Daily Archives: 15/12/2014
Sécurité en Afrique: un sommet à Dakar pour renforcer la coopération

Encore deux affaires d’esclavage
Depuis jeudi 11 décembre 2014, deux nouvelles affaires d’esclavage défraient la chronique en Mauritanie. La première est celle d’Aicha Mint Mahssour, de son mari M’Beirik et de ses deux filles Soueilma et Oumoulbarka qui étaient détenues en esclavage depuis leur naissance au sein d’une famille à Atar. Selon Aicha Mint Mahssour, toute sa famille serait esclave de naissance de la famille de feu Ledhem Ould Momma. C’est sur la base de cela qu’Aicha a saisi les autorités d’Atar pour obtenir sa libération et celle de sa famille. Seulement la célérité que recommande la loi dans le traitement des affaires d’esclavage n’a, semble-t-il, pas été observée au point que la plaignante faisait la navette entre le wali, le Hakem et le commissaire de police. Le prétexte est que le procureur de la ville d’Atar serait absent. Même les tractations du président de SOS Esclaves au niveau de Nouakchott, qui ont permis la saisine de celui-ci, n’ont pas abouti comme prévu à faire arrêter les présumés coupables afin de les entendre. Un laxisme qui en dit long sur la réticence des autorités administratives, sécuritaires et judiciaires à traiter convenablement les présumés cas d’esclavage. L’autre affaire concerne une famille composée de quatre membres (une mère de famille, ses deux filles et son petit garçon) qui étaient en situation d’esclavage dans la localité d’Azamad dans le département de Nbeiket Lahwach. Une mission du bureau régional de SOS Esclaves de Néma, composée du fils de la victime, des points focaux de SOS Esclaves à Néma et à Bassiknou et de deux femmes mentor, s’est rendue sur les lieux pour saisir les autorités. Et ce n’est qu’après deux jours de tergiversations que la famille d’esclaves s’est retrouvée à Aghor à vingt cinq kilomètres de Bassiknou. Ses anciens maîtres avertis n’ont pas trouvé mieux que de se débarrasser d’elle la laissant dans le plus grand dénuement et de retourner à leur campement. Les esclaves sont entre les mains des représentants de SOS Esclaves au Hodh Chargui et les maîtres ne sont l’objet d’aucune poursuite. Toutes choses qui démontrent éloquemment la complicité entre les esclavagistes et les autorités chargées d’appliquer les lois incriminant le crime d’esclavage.
LE CALAME
Walis de Nouakchott : Le partage arbitraire
Le Rénovateur Quotidien – La nomination des trois Walis qui a vu la reconduction de l’ex-Wali du district de Nouakchott vient confirmer la politique flagrante d’exclusion des autres composantes du pays.
Voila qui consacre une fois de plus le manque de courage et de cohérence d’un homme qui simule un discours unitaire, une politique égalitaire et qui passe outre dans les décisions.
Comment expliquer cette décision autre que par une volonté manifeste de réduire l’image de la Mauritanie à un cercle de privilégiés issus du sérail du « prince charmant ». Suffisant pour relancer le débat sur l’égalité entre les citoyens appelés à partager équitablement les richesses du pays et à bénéficier des mêmes avantages.
Cette situation est de plus en plus accentuée par un silence coupable dans les milieux politiques et des droits de l’homme qui observe la réédition des mêmes scènes. Il est inconcevable que la division de la ville de Nouakchott en trois zones administratives dictée par le souci de rapprocher l’administration du citoyen ne prenne pas en compte aussi la diversité ethnique du pays. On ne dira pas que les autres composantes n’ont pas de compétences pour occuper les postes recherchés ni la probité morale pour être nommés.
Si les raisons politiques d’appartenance au Parti au pouvoir donnent la prééminence à ces nominations les laudateurs issus des communautés exclues dans le partage ne manquent pas. Cette politique de marginalisation continue est apparemment voulue et entretenue par l’homme aux commandes qui ne cesse de cracher dans sa soupe et de se dédire au fil des déclarations.
Cela n’échappe pas à ceux qui ont désormais tiré les leçons des jeux d’élimination accélérée des franges dites injustement minoritaires. Si l’exemple vient d’en haut il sera pris au vol par tous ceux qui auront la garantie de construire leur Mauritanie selon leurs rêves sans se faire le moindre souci sur la nécessité de reconnaitre à chaque citoyen ses droits. Le prochain mouvement très attendu dans le corps diplomatique ne dérogera pas à cette règle d’une Mauritanie mesurée’ au compas et à l’équerre. Aziz n’aura aucune honte à laisser passer la division nationale à travers ses décisions.
Amadou Diaara