prouve si besoin en est que la main des Renseignements généraux est derrière cette mise en scène ».
le calame
Accord mauritano-sénégalais pour la réintroduction des espèces locales menacées
Signature d’un protocole d’accord mauritano sénégalais hier samedi à Saint-Louis.
Objectif de cet accord la réintroduction des espèces locales de faune et de flore menacées de disparition.
La cérémonie, qui s’est déroulée dans les locaux de la Gouvernance de Saint Louis, a été présidée par les ministres de deux pays chargés de l’environnement et le développement durable Amédi CAMARA et Abdoulaye BALDE.
Les deux ministres se sont engagés à les raffermir les relations entre les deux pays, afin de garantir la gestion rationnelle des ressources naturelles au bénéfice des populations locales.
L’accord vient de renforcer la cooptation entre les deux pays en matière de conservation et de protection des espèces animales et végétales menacées de disparition.
Déjà en 2000 les deux pays avaient procédé au jumelage des deux parcs nationaux de Diawling et de Djoudj, et en 2005 ils avaient procédé au classement de la Réserve de Biosphère Transfrontalière du Bas Delta du Fleuve Sénégal.
saharamedias