Monthly Archives: January 2011
Flamophobie, quand tu nous tiens ! par Abou Hamidou SY
Les habitués de la toile mauritanienne n’ont pas manqué de noter la résurgence d’une campagne flamophobe tous azimuts. Comme d’habitude, à chaque fois qu’une question majeure interpelle la classe politique en général et la communauté négro-mauritanienne en particulier, de petits scribouilleurs, intellectuellement limités essayent de déplacer le débat vers la périphérie; nous ne les rejoindrons pas sur ce terrain. Laissons les plutôt méditer ce dicton chinois: “il est des aigles qui volent aussi bas que des poules mais jamais une poule ne volera pas aussi haut qu’un aigle”.
Que les Forces de Libération Africaines de Mauritanie prétendent détenir le monopole de la lutte ou que Kaaw Touré n’ait pas fait la prison; la n’est pas le vrai débat mais la vérité est connue de tous. Les compagnons de prison de Kaaw en 1986 dans la prison civile de Kaëdi sont toujours vivants et les mauritaniens n´ont pas une mémoire courte pour vous suivre dans votre négationnisme.Je vous renvoie au rapport d´Amnesty international qui revient sur l´arrestations des jeunes djeolois dans son rapport: “Mauritanie 1986-1989- contexte d´une crise-Trois années d´emprisonnements politiques, de tortures et de procés inéquitables“, Amnesty International- Embargo:30 Novembre 1989”.
Par ailleurs notre camarade n´avait pas besoin d´inventer une histoire en Suède ou ailleurs pour obtenir une régularisation administrative parce que son asile politique avait été garanti avant même sa venue dans le cadre d´une réinstallation prise en main par le Haut Commissariat des Nations-Unies pour les Réfugiés pour des raisons de sécurité après avoir échappé de justesse à une extradition au Sénégal en juillet 1999 et tout le monde se souvient encore de cette épisode de notre histoire et c´était à la Une de la presse sénégalaise et internationale. Ce gros mensonge sur lequel s´est basé tout l’argumentaire de votre pamphlet vient de montrer la mauvaise foi et le cynisme qui vous animent.
Ce qui intéresse l’opinion à l’heure actuelle c’est la position de ces pourfendeurs des FLAM et de leurs mentors par rapport à la confiscation des terres de la vallée, le recensement en cours, la question de l´impunité et le problème du racisme d´Etat érigé en système de gestion du pays qui continue de faire des ravages. Mieux encore comment un parti de la majorité présidentielle justifie ce compagnonnage avec les tortionnaires et anciens bras armés de Taya. Que faire pour libérer notre frère Biram et ses camarades injustement embastillés pour avoir dénoncer un cas d’esclavage. Là est le vrai débat, le reste n’est que jacassement et diversion.
Sur ces questions et sur bien d’autres, la position des FLAM ne souffre d’aucune ambiguïté; point de tortuosité, ni de retournements de veste( de boubou dans ce cas. Elles ont fait de la constance leur singularité et la lutte un sacerdoce.
L’histoire retiendra qu’en Mauriatnie lorsque l’état posait les premiers jalons de son système inique,certains se sont tus pour ne pas perdre leur gagne-pain tandis que d’autres se sont levés et ont osé dire non au péril de leur vie. Et c’est insulter la mémoire de ces derniers de dire que les FLAM n’ont jamais tiré un coup de feu. Le martyr Zakaria Touré est tombé sur le champ de l’honneur, ses camarades et toute la communauté le pleurent encore.
Que tous ceux qui pensent que l’organisation est absente du terrain se ravisent. Car les FLAM ne sont pas seulement des Hommes et femmes en chair et en os, mais aussi des idées, un discours et une attitude. Et tout observateur objectif ne saurait ignorer l’ impact de ce discours en Mauritanie. Même au temps du PRDS tout militant qui posait des revendications légitimes se voyait rétorquer ; “Haza FLAM “.
Maintenant que l’étau s’est desserré et les braises devenues moins ardentes quiconque peut reprendre à son compte ce discours,c’est de bonne guerre mais de grâce rendons à César ce qui l’appartient. La lutte continue!
ABOU HAMIDOU SY- FLAM-AMERIQUE
TAMPA-FLORIDA-USA
L’économie au cœur du discours sur l’Etat de l’Union de Barack Obama
Un sujet a dominé le discours sur l’Etat de l’Union prononcé par le président américain : l’économie. Dans son intervention qui a duré un peu plus d’une heure, pour remonter la pente, Barack Obama a proposé un plan en trois points : innover, éduquer et construire mieux que le reste du monde. Parmi les domaines où les Etats-Unis peuvent innover, il a cité l’énergie propre et pour la développer, il a lancé un appel aux parlementaires. « Je demande au Congrès d’éliminer les milliards de dollars de cadeaux que nous faisons aux groupes pétroliers, a déclaré Barack Obama. Je ne sais pas si vous l’avez remarqué, mais ils s’en sortent parfaitement tous seuls ».Faisant appel a plusieurs reprises à la coopération des républicains, le président Obama a proposé un gel d’une partie des dépenses budgétaires pour cinq ans au lieu de deux ans précédemment. Offre jugée insuffisante par l’opposition dans sa réponse.
Evoquant brièvement la politique étrangère, Barack Obama a déclaré que les forces américaines pourraient quitter l’Irak la tête haute, qu’en Afghanistan les insurgés perdaient du terrain et qu’au Pakistan, al-Qaïda serait vaincu.
Il s’est aussi félicité de voir la démocratie gagner du terrain comme au Sud-Soudan et en Tunisie. « La volonté du peuple s’est révélée plus puissante que l’étreinte d’un dictateur. Et ce soir, que ce soit clair : les Etats-Unis d’Amérique sont solidaires des Tunisiens et soutiennent les aspirations démocratiques de tous les peuples ».
Barack Obama s’est également dit prêt à collaborer avec les républicains pour résoudre le problème de l’immigration illégale.
Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet (RFI)
Retour sur la révolution Facebook en Tunisie
La révolution tunisienne est dans une large mesure, une révolution internet. Les réseaux sociaux ont permis de catalyser le ras-le-bol mais aussi d’organiser la résistance au régime Ben Ali. Vecteur de la circulation de l’info qui échappe au contrôle des autorités, internet a offert des plateformes d’échange qui ont libéré la parole et mobilisé les énergies. Notre envoyé spécial en Tunisie a observé le phénomène.
C’est une révolution internet au point qu’ici en Tunisie, les gens préfèrent parler d’une révolution facebook plutôt que de la révolution du jasmin, terme jugé impropre surtout quelque peu folklorique. Alors pourquoi facebook ? Parce que sans le réseau social américain et son petit frère twitter, non seulement le monde n’aurait pas eu vent des massacres de Kasserine, cette ville martyre de l’ouest tunisien mais de plus la mobilisation des manifestants n’aurait pas été possible, ou alors elle n’aurait pas eu la même ampleur. Elle aurait été moins simple dans ce pays très policier, très surveillé. Au plus fort des évènements, les Tunisiens ont publié sur facebook les vidéos des massacres des manifestations. Chaque nouvelle, chaque information importante était immédiatement répercutée à des centaines de milliers de personnes sur internet ou par SMS (Short Message Service).
Et pour donner une idée de l’ampleur du phénomène, il y a deux millions de comptes Facebook en Tunisie pour onze millions d’habitants à peine. Il y a quelques mois, le régime avait tenté de bloquer les réseaux sociaux, comme il l’avait fait il y a deux ans pour les réseaux de partage en ligne comme Youtube et Dailymotion mais il a dû reculer face à la colère des internautes. La toile était devenue en Tunisie le seul espace de liberté, la presse étant contrôlée, et c’est aussi grâce au web que la parole s’est libérée, que les tunisiens ont appris à ne plus avoir peur. Ces derniers mois, d’ailleurs, plutôt que de tenter « d’arrêter la mer avec ses bras » le régime Ben Ali avait préféré cibler certains blogueurs célèbres.
Slim Amamou, blogueur devenu ministre
Huit jours avant la chute du régime Ben Ali, la police frappe à la porte de Slim Amamou, et vient l’arrêter, lui, ainsi qu’un autre blogueur célèbre, Abdelaziz Hammami. Mais la riposte fut cinglante. Les collectifs d’internautes, qu’ils soient Tunisiens ou étrangers, ont entrepris de bloquer les sites gouvernementaux en les bombardant de messages et puis les autres cyber-dissidents, c’est comme cela qu’ils s’appellent entre eux, se sont déchaînés menaçant même de représailles, les opérateurs de télécommunications s’ils coupaient les réseaux. Deux jours avant la chute du régime, alors que Ben Ali annonçait la fin de la censure, Slim Amamou est libéré. Ce fut la dernière tentative du pouvoir pour calmer la jeunesse. Tentative qui prouve à quel point ces blogueurs qui sont de simples étudiants, Slim Amamou est un simple étudiant, avait acquis une influence sur la population et sur la marche des évènements. Ils sont ici bien plus célèbres que les opposants réduits au silence depuis des années. Après la chute du régime Ben Ali, Slim Amamou est contacté par le ministère de la Jeunesse et des sports par coup de fil pour devenir, secrétaire d’Etat. Un poste qu’il accepte «sans même réfléchir » nous a-t-il confié et bien entendu il a annoncé sa nomination sur twitter.
C’est une sorte d’hommage aux internautes tunisiens, si méfiants envers le pouvoir. Lui-même, Slim Amamou, n’a rien d’un activiste politique. Il se bat pour la liberté d’expression, contre la censure et twitter au cours d’un Conseil des ministres était pour lui, une sorte d’acte subversif : drôle à la fois aussi parce qu’il voulait montrer à cette classe politique tunisienne qu’elle doit vivre en phase avec sa jeunesse et avec son époque.
Par RFI.
Quatre prévenus devant le parquet de Néma pour avoir accusé le hakem de Djiguénni de corruption
La brigade de gendarmerie de Djiguénni(Hodh Charghi) a transféré, mardi, devant le parquet de Néma quatre prévenus pour avoir accusé le hakem de Ddjiguénni « d’être corrompu » par une notabilité locale. Selon des sources bien informées, les quatre hommes se sont présentés, lundi, à la brigade de gendarmerie avec quelques chamelles qu’ils ont estimé avoir été « offertes » par une personne adverse au hakem pour gagner de son appui dans le litige qui les oppose.
La brigade a immédiatement procédé à l’arrestation des quatre hommes et ouvert une enquête dans cette affaire
ANI
La Mauritanie, un pays très spécifique!
La Mauritanie n’est pas un pays isolé du reste du monde, ni un petit îlot au milieu d’un vaste univers s’étendant à l’infini. Elle est certes un pays vaste mais à moitié vide,car sa population est disséminée à travers son territoire, estimée à peine à trois millions d’âmes.Mais ce n’est pas la une caractéristique unique à ce pays, à cheval entre l’Afrique noire et l’Afrique blanche.Qu’il soit un pays sahélo-saharien, n’est pas non plus une spécificité qu’il a par rapport aux autres Etats arabo-africains dans une certaine et relative mesure.
En revanche étant pays à 100% musulman lui donne une certaine image homogène du point de vue de la croyance spirituelle. Mais la spécificité de la Mauritanie tient surtout au fait que c’est un pays exposé à tous les vents de changements qui secouent le monde et dont les répercussions se font vite sentir. Il suffit qu’à des milliers de Km une nation éternue pour que chez nous on s’enrhume. Il suffit qu’un incident se produise à nos frontières pour que nous sonnions l’alerte. Normal tout ça. Mais c’est surtout la célérité avec laquelle se font les choses qui semble faire une certaine spécificité de ce pays où la révolution numérique n’est pas un vain mot. Où chaque famille possède son petit écran et son antenne parabolique pour suivre ce qui se passe dans tous les coins du globe.
Alors que plus de la moitié de la population ne mange pas à sa faim, les chaînes satellitaires déversent l’information en continue. Les mauritaniens sont très informés aujourd’hui même si le niveau d’instruction n’est pas le même et l’analphabétisme encore présent parmi les couches défavorisées du pays. Voyez comment au fil des années comment les grandes villes du pays se sont développées sur le plan urbanistique.
Nouakchott qui n’a que 50 ans voit chaque jour sa population augmenter. Ses villas pousser comme des champignons, le parc auto connaître un essor exponentiel, les hôtels, auberges et appartements envahir tous les quartiers de la ville.
Mais avec tous ces changements, les mauritaniens n’arrivent pas à se départir de certaines formes d’archaïsmes politiques, sociologiques et économiques. Notre penchant pour le modernisme n’arrive pas à changer notre modus vivendi. Nous pensons être au centre du monde alors que nous sommes encore à sa périphérie. Nous croyons tout savoir, tout détenir comme trésor alors que nous ne profitons pas de ce que cette nature nous a dotés.
Du pays le plus poissonneux au monde nous sommes passés au rang du pays le moins consommateur de cette denrée qui ne nous est pas destinée directement. Pays multiculturel, nous avons du mal à assumer cette diversité qui au lieu de nous unir nous divise. Pays arabe nous versons dans le narcissisme excessif.
Africains nous ne voulons pas adhérer aux ensembles d’intégrations sous –régionales. Notre refus de nous regarder dans la glace nous donne chaque jour un visage hideux. Pauvre de nous !
Cheikh Tidiane Dia- LE RÉNOVATEUR QUOTIDIEN